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sur 190 notes
Pas le même enchantement que pour "la première gorgée de bière" et pourtant j'ai lu très vite ce petit recueil de réflexions autour de phrases toutes faites et courantes que tout un chacun peut dire.
On s'arrête le temps d'un moment sur une expression, on y lit le ressenti de l'auteur, on est d'accord, on ne l'est pas, mais le temps d'un moment on réfléchit, de manière plaisante, à la langue française, son usage courant.
Quelle chance nous avons d'avoir une langue vivante!
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Ça peut être pour répondre à un jeu de profil psychologique dans un magazine, une sorte de questionnaire de Proust légèrement adapté. Quel est à votre avis votre plus gros défaut ? Ou simplement dans une discussion entre amis. C'est parfois une vedette qu'on interviewe dans une émission.
Tout à coup, on se retrouve plongé dans l'atmosphère du Confessionnal fréquenté il y a si longtemps. Enfant, on devait livrer ses péchés, et ce n'était pas simple. Bien sûr on était dans l'obscurité, séparé du curé par une petite cloison de bois à claire-voie. Mais c'était quand même l'Abbé Michon, qui vous connaissait parfaitement, vous et vos parents. Comment lui dire ce qu'on trouvait vraiment mal ? de toute façon, ce qui était vraiment mal, on n'aurait pas su le formuler : à l'époque, on ne formulait pas ce qui était de caractère sexuel.
Alors, on s'en tirait avec des péchés-bateaux bien vagues, j'ai menti, j'ai été méchant avec mon frère, j'ai triché en classe. Un Pater, deux Ave, on n'était soulagé de rien mais on était soulagé.
Adulte, ce n'est pas plus simple. On se confesserait sans doute mieux, mais on ne se confesse plus. Dans un contexte social, c'est rare de voir un adulte avouer sa pingrerie, sa lâcheté, son hypocrisie, détailler ses pulsions sexuelles, admettre sa jalousie ou sa violence. La réponse à un magazine peut cependant s'avérer assez franche, surtout si l'on fomente de se débarrasser dudit journal sans laisser de traces. Entre amis on fait quelques-fois un effort, qui ne va jamais toutefois jusqu'à la lucidité.
Mais exaspérante est la réponse de la star censée jouer le jeu devant le micro, la caméra, et qui après un temps de réflexion conséquent finit par concéder cet aveu bouleversant de qualité introspective :
- Mon plus gros défaut ? Je crois que c'est la sincérité.
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Il s'agit de décoder un certain nombre d'expressions toutes faites que nous utilisons volontiers au quotidien sans avoir conscience de ce qu'elles révèlent de ceux qui les emploient.
Je suis très déçue par le ton très consensuel. J'ai l'impression que l'auteur n'a pas voulu remettre en cause ses lecteurs qui manient ces expressions avec plus ou moins de bonheur.
Dommage, j'avais besoin d'un peu d'auto-dérision.
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Petite parenthèse sympathique entre deux romans.
Il s'agit de (re)donner du sens, aux petites expressions coutumières lâchées en passant: on ne vous fait pas fuir, au moins ? ça va refroidir, c'est pas vrai !, ça a été ?
Entre autre ...
Petit mélange truculent de fausse politesse et de vraie mauvaise foi.
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Un des livres que ma belle-mère a apprécié et m'a donné lors de ma dernière visite. J'étais curieuse de lire cet ouvrage, appréciant le charme discret de certaines petites phrases du quotidien. J'ai été assez déçue par ma lecture, les petites phrases choisies par l'auteur ne me parlaient pas pour la plupart, et d'autres m'étaient totalement étrangères.
J'apprécie la démarche, cette envie de nous faire découvrir et apprécier ces petits riens qu'on ne remarque plus, cependant, je n'avais pas les références nécessaires. Je ne sais pas si le problème est générationnel, ou si l'auteur a utilisé des références trop personnelles, mais je ne me suis pas senti conviée à cet éloge de la petite phrase.
Un petit livre étonnant qui, je l'espère, saura trouver son publique.
