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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Y'a pas à dire : La guerre des trois rois est un bel objet.

Couverture dure, marque page cousu, magnifique couverture imitant une peinture d'époque, l'éditeur a même intégré des « marques de brûlure ». Tout est fait pour qu'on ait vraiment l'impression d'avoir un journal de guerre entre les mains, mais genre qui aurait été restauré pour la Pléiade.
Il s'agit d'une des toutes premières réalisations de la collection ActuSF Graphic. Marc Simonetti l'illustrateur et Jean-Laurent del Socorro l'auteur participent à l'oeuvre à part égale. le livre fourmille d'illustrations, de l'esquisse au tableau style Renaissance, du portrait au décor architectural. Et ces images ne sont pas de simples ajouts passifs ; ils répondent au texte et participent d'une mise en abîme. Car on finit par ne plus savoir si c'est Marc qui a dessiné, ou Tremble-voix de la compagnie du Chariot. Cela en devient presque un défaut vu qu'à plusieurs reprises les échanges entre texte et illustrations m'ont sorti de l'histoire. Mais en fait il s'agit d'une question d'habitude ; je m'y suis fait assez rapidement en fin de compte.

Jean-Laurent del Socorro nous replace dans l'univers de Royaume de vent et de colères en remontant un peu le temps, à l'époque où les trois Henri – Henri III, Henri de Navarre et Henri de Guise – se frittaient grave (entre parenthèses je suis presque sûr que l'auteur aurait préféré intituler le livre La guerre des trois Henri mais Jean d'Aillon était déjà passé par là. du coup on a droit à « rois », ce qui cloche un peu vu que de Guise ne l'était pas, roi, même s'il a pu espérer le devenir).
C'est à nouveau la compagnie du Chariot qui tient le devant de la scène ; une compagnie de mercenaires comme il y en avait tant et dont on a déjà entendu parler dans le roman et dans la nouvelle le vert est éternel. Engagée par le roi Henri III à une époque où ce dernier à fort à faire entre les huguenots d'un côté et la Sainte Ligue de l'autre. La novella nous raconte les tragiques événements de cette période, auxquels les personnages imaginaires et la magie de l'artbon se mêlent de manière active, jusqu'à proposer une interprétation des faits proprement jubilatoire. J'ai pu seulement en deviner la moitié et l'autre moitié m'a surpris. Et j'adore être surpris.

Tout n'est pas parfait selon moi. J'ai parfois ressenti – peut-être à tort – que le texte cherchait plus à parler de l'image ou pour l'image qu'à conter l'histoire. J'ai également été un peu sceptique quant à la dynamique de la première scène d'assassinat qui m'a semblée peu vraisemblable, un peu forcée pour coller aux révélations de la fin.
J'aurais aussi apprécié un peu d'approfondissement de la psychologie de certains personnages, ou même plus de présence comme par exemple pour Axelle la chef du Chariot, qui fait plutôt de la figuration. Mais le format novella ne le permet pas, dans la mesure où l'attention est portée aux actes.
Une chose m'a intrigué : nombreuses sont les femmes soldats dans cette histoire, y compris dans les rangs de la garde personnelle de Henri III, les Quarante-Cinq. J'étais incapable de savoir s'il s'agissait de lard historique ou de cochon uchronique. J'ai donc posé la question à l'auteur qui m'a aimablement répondu souhaiter mettre dans ses récits autant de femmes guerrières que d'hommes. Dans la vraie Histoire, les Quarante-Cinq étaient des hommes. C'est le choix de l'auteur. Je n'y adhère pas vraiment. Ce genre de détail anachronique peut passer pour la réalité si l'auteur n'en avertit pas son lecteur.

