AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 750 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup apprécié son roman Règne Animal et je n'ai pas été déçu par ce livre. Dans cette histoire terrible, aucun personnage n'a de nom et les descriptions sont essentielles. Un homme ressurgit dans la vie de son ex et son fils pour les conduire aux Roches, dans une maison coupée du monde ayant appartenu à son père. Démarre alors un huit clos tendu en pleine nature hostile : entre un père violent, une mère protectrice mais vulnérable et un enfant tiraillé entre ses parents.
Commenter  J’apprécie          80
Dans ce lieu isolé, à la fois sanctuaire et piège, l'homme, père tourmenté, cherche désespérément à réparer les erreurs de son propre père et les siennes, pensant offrir un refuge tout en devenant lui-même le catalyseur de la chute et de la destruction. L'héritage, teinté de brutalité, se transmet comme une malédiction à briser, un poids à porter.
Dans ce récit brut, l'auteur explore avec une plume d'une rare beauté la dualité entre la majesté de la nature environnante et la noirceur des rapports humains. Entre la colère sourde, les violences feutrées et une folie latente, l'écriture, tout en retenue, distille une atmosphère étouffante, capturant magistralement la détresse et la désolation qui habitent chaque ligne.
"Le fils de l'homme" m'a profondément touchée par sa froideur poignante et sa beauté austère.
Commenter  J’apprécie          90
D'une écriture maitrisée, dont la richesse des phrases s'illustre par l'abondance d'un vocabulaire recherché, Jean Baptiste del Amo offre une épopée intime entre trois êtres, au coeur de la violence, dans le sillon d'une montagne abandonnée par l'humanité où la nature reprend ses droits sur des hommes nourris par la noirceur, transmettant les préceptes de la colère et de la rage aux fils en pleine éducation.
Commenter  J’apprécie          60
En commençant son roman avec un témoignage ancestral sur l'errance d'une tribu primaire, Jean-Baptiste del Amo plante son décor au coeur d'une nature violente et implacable. Avec cette mélopée, l'insignifiance de l'homme s'inscrit dans la majesté de la nature.
Lorsque le père débarque après six ans d'absence au domicile de sa femme et son fils, l'instinct de prédation hante encore mon esprit. Et pourtant, le père parvient à convaincre sa femme d'un possible renouveau en passant l'été aux Roches, une maison en pleine forêt appartenant autrefois au grand-père.
L'enfant est très proche de sa mère, aimante et douce malgré les fortes migraines qui parfois la terrassent.
Il garde certaines réserves envers ce père retrouvé. L'homme tente pourtant de lui faire plaisir en l'emmenant à la fête foraine, en lui faisant découvrir des fossiles, en lui fabriquant une fronde ou lui apprenant à tirer au pistolet.
Mais souvent, la folie semble posséder cet homme, hanté par l'éducation d'un père sauvage et autoritaire. Cet homme ne croit plus en l'amour et perpétue la violence de son enfance.
Malgré quelques pauses magiques comme ce moment de complicité entre la mère et le fils lors d'une baignade dans le torrent ou les balades en forêt jusqu'à un troupeau de chevaux sauvages, la tension est omniprésente.
Un acharnement du père à créer un potager dans un sol pierreux, un orage violent qui finit de transformer la maison en ruine sont autant de menaces impalpables comme l'annonce d'un drame imminent que rien ne pourra empêcher.
Aux côtés de cet enfant qui découvre la cruauté du monde des adultes, nous sommes plongés dans une spirale implacable. La tension monte graduellement jusqu'à l'horreur, l'indicible. Et pourtant, dans sa langue enveloppante, avec ses descriptions remarquables d'une nature belle et sauvage, l'auteur nous enchaîne à un récit puissant impossible à lâcher.
Une très belle découverte d'auteur. Et fort heureusement, j'ai deux autres titres qui attendent dans ma pile à lire.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          140
Une mère, un fils et un père qui revient après 6 ans sans nouvelles. On ne saura rien de plus sur eux.
On comprend que le père a disparu lorsque l'enfant n'avait que 3 ans et que la mère a dû se débrouiller seule, trimant pour assurer ses besoins et créant entre eux un lien fusionnel.
On sait aussi qu'ils vivent dans « une ville médiocre, sanglée au creux de la vallée, prise en étau par la montagne ».
Cette histoire, c'est le retour du père, aussi inexpliqué que son départ, et son besoin viscéral de retrouver sa place dans cette famille qui n'est plus la sienne, de transmettre à l'enfant ce qu'il a autrefois reçu de son père. Alors, pour recréer les conditions de sa propre éducation, il les emmène tous les deux aux Roches, la maison paternelle isolée en pleine montagne.
Elle, enceinte d'un autre homme ; lui, tentant de se racheter malgré une violence difficilement contenue ; et l'enfant, terrorisé, ne comprenant rien à ce que veut ce père inconnu.
Il faut se vider l'esprit pour lire ce roman qui accapare tous nos sens car il n'y aura plus moyen de penser à autre chose une fois que l'on sera parti là-haut, aux Roches.
Par l'écriture tellement riche de Jean-Baptiste del Amo, les odeurs, les sons, les images, chaque signe de vie de la faune et de la flore, nous emportent corps et âme dans les profondeurs d'un drame que l'on sent inexorable.
C'est déchirant, terrifiant, mais c'est aussi grandiose et d'une beauté saisissante.
J'ai souffert pour cette femme victime d'un homme dont elle croyait s'être libérée, j'ai eu mal pour cet homme qui comprend son incapacité à se faire aimer de son fils et surtout j'ai aimé cet enfant de 9 ans qui porte en lui la force de son père et apprend, dans la peur, à devenir grand. Car, malgré tout, et bien qu'il s'en défendra certainement plus tard, il est bien « le fils de l'homme ».
Un roman puissant et captivant qui plonge dans les tréfonds d'une transmission primitive, venue des origines de l'humanité.
Commenter  J’apprécie          105
Dès les premières pages, j'ai été frappée et happée par l'écriture de ce roman, mêlant ce qu'il faut de complexité à une fluidité et poésie qui en rendent le verbe abordable mais surtout délectable.

