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3,7

sur 512 notes
Un livre-enquête pour partir à la recherche de m. Piekielny. Etre fan de Gary ou ne pas l'être, peut importe, on se régale avec ce livre au ton enjoué.
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Le personnage de Romain Gary/Emile Ajar est à lui seul tellement incroyable qu'il aurait suffit à alimenter une bio romancée. Mais l'auteur prend comme point de départ pour son roman une phrase de la promesse de l'aube. Il part à la recherche d'un personnage : Mr Piekelny. Ce dernier aurait demandé à Gary enfant de parler de lui aux puissants qu'il croisera. Ce vieux juif de Vilnius était persuadé que l'enfant aurait une vie merveilleuse contrairement à lui, anonyme parmi tant d'autres. le roman alterne les pages de recherches sur Piekelny et sur la vie de Gary, et notamment les scènes où il glisse à l'oreille des célébrités toujours la même phrase sur son ancien voisin.

Le lecteur ne sait plus, au même titre que l'auteur-enquêteur, ce qui est du domaine de la réalité ou de l'invention. En fait le thème principal de ce roman est la vérité dans une oeuvre littéraire. Auteur de la plus belle escroquerie littéraire, Gary a reçu deux prix Goncourt sous deux noms différents, fait de sa vie un roman, et trompé les éditeurs, les critiques et les lecteurs. Même si l'exercice est bien réalisé, souvent avec humour, je me suis ennuyée à la lecture des hypothèses de vie et de mort de ce vieux juif pendant la seconde guerre mondiale. Par contre cela m'a donné envie de lire une vrai bio.
Lien : http://sousinfluences.com/in..
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François-Henri Désérable est fasciné par la littérature et notamment par Romain Gary. En errant dans Vilnus, capitale de la Lituanie, il se retrouve devant ce qui fut autrefois le « n° 16 de la rue Grande-Pohulanka », là où vivait « un certain Monsieur Piekielny ». Cette information, il la tient de la Promesse de l'Aube, roman écrit par Romain Gary.

Mû par une curiosité virant à l'obsession, Désérable se lance sur les traces de ce Monsieur Piekielny. A-t-il réellement existé ou n'est-il qu'une pure invention de Romain Gary ? Au fil des pages, la question va se poser de nombreuses fois. Disposant de peu d'informations sur ce personnage, Désérable se prend à lui inventer une vie, faisant la part entre le possible et l'improbable. Pour nous le présenter, il reconstitue de façon détaillée la vie de Romain Gary et agrémente le récit de pans entiers de sa propre existence. de Vilnius à Paris, Désérable multiplie les voyages, vérifie puis invalide ses hypothèses les unes après les autres, pour au final nous laisser sur notre faim. C'est d'ailleurs dommage car le lecteur se prend au jeu et s'investit dans la découverte de la vérité ; mais ses attentes sont finalement déçues.

Le triangle Désérable, Gary, Piekielny représente la totalité de l'intrigue. En cherchant des informations sur Piekielny, Désérable nous livre quelques anecdotes, parfois teintées d'humour, parfois purement factuelles et peut-être facultatives. Toutefois ces interventions interpellent le lecteur et brisent le quatrième mur. Ce jeu entre réalité et fiction est omniprésent dans l'oeuvre : Désérable relate une enquête, celle de la recherche de M. Piekielny, mais en réalité on ne sait pas discerner le vrai du faux ; en effet Désérable invente une vie à Piekielny, il déduit de son nom et de sa nationalité son histoire or, il n'a aucune information sur ce personnage. Pour mener à bien cette enquête, Désérable se base sur les dires de Romain Gary, d'une part dans La Promesse de l'Aube, mais également sur les faits relatés par Gary dans les soirées mondaines à propos de Piekielny, qui ne sont en réalité que de purs fantasmes de Désérable. de plus Gary et Désérable sont tous les deux auteurs, ce qui signifie qu'ils jouent avec la fiction et la réalité à leur guise, mais aussi qu'ils sont les seuls à connaître la vérité. La question qui se pose alors est la suivante : Peut-on faire confiance à un écrivain ? Peut-on croire ce qu'il écrit sous prétexte qu'il s'est documenté sur le sujet ? C'est là toute la question qui rôde dans Un certain M.Piekielny ; Désérable cherche à embrouiller le lecteur, il nous donne des hypothèses concernant Piekielny, puis les infirme, il récite des passages de la vie de Romain Gary comme s'il les avait appris par coeur, il nous laisse des indices et nous parle d'autre chose immédiatement après, comme s'il voulait que l'on ne prête pas attention à ce détail crucial qui peut peut-être changer le cours de l'enquête qu'il mène. Par ailleurs, Désérable lui-même n'ira pas au bout de son enquête, afin de conserver l'ombre d'un doute sur l'existence de Piekielny. Et c'est justement cela que nous avons trouvé décevant.

Au-delà du récit, la trame de fond et le texte sont extrêmement bien travaillés, l'arrière-plan historique est bien présent, l'écriture est fluide, simple à comprendre et on se prend parfois à sourire de certaines anecdotes.

