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3,7

sur 512 notes
Livre original dans la mesure où il se présente comme un tissu savamment tissé de plusieurs fils : on croit d'abord entrer dans une enquête, à la recherche "d'un certain M.Piekelny". Mais on découvre vite que ce projet est en réalité au service d'un autre dessein : explorer la vie et l'oeuvre de Romain Gary. Très présente, contexte oblige, la 2nde guerre mondiale. Mais s'y ajoute aussi le besoin de l'auteur de se mettre au clair avec son propre destin d'écrivain. Et ainsi, chemin faisant, par une écriture alerte et un récit nourri de références historiques et littéraires, F-H.D. nous accompagne vers une magnifique conclusion sur le rôle et le pouvoir de la littérature.
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Un sentiment mitigé après la lecture de ce texte : il s'agit d'une enquête sur un personnage de roman (le fameux Piekielny dans « la Promesse de l'aube » de Romain Gary), une biographie sur Romain Gary-Emile Ajar et des questionnements personnels et littéraires de l'auteur lui-même. Ce mélange de genre et de styles m'a un peu dérouté. Mais en tout cas, c'est un bel hommage à la littérature, à la lecture. Ce texte donne envie de (re)lire les textes de Romain Gary –Emile Ajar. Ironie de l'actualité culturelle, un film va prochainement sortir inspiré de « la promesse de l'Aube ». J'ai apprécié les passages sur l'enquête à Vilnius, les références sur la vie si romanesque de Romain Gary mais un peu moins sur la recherche de l'auteur. Un hommage à la lecture, un texte qui questionne sur le réel dans la littérature et sur l'appropriation par le lecteur de personnages de roman. En tout cas, un livre qui a fait encore et encore monter ma pile de livres à lire car de belles pages sur des lectures. Envie de lire « onze » de Pierre Michon où l'imagination d'un auteur sur un tableau a incité le lecteur à aller chercher ce tableau au Louvre. Et bien sûr de (re)lire les textes de Romain Gary/Emile Ajar.
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Bof... franchement j'ai beaucoup de mal à comprendre le buzz autour de ce livre.
j'ai calé à la page 82... pour faire simple c'est chiant... un auteur qui s'écoute écrire...
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Si vous pensez que la collection blanche de Gallimard est réservée à de vieux écrivains déjà consacrés, détrompez-vous ! Un certain M. Piekielny est l'oeuvre d'un jeune auteur trentenaire, venu sur le tard à la littérature après une première carrière dans le hockey. Dans ses interviews, François-Henri Désérable (notons au passage qu'il porte un vrai nom d'écrivain !) raconte souvent la façon dont il est venu à l'écriture : ce fut la conséquence de la rencontre de son ennui d'étudiant en droit et d'un livre, Belle du Seigneur, d'Albert Cohen. C'est après avoir vu l'auteur sur un plateau de télévision que j'ai eu envie de découvrir son roman, d'autant que ce dernier a longtemps été sur la sélection du Goncourt 2017.

Alors, de quoi s'agit-il ? Résumer ce roman s'avère assez complexe tant les récits sont multiples en même temps qu'ils convergent toujours vers un même nom : Piekielny. Piekielny, c'est le nom d'un personnage que Romain Gary met en scène dans La Promesse de l'Aube. Ce fameux Piekielny aurait demandé à Romain Gary, à l'époque où il s'appelait encore Romain Kacew, de toujours mentionner son nom devant les grands de ce monde lorsqu'il serait devenu célèbre, ce que Romain Gary affirme avoir fait toute sa vie… Mais qui était ce Piekielny ? A-t-il réellement existé ? C'est l'énigme qu'entend élucider François-Henri Désérable. L'enquête menée décline alors le roman en trois temporalités bien particulières.

Premièrement, nous lisons l'enquête menée par Désérable, qui prend plaisir à disserter sur sa propre vie, sur son rapport à la littérature et à l'écriture. C'est un récit piquant, enlevé et souvent drôle. Les références littéraires sont très nombreuses, l'auteur semblant vouloir rendre hommage aux écrivains qui ont suscité sa vocation.

