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Brooklyn, 1880. Alors que de nombreux immigrants travaillent à la construction du pont qui reliera Manhattan à Brooklyn, nous suivons l'histoire de l'un d'entre eux.
Simon Monnier, un français et Mina son épouse. le hasard met Kate face à Simon, un soir de brouillard. La jeune américaine, poursuivie par la police semble tout juste évadée d'un ponton pénitenciaire, sorte de prison flottante.
Simon ressent un sentiment étrange pour Kate, mêlant tendresse et pureté doublé d'un profond besoin de la protéger.
Qui est-elle vraiment ? Que fuit-elle ? Mystérieuse et provocatrice, Kate semble cacher un lourd secret.

« Elle était un petit oiseau d'hiver que l'on recueille et qui vous dévisage, muet. Les oiseaux et les hommes n'ont pas le même langage. Simon pourrait-il un jour parler la langue de Kate ? »

« Abraham de Brooklyn » est un roman magnifique.

Je suis une fidèle lectrice de Didier Decoin, je connais donc bien son talent, son écriture toujours élégante et poétique. Ses personnages sont toujours complexes et attachants avec des sentiments minutieusement décrits.

Ce roman a tout cela, plus une dimension biblique qui le rend inoubliable.

Un coup de coeur qui dormait depuis plusieurs années dans ma bibliothèque.

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Un moment agréable de lecture! Abraham de Brooklyn,c'est la genèse de la modernité, c'est le temps des rencontres, c'est l'éveil du gout pour l'aventure, c'est le moment d'un amour étrange! Un amour qui ronge notre héros, Simon Abraham, il abandonne tout , il s'enfonce dans le désert sans avoir peur de l'inconnu, il s'embringue dans une histoire dont il ne connait ni le début , ni la fin, il se jette à l'eau dans les méandres de Kate! Un beau roman, où l'on découvre que le modernisme a eu du prix, un prix fortement humain à la fin du XIXe Siècle et au début du XXe Siècle!
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Didier Decoin est le fils du réalisateur de cinéma Henri
Decoin qui a son actif une importante filmographie .
Didier Decoin est surtout romancier , journaliste à ses
débuts , essayiste , scénariste cinématographique et
réalisateur de cinéma : il a réalisé en 1982 le film :" La
dernière nuit " .
Son roman " Abraham de Brooklyn" a été écrit au début des années soixante-dix .
le principal protagoniste est Simon . Il quitte son pays , la
France à la recherche d' un travail . Il aura le temps de se
marier avec une femme d' origine italienne, Gelsomina,
Ils sont recrutés sur le chantier du pont de Brooklyn , pont
qui doit relier la ville de New-York à Brooklyn . C' est un
ouvrage très important et grandiose où le travail n' est pas
une sinécure . Un soir alors que Simon vadrouillait pour
combattre son ennui , il fait une rencontre fortuite avec une
jeune et frêle femme qui ressemble à une gamine . C' est
Kate , jeune femme d' à peine vingt ans qui vient de
s' évader du pénitencier où elle est incarcérée .
Simon tombe sur le coup amoureux de cette étrange
gamine . Il éprouve pour elle un grand amour pur , chaste , filial et mystique .
Il la croit pure . Il la sent fragile et veut la sauver de cette
ville et surtout la sauver d' elle-même .
Ce roman je l' ai lu au milieu des années 70 , je l' ai lu et
relu maintes fois avec le même plaisir et jamais je ne me suis lassé .
Abraham de Brooklyn est un très bon et beau roman !
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Simon a quitté la France pour New York. Peu de temps après avoir accepté de travailler sur le pénible chantier de construction du pont qui doit relier New York et Brooklyn, il épouse Gelsomina, dite Mina. « Travailler sous la mer, pourquoi pas ? Aux aurores, dans le froid, presque à jeun, le cri des mouettes était propre, il y avait tant de blancheur dans cet ouvrage qu'on vous proposait – dans ces précautions que l'on prenait avec vous. » (p. 16) Simon espère gagner de l'argent très vite et quitter la grande ville, échapper à sa boue et se sauver du mal des caissons. Un soir, il rencontre Kate qui court pour échapper à la police. Jeune et mystérieuse, la fugitive s'empare de son coeur. Simon décide de tout faire pour la cacher, puis pour la sauver.

L'amour qui lie Simon à Kate est étrange. « Je t'aime, Kathleen, et je me cache en toi... » (p. 128) Alors que la jeune fille ne pense qu'en termes de désirs – appétit, sommeil, sensualité –, Simon sublime le sentiment et aime Kate comme une enfant. « Moi, je te veux pour petite fille, tu comprends ? Mina est ma femme, je ne peux rien changer à cela. Toi, tu es ma fille. » (p. 74) En adoptant cette fille au crime inconnu, Simon cherche à préserver la pureté qui manque tant à son univers d'eau saumâtre. Mais sa recherche est illusoire. « Simon, dit brusquement Kate, la pureté n'existe pas. Ce pays n'est pas pur, les gens non plus. » (p. 75) Qu'importe Simon veut sauver Kate. Sur un cheval immense, il emporte sa femme et celle qu'il considère comme sa fille : vers les étendues sauvages du nouveau continent, c'est là qu'est la rédemption. La fuite, entre conquête de l'ouest et pèlerinage, est un nouvel exode, une nouvelle alliance. « Ne dites pas que je blasphème... C'était une nuit pleine de brouillard. Et soudain, Kate fut devant moi, et je l'ai prise par le bras, et je l'ai entraînée... L'annonce faite à Abraham, voilà ce qu'il en est, et rien de plus. » (p. 146) Hélas, dans la Bible, l'on sait bien que Dieu demande à Abraham de sacrifier son enfant...

