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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La légende d'Arthur, une histoire d'hommes ? Un peu beaucoup, non ? Si les femmes y apparaissent, elles n'ont que rarement un rôle principal. Sauf quand il s'agit de semer la confusion dans les esprits ou ourdir des plans maléfiques. On peut alors se demander : et si Morgane était l'élue ? Et si Arthur avait échoué à retirer l'épée de la pierre ?
Cette version d'une légende connue, au moins en diagonale, de la plupart d'entre nous, risque de faire grincer quelques dents. Sans doute sera-t-elle accusée par certains d'être dans l'air du temps et de céder à un courant qui consiste à remettre en question la « tradition » au nom d'une pseudo-égalité. Si je doute, pour ma part, que Jean-Laurent del Socorro ait voulu transmettre un message (du moins, en premier lieu), je le remercie pour ce vent frais qu'il fait souffler sur un mythe que je trouvais un peu poussiéreux. La puissance et la force d'une histoire sont visibles au nombre d'oeuvres auxquelles elle donne naissance. Et à leur variété. Morgane Pendragon est donc un hommage à la vivacité de cette histoire qui franchit les siècles avec aisance.

Alors, quoi de neuf ? Pas mal de choses. Mais, surtout, la place de la femme dans la société : ici, elle peut devenir chevalier, elle peut devenir reine, elle peut épouser une femme. Elle peut vivre, non comme bon lui semble, car ses devoirs la limitent, comme partout, mais avec bien davantage de libertés que cela ne fut le cas. Et donc, elle peut être l'héroïne d'un récit essentiellement masculin jusque-là. Mais attention, tout n'est pas merveilleux pour autant. Loin de là. Certains hommes regrettent la plus faible domination de la société par leur sexe : « Les hommes n'essayent pas seulement d'écarter les femmes du pouvoir, ils veulent aussi les contraindre à douter d'elles-mêmes. » Et l'église approche : elle prend pied sur l'ile et cherche à développer son influence. Avec elle, une moindre tolérance à l'égard de l'homosexualité et de la magie. Avec elle, le risque de disparition de tout un monde au profit d'un autre, plus rigide.

Pas de crainte, ceux qui connaissent le mythe d'Excalibur ne seront pas dépaysés. L'auteur connaît les personnages, connaît les lieux, connaît les classiques. Il les intègre de façon très intelligente à son cadre revisité. On croise aussi bien le Roi pêcheur que Viviane, aussi bien Merlin que Lancelot. le résultat est assez bluffant par son côté bien ficelé. Tout s'enchaîne merveilleusement et, si l'on parvient à laisser de côté certains réflexes (Kay méchant, Arthur héros, …) on se laisse porter par une histoire dure mais passionnante.

Je dis « dure » parce que Jean-Laurent del Socorro ne recule pas devant la noirceur du monde. La cruauté et la traîtrise sont bien présentes dans son récit. Comme les scènes de bataille, très réussies par leur fluidité, mais aussi par leur réalisme : on entend le choc des lames, on glisse sur la boue, on triomphe ou on chute avec les combattant.e.s. Et, même si l'auteur lui-même nous rappelle que cette version n'est pas la plus classique, à travers des clins d'oeil glissés sous la forme de réflexion d'Arthur qui regrette de n'avoir pu retirer l'épée du rocher (« Se peut-il qu'il n'y ait pas qu'une seule version du monde, mais une infinité toujours recomposée au fil du temps qui s'égrène ? »), on ne met pas en doute la crédibilité de cette histoire. On se glisse avec facilité dans la peau de Morgane ou d'Arthur (chaque chapitre, en alternance, nous offre le point de vue d'un de ces deux protagonistes).

Je ne suis pas un spécialiste de la légende arthurienne, même si j'en connais l'essentiel. Et, surtout, je ne suis pas tellement passionné par cette légende que la moindre parution à son propos me mettrait en transe. J'ai donc accueilli la nouvelle de la parution de ce roman avec un intérêt sincère mais sans excès. J'ai même abordé sa lecture avec une certaine appréhension : peur de m'ennuyer un peu, en fait. J'en ressors d'autant plus ravi car je ne m'attendais pas à entrer avec une telle facilité dans l'histoire ni à en ressentir les enjeux avec une telle force. Les personnages me sont rapidement devenus familiers et j'ai vibré avec eux, ressenti leurs doutes et célébré leurs victoires. Morgane Pendragon m'a beaucoup plu, tout simplement.
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Me voilà (re)plongée dans les légendes arthuriennes avec ce roman épique de Jean-Laurent del Socorro.
Si j'ai été un peu désarçonnée au départ par le choix fait par l'auteur, je me suis finalement laissée tenter par cette idée audacieuse et me suis laissée porter par ce scénario rebondissant.