Après avoir dit ça, reste le fait que j'ai avalé le récit en une journée et que j'ai pris ma petite claque à la fin. Bien fait.
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Quel plaisir de retrouver la plume de Jean-Laurent del Socorro, et son univers alliant de main de maitre fantasy et roman historique . J'ai fait la connaissance de cet auteur avec son merveilleux roman Royaume de vent et de colères j'ai retrouvé ici tous les ingrédients propres à me séduire, l'histoire de France en filigrane et la touche de magie qui apporte le merveilleux.
Deux regrets. D'abord la brieveté de ce récit mais l'annonce de son roman, du roi je serai l'assassin où seront révélés les arcanes de ces personnages m'a consolée.
Le second et non des moindres le regret de découvrir ce texte en version numérique et non dans la très belle édition d'ActuSF .
Rendez-vous pris pour me replonger dans l'univers de Jean-Laurent del Socorro , à très vite
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À l'occasion d'un nouveau financement participatif via Ulule, les éditions ActuSF ont lancé une nouvelle collection intitulée ActuSF Graphic, qui a pour but de publier des textes courts mais surtout largement illustrés. le premier opus est La Guerre des trois rois, l'oeuvre conjointe de Jean-Laurent del Socorro et de Marc Simonetti.

Retour dans un Royaume de Vent et de Colères
Avec La Guerre des trois rois, Jean-Laurent del Socorro revient dans le monde qu'il avait abordé avec son premier roman, Royaume de Vent et de Colères. Nous sommes quelques années avant l'épisode marseillais et il s'agit ici de la fameuse confrontation de quelques mois (« La Guerre des Trois Henri »), au sein des guerres de religion françaises, entre le roi de France Henri III (catholique modéré), le duc Henri de Guise (catholique ligueur) et le prince Henri de Navarre (protestant). En 1588 et 1589, la situation se tend et montre que ces guerres de religion en France sont d'abord et avant tout des querelles de personnes au plus haut sommet de l'État (cela n'empêche pas parfois l'honnête foi des uns et des autres). Dans ce contexte, nous suivons au plus près des échauffourées la compagnie du Chariot dont le prévôt écrit le journal et nous tient au courant, en tant que narrateur, de ce que fait ce groupe de mercenaires dans la guerre des trois rois. de Toulouse à Paris, de Saint-Cloud à Rouen, N'a-qu'un-oeil, puisque c'est le surnom du prévôt, est sous les ordres de la capitaine Axelle et doit faire respecter les règles de la compagnie auprès des autres comparses routiers.

Choix historiques
Jean-Laurent del Socorro a opté pour une narration à hauteur humaine : nous sommes dans les combats, nous suivons des mercenaires qui obéissent, sont réactifs voire même assez distingués (au vu de leur vocabulaire pas trop « péquenaud ») mais ne savent vraiment pas tout ce qui passe autour d'eux. Les aspects fantasy peuvent se concentrer sur l'Artbon, magie arcanique qui semble avoir des méfaits de type « nucléaire », mais on peut voir également une uchronie dans le fait de trouver des femmes capitaines ou militaires haut gradées, ainsi que davantage de personnes à la peau noire (une Mauresque par exemple) à des postes à responsabilité que dans notre ligne temporelle. C'est un prisme assez habituel de la part de Jean-Laurent del Socorro déjà dans ses précédents romans, notamment sur la place et la reconnaissance vis-à-vis des rôles féminins. L'important est de ne pas montrer cela comme si c'était quelque chose d'exceptionnel. Enfin, le choix est également fait de se focaliser uniquement sur deux des trois Henri, peut-être les conséquences des actes contés dans cette nouvelle seront traités dans un autre texte (patience, un roman centré sur le personnage de Silas est en préparation !).

