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3,48

sur 1467 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu ce livre dès sa sortie, j'ai été témoin du lent processus de reconnaissance par ses pairs de cette auteure atypique s'il en est qu'est Virginie Despentes.
On a le même âge... On a des atomes crochus.... J'ai toujours aimé les couilles de cette fille...
Et en 97 quand ce bouquin est sorti, j'ai cru avoir rencontré mon alter-ego psychique... Elle, elle osait publier les trucs cheloux qui trainaient dans sa tête... Comme un Bukowski mixé avec du Djian mixé avec du Vernon Sullivan, mixé sur une bande son hard-core punk... Blam ! J'avais trouvé ma déesse littéraire punk... J'étais in love direct avec cette Viriginie déjantée...
Maintenant que dire sur l'histoire qui n'ait pas été déjà dit...?
Le résumé : deux filles qui n'en peuvent plus de leur vie de merde, qui n'en peuvent plus de subir le joug du mâle dominant, de la société dominante et répressive, ces deux filles sans foi ni loi partent pour un road-trip sanglant qui les mènera jusqu'à leur fin...
Rien de nouveau sous le soleil, comme un air de déjà-vu - Thelma et Louise était dans l'air du temps...- mais là, la Louise et la Thelma, elles prennent un sacré coup de chaud ! Fini les bons sentiments ! Fini les bizounours ! Faut qu'ça saigne, bien fort.
Un livre punk par excellence, no future, no way, for no good reason, personne ne sortira d'ici vivant ! Un livre d'une grande violence défoulatoire.
Adapté au cinéma (le film a fait grande polémique, et continue à ce jour d'avoir des problèmes de diffusion) par Coralie Trinh Thi et Virginie Despentes, le film reflète assez bien l'ambiance du livre, très dur. J'ai personnellement préféré le livre, car entre voir et imaginer, je préfère toujours le travail de mon esprit, très bon metteur en scène...
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Même si je ne suis pas fan des livres audio, j'essaie de temps en temps de me laisser tenter. Ce titre me faisait de l'oeil depuis un moment mais je n'avais pas spécialement envie de le lire, le truc carrément paradoxal ! du coup, la version audio était parfaite.

Ne voulant pas reproduire cette sensation de passivité que j'avais vécu avec d'autres livres audio, cette fois j'ai décidé d'accompagner mon écoute de la couverture au tricot que je suis en train de confectionner ! Et là, l'expérience a vraiment été beaucoup plus agréable.

Lorsque je lis, je suis complètement dans ma lecture, je feuillette le livre et je m'immerge plus facilement. Ici, j'ai besoin de faire des pauses régulièrement, pour ne pas décrocher. Maximum 1h d'écoute et la pause s'impose.

La voix de Rébecca Chaillon se prête bien à l'intrigue, légèrement rauque, j'ai trouvé qu'elle avait la voix idéal pour lire ce livre. Une voix atypique pour un livre tout aussi atypique.

Despentes signe avec « Baise moi » son premier livre, paru en 1993 et disponible chez Audible et c'est déroutant, trash, terrible et malgré le nombre d'années, terriblement moderne et d'actualité.

C'est drôle d'entendre évoquer le RMI, les francs et la prise du téléphone, le walk man… Pourtant ce livre reste très moderne aux accents très actuels.

Première écoute de livre où j'accroche vraiment, j'ai tout aimé, le livre, la voix, l'intrigue.

En bref, c'est un roman à découvrir, car sous couvert d'une plume trash sans concession, l'auteure ne se met aucune limite, ses personnages sont des héroïnes sous le vernis de la fragilité, elles font face à la violence et vont rendre coup pour coup et dent pour dent, ce qui leur a été fait.

Un livre écrit par une femme qui, si elle était un homme, on dirait d'elle qu'elle a une sacrée paire de couilles ! Il faut remettre dans le contexte des années 90 ce livre, et il fallait oser !
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Deux femmes.

Manu et Nadine, l'une «hardeuse», l'autre accroc au porno.