C'est une relecture de la légende d'Arthur connue de tous que nous propose ici l'auteur.
Et si c'était Morgane, la fille cachée d'Uther Pendragon, et non pas Arthur, qui parvenait à extraire l'épée de l'ancien souverain du royaume de Logres et qui devenait ainsi la nouvelle reine ?

J'avoue qu'en temps ordinaire, je me perds facilement parmi tous les personnages et les versions différentes des légendes de la fameuse Table Ronde. Alors, inutile de vous dire que là, j'étais encore plus perdue.

Mais, la magie envoûtante a agi sur moi et j'ai fini par ne plus chercher à savoir le vrai du faux et le pourquoi du comment.

C'est juste une belle histoire qui donne la part belle aux femmes. Elles sont reines, chevalières, combattantes, siègent à la Table Ronde, épousent qui elles veulent, repoussent les créatures de la Faerie, partent à la quête du Graal au même titre que les hommes et avec autant de bravoure et de courage.

Del Socorro a fait de Morgane Pendragon un roman féministe et redoutablement moderne tout en puisant au coeur des légendes celtes et en remettant à l'honneur l'âme libre et combative des guerrières celtes comme il l'avait déjà fait avec Boudicca.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle version des légendes arthuriennes mais ça me donne une terrible envie d'approfondir le sujet.
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Les romans de Jean-Laurent del Socorro reposent la plupart du temps sur deux constantes : un cadre historique, qui peut aller de l'Antiquité au XVIe siècle en passant par le Moyen âge, et une large place accordée aux femmes, avec une volonté affichée de la part de l'auteur s'affranchir, ou du moins de questionner, les stéréotypes de genre. Deux caractéristiques que l'on retrouve dans son nouvel ouvrage consacré à Morgane, figure controversée et somme toute assez marginale de la légende arthurienne, ici propulsée sur le devant de la scène. Jean-Laurent del Socorro nous propose en effet une réinterprétation complète du mythe arthurien basée sur l'accession au pouvoir de Morgane, et non d'Arthur, condamné à rester dans l'ombre, et ce en dépit des machinations de l'Enchanteur Merlin. C'est donc elle qui retire l'épée d'Uther, elle qui se voit confier la lourde tâche d'unifier le royaume de Logres en ralliant les principaux seigneurs sous sa bannière, et, bien sûr, elle qui est à l'origine de la fondation d'une communauté regroupant les meilleurs chevaliers et meilleures chevalières du royaume. Un grand poids, donc, surtout pour une femme aussi jeune et inexpérimentée dont l'autorité est immédiatement contestée par une partie de ses vassaux. L'auteur opte ici pour une narration à deux voix, les chapitres alternant entre le point de vue de Morgane et d'Arthur, amant de la reine et chevalier promis à un bel avenir mais au centre de toutes les manigances fomentées par les ennemis de la jeune femme. le récit est mené tambour battant et comporte peu de temps morts dans la mesure où le roman entreprend de revisiter la plupart des épisodes incontournables de la légende arthurienne. On y retrouve donc sans surprise le conflit opposant Merlin à Viviane, la constitution de la Table ronde, la recherche du Graal, sans oublier bien sûr tout ce qui a trait aux relations entretenues entre les principaux protagonistes. Ce n'est certes pas la première fois que la « matière de Bretagne » est réinvestie dans un univers de fantasy et remise aux goûts du jour, néanmoins la version proposée ici par Jean-Laurent del Socorro se révèle originale à plus d'un titre, et par conséquent agréablement rafraîchissante.

