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3,7

sur 512 notes
François-Henri Désérable ne manque pas d'imagination en tissant ce roman qui lui permet d'aborder Romain Gary à travers un voisin que le jeune Roman Kacew aurait rencontré à Vilnius; et cela tout en parlant de lui et de ses débuts de jeune auteur. C'est plutôt réussi et en tout cas on entre vite et facilement dans le livre. Un peu plus loin, il faut reconnaitre que l'on se lasse un peu du procédé. Ce jeune auteur semble avoir envie de se dévoiler mais finalement n'ose pas vraiment en se camouflant derrière sa quête de ce Piekielny et de la personnalité de Gary / Ajar.
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Il y a dans ce titre, un peu de bluff, car M. Piekielny n'est pas le personnage principal de ce livre, il n'en est que le prétexte. Les éditions Folio, ont fort bien fait de rajouter un bandeau indiquant " Sur les traces de Romain Gary ", car c'est lui le personnage de ce récit romancé. Son oeuvre et principalement " La promesse de l'aube " vont servir de fils conducteurs à F.H.Désérable, qui se met en scène et raconte les circonstances qui l'ont amené à s'intéresser à ce Monsieur, ses recherches, mais aussi ses propres débuts d'écrivains, les auteurs qui l'ont inspirés, ses rapports avec sa mère, ainsi que l'histoire de sa famille. Dans la promesse de l'Aube, roman autobiographique, Romain Gary fait mention, dans le chapitre VII, lorsqu'il était enfant, d'un vieil homme, juif, Mr Piekielny, qui lui aurait demandé de perpétrer sa mémoire en citant son nom aux personnages importants qu'il rencontrera dans la vie glorieuse que sa mère lui prédisait. L'auteur se retrouve par hasard à Vilnius en Lituanie, il se rappelle de cette anecdote, et tente de savoir si cet homme a vraiment existé. Il se plonge dans les archives de la ville, se rend dans la rue Poluhanka ou l'enfant Roman Kacew (véritable nom de Romain Gary) a vécu, il interroge des habitants âgés, il analyse l'oeuvre et les biographies de Romain Gary et en tire cette biographie romancée de Gary et des biographies supposées de M. Piekielny, qui lui permettent de relater les fléaux nazi et communisme qui ont sévit en Lituanie au 20ème siècle et décimée les populations juives auxquelles il rend hommage à travers ce personnage sorti de l'anonymat par Gary. Ses pérégrinations, l'entraîne à Vilnius de nos jours et à Wilno (l'ancien nom) dans les années 1920, puis à la période de la guerre et du ghetto, mais également à Venise, à Nice, au Louvre. Il rappelle l'importance de la littérature pour la vocation de Gary, ainsi que pour la sienne. Dans l'imaginaire collectif, la vie amoureuse de Romain Gary se résume à son mariage médiatique avec l'actrice Jean Seberg, il montre que sa première femme, Lesley Blanch a certainement contribué, pour la vocation de l'écrivain, plus encore que sa mère. Il revient succinctement sur les causes possibles de son suicide. La qualité du livre est fluctuante, de formidables passages succèdent à des pages sans grand intérêt. Les rebondissements sur l'existence réelle où uniquement littéraire de Piekielny, font que l'ensemble est plaisant, notamment si l'on est passionné par l'oeuvre de Romain Gary.
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Un livre supposé être en hommage à Romain Gary mais l'auteur multiplie les digressions pour ne parler que du sujet qui l'intéresse véritablement : lui-même.
Malgré des qualités rédactionnelles indéniables, on ne peut s'empêcher de trouver l'intrigue un peu mince, voire même carrément ennuyeuse. Si l'on veut en apprendre plus sur Roman Gary, il vaut mieux se référer à l'excellente biographie que Myriam Anissimov lui avait consacré.
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Voilà un roman qui s'intéresse à un personnage croisé, décrit ou créé par Romain Gary, un roman sur le parcours de l'auteur Romain Gary lui-même, mais aussi un roman où François-Henri Désérable aborde son propre processus d'écriture et porte un regard sur l'enquête qu'il mène pour livrer ce roman.

