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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mélanger polar et intrigue historique dans une des périodes les plus sombres de l'humanité moderne, ce n'est pas nouveau, ni novateur, mais quand cela est très bien fait, on frisonne à coup sûr avec un tel combo.
J'ai été attirée par le résumé de ce roman et dès les premières lignes, j'ai plongé dans les affres et les méandres de cette Allemagne qui n'était pas aussi uniforme qu'on a trop souvent voulu nous le faire croire. C'est comme tout, il y a tant de nuances de gris que même si la tonalité reste grise, on est toutefois dans des situations très différentes.

Beau roman qui mêle la fiction avec des éléments parfaitement réels et tangibles que l'on peut vérifier, voir approfondir si l'on a envie d'aller un peu plus loin.
L'écriture est très agréable. le contenu l'est beaucoup moins car l'horreur du régime nazi n'est plus à démontrer. Et ce n'est pas du registre de l'imaginaire. Non des esprits véritablement tordus, dérangés et machiavéliques n'ont reculé devant rien pour faire appliquer leurs idées, leurs doctrines et leurs pouvoirs. A toutes les échelles de la société, ce qui ne glorifie pas la nature humaine.
Heureusement même dans la pire noirceur, il reste toujours des reliquats d'humanité.

L'enquête arrive peut-être presque en second plan, mais cela ne m'a pas gêné outre mesure. J'ai aimé les personnages de ce récit. Tous ne sont pas de belles âmes loin de là, mais ils sont humains quelque soit le penchant de leur nature profonde.
L'ambiance, les tensions qui existaient alors sont aussi bien rendues.

Très belle couverture qui attira plus d'un lecteur ou lectrice. Elle a piqué ma curiosité. La présentation ne m'a pas laissé en reste. Beau travail d'édition sur ce point que l'on sait crucial de nos jours.

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Alors qu'il s'occupe de mettre à l'abri Flora, une jeune juive enceinte de ses oeuvres, le héros Gerhardt Lenz, commissaire à la Kriminalpolizei (KriPo) de Berlin, est chargé de résoudre une série d'assassinats parmi des médecins du parti. dont la mise en scène semble ritualisée.

Régis Descott propose un roman qui secoue et reste très présent à l'esprit bien après la lecture.
1942-43 à Berlin : la ville vit au rythme des rafles, des exécutions, des dénonciations. L'auteur nous propose une immersion totale au coeur du système nazi. Il plane sur Berlin une atmosphère lourde et délétère. le personnage principal Gerhardt Lenz est une petite éclaircie dans ce récit assez sombre. Il reste malgré tout humain, quitte à en payer le prix.

Au-delà de l'enquête, c'est surtout l'ambiance berlinoise qui est intéressante. On rencontre beaucoup de personnages, civils ou politiques, fictifs ou réels et on apprend à se méfier de tout le monde. le récit est foisonnant, extrêmement bien documenté. On entre dans le système, au plus profond, et on découvre l'horreur d'un programme de grande ampleur ; Aktion T4 ou comment éliminer par l'euthanasie les gens ne répondant pas aux critères du système. Au coeur de ce plan, les médecins allemands !

C'est par la couverture magnifique, et une accroche très alléchante, que je suis entrée dans ce roman. Pourtant je mets quelques bémols à cette lecture. J'ai trouvé le style assez lourd, la mise en place un peu longue avant d'entrer vraiment dans le vif du sujet, c'est-à-dire les crimes et l'enquête.
Ce roman reste malgré cela un bon moment de lecture, très réaliste et reflétant bien l'idéologie allemande de l'époque.
Merci à NetGalley et aux éditions de l'Archipel pour cette lecture enrichissante.
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Merci les Editions L'Archipel et NetGalley pour ce service-presse.

Une histoire intéressante, très instructive sur les détails de l'Aktion T4, les Allemands qui ont choisi leur camp, celui de la résistance et du sauvetage des Juifs.

Plan de Berlin inclus.

