L'album de Pierre Desnos ne pouvait pas rester dans son coin et c'est quand ma petite-fille m'a demandé de lui sortir un beau livre de poèmes que je suis allée le rechercher dans ma bibliothèque.
Depuis, il est déposé sur une table dans le coin à lire et il a beaucoup de succès: d'abord pour les poèmes de Robert Desnos dont tout le monde a au moins un souvenir dans sa tête et ensuite pour les illustrations de Laura Guéry et Julie Wendling qui sont plus que magnifiques, joyeuses, colorées, artistiques, tout à fait en accord avec les thèmes abordés dans les poèmes de l'album.
La première partie porte le nom de "Chantefables", un titre emprunté à un roman médiéval "Aucassin et Nicolette", et chaque poème présente un animal.
La deuxième partie porte un titre inventé par l'auteur "Chantefleurs" , on a deviné le thème.
Dans"Chantefables", on reconnaît des poèmes animaliers étudiés en classe ou lus pendant l'enfance comme "Le pélican" de Jonathan..., "Le coucou"et d'autres. Des mots joyeux, musicaux écrits par Robert Desnos pendant la deuxième guerre mondiale pour égayer le quotidien des enfants de ses amis et des enfants en général.
Tout ceci, je ne le suce pas de mon pouce. C'est Marie-Claire Dumas qui l'écrit dans la présentation.
Suit une table des matières très bien présentée.
A la fin, cette même dame nous dresse une biographie complète et très claire de Robert Desnos, un monsieur bien attachant né en 1900 et mort en 1945 après avoir séjourné dans un camp de concentration.
J'en saurai plus sur l'homme "Robert Desnos " dans le livre de Gaëlle Nohant paru à la rentrée "Légende d'un dormeur éveillé."
Commenter  J’apprécie         449
Le vieil enfant qui sommeille en moi adore toujours ce livre! J'ai récité le Pélican de Jonathan dès que j'ai pu choisir mes poèmes à dire!
Quel humour, quelle insolence! Quelle incroyable fantaisie! Tout dans ce livre est une merveille: la présentation, les illustrations, le choix des textes..
A offrir à tous les petits enfants pour qu'ils découvrent que la poésie est vivante, amusante, familière et amicale..
Commenter  J’apprécie         210
Magnifique initiation pour faire aimer la poésie aux enfants.
Commenter  J’apprécie         140
La Coccinelle
Dans une rose de Bagatelle
Naquit un jour la coccinelle.
Dans une rose de Provins
Elle compta jusqu'à cent-vingt.
Dans une rose de Mogador
Elle a vécu en thermidor.
Dans une rose à Jéricho
Elle évita le sirocco.
Dans une rose en Picardie
Elle a trouvé son Paradis :
Coccinelle à sept points,
Bête à bon Dieu, bête à bon-point.
La girafe et la girouette,
Vent du sud et vent de l’est,
Tendent leur cou vers l’alouette,
Vent du nord et vent de l’ouest.
Toutes deux vivent près du ciel,
Vent du sud et vent de l’est,
À la hauteur des hirondelles,
Vent du nord et vent de l’ouest.
Et l’hirondelle pirouette,
Vent du sud et vent de l’est,
En été sur les girouettes,
Vent du nord et vent de l’ouest.
L’hirondelle, fait, des paraphes,
Vent du sud et vent de l’est,
Tout l’hiver autour des girafes,
Vent du nord et vent de l’ouest.
Les hiboux
Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.
Leurs yeux d’or valent des bijoux
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux !
Votre histoire se passait où ?
Chez les Zoulous ? Les Andalous ?
Ou dans la cabane bambou ?
A Moscou ? Ou à Tombouctou ?
En Anjou ou dans le Poitou ?
Au Pérou ou chez les Mandchous ?
Hou ! Hou !
Pas du tout, c’était chez les fous.
Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.
Au clair soleil de Barbarie,
Il sort alors de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie.
Mais la prison sur son pelage,
A laissé l’ombre du grillage.
Sur les bords du Mississipi
Un alligator se tapit.
Il vit passer un négrillon
Et lui dit : "Bonjour, mon garçon."
Mais le nègre lui dit : "Bonsoir,
La nuit tombe, il va faire noir,
Je suis petit et j’aurais tort
De parler à l’alligator."
Sur les bords du Mississipi
L’alligator a du dépit,
Car il voulait au réveillon
Manger le tendre négrillon.
Poésie - La voix - Robert DESNOS