Pour la fiche relative à ce tome, voir celle du tome I car nous avons regroupé les deux tomes dans la même critique.
En revanche, il y a des citations pour chacun des tomes.
Merci de votre compréhension. ;o)
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[...] ... Dans l'immobilité complète, la jeune femme reprenait peu à peu la notion exacte des choses ... Et sa souffrance morale, au souvenir des paroles de don Ruiz, devint si intolérable qu'elle laissa échapper un gémissement.
Trinidad, aussitôt, se pencha vers elle.
- "Tu souffres ?"
Rosario ouvrit les yeux et regarda un moment sa cousine, sans répondre. Puis elle demanda :
- "Tu as pu te sauver ? ... quitter la crypte ?
- Oui ... Mais ma mère, Oliva, les peones sont morts, tués par les Comanches sous les ordres de don Ruiz. Moi, je suis prisonnière ..."
Rosario eut un nouveau tressaillement.
Trinidad poursuivit, d'un ton pathétique :
- "Ma mère a été tuée devant moi ! C'est affreux, Rosario ! ... Oui, quoique je n'aie pas toujours partagé ses idées, c'est un grand malheur pour moi !"
Et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues.
Rosario attacha sur elle un regard indécis et anxieux.
- "Tu ne partageais pas ses idées ? ... Etais-tu au courant de ses desseins, de ... tout ce qu'elle tramait contre moi ?
- D'une partie, du moins ... Et j'étais bien résolue à te sauver ...
- Tu savais qu'elle m'avait trompée, au sujet des lettres de doña Carmen ?
- Je le soupçonnais ... Rosario, Rosario, ne me parle plus de ces choses ... torturantes pour mon âme filiale !"
Elle se couvrit le visage de ses mains, tandis que des sanglots secouaient ses épaules.
Rosario lui jeta un regard méfiant ...
Elle avait toujours suspecté la sincérité de sa cousine, et en ce moment, elle avait la profonde impression que cette douleur était fausse. ... [...]
[...] ... - "Tu as fait une bonne promenade, ce matin ?"
Le jeune homme eut un sourire nuancé de dédain.
- "Autant qu'il m'est possible d'en faire ici."
Don Pedro se mit à rire.
- "Tu regrettes la prairie et tes amis Indiens ? ... Cependant, les plus jolies femmes de Paris quêtent ton attention et ne demandent qu'à te faire oublier l'aventureuse existence que tu mènes dans notre sauvage Sonora."
Don Ruiz eut un léger rire d'ironie.
- "Vous savez combien elles perdent leur temps, mon père ... Je passerai encore deux ou trois mois ici, après mon mariage ; après quoi, ainsi que nous en avons convenu, nous regagnerons le Mexique."
Don Pedro inclina affirmativement la tête. Puis il s'informa :
- "Ecriras-tu un mot à Rosario ?
- A quel propos ? ... Il est entendu que je m'abstiens de toutes ces petites formalités sentimentales, complètement inutiles, et qui me seraient insupportables.
- Peut-être serait-il convenable qu'une fois au moins, mon cher ami ..."
Don Ruiz eut un léger mouvement d'épaules.
- "Soit. Je lui écrirai la semaine prochaine ... et je lui apprendrai en même temps que nous passerons deux ou trois jours à la Maison des Dames, après notre mariage.
- A la ? ... Ah ! bien, très bien ... Il faudra y faire quelques arrangements, y envoyer des domestiques ... Tu donneras des ordres en conséquence ?
- Mais oui, mon père, ne vous inquiétez de rien." ... [...]