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Le titre m'a retenue « Ma grand-mère avait les mêmes » et m'a incitée à lire. En revanche, rien de vraiment « affriolants » dans ces « dessous (...) des petites phrases », commentaire qui pouvait laisser attendre sourire et légèreté. Autant je garde un souvenir ému de la lecture de « La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », autant je me suis parfois ennuyée, car je ne retrouve pas le même souffle dans ces textes. Ce qui m'a frappée aussi, c'est le caractère assez daté des références, qui peut éloigner un jeune lectorat. Il est pourtant intéressant de lire des textes courts, mais on est loin de la Bruyère, qui passe les époques selon moi, et cherche lui aussi à peindre une société., des rapports humains, des psychologies. L'idée me plaisait bien, mais je reste sur ma faim...
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Typiquement le livre acheté pour son titre ! Sauf que je n'ai pas forcément trouvé de point commun avec le parler de ma grand-mère !! J'aime bien ce côté qui décortique un mot, une expression, je suis moins convaincue par le côté nouvelles voulu par l'auteur. Un bon moment quand même, et puis pas obligé de lire au kilomètre... on peut y revenir...
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J'avais découvert cet auteur avec "la première gorgée de bière" que j'avais moyennement aimé. Puis j'avais trouvé celui-ci "ma grand-mère avait les mêmes" en brocante et je me suis dit que j'allais faire un deuxième essai. Il aura fallu attendre près d'un an et demi avant qu'il quitte ma PAL.
J'ai préféré celui-ci. Même si je ne connaissais pas toutes les citations choisies par l'auteur.
Un petit livre qui se laisse lire tranquillement. Je ne suis, par contre, pas déçue de l'avoir pris à la brocante.
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Delerm effectue une dissection des petites phrases du quotidien. de petites opérations chirurgicales réjouissantes mais qui tiennent difficilement la longueur. Une autre façon de dire qu'il ne fallait pas faire plus long dans cet exercice. Je le préfère dans "La Première Gorgée de bière" ou "La sieste assassinée".
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N°396– Février 2010.
MA GRAND-MÈRE AVAIT LES MÊMES – Philippe DELERM – Feryane éditeur.
 Philippe Delerm n'est pas un inconnu pour cette revue (la Feuille Volante n°268).
 J'ai donc abordé cette lecture avec un a priori favorable. le titre en lui-même sonne comme une remarque existentielle, pas vraiment un compliment, plutôt une réflexion désabusée qui insiste sur la banalités de choses qui pourtant se voulaient originales!
 D'emblée, j'ai été conquis par le style, bien dans l'esprit de cet ouvrage qui n'est ni un roman ni un essai mais une somme de réflexions sur la condition humaine à travers des expressions de tous les jours qui reviennent dans notre bouche et qui résument la perception que nous avons du monde qui nous entoure. du monde et surtout des êtres, nos semblables que nous sommes amenés, parfois malgré nous ou parfois non, à juger d'un mot, comme si cela devait faire date dans notre jurisprudence personnelle, tant il est vrai que nous sommes tous prompts à la critique! Nous nous arrogeons le droit de poser nos yeux sur la vie d'autrui comme si cela nous regardait et comme si cela pouvait arranger les choses, en oubliant, bien sûr, qu'il en va de même pour nous, que nous sommes nous aussi un centre d'intérêt pour autrui ou une occasion de parler! Juger les autres n'a jamais fait avancer les choses. Tout y passe, notre voisin comme la façon qu'ont les hommes politiques de gouverner le monde et donc notre vie, mais aussi le foot, le gaspillage...
C'est vrai qu'elles sont banales les choses de tous les jours, c'est rien de le dire surtout quand cette caractéristique s'exprime en phrases convenues, presque des clichés, des truismes des petites phrases usitées à en être usées qui soulignent le temps, celui qu'il fait et celui qui passe. On n'y prête même plus attention parce que « le travail », parce que « la famille », parce que « les obligations »... et puis on choisit de tout oublier « parce que le présent est toujours fait de comédie et de tragédie », on laisse filer tout en profitant, parfois, pour oublier, parce que le temps est source de souvenirs, mélancoliques, douloureux, rarement heureux! Tout cela est une question de fidélité, aux autres et surtout à soi parce qu'à l'heure de la toilette l'image que nous renvoie chaque matin le miroir se doit d'être honorable, à moins qu'on choisisse de s'en moquer. Quand on est vieux on se veut « encore jeune » et les générations montantes doutent du futur et envient les retraités! On n'oublient pas les rituels, ceux du marché dominical, même s'il y fait froid, que c'est incommode et plus cher qu'ailleurs. On se justifie avec de bonnes raisons, celle du dialogue avec le commerçant, de la rencontre de copains et de l'appétitif sur le zinc...