Ainsi, les tribulations de la vie amènent notre auteur sur une certaine rue, quelque part en Lituanie. Cette rue, c'est celle où habitait Roman Kacew (Romain Gary), celle qu'il dépeint dans La promesse de l'aube où apparaît subrepticement un personnage, un petit homme qui prendra au sérieux la mère de Roman dans ses visions d'un avenir glorieux pour son fils et qui dira à ce dernier «Quand tu rencontreras de grands personnages [...], promets-moi de leur dire : au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M.Piekielny

Désérable s'engage alors dans une véritable investigation autour de ce monsieur Piekielny qui aurait été voisin de Romain Gary quelque part entre 1917 et 1923 lorsque celui-ci résidait rue Grande-Pohulanka. Qui était-il ? Jouait-il silencieusement du violon le soir en regardant par la fenêtre la nuit qui s'insinue ? A-t-il vraiment fait cette surprenante déclaration au jeune Roman ? A-t-il été victime, comme plusieurs, des charges du nazisme ?

François-Henri Désérable a déjà livré Évariste sur la courte vie d'un romantique mathématicien. Il ne s'est pas découragé devant le peu d'informations historiques solides et s'est permis de broder, sans honte et au regard de tous, quelques événements, quelques péripéties, quelques rencontres. Cela ne s'est peut-être pas déroulé de cette façon, mais comme il le mentionnait alors : Je préférerai toujours le mystère aux certitudes bien forgées, le champ des possibles à l'indéniable vérité.

C'est probablement dans cet esprit qu'il raconte ici Piekielny. le chapitre sur l'éventuelle photo de Roman Kacew, enfant, où apparaîtrait presque par mégarde monsieur Piekielny est un petit bijou de cabotinage suranné.

Mais, cette recherche d'un certain Piekielny, c'est aussi une approche de l'auteur Romain Gary, un regard sur sa vie et son oeuvre, sur ses frasques et ses rencontres jusqu'à ce moment imaginé par Désérable où Gary est l'invité à une émission d'Apostrophes alors qu'il craint que son pseudo Ajar ne soit dévoilé.

