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3,34

sur 326 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis dit : dans une floppée de "nouvelles" rassemblées en un petit livre, j'aimerai bien, quand même, trouver un fil directeur !
Eh bien, je l'ai trouvé :
Philippe Delerm est un philosophe pratique : c'est un capteur de bonheurs, les petits bonheurs insignifiants que l'on entrevoit à peine si l'on est pas attentif comme lui.
Toutes ces petites nouvelles d'une page ou deux évoquent, dans la grisaille du quotidien, une minute ou une heure de bonheur, un rendez-vous du présent, du carpe diem à déguster, sur le coup d'une convivialité clanique, d'un imprévu, d'une solidarité occasionnelle, d'une atmosphère créée par la magie de l'endroit ou des circonstances, un compagnonnage, et même de la connivence virtuelle.
Ce sont ses mots, que j'ai pris au hasard des pages ; son style est très bon, il décrit avec intensité les petits bonheurs insignifiants, quand il s'attarde sur la première page de Tintin, ou qu'il a pitié d'Assurancetourix...
Il révèle toute sa psychologie des rapports humains quand il écoute quelqu'un prononcer une phrases bateau comme :
"Chez nous, c'est Guignolet !" phrase qui, la plupart du temps, casse la rigidité de mise, fait tomber les masques, fait communiquer ceux qui sont sur leur quant à soi ! Il relève plein de phrases de ce type, on dirait moi petit observant mon grand père.
En effet, il est de ma génération, la génération 68, il a gardé les cheveux longs, et les passages de convivialité au coin du feu, la création d'une atmosphère où l'on se sent bien, avec la famille ou les amis, et ceci me parle grandement !
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Le passage sur la voix de Philippe Noiret, que j'adore également, est sublime ! D'ailleurs, j'hésitais à mettre un beau passage sur les femmes en citation, mais je vais mettre ces lignes sur Noiret :)
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Et puis, en conclusion, une des rares nostalgies du livre, Delerm écrit une nouvelle philosophique sur le temps qui passe, ... à l'image de Barbara et tant d'autres :
Dis !
Quand reviendras-tu ?
Dis ! au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !

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"Souvenons-nous du présent. Vivons dans le présent. Avec le sentiment que c'est presque impossible". Je crois que si il n'y avait qu'une seule citation que je retiendrais pour résumer cet ouvrage, c'est bien celle-ci. Vivons la vue au jour le jour, sans ne penser ni à hier ni à demain, savourons chaque petit plaisir de la vie tel qu'il nous est donné de les voire, de les entendre ou encore de les partager. le plaisir d'être en vie tout simplement, le bonheur qui va plus ou moins avec , s'émerveiller d'un petit rien...chose que l'on a trop tendance à oublier (moi la première), obnubilés que nous sommes par chaque petit tracas du quotidien. Et si nous vivions tout simplement pour commencer ? le reste suivra...assez tôt pour que l'on s'en préoccupe !
Philippe Delerm possède cet art de nous éblouir avec ses petits riens du quotidien, qui, noyés dans l'horreur de le monde environnant (et l'on peut dire que c'est on ne peut plus d'actualité en ce moment) peuvent encore, si l'on s'en donne la peine, nous éblouir et nous montrer que la vie sait être belle quand on sait la regarder !

Un petit bijou qui se lit très rapidement et qui nous fait beaucoup de bien ! Vous vous demanderez probablement pourquoi je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage dans ce cas-là ? Tout simplement parce qu'il y a certains passages, qui, au vu de ma génération décalée avec celle de l'auteur, ne m'ont pas parlés et dans lesquels je me suis sentie un peu perdue. Je vous rassure cependant, ces derniers sont extrêmement rares et c'est la raison pour laquelle je ne peux que vous recommander cette lecture, quel que soit l'âge que vous ayez !
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J'étais resté sur une overdose de Delerm, alors j'ai dégusté cet opus de 100 pages, à petites doses, sans enquiller les textes, savourant le mojito comme une première gorgée de bière.

