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EAN : 9780785101925
Panini France (01/12/1995)
3.5/5   2 notes
Résumé :
The two greatest heroes are forced to battle the two most brilliant villains for the fate of the world.
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Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, en couleurs, de 48 pages, initialement parue en 1995. le scénario est de JM DeMatteis, les dessins de Mark Bagley, l'encrage de Scott Hanna et Mark Farmer.

Chacun de leur coté, Peter Parker et Bruce Wayne sont la proie d'un cauchemar récurrent dans lequel leur avenir est défini par un coup de feu, dans lequel toute leur vie à venir découle du meurtre de leur figure parentale : l'oncle Ben pour Parker, ses parents pour Wayne. À New York, Peter Parker a revêtu son habit de Spider-Man pour chasser les restes de ce mauvais rêve. Il a répondu à l'invitation du docteur Ashley Kafka à venir voir Cletus Kasady (Carnage) dans la prison spécialisée de Ravencroft. Kasady est un psychopathe meurtrier incapable d'éprouver la moindre empathie pour son prochain. le gouvernement a autorisé le docteur Cassandra Briar (une psychologue spécialisée dans le comportement) à tester un modificateur de comportement (une puce électronique greffée au cerveau) sur Kasady. À Gotham, Batman se bat contre le Joker.

Ce crossover entre un personnage Marvel et un personnage DC appartient déjà la deuxième génération de ce type de crossover. Les scénaristes ont pris conscience des énormes contraintes inhérentes à ce type d'histoire (attribuer le même nombre de cases dédiées à chacun des personnages, n'introduire aucun changement, mélanger à parts égales l'univers de chaque personnage) et ils essayent de trouver une intrigue adaptée à cette situation. Certains n'y arrivent pas (John Byrne pour Darkseid / Galactus, George Perez pour Silver Surfer Superman), d'autres s'en sortent mieux. C'est le cas de JM DeMatteis. Il bénéficie aussi du fait que les responsables éditoriaux sont devenus plus souples dans les possibilités d'appariement entre superhéros.

Ici John-Marc DeMatteis trouve un point d'entrée aussi évident que pertinent : la vocation de ces 2 superhéros découle d'un événement traumatique similaire, le meurtre de parents proches. DeMatteis n'est pas le premier scénariste venu : il a écrit pour énormément de séries de superhéros dont Spider-Man (Kraven's last hunt), Batman (Absolution), et d'inoubliables histoires indépendantes (Moonshadow). Pour donner plus densité à l'existence des 2 superhéros, il a recours aux flux de pensées dans des cellules de texte, de façon modérée (pas à chaque page, encore moins à chaque case). Prenant le contrepied de la tendance "loup solitaire et brutal" qui prédomine dans les comics de cette époque, il montre comment ces meurtres traumatiques ont forgé le principe fondamental de ces 2 superhéros de ne pas tuer. La qualité de l'écriture de DeMatteis transforme ce principe qui peut sembler désuet en une évidence immuable.

Ayant établi ce principe moral, DeMatteis l'oppose à une autre évidence : à chaque fois que Carnage et Joker seront libres, ils tueront encore des victimes innocentes. À partir de cette autre évidence, le refus de tuer des 2 superhéros apparaît d'un autre âge et totalement inadapté (Frank Miller s'en était déjà largement moqué dans "Dark knight returns"). Et cependant la résolution du conflit contre ces 2 psychopathes naîtra des valeurs liées au refus de tuer. DeMatteis ne développe pas une approche nouvelle des superhéros, ni même des idées novatrices, mais il réussit à les incorporer de manière convaincante dans un cadre très rigide, à contrecourant de la mode des personnages sombre et réalistes ("grim and gritty"). Il ne s'agit pas d'un retour en arrière vers des comics à destination d'un public plus jeune, mais d'exposer une valeur morale de manière crédible et adulte.

Mark Bagley réalise des pages de bon dessinateur de superhéros, c'est un bon artisan bien encré, mais pas un artiste. Il dessine de manière réaliste avec un degré de simplification qui se manifeste aussi bien dans les personnages que les décors. La musculature des superhéros est exagérée comme d'habitude, avec des corps plus sculptés que ceux d'un culturiste. Les émotions sont exagérées sur les visages pour être plus lisibles (à ce niveau, la nuance est considérée comme une faute professionnelle). Les buildings en arrière plan sont réduits à de gros parallélépipèdes rectangles avec des façades plaquées dessus, sans notion d'urbanisme. La façade de l'asile d'Arkham décroche le pompon avec des fenêtres placées pour donner une impression étrange, sans logique de construction ou de disposition intérieure des pièces. Néanmoins dans ce style, Bagley apporte plus de soin que d'habitude à ses dessins, en incluant régulièrement des arrières plans, en prenant soin dans sa mise en scène que les déplacements et mouvements des personnages s'effectuent de manière cohérente avec les endroits où ils évoluent. Il a trouvé la bonne manière d'accentuer les caractéristiques graphiques du Joker (menton très allongé et très pointu) et de Carnage (extensions du costume très coupantes) pour rendre visuel leur dangerosité et leur folie meurtrière. Il a un peu de mal à rendre le joker vraiment menaçant car il utilise des grimaces ridicules pour rendre compte du désordre de son cerveau.

Alors que le lecteur pouvait supposer que ce crossover entre Marvel et DC serait aussi quelconque que de nombreux autres, il découvre une histoire solide qui ose s'aventurer sur le terrain glissant des valeurs morales, à commencer par la décision de ne pas mettre à mort même les pires criminels. Dans un registre très superhéros, DeMatteis expose avec éloquence l'intelligence morale de ce principe sans tomber dans l'angélisme, la naïveté et ou le prêche. Bagley (bien aidé par des encreurs minutieux) reste également dans un registre très superhéros pour des dessins s'adressant plus à de jeunes adolescents qu'à des adultes, mais assez travaillés pour permettre un bon degré d'immersion. DeMatteis a pu écrire un deuxième crossover avec les mêmes personnages : New age dawning dessiné par Graham Nolan et encré par Karl Kesel (1997).
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