Alchimie à trouver entre texte et dessin
L'autre intérêt de ce livre est qu'il est illustré par Marc Simonetti. Si la couverture guerrière colle parfaitement aux illustrations habituelles de cet artiste mondialement connu, les lecteurs auraient pu s'attendre à tiquer davantage sur des plans plus resserrés, notamment les visages. Et il n'en est rien ! Marc Simonetti alterne des petits dessins, de simples ébauches (en tout cas, elles sont travaillées pour donner cette impression) et des planches plus impressionnantes, en particulier les trois en couleurs et un portrait très parlant de Henri de Navarre. Là où la collection ActuSF Graphic est bien lancée, c'est que l'insertion de dessins dans le texte se fait plus naturellement grâce à une petite astuce narrative de Jean-Laurent del Socorro : Tremble-voix, le porte-drapeau de la compagnie du Chariot, accessoirement bègue, est passionné par le dessin et emprunte régulièrement le journal du prévôt pour y apposer des dessins des lieux et des personnages rencontrés. C'est astucieux, ça ne mange pas de pain et ça rend l'ensemble très fluide. L'alchimie entre texte et dessin augmente la durée de lecture et correspond parfaitement au principe promu par cette collection.

Avec La Guerre des trois rois, l'histoire est rapide, mais l'objet est travaillé : même si on désirerait un texte encore plus long pour développer les enjeux proposés dans cette Guerre des Trois Henri, le contenu illustratif complète agréablement et astucieusement la narration et participe à créer un objet-livre tout à fait intéressant et, disons-le, beau !

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Un magnifique objet livre !

Cette nouvelle se situant dans l'univers de Royaume de vent et de colère, est sublimée par les illustrations de Marc Simonetti, et la mise en page impeccable. le texte et le dessin se répondent bien, permettant une bonne immersion dans le récit.

C'est un journal de guerre écrit par N'a-qu'un-oeil, où nous retrouvons la Compagnie du Chariot menée par Axelle, à la solde d'Henri III, pendant la lutte qui l'opposa au Duc de Guise (Henri 1er) et Henri de Navarre. Nous découvrons également le personnage de Quitte-ou-double, qui grâce à ses talents d'alchimiste donnera à l'histoire une touche de fantasy.

Un très bon moment de lecture, même si trop court à mon goût, le format de novella ne permettant pas de développer les personnages et l'intrigue.
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Parmi l'avalanche d'annonces et de parutions provoquée par le déconfinement, il faut noter l'apparition d'une toute nouvelle collection lancée par ActuSF et baptisée « Graphic ». Une collection qui compte d'ores et déjà deux ouvrages, puisque sont sorties simultanément une novella inédite signée Jean-Laurent del Socorro et illustrée par Marc Simonetti, et une autre d'Alan Moore (« L'hypothèse du lézard ») illustrée par Cindy Canévet (il s'agit cependant ici d'une réédition). L'objet livre, de petit format, est très soigné, notamment au niveau du graphisme, avec une magnifique couverture et des illustrations intérieures en noir et blanc ou en couleur absolument magnifiques. le texte est, lui aussi, très réussi. On y retrouve des têtes connues puisque l'histoire se déroule dans le même univers que celui de « Royaume de vent et de colères », premier roman de l'auteur, et met en scène la compagnie du chariot, un groupe de mercenaires mené par leur farouche capitaine, Axelle. L'action se passe toutefois avant les événements marseillais évoqués dans le roman, puisque nous sommes ici en 1588, en plein milieu de la huitième guerre de religion, également surnommée la « guerre des trois Henri ». Elle oppose plusieurs tendances au sein du royaume (chacune menée par un Henri, donc) et met en lumière les tensions qui persistent entre les catholiques et les protestants en France. le roi Henri III n'ayant pas d'héritier, il apparaît de plus en plus clairement que la couronne devrait échoir à son plus proche parent, son cousin Henri de Navarre. le problème, c'est que le futur Henri IV est protestant et, pour cela, beaucoup refusent de le voir monter sur le trône. Afin de s'opposer à l'arrivée au pouvoir du « parti huguenot », un certain nombre de nobles hostiles aux protestants ont fondé la Ligue catholique, à la tête duquel on trouve le charismatique duc de Guise, Henri, également connu sous le nom de « Balafré ». C'est dans ce contexte pour le moins explosif que nos mercenaires vont être engagés par le roi pour garantir sa sécurité et empêcher coûte que coûte le duc de Guise de parvenir à ses fins. Quitte à employer des méthodes très contestables.