Delerm écrit des fulgurances, de celles qui stimulent les émotions qu'il nous fait partager, des souvenirs qu'on a l'impression d'avoir vécus même si ce n'est pas le cas (“Guignolet ou rien”).
Désolé pour les puristes, j'y ai retrouvé parfois des réminiscences à la Proust (voir les citations).

Mais tous les textes ne matchent pas.
Philippe, muscle ton jeu, publie moins, sois plus sélectif, regroupe les textes car on s'en fout un peu que le quorum ne soit pas atteint !

Mais comme un goût “de reviens-y”, je vais enchaîner avec “Dickens, barbe à papa…” je sais que je trouverai encore quelques pépites dans le fatras de ce grenier à souvenirs.

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Philippe Delerm ne révolutionne probablement pas la littérature mais ces petits textes sont délicieux. J'apprécie particulièrement l'acuité et la précision du regard dont ces textes témoignent. J'ai vu un jour un artiste qui exposait des toiles qu'il avait recouvertes d'un film de colle et qui ainsi récoltait tout ce qui flottait dans l'air, même les choses les plus ténues et imperceptibles. Pour moi, Delerm fait un peu la même chose. Son livre est un peu comme un grand film adhésif qu'il aurait appliqué sur le monde pour ensuite le retirer et nous exposer tout ce qui est venu s'y coller. On y découvre toutes les choses qui constituent le réel, les choses banales, fugaces, qu'on ne remarque habituellement pas.
Un bel exemple de réussite dans le format littéraire court.
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Dans les Eaux troubles du mojito, Philippe Delerm nous offre des tranches de vie, des bribes de quotidien, qui n'ont l'air de rien mais qui font du bien. Ce livre je l'ai lu un peu comme on ouvre un calendrier de l'avant, deux ou trois nouvelles par jour, pour faire durer le plaisir. Dans l'ensemble aucune déception, juste quelques surprises, certaines histoires avaient un petit goût aigre doux.

Un beau livre pour commencer l'année, une incitation à s'émouvoir et s'émerveiller des petites choses du quotidien.
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Un petit recueil de nouvelles ....
Un titre ... les eaux troubles du mojito .... et son complément ... et autres belles raisons d'habiter sur terre.
Les belles raisons d'habiter sur terre .... un beau résumé des intentions de l'auteur, les mots justes pour nous montrer ce qui dans notre vie peut à certains moments être si beau, même si cela ne semble pas grand chose, pour nous donner envie non seulement de vivre mais d'être réellement présent, dans un lieu quelqu'il soit, même si il nous semble plutôt improbable !
Une leçon d'espoir, d'espérance .. pour essayer de nous montrer la vie autrement, pour nous donner des raisons de voir ce qui nous arrive sous un nouvelle angle, pour nous faire comprendre que chaque instant est important, que chaque petite chose peut nous apporter un petit instant de bonheur et que la vie est aussi un assemblage de petits bonheurs collés les uns aux autres ....
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Philip Delerm a été ma révélation du prix du jury du point avec « Elle marchait sur un fil ». Dans ce roman j'ai adoré le style de l'auteur qui nous parle des petits moments de la vie. Mon père nous racontait de nombreuses fois sa première gorgée de bière, celle qui désaltère, celle qui fait fantasmer !

Mais Philip Delerm était un auteur que je ne connaissais pas et je dois reconnaître que malgré de nombreuses critiques négatives trouvées sur le net, c'est un véritable coup de coeur.

Philip Delerm est un auteur qui parle de la vie. Ces romans sont de vraies bouffées d'air frais car ils sont vrais, ils ne s'encombrent pas de faux semblants. Ici, l'histoire n'est pas plus que ce qu'elle est : des chapitres de vie, des moments que l'on connait tous, dans lesquels on va pouvoir tous se retrouver. Des moments qui nous touchent.

Avec « Les eaux troubles du mojito » on passe des bons moments comme en compagnie d'un ami. Ces temps de vies m'ont touchés, m'ont émus. J'avais envie qu'elle n'en finisse pas.