Gerhard, commissaire à la Kripo de Berlin exécute les tâches les plus abjectes comme les rafles mais désobéit au Führer en aidant un Juif à se cacher pour ne pas être déporté.

Dans l'usine de munition de Treptow, Stella Goldschlag se cache avec sa mère d'une rafle.

Arnim Lenz tient un journal intime et va aider son tailleur juif en lui trouvant un refuge.

Gerhard revoit Flora, une jeune femme juive qui attend un enfant de lui. La cacher loin de toute délation va s'avérer difficile tandis que la Gestapo élimine tous les Juifs de Berlin.

Gerhard et Arnim se retrouvent chez leur mère et chacun prend conscience du danger et du choix de leur camp dans cette guerre.

Le jour de l'anniversaire du Führer, un nouveau Juif fait son entrée dans le monde.

Une enquête sur de mystérieux meurtres de docteurs amène Gerhard à enquêter sur l'identité de celui qui se cache derrière ces assassinats selon un rituel bien précis.

Une mystérieuse étoile juive, des photos compromettantes et un document sur l'épuration des Juifs vont l'aiguiller sur une vengeance bien méritée.

Devenue la petite amie du faussaire Rolf Isaaksohn, Stella survie cachée avec d'autres Juifs. Se rêvant actrice, elle continue de profiter de la vie dans les lieux où il faut être vue sans penser qu'elle sera dénoncée par une de ses connaissances à la Gestapo. Arrêtée, torturée, elle deviendra chasseuse de Juifs sous un chantage menaçant la vie de ses parents.

Suivant les traces de l'assassin, Gerhard apprend les dessous de la Solution finale et l'euthanasie de ceux que l'on juge différents.

Dans un Berlin en ruines, Gerhard va choisir son camp et protéger ses proches et un bébé innocent en faisant sa propre justice au risque de se faire arrêter.

Une enquête sur les dessous de l'Aktion T4 dans une Allemagne sur le déclin !

Récit annonciateur de la perte de la Seconde Guerre mondiale pour l'Allemagne et de ceux qui ont résisté par les mots et les actes au péril de leurs vies !



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J'ai longtemps été incapable de savoir comment je chroniquerai ce roman. Pas parce qu'il est mauvais mais au contraire, parce qu'il est excellent. Il nous submerge. C'est la première fois que je lis un polar se déroulant dans l'Allemagne nazie et ce mélange détonne. Je n'aurais pas pensé que je ressentirai les mêmes choses que lorsque j'ai lu Seul dans Berlin.

L'histoire nous fait suivre plusieurs personnages mais se concentre sur Gerhard, enquêteur du service Nazi qui suscite notre sympathie car évidemment, il n'est pas dupe concernant l'Etat pour lequel il travaille. Il a conscience de ce qu'il se passe. Là où il faut savoir apprécier les nuances, c'est dans le fait qu'il n'est pas un Résistant pour autant. Il tâche de se fondre dans le moule. Tout ce qu'il veut, c'est survivre et il essaie de s'y employer. Gerhard, ça aurait pu être vous, nous. Il ne fait pas de coup d'éclat. Il baisse la tête devant les choses dont il est témoin. Il fait l'autruche.

Jusqu'au retour de Flora, son ancien amour. Non seulement elle est juive mais elle attend un enfant de lui et là, Gerhard ne peut plus ignorer la réalité.

Non, ce roman ne se résume pas à ça.

En parallèle, Gerhard enquête sur des meurtres dont le spectre Juif n'est jamais loin.

Nous baignons dans une atmosphère où tout nous incite à la paranoia. Entre les voisins ou les concierges qui n'ont pas l'oeil dans la poche, tout est propice à la délation. Quoi que fasse Gerhard, on a toujours l'oeil qui se retourne derrière lui, craignant pour lui, se méfiant de tout et tout le monde pour lui. C'est dingue comme notre coeur bat la chamade à la moindre de ses interactions. On est happé par l'ambiance. On est oppressé par ce système omniprésent et omnipotent. Une étincelle de désespoir nous guette car on voit Gerhard faire des faux pas et on craint que cela se retourne contre lui…

J'ai été complètement prise aux tripes. L'action était telle que j'étais incapable de deviner comment tout cela se terminerait. Je n'avais pas l'ombre d'une idée.