Tout comme dans ses précédentes oeuvres, qu'il s'agisse de « Royaume de vent et de colères » consacré également aux guerres de religion (mais cette fois à Marseille), de « Boudicca » narrant le parcours de la reine celte éponyme, ou de « Je suis fille de rage » relatant les détails de la guerre de sécession américaine, Jean-Laurent del Socorro a ici pris grand soin d'abondamment se documenter sur la période historique mise en scène. En dépit de sa brièveté, le récit nous permet ainsi de revivre les nombreux grands événements qui secouèrent la France de l'époque, qu'il s'agisse de la journée des barricades, de la signature de l'édit d'Union ou de la réunion des États Généraux à Blois. Si le déroulement des événements est rigoureusement respecté, l'auteur ne se prive cependant pas de procéder à quelques retouches historiques, oeuvre de fiction oblige. Parmi elles, on peut notamment mentionner la présence d'une étrange forme de magie, déjà évoquée dans le premier roman de l'auteur, et qui occupe ici une place importante dans l'intrigue. Autre entorse à l'histoire, l'auteur accorde une place prépondérante aux femmes qui, comme dans tous ses précédents ouvrages, occupent les mêmes fonctions et possèdent le même statut que les hommes. Les fameux Quarante-Cinq, gardes d'élite assurant la protection d'Henri III, sont ainsi des femmes, qui participent donc au combat au même titre que leurs homologues masculins. de même, dans la compagnie du chariot, deux des figures les plus mises en avant ici sont des femmes : la capitaine Axelle et la toute nouvelle chirurgienne au passé mystérieux. Parmi les autres personnages, on retrouve évidemment Henri III et Henri de Guise, mais aussi quelques mercenaires de la compagnie comme N'a-qu'un-oeil, homme de confiance de la capitaine, ou encore Tremble-voix, l'attachant dessinateur qui multiplie les portraits et les ébauches au fil des pérégrinations de la bande. Ces dessins, ils sont signés Marc Simonetti, artiste renommé dans le milieu des littératures de l'imaginaire puisqu'on lui doit quantité de couvertures ainsi que des illustrations d'oeuvres majeures du genre comme « Game of thrones ». le résultat est magnifique, qu'il s'agisse des visages simplement crayonnés (on trouve notamment un magnifique portrait du roi Henri III), ou des illustrations colorées mettant en scène un personnage ou une scène majeure de l'intrigue.

Avec « La guerre des trois rois », les éditions ActuSF inaugurent en fanfare leur toute nouvelle collection Graphic mêlant texte et illustrations. On retrouve avec plaisir l'univers et la plume de Jean-Laurent del Socorro qui, comme toujours, soigne sa reconstitution historique et prend garde à accorder aux personnages féminins une place équivalente à celle de leurs homologues masculins, quitte à faire de petites infidélités à l'histoire. L'association du texte et des splendides dessins de Marc Simonetti permet de renforcer l'immersion du lecteur qui passe ici un très bon moment.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Première sortie de la nouvelle collection graphique de ActuSF, cette novella illustrée par Marc Simonetti se déroule dans le même univers que Royaume de vent et de colères de l'auteur. Elle reprend même certains personnages et décors. Elle peut se lire indépendamment, mais se lit mieux (d'après les commentaires que j'en ai lu) après avoir lu le roman. N'ayant pas lu le roman, je ne parlerais que de la novella.

On est sur de la fantasy historique, les faits se passant durant un passage de l'histoire qui a réellement existé mais qui est romancé et changé, évidemment, en ajoutant par exemple un grand nombre de femmes combattantes – réputés être les meilleures – et de diversité (un des personnages principaux est une Maure). Peut-on parler d'uchronie à ce niveau la? Sans doute un peu, mais c'est un changement mineur dans le sens ou l'Histoire n'est pas modifiée, juste le contexte social qui l'entoure.