François-Henri Désérable nous embarque dans son périple de conteur et c'est bien volontaire que l'on se laisse mener ainsi dans les dédales de son écriture, de sa verve et de son imagination.
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Que faire lorsque l'on est coincé à Vilnius ? Se promener, visiter et les pas de l'auteur le conduisent au 18 de la rue Jono Basanaviciaus, là où vécut plusieurs années l'écrivain Romain Gary. le voici récitant machinalement une phrase « Au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M. Piekielny ». A-t-il vraiment existé ? Quelle était sa vie, qui était-il ? Etait-il vraiment le voisin du petit Roman Kacew ? Et voici que le cerveau du romancier bouillonne. Qui est ce Monsieur Piekielny ?
François-Henri Désérable va errer le nez en l'air et chercher à donner vie à Monsieur Piekielny. Il fait cela très sérieusement, allant même jusqu'à compulser les archives locales. Au fil de ses pérégrinations aussi bien piétonnes que mentales, il lui invente mille épisodes de sa présumée vie. « le père du petit Romain était fourreur, et nous ne sommes pas assez romanesques. Piekielny devait dont être barbier. »
Par la même occasion, il se repasse la vie de Roman Kacew, alias Romain Gary et me permet de découvrir avec grand plaisir la vie de cet immense auteur, moi qui n'aime pas les biographies.
J'ai aimé cette valse entre le réel et la fiction. Il y a des moments drôles, farfelus, comme la description des amoures du sieur Piekielny. François-Henri Désérable m'emmène derrière le rideau de la création littéraire. le départ d'un roman peut être une adresse, un nom, une phrase qui revient en mémoire. Dans le roman, à partir de faits réels, l'auteur peut nous embarquer sur son navire et alors là ! le plaisir n'est pas loin. Avec ce M. Piekielny, mine de rien, l'auteur brosse, outre le portrait de Romain Gary, celui de la Lituanie, l'architecture postsoviétique comme le bâtiment des Archives « gros bâtiment assez laid, le corbusien, purement fonctionnel et postsoviétique érigé au milieu de nulle part, là où jadis se trouvait une forêt que l'on avait rasée au bulldozer ». Les tombes juives ont eu un sort qui nous parait dur, mais la réutilisation des vieilles pierres est aussi ancienne que le monde ou presque. « le vieux cimetière juif rasé à coups de faucille et de marteau. Qu'on se rassure : les pierres tombales ont été réemployées pour le pavage des rues ».
Un livre léger mais pas que. J'aime sa façon d'écrire des biographies, de faire des rapprochements entre la mère de Romain Gary et sa propre mère. J'aime sa façon de parler de cet auteur aux multiples facettes. François-Henri Désérable en profite pour parler des affres de la création littéraire « Il pleuvait ; la vigne vierge se parait de couleurs, ses feuilles passaient
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J'ai du mal à comprendre les éloges faites à ce livre, je suis passée complètement à côté. C'est marrant de voir comment une même oeuvre peut être appréciée de façon totalement différente. Beaucoup de choses peuvent influencer cette perception et la mienne a peut-être été influencée par le fait que j'ai lu d'autres livres avant avec des sujets forts qui m'ont beaucoup touchée et par le fait aussi d'avoir assisté à une rencontre avec l'auteur avant la lecture du livre. Cela a beaucoup joué dans le fait que je n'ai pris aucun plaisir à la lecture et me suis ennuyée car il avait dévoilé presque tout le contenu du livre lors de la rencontre. Peut-être aussi que le souvenir d'une certaine prétention m'a empêchée d'être touchée par ses mots... Mais même sans avoir assisté à cette rencontre, c'est un livre que je n'aurais guère apprécié de toute façon car pour moi, il manquait terriblement de fond. Cela tourne beaucoup trop en rond alors que l'idée de départ n'était pas mauvaise et que cela soulève des questions intéressantes. J'ai trouvé ça trop lourd en fait sur le fond comme sur la forme. C'est plutôt bien écrit dans l'ensemble mais j'ai trouvé parfois les phrases un peu trop alambiquées (faut relire 2-3 fois), le style parfois un peu jargonnant, on sent vraiment une volonté de l'auteur d'être reconnu comme écrivain et de montrer son érudition, ce qui lui nuit en fait plus qu'autre chose. Quelqu'un a parlé dans sa critique d'un "auteur qui s'écoute écrire", c'est vraiment ce que j'ai ressenti parfois ! Lors de la rencontre, l'auteur a cité comme dans son livre Oscar Wilde : "Si l'on ne peut trouver de jouissance à lire et relire un livre, il n'est d'aucune utilité de le lire même une fois." en énonçant que ce qui compte dans un livre, c'est le style et pas l'histoire ; pour moi, les deux sont importants et c'est bien de savoir écrire mais encore faut-il avoir quelque chose à dire, c'est tout le problème de Désérable pour moi... Voilà pour ma perception du livre, je n'ai pas été touchée mais plein d'autres l'ont été à la lecture et de mon côté, j'ai quand même apprécié certains passages et cela m'a donné envie de découvrir l'auteur Romain Gary.
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Au club de lecture nous avons décidé de choisir un livre récent et de tous le lire pour en faire une critique. Nous nous réunissons à Amiens il a donc été retenu un auteur du cru.
je n'ai pas aimé.... les échanges vont être rudes dans quelques semaines quand nous en débattrons.
en fait je n'ai pas du tout compris l'intérêt du livre.
l'auteur se lance à la recherche d'un certain M. Piekielny qu'aurait côtoyé Romain Gary. j'ai trouvé ça un peu confus, mélange des vies (R. Gary, M. Piekielny, l'auteur), du coup des époques.
L'ensemble donne l'impression d'un étalage d'érudition sans qu'on apprenne grand-chose.
J'aimerais rencontrer l'auteur pour qu'il m'explique son livre.
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Ne connaissant pas Romain Gary, on peut se dire que l'on va être perdu, déstabilisé.
Bien au contraire, ce livre m'a donné envie de découvrir La promesse de l'aube.
L'écriture mélange récit personnel et biographie romancée, ce qui amène une part de fraîcheur et d'originalité.
De plus, les touches d'humour et d'auto-dérision se mêlent bien au récit.
J'ai trouvé la seconde partie un peu plate par rapport à la première du fait des nombreuses descriptions qui n'étaient à certains moments pas nécessaires, mais cela n'entache en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce livre, d'autant plus qu'il est doté d'un beau style d'écriture, de belles tournures.