Ce roman est beau et puissant : ses accents bibliques, voire mystiques, en font une légende des temps modernes. Il est question de culpabilité, de rédemption et de liberté. Il n'est pas important de connaître le crime et le passé de Kate : ce qui importe, c'est que Simon/Abraham accueille la fugitive telle qu'elle est en son présent, sans dimension temporelle superflue : Kate n'est qu'immédiateté et présence palpable. Et cette acceptation totale, faite d'amour et de pardon inconscient, permet à Simon d'embrasser pleinement sa nouvelle identité, celle qu'il ne pouvait pas endosser à New York, cette ville de béton et d'acier qui n'est déjà plus faite pour les miracles.

J'ai découvert Didier Decoin avec John l'Enfer, autre texte sublime et étrange qui parle d'amour, de vertige et de sacrifice. Je vous conseille aussi La promeneuse d'oiseaux, charmante romance désespérée.
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Je rejoins la première critique sur le rapprochement à faire avec Les saisons de la nuit,à propos de l'évocation de la construction des tunnels à Manhattan.
Le ton est donné,on est juste a la fin du XIXe siecle ,un français un peu paumé débarque à new york ,trouve femme et emploi de forçat à Brooklyn dans le forrage et la construction de tunnels souterrains,avant de s'enticher d'une pauvre fille errante et partir vers l'ouest(à pied).
La comparaison avec le roman de Colum McCann s'arrête la.Les saisons de la nuit est un roman dense,sombre et magnifique.Decoin se contente d'un récit en demi teinte,la deuxième partie et les motivations de son personnage principal étant bien souvent incompréhensible .
De belles qualités pourtant au début,un rythme,un souffle qui m'a emporté vers ces lointains rivages,ca sentait vraiment le rêve americain raté,bloqué,puant.Puis patatra ,une sorte de dérive littéraire a tout gâché,blubi-bulga intellectualo-biblique,auquel j'ai eu beaucoup de mal à adhèrer.
Ou que je n'ai pas compris,peut être !


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Un immigrant italien travaillant à la construction du Pont de Brooklyn à New York recueille une jeune fugitive échappée d'un ponton pénitentiaire. Finissant par la considérer comme sa fille, il décide de la sauver et fuit à son tour vers l'Ouest avec sa femme et la jeune fille.


Exode aux références bibliques où seuls comptent l'amour et le pardon, peu importe le crime commis qu'on ne connaîtra pas. Mais la rédemption sera-t-elle possible?


C'est un étrange roman, aux nombreuses qualités puisque Didier Decoin écrit merveilleusement bien.


J'y ai découvert plusieurs sujets intéressants : la maladie des caissons qui affecte les ouvriers constructeurs de piles de ponts, l'existence des pontons pénitentiaires à la fin du XIXème siècle, et bien sûr, l'atmosphère de New York et de Brooklyn à l'époque.


Toutefois, la résonance biblique du roman est déroutante et une partie de la symbolique m'a sans doute échappée car j'ai refermé le livre sur une note de perplexité. Il s'agit pour moi d'un très bon livre, mais pas d'un coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mais qu'est-ce que ça fait du bien de sortir de temps à autres des nouveautés pour simplement choisir un livre mis en avant par un libraire dans un salon du livre, et dont le titre et le sujet vous « parlent » ! Et si en plus cette lecture s'avère aussi prenante que bien écrite, il n'y a plus qu'à s'auto-congratuler pour ce choix !
Même si l'histoire ne se déroule pas strictement à la même époque, il se retrouve dans ce livre quelque chose de l'atmosphère de Brooklyn de Colm Toibin ou des Saisons de la nuit de Colum McCann. Simon, Mina et Kate, un drôle de trio, pas vraiment un triangle amoureux, pas non plus une famille recomposée… Dans le décor brumeux des rues de Brooklyn, du chantier du pont, puis des routes vers l'Ouest à la fin du XIXème siècle, l'auteur décrit les faits et gestes de ces personnages atypiques.Tous trois sont un peu difficiles à cerner, on en apprend plus sur eux par les dialogues et leur langage corporel que par des remarques de l'auteur qui évite avec un grand soin tout ce qui pourrait ressembler à une explication psychologique. J'ai beaucoup aimé cette mise à distance qui suscite bon nombre d'interrogations. Simon est un personnage complexe, sorte de héros biblique, d'où le titre, et même si on ne s'attache pas complètement à lui, il intrigue...
J'ai trouvé passionnante la construction périlleuse du mythique pont sur l'East River et l'existence de pontons pénitentiaires, bateaux réutilisés comme prisons dans le port de New York, « prison hulks » en version originale. Sur les thèmes de la rédemption et de la liberté, ce dernier thème étant assez peu traité, (non ?) Didier Decoin a écrit un très beau texte, à la fin superbe, qui me restera en mémoire.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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