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Citations sur Destinée arbitraire (85)

Nous ne vous parlons pas de nos souffrances mais de notre espoir
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REVEILS

Il est étrange qu'on se réveille parfois en pleine nuit
En plein sommeil quelqu'un a frappé à une porte
Et dans la ville extraordinaire de minuit de mi-réveil et
de mi-souvenir
des portes cochères retentissent lourdement de rue en rue

Qui est ce visiteur nocturne au visage inconnu
que vient-il chercher que vient-il espionner
Est-ce un pauvre demandant pain et gîte
Est-ce un voleur est-ce un oiseau
Est-ce un reflet de nous-mêmes dans la glace
Qui revient d'un abîme de transparence
Et tente de rentrer en nous

Il s'aperçoit alors que nous avons changé
que la clef ne fait plus manoeuvrer la serrure
De la porte mystérieuse des corps
Même s'il n'y a que quelques secondes qu'il nous a
quitté
au moment troublant où l'on éteint la lumière

Que devient-il alors
Où erre t-il ? souffre t-il ?
Est-ce là l'origine des fantômes ?
l'origine des rêves ?
la naissance des regrets ?

Ne frappe jamais plus à ma porte visiteur
Il n'y a pas place à mon foyer et dans mon coeur
Pour les anciennes images de moi-même
Peut-être me reconnais tu
moi je ne saurai jamais te reconnais-tu
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DEMAIN

Agé de cent mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.
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TES AMANTS ET MAITRESSES

On n'inscrit pas d'initiales à la craie
dans la forêt blanche de l'amour,
Un éternel faucheur efface les tableaux noirs des
calculateurs
ville de gélatine complaisante aux araignées tu trembles
à ma voix
La fumée tient une grande place dans ma vie.
Et quelque tigre féroce a décalqué
sur ma poitrine le reflet de ses yeux jaunes.
Une enceinte de tabac et d'iris
Voilà la forteresse
du tribunal de la
rivière où voltigent
cent poissons.
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POEME POUR MARIE

Il en est des mythologies comme des bûches
perdues au fond des bois
Elles brûlent longuement avec des flammes
en forme de coeur
Et le ciel à leur insu flambe et roule et crève et saigne.
Où donc est-il ce coeur inconnu
Ce coeur de ténèbres et d'éclairs
Ce coeur d'orage
Qui saigne le soir sur le lit des amants.

Il s'éveillent parfois
Et, sentant sur leurs fronts, tomber goutte à goutte
ce sange d'origine inconne
Ils rêvent que le crime rêvé
Le crime,
l'éternel
crime
d'amour
Crève sur eux
Crève et s'étoile et s'illumine
Ô torrents de flamme et d'eau .

Et si jamais jailli des abîmes hurlants
L'océans des délices où se perdent les coeurs
Monte sa marée lente auprès des murs sanglants,
Nous dirons que la nuit s'affale sur mes soeurs.
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CHANSON CAILLOU

J'arrive en chantant
Visage de bois visage de bois
Je pars en rêvant
Ô mon amour ô mon roi

Viennent les Printemps
Odeurs des bois odeurs des bois
à nous deux tuons le temps
Pour qu'il renaisse avec la joie

Eh quoi je suis toute seule
Cercueil de bois cercueil de bois
Ô mon amour ma chère gueule
Te souviens tu de moi parfois ?
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CHANSONS BREVES

Depuis si longtemps que tu chantes
N'as-tu pas soif ? N'as-tu pas faim ?
J'ai soif ! mais la fontaine est lente
J'ai faim ! M'aimeras-tu demain ?

Vous n'aviez pas ces yeux ma chère
Tout cet avril qui fut le nôtre
J'y lis une phrase étrangère
J'y vois le souvenir des autres

Ma jalousie est semblable à la neige
Elle est monotone et pourtant
Elle recouvre, elle protège
Toute la gloire du printemps.
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(p.112 - IV)

après moi mon amour, avec tant d'insistance
Tu appelles en rêve et désires me voir
que ton rêve m'atteint à travers la distance
Et que tu m'apparais à la chute du soir

J'admire ton amour et chéris ta constance
Ce n'est pas pour sept ans, comme un bris de miroir
Mais pour l'éternité qu'un regard sans prudence
a marqué ton destin du sceau de mon pouvoir

Je sais ce que je puis ordonner à ton coeur
Que ce coeur m'appartient et que jamais ne meurt
Le feu qui m'illumine autant qu'il te consume

Mais je suis ta victime autant que ton vainqueur
Et notre amour gagna, comme un fer, sa vigueur
Des chocs d'un lourd marteau sur une dure enclume.
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LE LOUP

Le loup n'a plus les dents longues
au temps des aubépines
Les yeux lueurs de brasier
Eclatantes étoiles
Figures de lac et de torrent
Neige forêt
Et sur tout cela comme dans les images
La zébrure d'un ruisseau de sang
Un traîneau fuyant au loin vers les forêts
La voix d'une petite fille
Loup y es-tu n'y es-tu pas
au temps des aubépines
au temps des pommes de pin.
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REVES

Poser sa tête sur un oreiller
Et sur cet oreiller dormir
Et dormant rêver
A des choses curieuses ou d'avenir,

Rêvant croire à ce qu'on rêve
Et rêvant garder la notion
De la vie qui passe sans trêve
Du soir à l'aube sans rémission.

Ceci est presque normal,
Ceci est presque délicieux
Mais je plains ceux
Qui dorment vite et mal,

Et, mal éveillé, rêver en marchant.

Ainsi j'ai marché autrefois,
J'ai marché, agi en rêvant,
Prenant les rues pour les allées d'un bois.

Une place pour les rêves
Mais les rêves à leur place.
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