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3,1

sur 265 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela commence par un mariage, entre deux jeunes gens de bonnes familles, les premiers parmi leurs camarades à se marier. Cela continue avec l'ascension fulgurante d'Adam dans le milieu de la haute finance. Cynthia a deux enfants dont elle s'occupe tout en se coulant sans difficulté apparente dans le moule des femmes à qui l'argent rend tout caprice possible. Des fêlures apparaîtront progressivement, car s'il est possible d'ignorer le monde qui vous entoure, il n'est pas toujours facile de ne plus rien avoir à désirer…
J'ai bien aimé la façon de raconter, un narrateur extérieur suivant les personnages tour à tour, même si cela déstabilise un peu au début. le ton est donné d'emblée, ironique mais une certaine connivence avec les personnages empêche de basculer dans la satire. C'est du travail très fin, de ce point de vue, et la traduction le rend bien, me semble-t-il. Même si l'histoire est simple à résumer, elle ne manque pas de changements de points de vue et de situations, et l'ennui qu'on aurait pu craindre ne s'installe pas…
Adam bascule à un certain moment vers autre chose. Il prend conscience que la fuite en avant vers "toujours plus" n'est pas forcément le seul avenir envisageable. L'argent, le luxe, le culte du corps et de la forme ne suffisent plus à échapper à son passé. Et puis il y a les enfants, habitués tout petits à profiter de l'argent familial, et qui vont évoluer différemment en grandissant. Bref, ce fut une incursion très intéressante et enrichissante (au sens figuré !) dans un milieu dont on peut pas dire qu'il m'intéressait a priori. Encore un exemple de ce que la littérature américaine sait produire de meilleur...
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Impossible de ne pas faire la comparaison avec "Freedom" de Jonathan Franzen, tant à travers ces deux livres, leur auteur respectif s'attache à faire la radiographie de la société américaine du début de ce siècle à travers le prisme de la famille.

J'aime beaucoup le talent des auteurs américains à raconter des histoires, dans une langue fluide et simple, mais qui recèle beaucoup d'ironie et qui accroche, dès les premières lignes. On pénètre un univers très visuel, quasi cinématographique, fait de descriptions minutieuses mais jamais ennuyeuses des attitudes des personnages.

Le livre s'ouvre sur le mariage des héros, Adam et Cynthia, âgés alors de 22 ans, et parcoure 25 ans de leur vie. L'ascencion sociale, l'ambition sont les maîtres-mots de ce couple qui part de rien et qui réussira de manière aussi fulgurante que naturelle, comme s'ils y avaient toujours cru et qu'il ne pouvait en être autrement.

C'est d'ailleurs ce qui frappe, dans cette vie de couple, la confiance et la foi inébranlables qu'éprouvent Adam et Cynthia l'un pour l'autre. C'est pour l'autre, par l'autre et grâce à l'autre qu'ils se réalisent. Sans l'un, l'autre n'est rien, ils en sont parfaitement conscients et le cultivent jalousement.

L'argent, amassé tant et plus, n'est pas un objectif en soi mais une manière d'y arriver: avoir de l'argent, c'est acquérir la sécurité. Pourtant, c'est aussi source de dérives, et cet aspect excessif est parfaitement incarné par le personnage de la fille d'Adam et Cynthia, April, qui semble tout droit sortie d'un épisode de "Gosspi Girl". Elle est la seule à avoir ce rapport décomplexé et déculpabilisé à l'argent qui lui fait dire, à son frère, Jonas, que ne pas ne pas profiter des privilèges que la vie leur offre "n'est pas noble, c'est juste de la pose".

Dans cet aveuglement à tout ce qui ne fait pas partie de leur monde, reste un socle indestructible: la famille, en son noyau dur, ultime repaire dans lequel la protection s'offre de manière inconditionnelle.

Il faut le déguster, ce livre, et apprécier tout le cocasse de certaines situations, comme lorsque Cynthia, alors jeune mère de famille un peu déboussolée et prise d'un profond ennui dans sa vie familiale, explique les règles du poker à ses enfants de 6 et 8 ans et les fait jouer avec de l'argent... Absolument jouissif!
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Les privilèges.
Jonathan DEE

