Il n’y a pas de parenté plus profitable que celle de l’âme avec Dieu et de Dieu avec l’âme. (…)
Il (Dieu) ne s’est complu qu’en l’homme, avec lequel il est entré en communion, et en qui il s’est reposé.
Vois-tu maintenant la parenté de Dieu avec l’homme, et de l’homme avec Dieu ?
Voilà pourquoi l’âme prudente et judicieuse, ayant parcouru toutes les créatures, ne trouve pour elle de repos que dans le Seigneur, et le Seigneur ne s’est complu en aucune d’elle, sinon dans l’homme. (Saint Macaire d’Égypte)
(page 83)
L’homme aspire naturellement à la déification ; elle est « selon sa nature » ; il ne peut trouver qu’en elle son vrai bonheur.
Et cependant, il ne la possède pas naturellement, et il ne peut l’obtenir que d’un libre don de Dieu, qu’il doit accueillir librement.
Sinon, la divinisation ne serait plus une communion interpersonnelle dans l’amour.
L’homme ne peut donc être parfait, achevé, que s’il reçoit ce que les Pères appellent « le don du Saint-Esprit », qui le fait participer réellement à la nature divine.
(page 84)
Contre les gens du monde, c’est surtout au moyen des objets que luttent les démons, contre les moines, c’est le plus souvent par les pensées ; la solitude en effet les prive des choses.
Mais autant il est plus facile de pécher par la pensée que par action, autant est plus rude le combat qui se livre dans la pensée, que celui qui concerne les choses.
Le nous-mêmes est en effet une chose extrêmement mobile, et il est difficile à maîtriser quant aux imaginations illicites. (Évagre le Pontique)
(page 189)
Pour pouvoir dire la prière
il te faudra rejeter
et chasser de ta pensée
toute chose de ce monde.
Au début, fais la prière
vocalement avec labeur,
et plus tard, avec le temps,
elle descendra dans ton cœur.
Fixe bien ton attention
sur les mots de la prière,
sinon tu t’égareras
dans un monde imaginaire.
Le malin est irrité,
agacé par la prière ;
ne sois donc pas effrayé
quand il te fera la guerre.
(page 233)
Née de Dieu à l’origine, toute créature spirituelle raisonnable, d’apparence belle et bonne, porte naturellement en elle les semences du divin à l’image et à la ressemblance du Dieu qui l’a créée, mais animée naturellement par ces divines semences, elle ne peut cependant les mener à leur perfection sans l’assistance de l’Esprit saint.
« Car il n’est pas de créature parfaite de soi », déclare le grand Denys,…
(page 87)