La plume est légère, et contraste à merveille avec le scénario sombre et difficile qu'elle dépeint.

Ce roman est assez psychologique, portant sur la réitération de comportements toxiques et agressifs auxquels l'on peut être confrontés, sur la volonté de domination d'un homme violent et impulsif sur son entourage, sur la conscience que l'on a de ses propres travers qui semblent pourtant inévitables.

L'histoire retrace l'emprise d'un homme sur sa compagne et leur fils, ayant disparu durant plusieurs années avant de reparaître inexplicablement, avec comme seul dessein de reprendre sa place dans une famille s'étant construite sans lui et dans l'angoisse de son souvenir.

On se prend très vite d'affection pour la mère et le fils, malgré eux soumis à une figure masculine qui se veut menaçante et dominante, consciente de ses vices mais ne faisant pourtant rien pour y remédier.

Le père, ou plutôt le géniteur, entraîne la mère et le fils dans une profonde isolation mentale comme physique, les poussant dans leurs retranchements, et réitérant la violence de son propre paternel qu'il a pourtant fui dans son enfance.

Del Amo dépeint d'une excellente façon l'emprise psychologique de l'homme sur sa compagne, ses ruses afin d'amener le fils à tourner le dos à sa mère dévouée et aimante, et tout cela simplement au travers du récit, sans jamais aborder la question d'un point de vue didactique.

Le nom des protagonistes n'est jamais mentionné. On chemine donc avec le père, la mère et le fils tout au long du roman, renforçant à mon sens son aspect tragique, l'absence de personnification mettant en exergue qu'une telle emprise psychologique peut être l'affaire de tous.
Commenter  J’apprécie          80
L'histoire se situe de nos jours à la montagne.

Elle raconte l'histoire d'un homme, le père qui fait sa réapparition, après plusieurs années d'absence auprès de la mère et du fils . Il veut recouvrer sa place dans sa famille et leur demande de le suivre aux Roches lieu dans lequel il a vécu avec son propre père qui a sombré dans la folie.

Ce que j'ai aimé dans ce roman : l'ambiance, le peu de dialogue, comment la nature est racontée, les flashbacks qui contextualisent l'histoire, le suspense, la chute de l'histoire que j'ai trouvée inattendue.