Bravo à l'auteur.
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Évidemment, la première question que se pose celui qui prend ce livre entre ces mains est de savoir comme se prononce ce drôle de nom. Pikilny ? Pikiélny ? J'ai eu la réponse en assistant à une présentation de l'oeuvre par François-Henri Désérable lui-même. Ça se prononce Piékiélny
La seconde question est de savoir qui est ce type avec ce nom à coucher dehors, et c'est justement le sujet de ce bouquin. Pour comprendre, il faut que je vous parle d'un autre livre, écrit par un autre auteur à la fin des années 1950. Il s'agit de "La promesse de l'aube", de Romain Gary, Roman Kacew (celui-là se prononce Katsef) de son vrai patronyme. Il s'agit d'un roman autobiographique dans lequel l'écrivain prend énormément de liberté avec la réalité, qu'il modifie copieusement, allant jusqu'à « arranger » la mort de ses parents. Au cours de cette histoire, on voit le petit Roman et sa mère quitter définitivement Wilno (rebaptisée depuis Vilnius) en 1928. Un de leur voisin, qui ressemblait à une souris triste, lui demande alors…
"Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au no 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny."
Était-il vraiment réel, ce M. Piekielny du livre de Gary ? Quel était son métier ? D'où venait-il ? Comment est-il mort ?
Voilà François-Henri Désérable parti sur les traces de ce mystérieux juif, armé de quelques paragraphes dans un bouquin peu crédible, et de beaucoup de courage. Également de pas mal d'imagination, car il projette M. Piekielny dans toutes sortes de situations dans lesquelles il pourrait se trouver. Il est fait un usage intensif du conditionnel.
La quête est longue et difficile. L'auteur parle beaucoup de Romain Gary et de lui-même, il ne lâche pas le fil pourtant extrêmement ténu qui le lie au personnage dont il ignore toujours s'il a vraiment existé. Il y a beaucoup de raisons à cette quête, entre autres celle-ci : comme Mina, la mère de Gary, celle de Désérable avait beaucoup d'ambitions pour l'avenir de son garçon, et tous deux sont devenus écrivains.
"Ma mère était de la dynastie des Mina, il fallait que le front de son fils fût ceint de lauriers pour qu'elle pût enfin s'en coiffer à son tour."
Toutefois, et pour être honnête, je me suis demandé pendant un bon moment quel était l'intérêt (et de lire) de raconter la traque d'un type potentiellement irréel. Cependant, l'écriture est si parfaite, le style si fluide, avec tant de finesse dans les traits d'humour, tant de précision dans les descriptions des états d'âme que je suis pris au jeu.
"C'est peut-être cela et rien de plus, être écrivain : fermer les yeux pour les garder grands ouverts, n'avoir ni Dieu ni maître et nulle autre servitude que la page à écrire, se soustraire au monde pour lui imposer sa propre illusion."
Et j'ai bien fait de m'accrocher, car, contre tout espoir, il y a une chute, et quelle chute !
Il y a encore quelques jours, ce livre était en lice pour tous les « gros » prix littéraires : Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Interallié, prix du roman de l'Académie française, et quelques autres moins réputés. À l'heure où j'écris ces lignes, il est toujours dans la course pour trois d'entre eux. Je n'accorde pas beaucoup de confiance ces prix, mais il n'y a pas de fumée sans feu ni d'unanimité sans raison. Cet auteur n'a que trente ans, et un très grand avenir.
Lien : http://attardd.fr
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J'ai beaucoup aimé partir à l'aventure comme ça et ne faire qu'un avec l'auteur, vivre ses déceptions comme ses petites victoires et découvrir ainsi la vérité de ces trois pages où Roman Kacew rend hommage à ce voisin discret mais terriblement intéressant.Chapeau bas pour cette histoire difficile à lâcher, qui nous pousserait à re-lire Gogol et Gary et à visiter la Lituanie pour en découvrir son histoire souvent méconnue.
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