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287 pages
Paul Ollendorff éditeur (01/01/1896)
5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En ces temps de modernité et d'efficacité cartésiennes, peut-être serait-il bon de se laisser aller à une petite séance de géométrie littéraire ...
Quelle drôle d'idée !
Mais pourquoi pas ?
Car, même en se targuant d'une pompeuse explication de texte, une leçon de littérature n'y suffirait pas.
Bien malin serait le prof qui parviendrait à s'insérer dans les méandres de l'esprit de Lucien Descaves à l'heure de ce livre.
Il y a ici, sous la plume de Descaves, des sentiments compliqués, des élans d'humanité insoupçonnés et des petitesses cachées au fond de l'âme.
"En villégiature" est un recueil de dix-sept nouvelles, paru en 1896 aux éditions "Paul Ollendorff".
Sur un plan dont l'abcisse serait la littérature, et l'ordonnée un XIXème siècle finissant, l'on aurait tracé un segment entre deux points respectivement appelés Anatole France et Octave Mirbeau.
Alors à équidistance entre eux, viendrait se positionner un troisième qui inévitablement se nommerait Lucien Descaves.
Car du premier , il a conservé la sagesse et la profonde humanité, et du second la puissance de réflexion, l'efficacité et la pugnacité dont il a pourtant gommé toute la coléreuse violence.
"En villégiature" s'ouvre sur le texte éponyme du recueil, une nouvelle plus longue que les autres, empreinte d'une tristesse tragique et sordide.
En ce temps-là, le Val-André n'était guère plus éloigné de Lamballe que par un trajet de deux heures en diligence.
Charles Badureaux et sa femme y avaient loué, au bord de la plage, un petit chalet pour le mois d'août, "les Tamaris".
Et la famille d'Émile Gatelier le sous-chef à la préfecture de la Seine, devait les y rejoindre.
Il faut dire que trois cent francs pour un chalet meublé sur les bords de la Manche, c'est donné.
Et puis l'influence d'un climat vraiment exceptionnel devait se révéler salutaire contre la coqueluche compliquée d'une sale bronchite de la petite Jeannette Gatelier.
Mais la tragédie, toujours, guette au détour de la vie ...
Ce recueil, "En villégiature", raconte dix-sept petites tranches de vie qui parfois semblent extraites de la mémoire de Lucien Descaves, et souvent de son imagination.
Et qui toujours sont l'expression d'une profonde réflexion de leur auteur sur notre part d'humanité et sur ce que nous en fait perdre l'envie, l'âpreté au gain et l'hypocrisie.
Le travail, la mendicité, l'héritage, l'amour filial deviennent ici autant de forces qui bousculent des personnages hauts en couleurs, pourtant issus de la vie quotidienne.
Cléophas Denis, aveugle, inventeur de la mendicité concentrée qui fit de lui un notable de Paris ...
Emile Blomet dit "le père la Richolle", chanteur ambulant qui crie à l'injustice de ne plus pouvoir chanter dans l'arrière-cour d'un charbonnier-débitant ...
Anatole dit "la Saucisse" qui assassiné la veuve Fraise, auquel pourtant les héritiers de la victime voue une certaine reconnaissance ...
Adrien Demenieux, le jeune poète qui s'est entiché de Lydie, chanteuse médiocre et enjôleuse du café-concert ...
Tous ces personnages, et bien d'autres, font de ce recueil un morceau de littérature étonnant, un peu déroutant, dérangeant parfois.
De ces histoires racontées, l'ombre surgit inéluctablement de la lumière, dont on ne sait dans la vie de Lucien Descaves ce qui a pu les inspirer tant elles sont originales, inventives et intemporelles.
Descaves y marque pourtant son temps, dans "les marbres, une nouvelle poignante où il semble se questionner sur la valeur d'un succès littéraire fait de compromission, et évoque fugitivement les "décadents", celle famille littéraire dont la plume parfois restait inintelligible à la masse.
Merci, donc, à ce brocanteur généreux de la place Viarmes à Nantes qui avait jeté ce livre dans une de ses caisses poussiéreuses, et ne m'en a réclamé qu'un prix dérisoire avec le sourire entendu de celui qui jette un pont entre le vieil écrivain d'autrefois et le jeune lecteur d'aujourd'hui ...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Comment vous appelez-vous ? demanda le commissaire.
- Émile Blomet, dit la Richolle.
- Votre âge ?
- Soixante et un ans.
- Profession ?
- Chanteur ambulant.
- Oui, mendiant ...