Le premier aspect qui tranche assez radicalement avec la légende telle qu'on la connaît concerne les codes sociaux mis en scène dans cette Angleterre du VIIe siècle. En effet, bien que Morgane souligne à plusieurs reprises que sa condition de femme n'est pas étrangère aux réactions parfois belliqueuses ou condescendantes de ses sujets, il n'en demeure pas moins que la société bretonne telle que mise en scène par l'auteur se révèle relativement égalitaire. Les femmes peuvent ainsi non seulement prétendre à la royauté en leur nom propre, mais aussi embrasser la carrière de chevalier, ce qui change évidemment considérablement la composition et les dynamiques au sein de la Table ronde. Guenièvre, par exemple, est loin d'être cantonnée au rôle de potiche puisqu'elle siège par les autres chevaliers et manie les armes elle-même. Elle est d'ailleurs loin d'être la seule combattante puisque, aux côtés des traditionnels Lancelot, Gauvain ou Kay, on trouve Elaine de Galles, Arcade, Yseult ou encore Tate du Kent, unique chevalière à avoir embrassé la foi chrétienne. de la même manière, l'auteur fait le choix de dynamiter la norme hétérosexuelle puisque les personnages sont libres d'aimer qui ils le souhaitent, l'homosexualité n'étant absolument pas tabou, et encore moins prohibé. Cela engendre, là encore, de profondes transformations du récit arthurien originel et permet par exemple à l'auteur d'allègrement jouer sur de nouveaux triangles amoureux. Cette importance accordée à la place des femmes dans les sociétés mises en scène par Jean-Laurent del Socorro est, on l'a dit, loin d'être une première, mais c'est à mon sens la première fois que l'auteur le fait de manière aussi appuyée, et cela fonctionne à merveille en faisant souffler un vent de fraîcheur bienvenu dans cette légende milles fois revisitée, et pourtant jusqu'ici si peu modernisée. Au delà de ces nombreux bouleversements et de la surprise qu'ils ne manqueront pas de susciter parfois, le récit puise tout de même l'essentiel de son inspiration dans les traditionnelles sources concernant le mythe arthurien (Chrétien de Troyes, Thomas Malory…), si bien que les amateurs de la légende s'y retrouveront malgré tout. L'auteur a de plus astucieusement choisi les épisodes clés de son roman et mêle avec habilité des scènes connues et attendues de tous (l'épée dans le rocher, la bataille du mont Badon, le triangle amoureux autour de Guenièvre…) et d'autres qui sont d'ordinaire passées sous silence, ou alors traitées à la marge.

Parmi les thématiques abordées par l'auteur, il en est une autre qui est peu à peu amenée à occuper une place centrale dans le récit : le conflit opposant les « païens », adorateurs de la Déesse, et les chrétiens, récemment implantés en Bretagne grâce à la conversion du seigneur du Kent et qui entend bien renforcer sa position sur l'île. Placer l'intrigue au VIIe siècle permet ainsi à Jean-Laurent del Socorro de mettre en scène des personnalités marquantes de l'époque (notamment le premier archevêque de l'île) tout en mettant en lumière les changements de société opérés par la propagation du christianisme. Cette confrontation fournit également l'occasion parfaite d'instiller une dose de surnaturel puisque l'accession au trône de Morgane s'accompagne d'un réenchantement de la Bretagne, et donc d'un retour de créatures magiques jusqu'ici presque oubliées, ce qui ne va pas manquer d'accroître les tensions entre les deux religions. L'idée d'une coexistence entre les mortels et les êtres qui peuplaient autrefois nos bestiaires n'est certes pas nouvelle, mais elle est traitée ici avec subtilité et donne lieu à des réflexions intéressantes qui, là encore, nous incitent à rejeter les stéréotypes. La quête du Graal s'inscrit pleinement dans cette lutte d'influence entre partisans des deux religions et est habilement intégrée à l'intrigue par l'auteur qui décide d'exploiter deux interprétations de la symbolique de la relique, évitant ainsi de trancher entre le récit païen ou chrétien.