Vers les années 1580, le roi Henry III sent que sa position est menacée par le Duc Henri de Guise, à la tête de la Ligue ultra catholique qui a le soutient de Rome, et par son cousin Henri de Navarre, le protestant. Il décide donc d'occuper Paris, qui soutient plus le Duc de Guise. Mais les parisiens, très catholiques, ne vont pas se laisser faire … Pour augmenter ses chances de remporter la victoire, le Roi décide d'utiliser le pouvoir de l'Artbon, mais la magie ne risque-t-elle pas de se retourner contre lui?

Pour nous narrer cette histoire, nous suivons une troupe de mercenaire, les quarante-cinq de la troupe du Chariot, dirigés par une nouvelle capitaine : Axelle. Ils sont engagés par Henri III pour aider à sa protection. Nous suivons donc l'intrigue du point de vue de N'a-qu'un-oeil, un des hautes gradés de la troupe. Tout les mercenaires ont des surnoms, on a donc par exemple Quitte-ou-Double, qui fait parti des médecins de la troupe, ou Tremble-voix, un bègue qui aime bien dessiner tout ce qui se passe autour de lui.

La magie est très discrète dans l'univers. Les personnages semblent penser qu'elle existe vraiment mais ça n'est jamais des effets spectaculaires ou vraiment vérifiables. du coup ça s'encre bien dans la réalité historique.
Les illustrations, justifiées dans l'intrigue par les dessins de Tremble-voix, sont aussi bien intégrés. On y voit aussi bien des portraits que des retranscriptions de passages précis ou des croquis de lieux que la trouve visite – lieux qui existent vraiment, comme la Tour Jeanne d'Arc par exemple. J'ai trouvé qu'elles rendaient bien l'ambiance générale, en noir et blanc.

Je ne peux pas vraiment vous en dire plus car c'est un texte court à twist, on part dont très vite sur du spoil.
J'ai bien apprécié l'ensemble, même si je suis consciente que ça aurait encore mieux marché si j'avais pu lire le roman avant. Parce que du coup il n'y a aucun background pour les personnages, on est vraiment plongé dans l'action de cette guerre du début à la fin. Surtout que le récit est en fait composé de différentes courtes scènes se succédant rapidement et avec des fois des mois d'intervalle entre chaque. Je n'ai du coup pas vraiment ressenti de continuité et l'attachement aux personnages c'est fait un peu attendre, les voyant si peu à chaque fois.

Le fait que malgré tout je sois intriguée et j'ai envie d'en savoir plus prouve que le texte a su fait son effet. Finalement j'en ressors satisfaite. Je pense m'attaquer au roman et ensuite relire celui ci.
Lien : https://delivreenlivres.home..
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La petite histoire
Nous nous retrouvons à un moment mouvementé de l'histoire de France avec la possession du trône de France revendiquée par le Roi actuel Henri III chahuté par Henri de Navarre et le Duc de Guise. Chacun fomente...
Mon avis
L'auteur a choisi de nous narrer l'histoire de cet événement par le truchement d'un journal de mercenaire agrémenté de portraits réalisés par un autre homme de main artiste. L'on se retrouve alors au coeur de complots et de l'action.
J'ai apprécié ce point de vue et cette novella. Certes l'attachement aux personnages est plus difficile en raison de la brièveté du récit mais c'est un bon hameçonnage pour donner envie de découvrir la compagnie du Chariot dans Royaume de vent et de colère ou le prochain roman historique où il est question de la guilde des assassins.
Une bonne mise en bouche donc...
J'ai été étonné par le nombre de femmes d'armes présentes et actives et le mélange de mercenaires de diverses religions et nationalités.
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Inaugurant la nouvelle collection graphique de ActuSF, ce petit ouvrage est une collaboration entre deux artistes que j'aime particulièrement, Jean-Laurent del Socorro qui écrit des livres que j'adore, et Marc Simonetti un illustrateur qui est assez reconnu des lecteurs de SFFF puisque l'illustration du trône de fer que tout le monde connait, c'est lui (et il a aussi fait plein d'autres choses mais un jour je vous en parlerai plus en détails).