Mais nous lisons aussi le récit de la vie de Romain Gary. Gary se révèle un personnage attachant et fantasque sous la plume de Désérable. J'ai particulièrement aimé le passage décrivant le subterfuge auquel se livre Gary lorsqu'il décide de prendre le pseudonyme d'Emile Ajar afin de duper les critiques. Il y a un épisode particulièrement réussi : Désérable invente de toutes pièces un numéro d'Apostrophes dans lequel Romain Gary est blême de peur car un malentendu l'a conduit à croire que Bernard Pivot, l'animateur, a découvert le port aux roses et va le révéler en direct aux téléspectateurs !

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Enfin, à défaut de vraiment savoir qui était Piekielny, François-Henri Désérable invente la vie de ce personnage, ce qui donne lieu à des passages particulièrement émouvants car Piekielny, le vrai ou le faux, qu'importe, est juif. Juif à l'époque de la Shoah et des ghettos, en Europe de l'Est. Désérable suppose par exemple que Piekielny joue du violon, sans avoir jamais appris. Alors, il décrit le vieil homme sortant son violon de l'étui avec précaution et le regardant intensément, sans jamais que l'archet ne touche les cordes. Une jolie manière d'évoquer la confusion entre réalité et imaginaire.

En effet, ce roman est surtout un hommage à la littérature en même temps qu'une belle réflexion sur les pouvoirs de cette dernière. Même s'il traque sans relâche le moindre indice prouvant l'existence de Piekielny, l'auteur (et le lecteur avec lui) finit par reconnaître qu'au fond, tout cela n'a pas beaucoup d'importance. Piekielny existe justement parce qu'il est inventé de toutes pièces : il existe chaque fois que quelqu'un prononce son nom, qu'il soit réel ou non. le mélange des trois temporalités dont j'ai parlé plus haut conduit le lecteur à douter de la frontière entre réalité et fiction. Désérable a raconté que des lecteurs lui avaient affirmé avoir vu le numéro d'Apostrophes qu'il a pourtant inventé de A à Z, ce qui en dit assez sur le pouvoir évocateur de la littérature. Gary lui-même jouait sur cette confusion, jusqu'à prendre un pseudonyme, peut-être le stade ultime de la mystification littéraire.

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J'ai quand même trouvé quelques défauts à ce roman. Je suis partagée sur l'emploi abondant de citations : d'un côté, c'est plaisant car on est toujours content à la lecture de reconnaître un tour de phrase mais, d'un autre côté, je me demande si cela ne traduit pas aussi un certain manque de maturité stylistique. Ce style reste pourtant travaillé, souvent ciselé et imprime un rythme efficace au récit. On sent que l'auteur prend plaisir à jouer avec les mots, à « faire de la littérature », au sens artisanal du terme. Autre petit défaut, mais c'est aussi le revers de la médaille, la richesse des temporalités conduit parfois à un certain déséquilibre car l'auteur consacre de nombreuses pages au récit de la Shoah puis seulement une ou deux à celui de la vie de Gary. En soi, ce n'est pas si gênant mais parfois un peu frustrant car il faut abandonner le personnage qu'on suivait (Piekielny, Gary ou même Désérable) pour en suivre un autre à une autre époque. Mais ce sont des reproches légers car j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire ce roman fort bien écrit, souvent drôle et touchant, qui m'a donné très envie de découvrir davantage Romain Gary, et notamment La Promesse de l'Aube, qu'on pourrait qualifier de thème dont Un certain M. Piekielny semble (je dois encore lire l'oeuvre de Gary!) constituer une très belle variation.
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Une oeuvre qui donne envie de se (re)plonger dans l'oeuvre de Gary, une (re)découverte de la vie de ce dernier, mise en parallèle avec celle de l'auteur.