Parmi les autres points forts du roman, on peut évidemment mentionner les personnages qui sont, comme dans toutes les oeuvres de l'auteur, particulièrement attachants. Morgane est une souveraine en proie au doute, puissante, certes, mais aussi seule, et c'est cette vulnérabilité inattendue qui nous rend immédiatement le personnage sympathique. Arthur, lui, est sans doute moins complexe, en revanche son évolution est sans aucun doute la plus intéressante. Son parcours réserve en effet bien des surprises et, quand bien même certains choix suscitent la colère ou la déception du lecteur, ce dernier a bien du mal à se départir de l'affection qu'il éprouve pour ce chevalier prometteur relégué à un second rang alors qu'il aurait pu prétendre à occuper le devant de la scène. Les autres chevaliers et chevalières, les fameuses Épées réunies par Morgane, n'ont quant à eux guère de mal à remporter l'adhésion, moins en raison de leur personnalité, qui n'est souvent que rapidement esquissée, mais grâce à la camaraderie et à la solidarité qui les unit et que l'auteur parvient à rendre communicatives. Tout en s'appuyant sur le matériel fourni par la légende, ce dernier n'hésite d'ailleurs pas à prendre des libertés, si bien qu'on a affaire à des personnages qui paraissent familiers mais dont les réactions inédites nous invitent régulièrement à réévaluer notre jugement. C'est le cas notamment pour Guenièvre, et plus largement pour toutes les femmes de la légende qui sortent de l'ombre pour occuper une position clé dans l'intrigue, s'affrichissant enfin des sempiternels rôles de demoiselles en détresse ou de simples objets de désir. Certains acteurs, peu exploités dans le mythe ou nés de l'imagination de l'auteur, apportent de plus une dose supplémentaire de fraîcheur, qu'il s'agisse du chevalier sassanide Palamède ou des créatures surnaturelles rencontrées par les chevaliers et chevalières au fil de leurs aventures. L'auteur ne se prive pas non plus de multiplier les clins d'oeil à d'autres oeuvres littéraires ou cinématographiques, qu'elles concernent directement la légende arthurienne ou touchent plus largement à la fantasy.

Jean-Laurent del Socorro se réapproprie avec « Morgane Pendragon » le mythe arthurien en y instillant, notamment, une bonne dose de féminisme. le résultat est remarquable et permet de revisiter les épisodes les plus marquants de la légende sous un jour véritablement nouveau, tout en préservant le charme propre à cette histoire pleine de drames et de péripéties haletantes. le roman sort en librairie demain : précipitez-vous !
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Morgane Pendragon propose une formidable révision féministe et inclusive des légendes de la Table ronde dans un récit épique de luttes politico-religieuses entre mythologie celte et histoire du VIIème siècle. J'ai eu de nombreuses réticences au départ sur le mode narratif à ellipses et les personnages mais le roman m'a finalement conquise sur sa deuxième moitié en m'accrochant à ses pages avec force. Si ce n'est pas mon roman préféré de l'auteur, il n'en reste pas moins un texte très intéressant qui instaure une belle légende morganienne.