Prenant place dans l'univers de Royaume de Vent et de Colères, La Guerre des trois rois se place avant l'histoire principale et reprend le concept de le Vert est éternel en faisant de N'a-qu'un-oeil son narrateur unique, celui-ci tenant le journal de la Compagnie du chariot et prêtant de temps en temps son manuscrit à Tremble-Voix pour qu'il puisse utiliser ses talents de dessinateur.

On se trouve en 1588 et la Compagnie menée par Axelle est alors embauchée par le roi Henri III, Catholique relativement modéré qui est à l'époque en conflit avec Henri de Lorraine, Duc de Guise, à la tête de la Ligue, ultra Catholique, et Henri de Navarre, futur Henri IV, qui est Protestant. C'est la huitième et dernière des guerres de religion en France.
A travers le carnet de N'a-qu'un-oeil, on suit les différents mouvements de troupe, on assiste à l'Histoire qui bouge et on continue à deviner le pouvoir de l'Artbon, notamment à travers l'introduction du personnage de Quitte-ou-Double, qui n'est pour l'instant que rapidement présentée mais qui pourrait bien revenir un jour pour nous rapprocher à nouveau de Marseille. Et puis j'ai été ravie de croiser dame Ambre, même si ce n'était que pour un instant, de la Commanderie de Toulouse, elle que j'avais appris à apprécier à travers sa correspondance avec Armand.

Le texte est plutôt court, je suppose que votre intérêt pour son scénario dépendra de votre attachement aux personnages. Je ne pense pas qu'il soit très intéressant à lire pour quelqu'un qui ne connait pas l'univers mais pour ma part j'ai vraiment aimé me replonger au milieu de ces guerres de religion qui ont divisé Le France à cette époque.
Le gros point fort c'est tout de même les illustrations qui pour le coup sont très nombreuses et vraiment variées, entre les personnages et les lieux historique. J'ai été contente de voir la Tour Jeanne d'Arc de Rouen et j'ai trouvé le portrait du futur Henri IV vraiment splendide mais ce ne sont que deux exemples parmi beaucoup d'autres.

Alors, certes, j'aurai surement aimé que ce soit un peu plus long parce que j'aime beaucoup cet univers, mais j'ai tout de même passé un excellent moment de lecture avec un objet d'excellente qualité avec un projet vraiment cohérent et particulièrement soigné.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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Il y a quelques années, une de mes « bienveillantes thérapeutes » m'a reproché de ne jamais sortir de ma zone de confort littéraire … Encore une qui parlait sans savoir. Car la vérité, c'est que même si je reste effectivement très attachée aux littératures de l'imagine et à la littérature de jeunesse, il m'arrive très fréquemment de prendre des risques, de m'aventurer au-delà de cette soit-disant « zone de confort », de tester de nouvelles choses. C'est ainsi que lors de la dernière Masse Critique Graphique, au lieu de rester cantonnée aux beaux-livres de photographie animalière, j'ai préféré donner sa chance à cette novella généreusement illustrée, appartenant à un sous-genre de la fantasy que je connais fort mal : la fantasy historique. Et sans avoir jamais lu le roman auquel il est rattaché, pour encore plus de folie !


Mai 1588. le Royaume de France est en proie aux guerres de religion, et le trône est disputé par pas moins de trois Henri : le roi Henri III (soutenu par les royalistes et les politiques), son cousin Henri de Navarre (chef des huguenots) et le duc Henri de Guise (à la tête de la Ligue catholique). Acculé, Henri III fait appel, à des mercenaires pour prêter main forte à ses troupes. Parmi eux, la Compagnie du Chariot, composée d'Axelle la capitaine, de N'a-qu'un-oeil le prêvot, Tourne-en-rond le sergent, Gueule-en-biais, Crache-Misère et Mange-la-boue les trois chefs d'unité, Tremble-voix le porte-drapeau bégayant, artiste à ses heures perdues, et enfin Une-chance-sur-deux le médecin et son assistante Quitte-ou-double … Mais il semblerait que leur rôle ne se limite pas à la seule protection du royal Henri, et qu'ils aient une tâche bien plus importante à jouer dans cette guerre …