Malgré quelques passages personnels desservant peut-être son dernier roman, FHD nous livre un roman au style vif et personnel. Rien d'étonnant à voir « Un certain M. Piekielny » dans la première sélection des prix Goncourt et Renaudot 2017. A lire, et à suivre !


Nous accompagnons l'auteur dans sa quête de l'identité et de l'histoire de M. Piekielny, souris triste au nom imprononçable, sujet intrigant de la promesse de Gary.

Nous voilà transportés à Vilnius, sur les traces invisibles de cet homme, dont on ne sait à peu près rien sinon que son nom signifie infernal, et qu'il a habité au n°16 de la rue Grande-Phulankan, dans le même immeuble que Romain Gary. Nous parcourons ces rues, et apprenons l'histoire de cette ville, de ses habitants, Juifs pour la plupart, dont il ne reste à peu près rien sinon l'absence.

Cette recherche nous mène tout naturellement vers l'écrivain aux deux Goncourt, « né d'une mère juive et d'un père russe, élevé en Russie, élève à Nice, aviateur, résistant, écrivain » que nous (re)découvrons au fil du voyage.

Nous suivons François-Henri Désérable lors de ses pérégrinations Pikielniennes, se métamorphosant peu à peu une recherche du Graal, contées en miroir avec sa propre histoire. Un va-et-vient Gary/Désérable – Désérable/Gary dont cet étrange et mystérieux M. Piekielny, homme sûrement discrètement élégant, affublé d'une traditionnelle redingote, constitue le fil rouge.


Qui est M. Piekielny ? A-t-il jamais existé réellement, ou a-t-il justement existé puisqu'il a été imaginé? FHD vous invite à vous poser toutes ces questions et à le suivre tel son acolyte dans son périple. L'envie m'a été donnée plus d'une fois de quitter momentanément « Un certain M. Piekielny » pour aller moi-même mener l'enquête. Relire « La promesse de l'aube », lire tout Gary, à l'affût du moindre indice, afin de venir en aide à mon partenaire.

Je l'ai cependant laissé explorer seul, et me raconter sa propre histoire en écho à celle de Gary. La relation avec sa mère qui considère que l'on n'est pas sérieux quand on est écrivain, mère qui l'obligerait presque à s'inscrire en droit -« ce qu'on fait, le plus souvent, quand à dix-huit ans, on ignore ce qu'on veut faire de sa vie » – où FDH nous répète avec (fausse) modestie qu'il est docteur, alors que le lecteur est tout à fait capable de reconnaître à la lecture de locutions latines telles que hic et nunc et fraus omnia corrumpit la trace marquée au fer rouge des années écumées sur les bancs de la fac de droit (ou dans les syllabus(i ?) juridiques, ce qui revient à peu près au même). Je ne l'ai donc pas vraiment suivi dans tous les passages personnels, certains d'entre eux me semblant constituer un exercice de style alourdissant inutilement le récit.

Heureusement, ces passages restent sporadiques et n'enlèvent en rien le plaisir que cette lecture m'a procuré.

Exceptées ces quelques incartades, j'ai beaucoup apprécié les incises de l'auteur (« Et puis il a filé au Dorchester –où il s'est enfilé trois sandwiches au concombre, -avant de retrouver une amie dans une chambre d'hôtel – où il a défendu l'honneur de la France-, et il a fini par se rendre, à la nuit tombée, au Petit Club français de Saint-James, un sous-sol enfumé, blanchi à la chaux, que j'imagine comme ma taverne à Vilnius – moins la serveuse au chemisier blanc largement échancré-, avec aux murs un drapeau tricolore, un portrait du Général et des photos en noir et blanc de Paris. »), ainsi que son humour (« Et treize ans plus tard, ils (ndlr : Gary et sa femme) passent Noël ensemble au Mexique. Au milieu des cactus donc, où dans mon esprit de gringo tout imprégné de clichés des hommes qui s'appellent indifféremment Carlos ou Pedro portent des santiags assez fines, une moustache épaisse, un sombrero plutôt large, sont assis contre un mur où ils s'enfilent des tequilas déjà tièdes, roupillent et parfois, entre deux roupillons, grattent la guitare, et aïe caramba ! C'est donc au Mexique, où, comme on le voit, je n'ai jamais mis les pieds qu'ils ont fêté Noël, en 1958. ») et la présence de photos illustrant le récit, comme par exemple la reproduction du registre des résidents du n°16 de la rue Grande-Pohulanka.