Critique complète sur yuyine.be!
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Ce livre me faisait de l'oeil depuis un petit moment. J'avais bien envie de voir ce que pouvait donner la légende arthurienne revue et corrigée pour devenir la légende morganienne. Déjà que pour moi l'univers de la série Kaamelott d'Alexandre Astier (à mourir de rire !) a déjà pris beaucoup de place dans mon imaginaire, pas de soucis donc pour encore chambouler, renouveler cette légende. Ici l'auteur nous propose une alternance entre les pensées de Morgane et celles d'Arthur. le récit débute au moment où Arthur, Morgane, Kay son frère de lait et l'enchanteur Merlin se présentent à Camelot, la capitale du royaume de Logres, pour essayer de retirer l'épée enchâssée dans la statue qui recouvre le cercueil du défunt roi Uther Pandragon. Merlin est persuadé que ce sera Arthur qui retirera l'épée et ainsi deviendra le nouveau roi de Logres. Mais contre toute attente, après l'échec d'Arthur, c'est Morgane, la fille cachée d'Uther qui enlève l'épée et devient ainsi la nouvelle reine de Logres. Mais bien sûr tout n'est pas aussi simple que cela. Il lui faudra faire face à de nombreux obstacles. Tout d'abord les rancoeurs de Merlin qui voit s'échapper le pouvoir qu'il pensait promis à son protégé, mais aussi à celle d'Arthur qui voyait déjà un destin de roi se dessiner pour lui. Lui simple fils de Duc (Duché de Tintagel actuellement sous l'emprise de la Cornouailles). Rancoeurs bien qu'amoureux et amant de Morgane. Et puis onze Couronnes ne reconnaissent pas Morgane comme leur suzeraine dont le royaume de Gorre et celui d'Orcanie. Il lui faudra donc faire la guerre pour réunir les Couronnes et faire régner la paix à Logres. Et ceci n'est qu'une infime partie des difficultés auxquelles Morgane devra faire face. En effet, durant son règne, son chemin sera parsemé de choix difficiles à faire comme choisir entre son coeur et son royaume, mais aussi de trahisons cruelles, de guerres et de sang. Morgane devra également affronter la religion chrétienne qui peu à peu s'installe sur l'île, elle la gardienne de la Déesse. Avalon, ses brumes, Pellès le Roi pêcheur et son Royaume immobile, les faëries… pourront-ils survivre à ces nouveaux chevaliers / chevalières du Christ ? Oui je dis bien chevalières car dans ce roman, il y a autant de chevaliers que de chevalières qui entourent la reine. Morgane, elle-même chevalière et guerrière, instaurera pour l'aider dans sa quête la fameuse Table ronde, Table ronde des Epées. « Dix anneaux pour les Épées, Un anneau pour la Couronne sur son trône, Une Table ronde pour les rassembler, Et dans sa lumière les lier, Au royaume de Logres, où s'étend l'ombre de la Dragonne » (Morgane est la Dragonne). Je ne peux et ne veux pas vous en dire plus pour ne pas trop dévoiler l'intrigue et la surprise pour vous chers futurs lecteurs. Pour être tout à fait honnête avec vous, je sortais d'un livre très, très fort en actions et surtout en émotions (« Outaouais » de Page Comann) et du coup j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire. Je me suis un peu ennuyée au début. Après, le roman prend son rythme, les personnages et l'intrigue de l'épaisseur. La fin m'a plus enthousiasmée que la première partie. Voilà pour cette réécriture de la légende arthurienne qui finalement offre un bon moment de lecture.
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Une réécriture "moderne" du mythe arthurien, ou plutôt morganien.
Il était intéressant de voir les chevalières et chevaliers traités sur un pied d'égalité. Mêmes aptitudes au combat, mêmes intrigues politiques, mêmes difficultés quand à la parentalité, la trahison, la loyauté, l'amour.
Il m'a tout de même manqué un petit quelque chose. Ou alors je suis trop attachée au mythe original, ou parfois cette impression qu'on en fait trop. Ou alors juste sa lecture derrière un roman qui a été un vrai coup de coeur.
Parfois, cela tient à si peu de choses...
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An 601. Camelot.

Morgane Pendragon, est une uchronie et une belle réécriture de la légende arthurienne dans laquelle les femmes, les homosexuels et bisexuels tiennent une grande place.

Des femmes chevalières, des conquérantes, qui ont le sens avant tout des responsabilités, elles sont sensibles et imparfaites sous leur masque d'impassibilité et de confiance.

Le mythe arthurien sans son héros, est-ce possible, est-ce crédible ?

Morgane s'empare de l'épée d'Uther et tout commence… La nouvelle suzeraine pense davantage à l'échec d'Arthur qu'à sa réussite. 

" Ensemble nous rendrons sa grandeur au royaume de Logres. "

Elle devra faire face aux réticences de l'assemblée, des Couronnes puisque 11 d'entre elles quittent Camelot sans la reconnaître. 

Jean-Laurent a utilisé le roman choral comme forme narrative de Morgane Pendragon, avec une alternance de point de vue entre Morgane et Arthur, amants et tous les deux sous la coupe de Merlin l'enchanteur qui les a protégé en les plaçant et qui est resté proche d'eux. Arthur est donc au coeur de l'histoire. Merlin est très présent dans le récit également. 

Ce que j'ai adoré, en plus de la grande place des femmes, de Morgane et son évolution, des lgbt, de la présence d'Arthur c'est l'atmosphère du roman grâce à cette magie omniprésente, les changelins, le royaume immobile, le roi pêcheur, les dieux, les faëries, la fée, la nature…

Cependant peu à peu, les croyances du peuple seront remplacées par le christianisme, il en faudra des guerres et des bains de sang, des pertes humaines considérables, des manipulations, des sacrifices.