Mais l'homme protesta, sincèrement :
- C'est une erreur. Je chante, je vends mes chansons ... je ne mendie pas ...
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Videos de Lucien Descaves (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucien Descaves
« Joris-Karl Huysmans (1848-1907) […] nous a donné sur lui-même […] les renseignements essentiels. […] de pères en fils, dit-il, tout le monde a peint dans sa famille […]. […] Il pratiqua toujours, en matière de régime, la plus complète indifférence. Il regardait comme le meilleur gouvernement celui qui ne tracasse personne. […] il lisait beaucoup, travaillait peu et cherchait sa voie. […] […] Huysmans fut, jusqu'à l'heure de sa retraite, après trente ans de services, un fonctionnaire modèle. […] Écrivain, sa distinction répugnait au mélange et se félicitait de rester privée. […] Huysmans avait des loisirs… Il versifiait, en s'inspirant de Villon (1431-1463) et de ses mélancoliques ballades, qu'il aimait alors par dessus tout ! […] il réunit sous ce titre : le drageoir à épices, quelques petits poèmes en prose […]. La critique fit assez bon accueil au Drageoir. […] Huysmans […] conclut « à la résignation, au laisser-faire », à l'acceptation, enfin, de la vie telle quelle, c'est-à-dire irrémédiablement mauvaise. « Le mieux n'existe pas pour les gens sans le sou ; seul, le pire arrive. » Schopenhauer (1788-1860) a raison : « La vie de l'homme oscille, comme un pendule, entre la douleur et l'ennui. » Ce qu'il faut démontrer. Huysmans s'y efforce. À quoi bon réagir, chercher et fixer les conditions du bonheur ? Il n'y en a pas. Rien ne vaut la peine de regimber. Et Huysmans, cependant, ne fait que cela ! C'est un pessimiste qui se complaît, comme beaucoup de Jobs de cette espèce, sur le fumier de sa philosophie. Lui, toutefois, râcle ses ulcères avec des mots précis et précieux, les tessons chatoyants d'un vocabulaire si riche, qu'il fait oublier l'horreur des sanies ! […] […] Il avait enseigné le prix de la phrase bien écrite et du verbe générateur remarquable entre tous les mots, comme le bêlier qui dépasse de ses cornes le troupeau mouvant. Il aimait les humbles et méprisait l'argent. Il en gagnait avec ses livres et négligeait de le toucher. […] Aussi le représentait-on revêche, amer, ombrageux, distant. […] Il observait bien la surface de la nature humaine ; il ne la pénétrait pas toujours. Il avait contracté entre les murs de sa chambre, devant la glace, la myopie des grands félidés en cage. […] Quel sort, dans l'avenir, aura l'oeuvre qu'il laisse ? Il est assez difficile de le dire. Néanmoins, soit qu'on l'envisage comme un acte de foi, soit qu'on la considère comme un merveilleux travail d'orfèvrerie, il faudra bien assigner un rang supérieur, dans la littérature du XIXe siècle, à l'écrivain qui n'humilia jamais l'indépendance de l'artiste le plus raffiné, devant les devoirs du chrétien le plus scrupuleux. » (Lucien Descaves, in J. K. Huysmans, pages choisies, Editions J. M. Dent et fils, 1913)
Des croquis de concert et de bals de barrière ; La reine Marguerite, un camaïeu pourpré ; Des naïades d'égout au sourire éploré, Noyant leur long ennui dans des pintes de bière ;
Des cabarets brodés de pampres et de lierre ; Le poète Villon, dans un cachot, prostré ; Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré, L'amour d'un paysan et d'une maraîchère :
Tels sont les principaux sujets que j'ai traités : Un choix de bric-à-brac, vieux médaillons sculptés, Émaux, pastels pâlis, eau-forte, estampe rousse, Idoles aux grands yeux, aux charmes décevants,
Paysans de Brauwer, buvant, faisant carrousse, Sont là. Les prenez-vous ? À bas prix je les vends.
(J.-K. Huysmans, Sonnet liminaire)
0:00 - Ballade en l'honneur de ma tant douce tourmente 1:58 - À maître François Villon 5:28 - Générique
Image d'illustration : https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-auteurs/joris-karl-huysmans-14-le-forcat-de-la-vie
Bande sonore originale : Dream Machine - Colors Fade Colors Fade by Dream Machine is licensed under a CC BY-NC 3.0 license.
Site : https://icons8.com/music/search/colors%20fade
#JKHuysmans #LeDrageoirAuxÉpices #PoésieFrançaise
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