Alors oui ce n'est pas un grand roman. Mais un livre doit il être primé par les grands prix pour devoir nous toucher en plein coeur ? Celui-ci m'a bouleversé car il nous montré la vie, celle que l'on vit tous les jours, celle qui nous fait rêver et pleurer. Ecrit sous forme de petits poèmes, cela fait chaud au coeur de voir que dans ce monde de destruction, on vit tous les mêmes événements. On apprécie, on rit, on partage, on se sent seul. Chacun à son tour ou tous ensembles. L'important c'est de vivre !

Ce petit recueil de bonne humeur, je vous le conseille sur un coin de la table de chevet à ouvrir de temps en temps ou à lire d'une traite. Les histoires sont courtes, il y en a pour tous les goûts, on les ressent comme on le veut, mais surtout on réalise que le monde est encore un peu solidaire, et ça rassure !
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toujours un grand plaisir de retrouver ces petits moments qui raisonnent ou non chez le lecteur suivant son histoire personnelle...Sans doute la qualité est peu inégale mais je suis très admiratif de la qualité d'écriture et le concentré d'émotions que cela représente en quelques lignes....je recommanderais bien aux pisse-froids de prendre la plume et de s'essayer à cet excercice! merci Philippe de cela!
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Lu en une soirée à peine.
Ça c'est bien du Delerm ! On retrouve bien son style concis et poétique à souhait.
Aprés sa " première gorgée de bière ", il revient avec " les eaux troubles du mojito.
Un petit recueil de nouvelles très courtes ( trop courtes selon moi ), des nouvelles comme des radiographies de petits instants de vie presque insignifiants et pourtant, si l'on prend le temps de les analyser, ce sont des petits instants de bonheur qui font que nous avons " de belles raisons d'habiter sur terre "
C'est du Delerm donc.
Analyse d'instants de vie avec beaucoup de poésie.
C'est frais comme du mojito, ça se boit comme du petit lait.
Mais mais mais, ça peut se lire au compte gouttes comme on lirait des articles de magazines dans une salle d'attente de Medecin ou en fil rouge.
Aucune continuité entre les nouvelles. Juste des petites histoires à savourer entre deux romans.
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Le sacré dans le futile


Entre bon filon et méthode qui a fait ses preuves, Delerm égrène les recueils dont il a le savant secret où tout est prétexte à une succincte analyse.

Court et efficace, chaque texte fait l'apologie de la sensibilité de son auteur. Condensé de nécessaires inutiles, à la légèreté assumée ; seuls quelques jours suffisent pour en oublier les thèmes et la teneur mais l'esprit général, cette douceur qui nous aura caressé l'oeil, perdurera longtemps dans nos inconscients delermisés.

Mélancolique, intime, chaleureux, c'est un feu de cheminée au coeur de l'hiver. Trivial, insipide, nostalgique, c'est un verre de limonade au coeur de l'été.

Delerm c'est une marque, un label, une machine créative bien huilée qui actionne ses pistons comme on ressasse ses souvenirs dans leurs dernières impressions. Un peintre qui sait cristalliser par les mots l'infini du quotidien.

Les eaux troubles du mojito n'est ni meilleur ni moins bon que ses autres compilations thématiques, il est égal en substrat émotionnel et en valeur littéraire.

Delerm démontre une fois de plus avec cet opus qu'il est un écrivain certes subsidiaire et oubliable mais que l'on est heureux d'avoir rencontré. le charme et la consistance indéniable de son style nous plongent pour quelques instants limités dans un monde délicat que nous n'envisagions plus guère en dehors d'étroits cercles rapprochés, finement sélectionnés.

A sa lecture notre fibre française petite bourgeoise s'illumine de toutes parts, le filament de la bonne éducation s'éclaire et nous la révèle comme une vibration cachée que l'on pensait avoir abandonnée au bord d'un chemin chaotique.

Pour conclure, un bon livre, qui ne restera pas dans les annales de la littérature française mais qui apportera peut-être un peu de joie, de sentimentalité au lecteur du futur qui chez un cyber-bouquiniste tendra le bras pour se l'accaparer au milieu d'une étagère en vrac. Cet hypothétique lecteur découvrira alors la force de la superficialité d'une époque lointaine.



Samuel d'Halescourt
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