Jean-Laurent est remarquable pour réécrire l'histoire, ses sources listées en fin de livre sont nombreuses et inspirantes.

Es tu sûr.e d'être prêt.e à découvrir la légende morganienne ?

Je remercie Gilles Dumay @albinmichelimaginaire de m'avoir offert l'opportunité de découvrir ce roman ! Ce fut une très bonne lecture. À paraître le 18 janvier !
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Morgane, figure emblématique de la légende arthurienne et déjà revisitée dans Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley, me plaît beaucoup. Alors un récit où elle occupe de nouveau une place centrale et écrit par Jean-Laurent del Socorro (dont j'avais apprécié Boudicca), je dis oui ! Mais avec Morgane Pendragon, c'est plus qu'une simple réécriture, c'est une réinterpration du mythe qui, d'arthurien, devient morganien.
L'histoire est simple : ce n'est pas Arthur qui tire l'épée d'Uther Pendragon de la roche, c'est Morgane. Ainsi, c'est cette dernière qui devient reine du royaume de Logres.
Il y a tellement de choses que je veux dire sur ce roman alors on va commencer par un point technique. Si del Socorro juge que ce n'est pas parfait, je tiens toutefois à saluer son travail d'écriture sur les accords. Je ne vais pas trop m'étaler sur le sujet mais disons qu'il a réussi un sacré travail d'équilibriste pour ne pas perturber un public habitué aux règles classiques et qui ne veut pas changer ses habitudes tout en respectant des principes de l'écriture inclusive. Ca ne m'a pas sauté aux yeux tout de suite, il m'a fallu un petit moment mais, quand je m'en suis rendue compte, ça m'a fait plaisir, je l'avoue. Quant à pourquoi je parle ici d'une réinterprétation plutôt que d'une simple réécriture (quoiqu'une réécriture n'est pas forcément simple, entendons-nous bien), c'est tout bonnement parce que l'auteur n'a pas transposé Morgane à la place d'Arthur : elle est qui elle est, elle n'est pas Arthur et nous n'avons donc pas une reproduction du récit original avec, à la place du roi, une copie version femme. Les décisions que Morgane prend sont les siennes, pas celles du légendaire roi ; ses sentiments sont les siens, ses joies comme ses tourments sont les siens. Tout cela m'amène à l'histoire de Morgane Pendragon et à ses personnages.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Seul point négatif pour moi : il y a un moment où on a un retournement de situation (pour placer la chose, si vous l'avez lu, c'est plutôt vers la fin) qui, à mon sens, arrive trop vite. Ou, plutôt, il aurait mérité d'être plus développé dans le temps afin de nous laisser des indices (pas trop évidents), de nous préparer le terrain pour que ça ne tombe pas de façon presque abrupte. Cela dit, j'ai apprécié, je ne m'y attendais pas et c'est un bon rebondissement. Quant au reste, je n'ai rien à dire de négatif. On a une jeune femme qui ne pensait pas devenir reine et qui, par la force des choses, le devient. Elle doit alors faire face aux dissensions qui sont nombreuses, que ce soit au sein du royaume de Logres ou parmi les voisins, certains étant bien décidés à profiter de la faiblesse de Logres qui doit se remettre sur pieds après des années passées sans monarque. Et ce n'est pas le seul danger puisque les Saxons, à l'est, multiplient les attaquent contre les royaumes bretons. de plus, il va falloir réussir à composer avec la nouvelle religion récemment débarquée sur l'île. Il y a beaucoup de politique dans Morgane Pendragon, mais il y a aussi pas mal d'action, que ce soit lors de tournois ou lors de batailles. Pour ma part, j'ai trouvé qu'il n'y avait ni trop peu ni pas assez de l'une ou de l'autre ; la politique comme l'action sont bien dosées. Ne négligeons pas non plus les sentiments et les relations entre les personnages ; l'amour, la rancoeur, la jalousie, la déception, la passion, etc., tout y était et l'ensemble était bien amené, c'était cohérent et, même si j'étais en désaccord avec les sentiments de certains personnages, je les comprenais. J'ai apprécié de les voir grandir, évoluer au fil des ans, que ce soit Morgane en tant que reine et Arthur en tant que duc, à qui le trône a échappé, mais j'ai aussi aimé suivre et découvrir des personnages plus secondaires, comme Arcade, Lancelot, Guenièvre, Tristan, Yseut… J'étais contente de faire la connaissance de protagonistes que je connaissais peu (ou pas du tout) comme j'étais contente de retrouver des figures classiques de la légende arthurienne et voir comment elles évoluaient différemment dans ce nouveau texte. Pour le coup, si le roman avait été plus long pour les développer plus, ça ne m'aurait pas du tout dérangée ! Mais peut-être qu'alors le rythme aurait pu déplaire à d'autres, qui sait ? Mais ce que j'ai surtout apprécié du côté des personnages, c'est qu'on dit « au-revoir » à la femme forte en tout, inébranlable tel un roc. J'ai apprécié lire des romans et des BD avec de telles héroïnes mais, je m'en rends compte depuis quelques temps, elles commencent à me fatiguer. En dehors du fait que c'est une bête féminisation du héros super balèze que rien n'arrête, de mon côté j'ai envie d'avoir des héroïnes plus humaines, du genre de celles qui hésitent, qui peuvent se tromper, qui peuvent avoir des moments de faiblesse. Morgane est une héroïne parfaite justement parce qu'elle a des failles. En tant que reine, elle doit faire des choix – sont-ils les bons ? – et, dans son désir de servir le royaume de Logres, ne risque-t-elle pas de mettre de côté sa vie privée ? Quelles peuvent en être alors les conséquences ?

