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Citations sur Destinée arbitraire (85)

Tout au fond d'un cratère écrasant de vertiges
Apparaîtrait l'étoile aux pointes de cristal,
La rose du matin détachée de sa tige,
La belle promeneuse au regard sans rival

Extrait de " L'étoile du matin"
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La poésie peut être ceci ou cela. Elle ne doit pas être forcément ceci ou cela... sauf délirante et lucide.
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Il me semble qu’au-delà du surréalisme il y a quelque chose de trés mystérieux à réduire, au-delà de l’automatisme il y a le délibéré, au-delà de la poésie il y a le poème, au-delà de la poésie subie il y a la poésie imposée, au-delà de la poésie libre il y a le poète libre.
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La poésie peut etre ceci ou cela. Elle ne doit pas étre forcément ceci ou cela... sauf délirante et lucide.
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AUJOURD'HUI JE ME SUIS PROMENÉ...

Aujourd'hui je me suis promené avec mon camarade,
Même s'il est mort,
Je me suis promené avec mon camarade.

Qu'ils étaient beaux les arbres en fleurs,
Les marronniers qui neigeaient le jour de sa mort.
Avec mon camarade je me suis promené.

Jadis mes parents
Allaient seuls aux enterrements
Et je me sentais petit enfant.

Maintenant je connais pas mal de morts,
J'ai vu beaucoup de croque-morts
Mais je n'approche pas de leur bord.

C'est pourquoi tout aujourd'hui
Je me suis promené avec mon ami.
Il m'a trouvé un peu vieilli,

Un peu vieilli, mais il m'a dit :
Toi aussi tu viendras où je suis,
Un Dimanche ou un Samedi,

Moi, je regardais les arbres en fleurs,
La rivière passer sous le pont
Et soudain j'ai vu que j'étais seul.

Alors je suis rentré parmi les hommes.


1936
(extrait de "État de veille") - pp. 175-176
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LES GRANDS JOURS DE POÈTE

Les disciples de la lumière n'ont jamais inventé que des ténèbres peu opaques.
La rivière roule un petit corps de femme et cela signifie que la fin est proche
La veuve en habits de noces se trompe de convoi.
Nous arriverons tous en retard à notre tombeau.
Un navire de chair s'enlise sur une petite plage. Le timonier invite les passagers à se taire.
Les flots attendent impatiemment Plus Près de Toi
ô mon Dieu!
Le timonier invite les flots à parler. Ils parlent.
La nuit cachette ses bouteilles avec des étoiles et fait fortune dans l'exportation.
De grands comptoirs se construisent pour vendre des rossignols. Mais ils ne peuvent satisfaire les désirs de
la Reine de Sibérie qui veut un rossignol blanc.
Un commodore anglais jure qu'on ne le prendra plus
à cueillir la sauge la nuit entre les pieds des statues de sel.
A ce propos une petite salière Cérébos se dresse avec difficulté sur ses jambes fines. Elle verse dans mon
assiette ce qu'il me reste à vivre.
De quoi saler l'Océan Pacifique.
Vous mettrez sur ma tombe une bouée de sauvetage.
Parce qu'on ne sait jamais.

(extrait de "C'est les bottes de 7 lieues") - p. 59
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L'oiseau du Colorado
Mange du miel et des gâteaux
Du chocolat et des mandarines
Des dragées des nougatines
Des framboises des roudoudous
De la glace et du caramel mou.

L'oiseau du Colorado
Boit du champagne et du sirop
Suc de fraise et lait d'autruche
Jus d'ananas glacé en cruche
Sang de pêche et navet
Whisky menthe et café.

L'oiseau du Colorado
Dans un grand lit fait dodo
Puis il s'envole dans les nuages
Pour regarder les images
Et jouer un bon moment
Avec la pluie et le beau temps.
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SIRENE

Il n'était pas une fois
un beau château au centre d'un désert
nul ne tentait d'en franchir l'accès
dans un bassin
y nageait une sirène

Il n'était pas une fois
ou plutôt si il était il était une fois
Il est encore au centre du désert
derrière les hauts murs
une sirène nageant dans un bassin

Solitude silence eau sans clapotis
Rien ne viendra t-il troubler
la nage régulière de la sirène

C'est elle immuable qui nécessite
Le mouvement des aiguilles sur les cadrans
C'est elle qui règne sur la respiration
Sur celle des amants et celle des dormeurs

Sur celle de celui qui rêve
Sur celle de celui qui aime
Sur celle de l'amante éperdue

Voici que l'orage se lève dans son uniforme d'encaisseur
Enjambe l'horizon
Se brise aux monts
Et dans la splendeur de l'arc-en-ciel
Se dérobe en un fleuve odorant
Se brise aux piles du prisme des couleurs

Sur la campagne agenouillée
Dans ce fleuve au bon parfum
Voici que nage la sirène
Immense dans le ciel à marée haute
Elle passe au-dessus des champs
au-dessus des villes

L'éclat de ses écailles est celui de l'éclair
Sa queue d'un mouvement lent
balaie les nuages

Le paysage retourne au soleil
La sirène à son palais lointain

Tout cela peut se voir
Quand l'orage gronde
Quand il s'enfuit sous l'arc-en-ciel

Mais il est d'autres orages
Il est des paysages du coeur
Il est d'autres sirènes.
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LA BELLE QUE VOILA

quand l'âge aura flétri ces yeux et cette bouche
quand trop de souvenirs alourdiront ce coeur
quant il ne restera pour bercer sa couche
ce corps aujourd'hui beau que des spectres moqueurs

quand la poussière infecte en recouvrant les choses
vêtira d'un linceul les désirs abolis
quand l'amour plus fané qu'en un livre une rose
ne sera plus qu'un nom sous des portraits pâlis

quand il sera trop tard pour n'être plus cruelle
quand l'écho des baisers et l'écho des serments
Décroîtront comme un pas la nuit dans une ruelle
ou le sifflet d'un train vers le noir firmament

quand sur les seins pendants le ventre qui se ride
Les mains aux doigts séchés durcies par les passions
et lasses d'essuyer trop de larmes acides
Referont le bilan de leur dégradation

quand nul fard ne pourra mentir à ce visage
S'il se penche au miroir jadis trop complaisant
Pour se désaltérer comme au lac d'un mirage
Aux rêves du passé revécus au présent

La belle que voilà restera belle encore
Par la vertu d'un feu reflété constamment
aux vitres d'un château dont les salles sonores
seront hantées par ceux qui furent ses amants

La belle que voilà ainsi qu'une fontaine
Dont le flot toujours pur sur les marbres disjoints
S'écoule en entraînant d'ineffables sirènes
Pour perdre sa splendeur ne renoncera point

Rien ne disparaîtra des ciels qui se reflètent
Malgré la peau fripée et malgré les reins plats
Restera jalousée et présent à la fête
Jeune éternellement la belle que voilà

Tant de coeurs ont battu jadis à son attente
qu'une flamme est enclose en ce corps sans raison
qu'indigne de ces feux elle reste éclatante
Ainsi qu'à l'incendie survivent les tisons.
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FONTAINE

La fontaine brisée m'a dit quelle était sa vie
Toujours mouillée toujours pleurant
Et les terrifiantes histoires que raconte l'eau
Quand elle sort de terre
Les poissons monstrueux qu'elle a portés
Et patati et patata
Ce n'est pas une vie rose
Que la vie d'une fontaine brisée.
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