L'oeuvre de
George Orwell est tombé dans le domaine public ce qui a eu pour conséquence la sortie presque simultanée de 5 BD traitant de
1984. du jamais vu dans le monde de l'édition !
C'est ma troisième découverte de ce titre après avoir avisé l'adaptation de
Fido Nesti et de
Sybille Titeux de la Croix que je n'ai pas su départager malgré leur différence graphique.
D'emblée, je constate que le récit adapté par
Jean-Christophe Derrien va plus vite alors que les autres prenaient le temps d'installer une certaine ambiance assez pesante. Là, on passe directement à l'essentiel.
Je dois dire que le dessin me convient le mieux parmi les oeuvres que j'ai lu portant sur le même sujet, la même histoire. Bref, je commence à connaître cette oeuvre par coeur. Il y a un effet lassitude que je ressens malgré tout. Cependant, si j'avais commencé par cette lecture, j'aurais sans doute une autre impression. du coup, il faut rester objectif.
1984, c'est un monde dictatorial où les parents ont peur de leur propres enfants qui pourraient très bien les dénoncer au Parti. le crime de penser ne provoque pas la mort. Il est la mort. C'est assez terrible d'en arriver à de telles extrémités.
Cependant, une telle société où l'on révisait systématiquement le passé a bel et bien existé sous le règne de Staline qui a par ailleurs occasionné la mort de dizaines de millions de ses propres compatriotes révolutionnaires. Evidemment,
Georges Orwell pratique une dénonciation déguisée de ces abominations. On ne peut que le féliciter car non ne le dira jamais assez.
J'ai bien aimé l'histoire d'amour entre Winston et cette femme qu'il pensait être à la solde de la police de la pensée. Leur relation est déjà en soi un acte de résistance contre ce parti qui écrase les individus les laissant dans la misère et l'ignorance afin de pouvoir mieux les manipuler.
Cette version m'a éclairé sur un doute que j'avais. J'ignorais que c'était bien O'Brien qui avait dénoncé notre héros et sa complice. Ce n'était pas explicitement montré dans les oeuvres précédentes. Au moins, cette lecture m'a apporté un éclaircissement assez utile. Je trouve que Winston aurait pu être plus prudent sachant que c'était quand même un haut cadre du Parti. Il s'est livré beaucoup trop facilement alors que la confiance semble dure à acquérir dans une telle configuration de société paranoïaque.
Et puis, il y a cette fin où notre héros se prend à aimer son tortionnaire. C'est une triste finalité de la condition humaine. Bref, une lecture qui ne nous laissera pas indemne.