Cynthia et Adam ou amour, gloire et beauté.
Amour car ceux sont deux jeunes personnes qui s'aiment, s'adorent, s'admirent.
Tellement qu'ils décident de se marier à peine entrés dans la vingtaine.
Et ils n'auront de cesse de s'aimer toutes leurs vies.
Gloire car ceux sont des battants, des cracks à qui rien ne résiste : carrière flamboyante dans la finance pour Adam, salaires mirobolants et avenir toujours plus prometteur.
Beauté car ils sont éblouissants de santé, de classe et de bon goût.
L'histoire de ce couple (a qui tout réussi ) et de leurs deux enfants ressemble à un conte de fée mais ne nous y trompons pas, si leur amour est véritable, les relations avec leurs familles sont loin d'être idyllique et Cynthia le vivra de plein fouet avec la mort de son père.
Leur vie d'ultra riche sera aussi menacée par les agissements d'Adam et ses prises de risques financières.
Alors est-ce que leur amour restera intact lorsque tout sera perdu ?
J'ai bien aimé ce roman pour la force de l'amour de ce couple.
Ils semblent un peu écervelés et inconsistants lors de leur mariage mais ils bâtissent une relation solide.
Cynthia s'ennuie dans sa vie de riche femme au foyer mais elle trouve comment occuper ce temps pour le bien de sa famille.
J'ai un peu moins aimé les prises de risques d'Adam mais je peux comprendre.
Une bonne histoire, bien écrite avec un fond qui fait s'interroger sur la valeur des choses de la vie.

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J'avoue avoir du mal à me faire une idée sur cette lecture.
Elle fut agréable bien que sans grand intérêt.
La condition des riches américains ne me fascine pas particulièrement, mais reste malgré tout intéressante ne serait-ce que par curiosité.
On lit ce livre très rapidement, car l'auteur est clairement très talentueux.
On suit l'histoire de ce couple très privilégié mais surtout très talentueux, car c'est bien leur talent et non un quelconque héritage qui leur permettra de se hisser en haut de cet empire, et on attend que quelque chose se passe!
Mais rien n'arrive!
On évolue avec eux, sans vraiment s'y attacher, car ils vivent dans un monde bien à part du notre (ou du mien en tout cas), donc l'identification est ici difficile. Mais c'est tout de même avec plaisir qu'on suit leur vie, qu'on voit leurs enfants grandir, essayer de trouver leur place.
Je conseille ce livre, c'est une lecture sympathique, mais clairement pas un coup de coeur.
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J'avais des apriori en commençant ce livre qui se sont avérés juste dès les premières pages du livre.
J'ai donc continué la lecture, à reculons, et finalement, pourtant dans ce thème si loin de mes habitudes j'ai finis par prendre du plaisir.
Les personnages sont plus profonds qu'il n'y parait. On n'y aborde pas seulement ces privilèges et privilégiés.. c'est une vision du monde d'une perspective que je n'ai pas l'habitude de croiser dans mes lectures et finalement pourquoi pas !
Cela dis comme à mon habitude j'ai été déçue par la fin... il s'agit d'une nouvelle ère pour chacun des personnages (ou presque) j'en conviens mais cela ne m'a pas convaincue.
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Mais qui sont les riches ?
Plusieurs artistes américains se sont posé cette question.
Tom Wolfe, dans « le bûcher des vanités » , à Brett Easton Ellis, ou plus récemment à Douglas Kennedy qui vient de publier « Combien ? » chez Belfond, décrivant l’univers d’avarice et d’ambition qu’on a pu trouver aussi dans le film « Wall Street » d’ Oliver Stone en 1988.
Avec « Les privilèges », Jonathan Dee réussit avec brio à portraiturer un couple symbole de cette Amérique qui réussit.

Adam, jeune financier de de vingt-deux ans, épouse Cynthia à Pittsburgh. Dès le premier chapitre J. Dee campe les deux personnages principaux du roman de manière fracassante : ils font un mariage de rêve, dans un lieu avec des accents exotiques puisqu’ils ont quitté leur New York pour rejoindre la ville de leur beau-père : ce sera la seule entorse à la règle de conduite qu’ils se seront fixés de ne jamais regarder en arrière, de ne pas considérer cette famille d’avant (leurs parents et grands-parents) mais de constituer à eux seuls une famille mythique autour de qui le monde tourne.
« Quand ils sont au contact l’un de l’autre, personne d’autre ne peut les toucher. Leur enfance, leurs familles, tout ce qui les a façonnés est maintenant derrière eux et le restera désormais».
Adam et Cynthia ont donc en commun un foi vibrante en leur avenir, et l’avenir va leur donner raison, « non pas comme donnée variable, mais comme but tout ce que New York leur faisait miroiter de la vie de ceux qui avaient vraiment réussi suscitait chez eux moins d’envie que d’impatience. ».
Leur confiance aveugle en l’avenir est ce qui les relie le plus profondément : « Entre autres, ce qui faisait qu’ils s’entendaient si bien ensemble, c’est qu’Adam avait toujours ressenti qu’ils étaient dotés de ce talent commun pour abandonner les choses derrière eux. A quoi bon revenir en arrière et aller les rechercher ? ».