« J'ai dû imposer l'admission d'étudiants noirs à l'Université d'Alabama, État dont le gouverneur a pour credo, tenez-vous bien : « La ségrégation pour toujours ». C'est honteux, dit Jackie. Dégueulasse, renchérit Jean. Excellent, dit Gary (il vient de goûter au champagne). » (p. 181)

Pour ce qui est de l'intrigue et de la trame de fond, l'auteur s'est extrêmement bien documenté et il sait de quoi il parle. L'arrière-plan historique est très présent. En revanche, on a souvent l'impression que l'intrigue et les divers épisodes se déroulent sur de nombreuses pages pour finalement avoir un effet de « pétard mouillé », c'est-à-dire que la chute de l'épisode n'est pas celle que le lecteur attendait, lorsqu'elle n'est pas plate. de fait, il est arrivé plusieurs fois que l'épisode raconté nous semble vraiment trop détaillé et trop long.

Le geste de Désérable est noble, sans lui Piekielny n'aurait eu d'hommage et son nom n'aurait été évoqué qu'en compagnie des grands noms du XXe siècle. À travers Piekielny, c'est à un très grand nombre d'anonymes et d'oubliés que Désérable rend hommage. En somme, pendant un moment, quelques secondes, ce nom résonne dans l'esprit de quelqu'un. Lorsque l'auteur nous livre des noms retrouvés dans les archives de Vilnius, il nous les partage parfois, et leur invente une histoire et une vie. Ces personnes sortent de l'oubli dans lequel le temps les a fait tomber de façon presque inéluctable. Elles existent et sont immortalisées à travers une oeuvre littéraire qui restera longtemps accessible à un plus grand nombre. Ce devoir de mémoire qui est fait ici, est d'une grande force et d'une grande beauté. Néanmoins, l'auteur s'en serait probablement tout aussi bien acquitté avec 150 pages de moins.

Le mot de la fin :
Corail : J'ai trouvé le message beau et l'écriture soignée mais c'est à peu près tout. La seule scène que j'ai vraiment bien aimée c'est celle avec les Kennedy (celle-là, elle était drôle) mais le reste m'a paru un peu trop long pour vraiment me passionner. Tout ce déballage d'introspection complètement gratuit m'a fait lever les yeux au ciel plusieurs fois, sans compter que j'ai été particulièrement déçue et frustrée par la fin. Cette lecture se solde par un grand sentiment de perte de temps de mon côté, c'est bien dommage.

Flora : L'histoire est vraiment très bien écrite. J'ai souvent ri, c'est vrai, néanmoins, j'ai eu aussi de longs moments de solitude, à me demander si je n'allais pas fermer le livre, le ranger sur l'étagère de la bibliothèque et ne plus jamais le rouvrir. Mais j'avais une fiche de lecture à faire. Alors je me suis fait violence, et je l'ai fini. D'ailleurs, entre nous Monsieur Désérable, c'est quoi cette fin ?

Pour en connaître plus sur la vie de Romain Gary (même si là, on a déjà été servies) :
Cliquez ici pour voir la bande-annonce de la Promesse de l'Aube, réalisé par Éric Brabier
Lien : https://mastereditionstrasbo..
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L'auteur qui est aussi le narrateur part sur les traces de M. Piekielny dont on "connait l'existence" si on a lu La promesse de l'aube de Romain Gary. Cette quête commence à Vilnius où Romain Gary a vécu enfant, puis l'auteur nous entraîne pendant la seconde guerre mondiale à la suite des juifs. On suit L'itinéraire de Romain Gary deux fois prix Nobel et on continue sur la recherche de M. Piekielny.
Un livre à retenir pour le style de l'auteur accrocheur et plein d'humour, pour la rencontre avec Romain Gary et enfin pour la façon dont le sujet est traité et ce sens de "la pirouette" qui intrigue et réjouit.
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Sans doute ma dernière lecture de 2017, la 170ème et une de celles qui m'ont laissée circonspecte.

J'ai aimé cette recherche par l'auteur d'un obscur presqu'inconnu dans les rues de Vilnius, un barbier juif, violoniste, à la barbe roussie, dont on ne trouve nulle trace dans l'histoire sauf dans La promesse de l'aube de Romain Gary.

J'ai aimé que l'auteur se serve du prétexte de l'existence hypothétique de ce personnage quasi insignifiant pour relater les horreurs faites à la communauté israélite pendant la seconde guerre mondiale.

J'ai souri des anecdotes vraies ou fausses au sujet de Romain Gary et de l'humour distillé au fil des pages.

J'ai aimé, tout en trouvant que le sujet manquait de profondeur, les parallèles établis entre fiction et vérité dans la littérature, les ellipses.