La première sélection pour les prix Renaudot et Goncourt ne m'étonne pas.
Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
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J'ai été très intriguée par la quatrième de couverture avec un point de départ qui ne manquait pas d'originalité. La curiosité et l'humour de l'auteur l'ont emporté dans la première partie du récit où François-Henri Désérable se lance à la trace de M. Piekielny, un homme mystérieux cité par Romain Gary dans sa célèbre autobiographie.

L'auteur, fasciné par ce personnage, nous livre son enquête grâce à une plume fluide. Mais passé la singularité des premières pages qui entraînent le lecteur à Vilnius où vivait le fameux M. Piekielny, je me suis perdue dans les nombreuses digressions de l'auteur notamment celles évoquant son propre parcours.

Si j'ai aimé découvrir des anecdotes concernant la vie de Romain Gary et en apprendre plus sur l'Histoire des juifs de l'Est, un certain nombre de longueurs sont venues troubler ma lecture.

De plus, la conclusion du récit m'a laissée dubitative. Même si j'ai compris l'intérêt de ce roman qui nous fait réfléchir sur la part de vérité et de fiction de cette histoire, je demeure au final peu convaincue.

Une lecture au sujet atypique qui s'est révélée être en demi-teinte. Une enquête qui nous fait découvrir Romain Gary avec originalité et qui est enrichissante pour son aspect historique mais qui m'a finalement laissée perplexe avec son dénouement.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Le jeune FrançoisHenri Désérable raconte être tombé nez à nez avec le sujet de son deuxième livre en visitant, à Vilnius, la maison d'enfance de Romain Gary. Là où, au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, vivait aussi « un certain Monsieur Piekielny », dont Gary faisait une inoubliable figure tragique de la déportation dans La Promesse de l'aube. On a déjà tout écrit sur Gary résistant, diplomate et écrivain, passé maître en mystifications biographiques. François-Henri Désérable parvient toutefois à créer sa propre version du mythe, engageant avec son maître un jeu de miroirs pertinent et émouvant.
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Un homme qui ne veut pas sombrer dans l'oubli,
qui fait promettre de parler de lui,
l'idée me plaisait et j'étais prête à enquêter avec l'auteur sur cet étrange personnage...
et puis le flop total, des tirades sans intérêt qui valsent en tous sens et ne font que du vent...
ce roman n'était pas pour moi !
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On cherche dans ce livre l'histoire de ce fameux Mr Piekielny mais y est narré la vie de Romain Gary car c'est dans l'un de ses livres « La promesse de l'aube » que M. Piekielny est cité.
C'est assez déroutant. J'ai sauté des pages pour suivre l'enquête sur M. Piekielny car tel était le but de ma lecture (enfin c'est ce que j'avais compris à la lecture du résumé de 4e de couverture).
Ce livre est plaisant à lire. L'écriture est belle, fluide, pleine d'humour. Mais c'est long…
Je pense que l'auteur a voulu montrer qu'à trop rentrer dans un roman on finit par y croire, la fiction devient réalité « la fiction empiète sur le réel et se confond avec lui ». Alors, ce M. Piekielny a t-t'il existé finalement ?
Ceci dit, j'ai bien envie de lire « La promesse de l'aube »
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Si l'idee Au principe de l'oeuvre Est géniale, son traitement est poussif, voire fasr'
. L'auteur réussirait presque la prouesse de ne pas vous donner envie de lire Ajar/Gary !
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