L'auteur décrit en effet des instants familiers, caractérise des moments saisis dans notre quotidien, sur le marché, dans la rue ou simplement dans notre famille. Ce ne sont que des mots, des expressions toutes faites, des phrases usitées à en être usées ( mais les mots de s'usent pas comme des vêtements, on dirait au contraire qu'ils se régénèrent, se revitalisent par un usage excessif) que nous sollicitons pour expliquer une situation , souvent dans un résumé étonnamment bref. le temps! Voilà bien le sujet. C'est avant tout celui qu'il fait, la météo que chacun se targue de deviner pour le lendemain ou de regretter parce que, maintenant, il n'y a plus de saison et que le réchauffement de la planète menace la vie. Ah, cette météo, si elle n'existait pas! Elle permet à chacun de se mettre en valeur, de faire état de son expérience personnelle qui, bien entendu, est meilleure que celle de son voisin!
Surtout, me semble-t-il, c'est le temps qui passe qui est évoqué. Sur lui, personne n'a de prise et cet aspect des choses fait tellement partie de la condition humaine qu'il vaut mieux l'oublier. Nous ne sommes ici que de passage, nous ne sommes pas éternels. Cela aussi fait partie de ces petites phrases récurrentes qu'on emploie comme à regret, un rien philosophe, ou qu'on évite de trop évoquer parce qu'elles deviennent tabou et insistent sur l'aspect transitoire de notre vie! Elles évoquent le passé comme une période pas vraiment mieux que maintenant, mais qu'on regrette parce qu'à l'époque on était plus jeune, on avait la vie devant soi et le temps n'avait pas encore laissé son empreinte dans notre âme et dans notre vie. C'est aussi notre présent qui est évoqué ici, dans nos gestes quotidiens et automatiques, ce qui donne à l'auteur une extraordinaire occasion d'en parler et d'y réfléchir, de disséquer ce qu'il croit être nos raisons profondes d'agir ainsi et les remarques personnelles que cela lui inspire. L'air de rien, il nous parle de nous, de nos petites lâchetés, de notre aptitude à la flatterie, voire à la flagornerie, de nos petits arrangements avec le quotidien, de notre refus de nous remettre en question, de ces non-dits, voire de ces hypocrisies de chaque jour qui envahissent notre vie, de nos compromis qui se changent souvent en compromissions, de nos centres d'intérêt qu'on voudrait définitifs mais qui sont souvent remplacés par d'autres, davantage de circonstance... Nous nous nourrissons avec gourmandise de superficialité parce que l'époque est ainsi. Nous exprimons nos révoltes autant que nos plaisirs intimes et furtifs.
A travers mille petites phrases de la vie de tous les jours, l'auteur redessine cette hypocrisie, voire cette muflerie qui fait notre quotidien et dont nous nous contentons à bon compte, qui cache ce que tout le monde voit mais affecte d'ignorer, ces non-dits qui gomment artificiellement les différences et clivages sociaux. C'est la société humaine qui se reflète dans son langage comme dans un miroir et évoque ces mille arrangements avec la solitude, la condition humaine, les bassesses et les lâchetés qui font notre quotidien, cette volonté de faire prévaloir le paraître sur l'être parce que c'est ainsi depuis que le monde est monde et que personne ne changera rien à cette comédie, parce que la flatterie, voire la flagornerie fait partie du jeu, parce que les compromis se changent souvent en compromissions, parce que c'est ainsi tout simplement, malgré les images et les visages furtifs de ceux qu'on aurait bien voulu voir s'attarder un peu, mais voilà!
 Ces petits fragments de langage, commentés avec humour et rendus savoureux par l'auteur sont autant d'occasion de se les rapproprier avec émotion, même si, l'air de rien, il nous rappelle que nous ne sommes ici que de passage, que tout ce qui est humain a une fin et que ce n'est peut-être pas si grave que cela après tout puisqu'il nous redonne les goût des mots, pas ceux intellectuels de la littérature, mais au contraire ceux de tous les jours et de tout le monde! le temps passe, oui, et après? Ces mots c'est, comme le dit l'auteur « un salut à la vie qui se plaint de la vie ».
Alors, insoutenable légèreté de l'être? Pourquoi pas. Il reste que j'ai bien aimé ce moment de lecture.
Le sous-titre « les dessous affriolants des petites phrases » me paraît tout à fait justifié.
 
© Hervé GAUTIER - Février 2010.


Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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