Mais j'ai beaucoup moins apprécié l'omniprésence de l'auteur, ses digressions, sa façon de tout ramener à lui, voire de se "superposer" à Gary et j'ai trouvé quelques longueurs à ce qui aurait dû rester une fantaisie et qui, parce que trop "patchwork" (récit, roman, biographie ?) se perd un peu...
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Le projet de François-Henri Deserable est simple : partir à la recherche de ce fameux voisin dont parle Romain Gary dans La Promesse de l'aube, de cette « souris triste » qu'est M. Piekielny. Et cette simplicité n'est pas fade, au contraire ! de cette lecture découlent déambulations, découvertes, digrassions et pensées diverses (sur les souvenirs ou encore l'écriture), nous hissant tantôt auprès de Romain Gary tantôt dans la vie de l'auteur, nous faisant voyager de Vilnius à Paris…
Les sentiments que j'ai éprouvés le long de cette lecture sont difficiles à expliquer et à imager. La plume de l'auteur nous amène, sans souci ni aucune difficulté, là où il le souhaite, sans divaguer ni même ennuyer son lecteur. Il nous intègre dans cette recherche, dans cette aventure à la fois réelle et fictive, dans ses souvenirs, pensées et doutes…
Il s'agit d'un roman original qui aborde la relation qui peut lier un auteur et son lecteur, mais aussi deux auteurs vivant à des siècles différents. Moi qui n'ai pas encore lu Gary, ce roman m'a tout simplement donné envie de découvrir La Promesse de l'aube !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Une bonne lecture permettant de découvrir Romain Gary. le style est beau mais ne tiens pas en haleine. du coup j'ai mis du temps à lire ce livre bien qu'il m'est énormément plu. Grâce à lui je connais mieux la vie et l'oeuvre de Romain Gary ce qui me donne énormément envie d'en lire plus !
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J'ai lu "Un certain M. Piekielny" dans le cadre du Prix du Roman des étudiants - France Culture Télérama, dans un délai relativement cours comparé à mes habitudes plutôt tranquilles de lecture. C'est extrêmement bien écrit, avec un français beau, varié et pourtant très facilement accessible. L'auteur ne manque pas d'humour et dilue son très bon second degré tout au long des 250 pages (un peu plus).

J'ai pourtant mis un peu de temps à me plonger dedans et à avoir envie d'avancer parmi les multiples changements de directions de l'auteur. En effet, en partant à la recherche de ce M. Piekielny, F.-H. Désérable (auteur et narrateur) en profite pour évoquer plusieurs thèmes, notamment historiques et culturels, qui bien qu'enrichissants, ne facilite pas l'abordage du navire. Mais comme je termine toujours mes lectures, je me suis accrochée et c'est au dernier tiers que j'ai pris du plaisir. 

C'est finalement à partir de là que le roman devient plus auto-biographique, plus recentré. Moi qui divague souvent seule, j'ai besoin d'être cadrée dans mes lectures.. Alors là j'ai aimé l'écriture et j'ai dévoré.
Lien : http://wp.me/p9im1Z-2i
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Gary fait parti de mes grands auteurs. Si je devais ouvrir une librairie demain, je pourrai volontiers la consacrer toute entière à sa vie, à son oeuvre.
La nouvelle de ce roman de la rentrée littéraire, un enchantement. Après un centenaire passé quasiment inaperçu en 2014 dans la plupart des librairies, Gary revient, à juste titre, au rend des auteurs en vogue, grâce à François Henri Désérable.
Qui plus est à travers une aventure rocambolesque : partir à la recherche de M Piekielny, un personnage lituanien qui apparaît dans la biographie romancée de Romain Gary, La promesse de l'aube. Une enquête pour démêler le vrai du faux, mêlant les faits réels et imaginaires de Gary, de Désérable (?). L'auteur nous amène avec lui dans ses recherches. Il imagine, extrapole, mélange les genres, retrace des épisodes de la vie de Gary, cite de grands auteurs, raconte sa propre vie, insére une ou deux blagues.
Un mélange atypique, original qui m'a parfois dérangé. Quelques longueurs sont venues troubler ma lecture... je ne suis pas particulièrement fan des apartés de l'auteur sur sa propre vie, qui peuvent paraître narcissique à certains moments. Parfois j'ai eu l'impression qu'il fallait paraître brillant, qu'il s'agissait d'un exercice de style plutôt qu'un roman.
Toutefois cela n'a pas trop entaché ma lecture, les anecdotes propres à Romain Gary sont passionnantes, la rencontre avec Roger Grenier captivante et l'émission Apostrophe génial !
Une lecture agréable malgré quelques longueurs (je pense que j'en attendais beaucoup) avec une enquête rondement menée jusqu'à une fin... plutôt inattendue.
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Un enquête sur M Piekielny personnage dans les promesses de l'aube de Romain Gary a t il vécu à Vilnius avant la guerre un scénario qui me plaisait mais héla ce n'est qu'une biographie du double goncourré Romain Gary que l'auteur dans son immense modestie compare à leur début de carrière.
Bref on aime Romain Gary, on aime ses livres mais aimera t on sa vie ?

j'ai pas accroché et j'ai lu ce livre telle une purge.
L'auteur en a conscience lorsqu'il écrit :
"peut être aurais je du parler de Piekielny et ne parler que de lui
C'était mon dessein originel : raté le sort en a décidé autrement"

Ce livre est sur la liste des prix littéraires ; je n'y suis pour rien !!
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