Je me suis attachée à Gerhard et à sa famille. A leur manière, tous font preuve d'un courage que j'admire.

La fin n'est pas joyeuse. Au vu du contexte, vous vous doutez bien que tout ne peut pas être rose. C'est à ce moment-là que j'ai vraiment été prise à parti, que j'ai été tant impliquée que j'en ai eu le coeur déchiré.
La fin de ce roman n'est pas fermée. Elle ne marque qu'une étape parmi d'autres. Je n'ai pas ressenti la sensation d'un aboutissement ou quoi que ce soit. L'auteur a choisi de terminer là son récit, peut-être pour nous laisser libres d'imaginer un sort heureux aux protagonistes. En ce qui me concerne, c'est là que le bât blesse pour moi car après les montagnes russes que j'ai vécues, j'aurais voulu une vraie conclusion. Nette et définitive. Ceci étant dit, c'est une question de goût!

En conclusion, Topographie de la terreur a su me faire réagir et m'émouvoir. Ce fut une bonne lecture et elle a été instructive. Elle mérite un petit détour.
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Pour ceux d'entre vous qui nous suivent régulièrement, vous savez que, chez Ô Grimoire, nous avons adoré la série de Philip Kerr et son héros récurrent, l'ex-commissaire de la Kripo, Bernie Gunther. Ainsi, en commençant ce livre, tout est possible : Gerhard Lenz est-il aussi attachant que Bernie Gunther, l'un peut-il éclipser l'autre, une comparaison aussi proche ne risque-t-elle pas de nuire à l'un ou à l'autre ? C'est donc avec des interrogations que cette lecture a commencé.

Commençons par le seul point qui, pendant une partie de ma lecture – essentiellement la première moitié du livre -, a un petit peu nui à la fluidité du récit. Je ne voudrais pas que cela apparaisse comme une critique, car le travail de l'auteur, pour se documenter et étayer son intrigue, sont notables et remarquables. Il y a néanmoins un écueil : lorsque vous avez, précisément, creusé un sujet, que vous vous appuyez sur des archives, comme, par exemple, les « journaux intimes » d'un certain nombre de personnes de l'époque – des récits que l'auteur évoque dans sa note finale et dont on devine à quel point ils doivent être déchirants -, il peut être difficile de s'en détacher.

Et, en effet, j'ai eu ce sentiment, dans la première moitié du livre, que, par moment, l'auteur cédait à une sorte d'exercice d'érudition. Sur la cinquantaine de notes de bas de page que compte le livre, une bonne partie est consacrée à traduire des noms de lieux, des intitulés d'organismes de la machine mortifère nazie. Or ce ne sont pas ces notes qui sont – de mon point de vue – les plus intéressantes. Il n'aurait pas forcément été grave de mettre directement dans le récit les noms francisés. Cela aurait été un petit peu moins exact historiquement, mais probablement beaucoup plus fluide à la lecture. Les autres notes, au contenu plus culturel (des indications sur des chants, sur des personnalités du Berlin de l'époque…) étaient bien plus intéressantes.

Une partie de l'intérêt de ce livre est de mettre en lumière une partie de la mécanique nazie qui est plus rarement exposée : la volonté systémique d'élimination des « inutiles », au mépris des droits humains les plus élémentaires, avec la mise en place d'une véritable administration, pilotée par des médecins, chargés de trier ceux que l'on allait supprimer… C'est glaçant, évidemment, même si l'on ne peut s'en étonner, et si l'on sait, naturellement, qu'Hitler n'en avait pas qu'après les Juifs. J'ai également découvert le Service de recherche des juifs, et deux personnages d'une grande noirceur, Stella Goldschlag et Rolf Isaaksohn, des juifs qui se sont spécialisés dans l'identification de clandestins, pour les livrer aux nazis… Ne pas être un héros n'oblige pas non plus à se vautrer dans la trahison, et pourtant…

