Le prologue frappe les esprits ...
Un groupe d'hominidés à l'époque préhistorique doit pour survivre et assurer sa descendance trouver de la nourriture et se protéger du froid, naissances , reproductions et morts .
Le lecteur assiste à une émouvante scène de chasse , moment crucial d'initiation d'un jeune garçon guidé par son père .
Quelques siècles plus tard ...
Le fils, dont on ne connaitra pas le prénom, jeune garçon de 9 ans vit seul avec sa mère, leur relation est fusionnelle et l'enfant mène une existence tranquille et heureuse.
Un jour , en rentrant de l'école, un homme attend devant le portillon de la maison, c'est le père, parti depuis 6 ans .
L'enfant n'a pas vraiment de souvenirs de lui mais comprend vite que sa vie va changer radicalement.
Sa mère et lui sont loin d'imaginer que 3 semaines plus tard, le père va les emmener dans une masure à moitié en ruines , isolée dans la montagne . C'est là qu'il a vécu avec son père, un homme devenu irascible après la perte de sa femme et un accident qui l'a rendu infirme.
Si le fils découvre avec joie, émerveillement souvent mêlée d'appréhension , sa nouvelle liberté dans ce coin de montagne sauvage qui lui réserve des rencontres étonnantes, la cohabitation avec l'homme est difficile et il voit bien la peur que l'homme inspire à sa mère .
L'histoire fait des allers-retours entre la nouvelle vie dans ce coin paumé, les semaines qui ont suivi le retour du père puis, en fin du roman les événements bien antérieurs qui ont marqué la vie de l'homme et de son père.
Une histoire de transmission entre père et fils qui entraine la question de la reproductibilité de la violence : terrible constat dont on ne pourrait échapper et qui bien souvent est une réalité ou émergence d'une autre conscience , forgée par l'amour maternel , par la fréquentation d'autres hommes et qui vient casser le cercle vicieux ?
L'écriture de Jean Baptiste del Amo , que je ne connaissais pas est saisissante aussi bien dans la profondeur des sentiments ou de ce qu'il suggère que dans la description de la montagne à la fois source de bonheur et de drame .
En peu de mots il réussit à créer une ambiance pesante où l'on sait que d'une façon ou d'une autre cela va mal finir , on est bien éloigné de la "filgoude "littérature !
J'avais évité de lire
Règne animal et au vu de la perturbation que cette lecture ci a déclenché chez moi, je vais continuer de m'abstenir , cette histoire va me poursuivre longtemps je pense ...