Katyn

– Les ordres du Führer sont clairs : raser la ville ! Bientôt Varsovie n'existera plus !
" Aujourd'hui 17 janvier 1945, après être restée l'arme au pied depuis le 31 juillet ´44 devant une ville aux mains des Allemands, l'Armée Rouge s'est enfin décidée à entrer dans les ruines de Varsovie."
– Nous ne nous laisserons pas piéger par les discours des amis de Moscou… nous savons que plus de 50.000 des nôtres sont maintenant en Sibérie pour avoir cru coopérer avec l'Armée Rouge dans un soulèvement national contre les Allemands.
– Seize de nos chefs, qui avaient été convoqués par les soviétiques, soit disant pour entrer dans un gouvernement d'union nationale, sont à la Lubianka victimes de tortures et d'interrogatoires brutaux…
– Tu sais où est Franciszek ?
– En visite auprès d'un groupe à cinq kilomètres d'ici, pourquoi ?
– On vient de retrouver sa femme à Kurylowka, exécutée d'une balle dans la nuque…
– Les salauds ! Encore en coup du NKVD ! … elle était enceinte de sept mois !
7 mai 1945 à Kurylowka.
– Ils fuient comme des lapins ! Bandes de lâches !
– Nous mis avons une cinquantaine de ces monstres au tapis… mais ça n'effacera jamais le crime commis contre la famille du major Przysiezniak… lui qui avait mené ce combat victorieux de partisans contre les nazis en juin 1944, il pouvait s'attendre à autre chose de la part de prétendus alliés soviétiques.
– Mes amis, dans le camp de Rembertow, ils sont des centaines à attendre leur départ pour la Sibérie, fixé au 25 mai… suivons l'exemple du major Przysiezniak et sortons-les de là !
… Dans la journée du 20 mai, les familles des prisonniers avertiront les hommes sûrs de l'attaque et apporteront de grandes quantités d'alcool au camp… qui profitera aux gardiens… à minuit, nous lancerons l'attaque. Le premier groupe, en uniforme de l'armée populaire, attaquera la porte du camp et ouvrira les baraquements, le deuxième groupe éliminera les gardes et le troisième sécurisera les alentours et protégera les évadés.
– Chargez les malades et les blessés dans les camions, vite ! Et bon sang, liquidez-moi la mitrailleuse du mirador, elle fait des dégâts !
– Ouais… celui-là n'a dû toucher à la gnôle… heureusement, c'est le seul !
– Bravo les gars ! Avec 88 hommes nous avons un beau bilan : plus de mille prisonniers libérés et environ 50 gardes tués… Malheureusement, on a eu autant de prisonniers abattus par cette foutue mitrailleuse !
– Ça va faire du bruit à Moscou !
§
– Notre situation ne s'arrange pas ! Des attaques de prisons ont réussi, mais d'autres ont échoués … les Russes ont lancé de vraies chasses à l'homme. Dans la région d'Augustow, 2.000 des nôtres ont été capturés, dont 600 ont littéralement disparu… un nouveau Katyn ! Mais nous ne pouvons pas baisser les bras. Notre nouvel objectif est la prison de Kielce… de nombreux prisonniers vont être exécutés. Il faut réunir 300 hommes pour les libérer. On se retrouvera le 20 juillet pour faire l'état des effectifs.
20 juillet 1945, dans le village de Pogorzale (à quelques km de Kielce).
Nous ne sommes que 200, mais nous y allons quand même ! 40 hommes attaqueront la prison et libéreront les détenus. Avant ça, un autre groupe aura attaqué Szydlowiec (à 50 km au nord de la prison) pour attirer la garnison de Kielce. Les autres surveilleront les alentours.
p. 35-37

Côté allemand, le 17 octobre 1939, lors de la réunion du RHSA (Office central de sécurité du Reich), Hitler a demandé la « liquidation physique de tous les éléments polonais qui : a) par le passé ont occupé une quelconque responsabilité en Pologne, b) pourraient prendre la tête d'une résistance polonaise »…
Il a même précisé : « sont en particulier visés les enseignants, les prêtres, les médecins, les dentistes, les vétérinaires, les officiers, les commerçants importants, les grands propriétaires fonciers, les journalistes, les écrivains et toutes les personnes ayant fait des études».
Les sbires nazis n'ont pas été longs à mettre les principes du Führer en application… dès le 6 novembre, tous les professeurs de la célèbre université Jagellon de Cracovie sont convoqués par un gradé SS, appelé Müller, pour une réunion d'information…
– Messieurs, merci d'être venus à cette dernière réunion car j'ai à vous annoncer que l'université Jagellon est désormais fermée et que vous êtes tous interdits d'enseignement !
Ils n'ont pas eu le temps de réagir, car aussitôt un peloton de SS entrait dans l'amphithéâtre et arrêtait tout le monde… Ils ont tous été expédiés à Dachau ou à Oranienburg…
C'est ce qui s'appelle une affaire vite réglée !
En liquidant les élites, les Allemands veulent à nouveau rayer la Pologne de la carte de l'Europe…
p.15