Gerhard Lenz est pris dans une tenaille infernale. Il n'a pas la vocation d'un héros, il sait, parfois, détourner les yeux, que ce soit pour éviter de se retrouver pris entre le marteau et l'enclume, ou pour laisser s'enfuir un vieux travailleur juif surpris à l'occasion d'une rafle. Son attirance pour Flora, même si le début de leur histoire ne nous est pas racontée, n'est pas née de sa volonté de la sauver, mais d'une réaction chimique incontrôlable. En cela, il est assez proche de Bernie Gunther – et, très probablement, de beaucoup d'individus qui, sans être des salauds, n'ont pas non plus la vocation d'être des martyrs…

Un passage du livre, que je ne préciserai pas pour ne pas spoiler, amène aussi – du moins cela a-t-il été le cas pour moi… – à se poser la question de savoir jusqu'où la fin peut ou non justifier les moyens. Pour ceux qui liront ce livre, disons simplement qu'il s'agit d'une scène qui se déroule durant un bombardement, dans un bâtiment qui risque de s'effondrer. Et la réponse n'est pas forcément aussi évidente qu'il y parait.

Alors, êtes-vous prêts à venir, vous aussi, arpenter les moments et les lieux les plus noirs de Berlin en 1943, en proie à la folie nazie ? Si c'est le cas, rendez-vous dans votre librairie préférée !
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Glaçant à souhait, ce roman reprend par moment de vrais éléments d'histoire. Quand on lit les exercices de maths proposés aux enfants où on leur demande combien d'argent économiserait l'état en tuant les handicapés mentaux d'un asile... L'indignation s'installe ! C'est malheureusement ce qui s'est produit. Tout est finalement affaire de gros sous...
J'ai aimé suivre ce commissaire forcément pris dans le système mais qui a des idées bien différentes, et qui prend de grands risques pour contrer tout ce qui est problématique. Si on vous suspecte d'être un traître il n'y a pas de demi-mesure : vous êtes tués et votre famille aussi...
En résumé, c'était une lecture addictive mais difficile. Tout ne se termine pas bien mais c'est aussi ça qui montre la réalité des faits...
L'aktion T4, l'extermination des "inutiles" a malheureusement existé. Si cette thématique vous intéresse, vous pouvez plonger dans ce livre qui mêle histoire et enquête policière.
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Malgré les bombardements incessants des Alliés, les Nazis campent sur leurs positions, la persécution des juifs, des homosexuels, des opposants, continue.

Un des sujets de ce roman est l'élimination de tous les personnes qui ne correspondent pas à l'image du parfait aryen comme les handicapés physiques, mentaux.

L'auteur a décrit de façon précise Berlin et sa banlieue. Les conditions de vie des Berlinois qui deviennent de plus en plus difficiles. L'intrigue est bien écrite et le suspens est au rendez-vous.

Mais, pour ma part, il n'égale pas les enquêtes de Philip Kerr et de son personnage principal Bernie Gunther que j'ai toutes lues.
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Avec topographie de la terreur
On se retrouve à suivre un commissaire de police dans l'Allemagne nazie de + en + vindicative envers les juifs
Le commissaire Lenz est chargé de retrouver le coupable d'assassinats quelque peu morbides

On rencontre plusieurs personnages : allant des fanatiques d'Hitler, aux membres de la police nazie qui se posent des questions, aux résistants et aux dénonciateurs ....

On en apprend plus sur l'Aktion T4 qui comme tout ce qui a été mit en place par les nazis est à vomir

On sent que le gouvernement nazi est sûr le déclin
Les bombardements font rages
C'est dans cette ambiance angoissante que nous avançons durant tout le livre

Se dire que ce qu'il se passe dans cette histoire a forcément du être vécu dans l'Histoire ne fait que rajouter de la profondeur au roman

Merci à netgalley et aux éditions de l'archipel de m'avoir fait découvrir encore un petit bout de notre Histoire
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