Pour moi, Morgane Pendragon est presque un sans-faute dans cette nouvelle interprétation du mythe. J'y adhère et j'en redemande. Aussi, vous l'aurez compris, je vous recommande vivement ce nouveau roman de Jean-Laurent del Socorro. Il vous en faut plus ? On a des héroïnes et des héros attachants, on a de l'action, des intrigues, un peu de magie avec les faëries (certaines d'entre elles nous offrent par ailleurs de beaux moments), des amours, des trahisons… Lisez Morgane Pendragon, vous êtes assuré·es de passer un bon moment de lecture ✨
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🏰 Dans cette version alternative de la légende arthurienne, c'est Morgane, fille cachée d'Uther Pendragon, qui parvient à s'emparer de l'épée de son père et non Arthur, le protégé de Merlin. Ce geste fait d'elle la reine de Logres et lui impose de fédérer tous les royaumes de Bretagne. Elle s'entoure rapidement de chevaliers (et chevalières) qui prêtent serment autour d'une Table Ronde.

☀️Jean-Laurent del Socorro s'appuie sur les éléments du mythe d'origine pour mieux déconstruire les stéréotypes de genre au-delà d'un roman féministe. Il ne s'agit pas seulement de montrer une femme, Morgane, comme une exception dans son ascension au pouvoir, mais de dresser le portrait d'un monde où chacun, homme ou femme, peut prétendre à la place qu'il souhaite et exprimer sa part de féminité et de masculinité sans que personne n'ait rien à y redire.

🖋J'ai eu le même plaisir à le lire que du roi je serai l'assassin (du même auteur sorti en 2021) car j'y ai retrouvé le même rythme, très dynamique, dans le récit. Les chapitres s'enchaînent avec une grande fluidité, en alternant le point de vue de Morgane et d'Arthur.

❤️ Une très belle lecture de ce début d'année
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Morgane Pendragon, du bien-aimé JLolo, dont j'avais eu des échos très contrastés...
Eh bien à la surprise générale (et la mienne en premier), j'ai plutôt bien aimé !
Le style, un peu aride et factuel, à la première personne et au présent, ne m'a pas dérangé car j'ai trouvé que ça convenait bien au contexte, un peu "chronique historique" ; et j'ai plutôt accroché à l'histoire - et, contrairement au ressenti de la plupart des gens apparemment, j'ai préféré le début-milieu que la fin, qu'on voit venir de loin et qui ne m'intéressait pas :p
Au final, et malgré la fin :p , j'ai trouvé la réécriture plutôt intéressante, sans qu'elle ne s'éloigne trop des schémas établis ; en particulier, la "liberté féministe" celte n'est jamais traitée avec de trop gros sabots (et ne va pas sans ses propres challenges), et c'est toujours ça de réussi 🙂
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