Je pense lire prochainement une nouvelle oeuvre de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Le prologue frappe les esprits ...
Un groupe d'hominidés à l'époque préhistorique doit pour survivre et assurer sa descendance trouver de la nourriture et se protéger du froid, naissances , reproductions et morts .
Le lecteur assiste à une émouvante scène de chasse , moment crucial d'initiation d'un jeune garçon guidé par son père .

Quelques siècles plus tard ...
Le fils, dont on ne connaitra pas le prénom, jeune garçon de 9 ans vit seul avec sa mère, leur relation est fusionnelle et l'enfant mène une existence tranquille et heureuse.
Un jour , en rentrant de l'école, un homme attend devant le portillon de la maison, c'est le père, parti depuis 6 ans .
L'enfant n'a pas vraiment de souvenirs de lui mais comprend vite que sa vie va changer radicalement.
Sa mère et lui sont loin d'imaginer que 3 semaines plus tard, le père va les emmener dans une masure à moitié en ruines , isolée dans la montagne . C'est là qu'il a vécu avec son père, un homme devenu irascible après la perte de sa femme et un accident qui l'a rendu infirme.

Si le fils découvre avec joie, émerveillement souvent mêlée d'appréhension , sa nouvelle liberté dans ce coin de montagne sauvage qui lui réserve des rencontres étonnantes, la cohabitation avec l'homme est difficile et il voit bien la peur que l'homme inspire à sa mère .

L'histoire fait des allers-retours entre la nouvelle vie dans ce coin paumé, les semaines qui ont suivi le retour du père puis, en fin du roman les événements bien antérieurs qui ont marqué la vie de l'homme et de son père.

Une histoire de transmission entre père et fils qui entraine la question de la reproductibilité de la violence : terrible constat dont on ne pourrait échapper et qui bien souvent est une réalité ou émergence d'une autre conscience , forgée par l'amour maternel , par la fréquentation d'autres hommes et qui vient casser le cercle vicieux ?

L'écriture de Jean Baptiste del Amo , que je ne connaissais pas est saisissante aussi bien dans la profondeur des sentiments ou de ce qu'il suggère que dans la description de la montagne à la fois source de bonheur et de drame .
En peu de mots il réussit à créer une ambiance pesante où l'on sait que d'une façon ou d'une autre cela va mal finir , on est bien éloigné de la "filgoude "littérature !

J'avais évité de lire Règne animal et au vu de la perturbation que cette lecture ci a déclenché chez moi, je vais continuer de m'abstenir , cette histoire va me poursuivre longtemps je pense ...
Commenter  J’apprécie          4424
Intriqué par le choix d'un titre pourtant déjà utilisé dans d'autres ouvrages et qui évoque aussi le Christ...
Une histoire, simple, où les personnages s'apprivoisent petit à petit après la rupture du cours de la vie, que l'on devine, et l'on découvre au fil de la narration sobre.
Presque impersonnelle avec une sobriété dans le ressenti en particulier de l'enfant ...sauvage, aimé par sa mère, face à ce père qui l'apprivoise mais...cela se complique.
On ne lâche pas cette histoire. Une belle écriture qui sait se faire descriptive pour servir ce... film.
Commenter  J’apprécie          60
Un style sobre, précis et incisif qui me fait penser à celui d'Alessandro Baricco dans "sans sang".
Une construction cinématographique maîtrisée avec des "flash-backs" qui éclairent petit à petit, par touches, par scénettes, le triangle familial avec le déplacement du projecteur narratif.
En particulier l'évolution des sentiments de l'enfant (que le lecteur reconstitue dans son coeur à lui à partir de la narration), face à son père qu'il découvre.
Qu'il re-découvre; face à la folie de ce dernier qui met le feu...
Un triangle familial qui tente sa chance, encerclé par une Nature, actrice à part entière et décrite comme des tableaux.
L'auteur laisse au soin du lecteur d'imaginer la fin...
Et là, on se prend à espérer le meilleur,... enfin le moins pire, sous le poids de ce transgénérationnel en souffrance...

Commenter  J’apprécie          152




Lecteurs (1853) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}