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EAN : 9791097084370
128 pages
Raisons d'Agir éditions (02/02/2024)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Le juge qui a condamné Ted Bundy à la peine de mort a parlé à son sujet de "gâchis d'humanité". Ayant échoué à devenir avocat comme il l'espérait, Bundy s'est en effet engagé dans une "carrière" criminelle, en commettant une trentaine d'assassinats d'une rare cruauté. Il compte de ce fait parmi ceux que l'on nomme serial killers : une catégorie criminelle récente dont l'immense succès extra-judiciaire ne doit pas faire oublier qu'elle désigne des cas extrêmes, rares... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lecteur privilégiant le polar/thriller, il m'arrive souvent d'être confronté à des tueurs en série dans les intrigues. Inévitablement, survient le pourquoi. Quelles sont les causes d'une telle barbarie ? Déterminisme, folie, déviance ? Ainsi l'ouvrage de Laurent Denave permet de me confronter à un angle particulier : considérer le meurtre en série comme un fait social.

En cela, cet essai commence par réfuter les thèses biologiques. On ne naît pas tueur en série, on le devient. Il tempère aussi le fait que mettre l'accent uniquement sur le développement de l'enfant au sein de la famille est trop simpliste. Il faut aussi s'intéresser aux contextes sociaux et économiques, au statut de la famille.

Ce livre se veut avant tout une synthèse. En effet, de nombreuses notes emmènent le lecteur en fin d'ouvrage et l'incitent d'ailleurs à prolonger sa découverte vers d'autres référents. Surtout en début d'ouvrage, cette manière de faire est un peu trop abrupte et aurait nécessité, à mon sens, un développement un peu plus large.

L'auteur s'intéresse surtout à la corrélation entre ces criminels et le capitalisme. Il explique que ces actes odieux sont commis en réponse à une société inégalitaire dans la répartition de ses richesses. le tueur en série prendrait une sorte de revanche quant à son propre statut social. Ce serait pour lui un espèce d'ascenseur social (reconnaissance au travers des médias) ou une manière de gommer les inégalités qui le sépare des gens qu'ils assassinent. Souvent issu d'une famille de classe défavorisée, le criminel n'aurait de cesse de vouloir assouvir sa frustration de ne pas avoir accès à tout ce qu'offre la société de consommation ou effacer son déclassement. Un lien semble d'ailleurs établi entre le début des années 70 et les crises inhérentes, et l'augmentation exponentielle du nombre de serial killers : la frustration sociale serait alors compensée par l'appropriation de la vie d'autrui, si possible d'une classe supérieure à la sienne voire représentant la classe aisée. le patriarcat de ce type de sociétés est aussi un élément à prendre en compte, la gent féminine devenant encore plus une cible en temps de crise, ainsi qu'une excuse pour le renforcement des politiques pénales qui au final, à elles seules, ne font pas diminuer la pression sur les femmes.

Cet ouvrage est parsemé de cas concrets, à l'image d'un Ted Bundy ou d'un Ed Kemper, et s'appuie quasi exclusivement sur des cas étasuniens. Je sais qu'il est plus compliqué d'avoir des données françaises, mais au regard de certains propos du livre, un Fourniret ou un Guy Georges auraient eu leur place dans cet écrit.

Je remercie Babelio et Raisons d'agir éditions pour l'envoi de ce livre, très bien documenté, qui m'a permis d'ôter certaines idées reçues et de mettre le doigt sur le fait que nos sociétés capitalistes, en créant et entretenant des inégalités, engendrent une forme de criminalité qui se retourne contre elle et déshumanisent au point de créer des « entités » prêtes à tout et surtout au pire.Une autre forme d'anthropocide ?
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[MASSE CRITIQUE]
Bien sûr que j'ai poncé Mindhunter, the Fall, la Fureur dans le sang ou Sharp objects, que je me régale d'Hondelatte raconte (surtout quand il fait les accents, je le cache pas), que mes épisodes préférés des Experts sont ceux sur les serial killers (cf le tueur aux maquettes, tmtc). C'est fascinant le meurtre en série. Et cathartique. Pourquoi ?

Je crois que c'est ce que nous explique ce petit essai, concis et passionnant. Leur "revanche contre une société injuste". À celles et ceux qui "ne sont pas des monstres inhumains totalement différents de nous, [mais] des êtres humains, tristement humains et presque semblables à nous".

La société pue, de plus en plus. C'est un putain de cadavre en décomposition. La planète crève, les salaires ne suffisent plus, le patriarcat gicle partout, et vous vous demandez encore pourquoi on tue ?

Merci à Babelio et aux éditions Raison d'agir pour cet envoi qui donne - un peu - envie de péter des gueules. En série.
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MASSE CRITIQUE - Ouvrage extrêmement intéressant qui a le mérite d'être court et clair. Parfois peut être un peu trop. On apprend en fin d'ouvrage que c'est certainement tiré de la thèse de l'auteur, et c'est parfois peut être un peu trop synthétisé. Cela manque un peu de développement et de rédaction, mais rien d'impardonnable. C'est un ouvrage engagé qui parle bien plus de notre société que des tueurs en série en eux-mêmes.
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