Le premier point que je veux aborder, car c'est assurément la plus grande force de ce petit ouvrage … c'est la beauté de l'objet-livre en lui-même. Déjà, j'adore les livres reliés en dur, avec le petit marque-page ruban : ça change des brochés encollés qui menacent à tout instant de tomber en déliquescence entre vos mains, et surtout, c'est drôlement plus joli à exposer dans la bibliothèque ! Et clairement, l'intérieur est à la hauteur de l'extérieur : mais quelle beauté ! On a vraiment le sentiment d'ouvrir le journal de bord de la Compagnie : le papier est comme « usé », il y a des « tâches d'encre », des « brulures » … et surtout, il y a les nombreux croquis de Tremble-Voix (enfin, de Marc Simonetti, tout dépend de quel point de vue on se place), ainsi que quelques illustrations colorées pour parfaire le tout. C'est vraiment sublime, il fallait que je le précise !


Il faut dire que pour le reste, même si le récit est vraiment intéressant et captivant, il est surtout atrocement court. Si court que c'est difficile de trouver quoi en dire sans tout dévoiler … C'est un peu mon regret, finalement : j'étais tellement happée par l'histoire, tellement intriguée par cette Compagnie et encore plus par cette guilde d'Artbonniers, que j'ai vraiment été frustrée de voir la fin arriver si vite. On a le sentiment que ce petit récit est plus une sorte d'introduction à l'univers, destiné à nous donner atrocement envie de se ruer sur Royaume de vent et de colères, qui se déroule quelques temps après les événements de la guerre des trois rois si j'ai bien compris. Alors il faut le dire : ça marche parfaitement, je suis en train de tourner en rond car je ne possède pas le roman et ne peut donc pas retrouver dès à présent les membres de la Compagnie !


En bref, je pense qu'il n'est pas utile d'en dire plus, vous l'aurez bien compris : j'ai vraiment beaucoup apprécié ce petit ouvrage mais je regrette justement qu'il soit aussi court. On a à peine le temps de saisir qui est qui (car c'est difficile de s'y retrouver avec tous ces surnoms) qu'il faut déjà les laisser partir. Et l'intrigue en elle-même est quelque peu précipitée, on a donc un peu de mal à s'y immerger complétement … Mais il n'empêche, c'est très bien écrit, et très bien illustré, on s'y croit vraiment et on a vraiment envie d'en savoir plus sur cette guilde, sur cette compagnie, et cela d'autant plus que l'épilogue attise notre curiosité comme le soufflet attise le charbon à la forge … C'est donc une très belle découverte, à réserver toutefois à ceux qui connaissent déjà le roman associé, ou à ceux qui ont la possibilité de le lire dans la foulée, pour éviter toute frustration !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Il y a quelques mois, ActuSF avait lancé un financement participatif pour une collection de textes courts illustrés. Evidemment, un texte de Socorro illustré par Simonetti, il m'en fallait pas plus. Donc j'ai enfin reçu le fruit de leur collaboration, et (forcément… Simonetti quoi…) c'est superbement illustré, l'objet livre est magnifique ! La nouvelle en elle-même se situe dans l'univers de Royaume de vent et de colères : on suit la compagnie du Chariot (la fameuse compagnie d'Axelle que l'on suit ensuite dans Royaume de vent et de colères) quelques années avant l'épisode marseillais, lors de la guerre qui a brièvement opposé pendant les guerres de religion le roi de France Henri III, le duc de Guise et le prince Henri de Navarre. On vit donc la grande histoire par les yeux des soldats de la compagnie, avec un petit ajout de fantasy assez discret. Ca se lit tout seul et c'est sympatoche. Après, ça reste un texte très court et qui restera assez peu marquant je pense, surtout si on n'a pas lu Royaume de vent et de colères avant. Mais c'est tellement bien illustré, que l'objet est à recommander à tous ceux qui ont aimé le roman.
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