Ce roman de trois cents pages va décrire leur évolution au fil du temps : à la trentaine, Cynthia élève leurs deux enfants, April et Jonas, pendant que Adam transforme tout ce qu’il touche en profit : engagé par un fonds spéculatif dont le directeur le considère comme son propre fils, il tire parti d’informations glanées dans les milieux d’affaires pour racheter et vendre des entreprises au gré des fluctuations du marché.
A la quarantaine, Adam et Cynthia sont multi millionnaires : Adam a quitté son fonds d’investissement pour monter le sien, et son charisme « à la Murdoch » fait que tout le milieu financier a envie de lui confier ses économies, puisque tout ce qu’il touche se transforme automatiquement en investissement gagnant. Mais Adam et Cynthia jouent aussi les Robin des Bois : en créant une fondation qui porte le prénom de Cynthia et ils deviennent la première organisation caritative de New York : le « charity business » se porte bien …

Alors, que deviennent les riches ? Ce qui est très fort dans ce roman c’est que Jonathan Dee ne juge pas. Il ne fait ni un essai sociologique ni un pamphlet politique : il les décrit de l’intérieur, et il y réussit parfaitement.

On s’attend à ce qu’ils chutent. Adam, avec sa réussite insolente, va tomber pour délit d’initiés. Il faut dire que tous ses placements ne sont pas complètement honnêtes, et qu’il maîtrise complètement le mécanisme des paradis fiscaux. Ou bien, avec sa forme éblouissante, il va tromper sa femme et ce sera la fin du couple. Ou bien encore Cynthia, qui consulte un psy « parce que tout le monde le fait » va vieillir et ne sera plus aussi séduisante qu’elle l’est encore à quarante ans.
Et bien non. Pas de morale dans ce roman, pas de rédemption par le malheur ou la peine, ils sont beaux riches puissants, et le demeurent jusqu’au bout.

Alors, heureux les riches ? Pas si sûr néanmoins. La faille provient des enfants : April devient une sorte de « Paris Hilton » enchaînant alcoolisme et drogue, à l’image de ses starlettes people ultra médiatisées décrites dans le dernier roman de Jean Rolin, « Le ravissement de Britney Spears », qui ne savent plus trouver un sens à leur vie. Jonas s’est tourné vers la vie de bohème, après avoir fondé un groupe de rock dans lequel il est un guitariste épris de country, groupe qu’il a baptisé « les privilèges » - clin d’œil au titre bien sûr. Il rejette son image de « fils de multimilliardaire pétri de haine de soi » mais pour combien de temps ? Quand on est dans un milieu où on s’achète un Picasso comme d’autres un poster, tout est faussé.

Et peut-on vraiment parler de famille ? April et Jonas ne connaissent pas leurs grands-parents. Adolescents, ils déambulent ultra-indépendants dans le loft au-dessous de leurs parents dans un espace où on ne sait pas ce que font les uns et les autres.
Et quand Cynthia, apprenant que son père agonise dans une clinique, découvre à son chevet une belle-mère inconnue et encombrante, sa seule réponse est celle qu’elle a toujours eu, à savoir l’argent : moyennant la coquette somme de cent mille dollars, la pseudo belle-mère va débarrasser le plancher pour laisser Cynthia seule en tête-à-tête avec son père.

La morale, s’il y en avait une, serait donc bien que la richesse coupe totalement les privilégiés de la réalité du monde, à l’image de ce personnage secondaire de demi-sœur de Cynthia :« Tu n'as pas souffert un seul jour de ta vie, fulmine ainsi la demi-sœur de Cynthia, moins gâtée qu'elle par la vie. Tout ce que tu as voulu, tu l'as toujours obtenu. Et maintenant tes gosses grandissent de la même façon. Comme une petite classe régnante. C'est effrayant ».

Quoi qu’il en soit avec « Les Privilèges, » Jonathan réalise le portrait complet d’une réussite insolente : pari parfaitement réussi.

Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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L'histoire commence par "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...". Nous suivons la progression sociale d'un jeune couple Adam et Cynthia dans la haute société New-yorkaise et le monde des finances. Un beau portrait du New-York d'aujourd'hui.
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Un roman sur des gens amoureux, jeunes, riches et beaux, et à qui il n'arrive même pas de malheur, le pari paraît un peu risqué à première vue. Pourtant, Jonathan Dee s'en sort à merveille, essentiellement parce qu'il parvient à éviter magistralement l'écueil de la caricature qui guettait ces personnages si parfaits et en apparence dénués de tout sens moral. Cynthia, par exemple, qui a tout au début de la fêtarde séductrice et écervelée, est en réalité une épouse fidèle, attentionnée, une mère modèle et une femme intelligente, sensible et sensée. Bien sûr, certains actes ou réflexions du couple sont dérangeants, voire glaçants, tant ils se réfèrent à ceux d'une classe sociale bien réelle dans notre société actuelle, mais ils interrogent aussi avec finesse nos propres codes moraux et notre propre rapport à l'argent, loin d'être aussi sain qu'on le penserait. On a beaucoup comparé Jonathan Dee, dont c'est le premier roman publié en France, à d'illustres auteurs comme Francis Scott Fitzgerald ou Jonathan Franzen, et cette comparaison n'était pas exagérée : Jonathan Dee a un véritable talent pour peindre notre société, grâce à un regard d'une acuité sans pareille et à un style élégant, jamais ronflant mais délicatement ciselé, sans paraître non plus artificiel... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Un formidable roman américain. le premier chapitre sur le mariage est tellement réaliste que l'on a tout de suite envie de continuer à le lire. Jonathan DEE a su décrire un monde contemporain avec une vision très juste de ce qui parfois nous échappe. Amour, argent, gloire...
Dommage que la suite de l'histoire soit ensuite un peu plus plate que ce que l'annoncait ce début prometteur....
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Adam et Cynthia forment un couple que tout le monde envie. Dès le jour de leur mariage à Pittsburgh, le couple forme un îlot inaccessible. Ils vivent entièrement l'un pour l'autre, rien ne semble exister autour d'eux. La famille, les amis importent peu à ces deux êtres prometteurs : « le bruit grandit dans la salle et, en son centre, Adam et Cynthia se regardent l'un l'autre, tournés de trois quart ainsi que le photographe les a placés en les malmenant quand il lui est devenu difficile d'expliquer ce qu'il voulait. Les bras d'Adam autour de la taille de Cynthia. Quelque chose leur a manqué toute la journée, et c'était ça. Quand ils sont au contact l'un de l'autre, personne d'autre ne peut les toucher. Leur enfance, leurs familles, tout ce qui les a façonnés est maintenant derrière eux et le restera désormais. »

Quelques années après leur mariage, Adam et Cynthia ont déjà bien établi leur situation : ils possèdent un appartement à New York, Adam travaille dans le milieu de la finance et ils ont deux enfants. Mais pour ces deux privilégiés, cela ne semble pas suffire. Leurs désirs sont immenses et la vie pas assez grande pour eux.

Jonathan Dee dresse le portrait d'une classe sociale, celle des ultra-riches, à travers « Les privilèges ». C'est avec un regard d'entomologiste qu'il dissèque la vie de Cynthia et d'Adam. Il ne les juge pas et ne tire aucune morale de ce qu'il décrit. En quatre grands chapitres et à coup d'ellipses, il trace le parcours de ce jeune couple ambitieux qui veut tout de la vie. Adam et Cynthia se construisent un monde, une bulle uniquement pour eux où l'argent coule à flot, où les désirs sont sans limite. Pour en arriver là, Adam jouera avec la légalité. La recherche du frisson est inévitable lorsque l'on a déjà beaucoup. L'argent, le confort peuvent créer l'ennui, le manque de désir. Adam et Cynthia résistent à cela en s'inventant de nouveaux buts. Il n'en va pas de même avec leurs enfants : April et Jonas. La première est l'enfant pourrie gâtée par excellence, elle finit alcoolique, droguée et totalement désoeuvrée. Son frère fuit la richesse de ses parents, il cherche un sens à la vie et s'intéresse à l'art brut. Jonas est sans doute le personnage le plus sympathique car il semble comprendre que l'argent n'est pas un but en soi. Malheureusement une mésaventure le fera changer et la dernière phrase du livre est glaçante de cynisme.

« Les privilèges » est un livre remarquablement bien construit et maîtrisé. le premier chapitre vaut à lui seul le détour. C'est un véritable tour de force qui nous fait passer d'un personnage à l'autre durant le mariage de Adam et Cynthia. « Les privilèges » est un livre intelligent, prenant qui nous montre un des plus beaux visages de la littérature américaine contemporaine.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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