Elles sont paumées et se reconnaissent tout de suite quand elles se croisent, à tel point qu'elles ne se quittent plus. Elles partagent les mêmes... comment dire... centres d'intérêt : sexe, porno, whisky et le crime, qu'elles mettent en scène et esthétisent, «comme dans les films». Elles tuent aveuglément, sans motif, jusqu'à plus soif.

C'est bien, bien, trash et ça dérange car même si c'est abjecte, on continue, fasciné.e, poussé.e sans doute par une forme de voyeurisme et d'absolu. Mais, entre les lignes,  j'y ai aussi lu une histoire d'amitié et de connivence et ça dit beaucoup sur le statut du corps des femmes.

Chaque phrase est une punchline, les dialogues super vivants, la langue ancrée dans son époque. J'ai adoré la lecture de Rebecca Chaillon, sa voix est parfaite et colle au texte.

Ce premier roman de Virginie Despentes sort en 2000, j'avais 16 ans. Je me souviens en avoir entendu parler au lycée. Je le lis plus de 20 ans après. J'ai adoré retrouver toute cette époque de walk-man, de cabines téléphoniques et les mots de l'époque. C'est «mortel» !

«Baise-moi», on l'aime ou on le déteste. Bien sûr, il a des imperfections, mais pour un premier roman... Wow !

Je vais faire une petite pause puis lire «King Kong théorie».

Merci à Netgalley et Audiolib.
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Ce livre me faisait de l'oeil depuis un moment, je voulais me faire une idée sur le premier opus de Virginie Despentes, dont l'adaptation cinématographique a fait énormément parler à sa sortie.
J'ai retrouvé le style direct et parfois trash de l'auteure, particulièrement incisif, et c'est ce qui me séduit en premier lieu dans ses bouquins.
L'histoire nous entraîne sur les pas de deux filles à la dérive et qui n'ont plus rien à perdre, alternant sexe, alcool, et meurtres.
Certaines scènes sont violentes il faut le reconnaître, mais j'ai trouvé que cela sonnait toujours juste et n'était pas gratuit.
Le propos est dur et l'histoire ne peut que mal finir, mais tout cela reflète une certaine réalité...
J'ai en projet de voir le film mais ce qui est sûr c'est que je vais continuer à lire Virginie Despentes.
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2ème livre que je lis de Virginie Despentes, après Les chiennes savantes.
La cavale de 2 paumées qui en ont raz-le-bol de se faire exploiter, d'être les exclues et les esclaves des hommes et de la société. Enfin elles décident de faire ce qu'elle veulent en signifiant à la société que perdues pour perdues, justement elles n'ont plus rien à perdre. Une semaine de folie meurtrière !
Bien sur, on dira que ce n'est pas moral, que des innocents meurent, mais sont-ce vraiment des innocents ? C'est le cri de désespoir des victimes de notre société hypocrite, profondément inégalitaire et de notre capitalisme abject.
Par ailleurs, j'apprécie vraiment le style, que je trouve tout-à-fait en accord avec le fond.
Merci Virginie Despentes de nous réveiller.
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Baise-mi et baise-moi sont dans un bateau, Baise-mi tombe à l'eau, qui est-ce qui reste ? [...]. Je sais c'est horriblement con, vous allez croire que je bosse chez Carambar ou Vache qui rit - mais bon, moi c'est ce qui m'est venu à l'esprit et, j'avoue ça me fait bien marrer. Ne lisez peut-être pas plus loin si ça ne vous a pas fait au moins sourire, il se peut que la suite soit dans la même veine. Ah bon, une veine ? Laquelle ? Ben jchsais pas moi, une bien grosse bien garrottée et zou !

Oups, il semblerait que je m'égare. Mais d'un autre côté je ne dis peut-être pas ça pour rien, peut-être que je veux sous-entendre quelque chose, peut-être qu'il y a un truc à lire entre les lignes, qui sait ? Peut-être, peut-être… mais, mais, attendez ! Entre les lignes ? Ah ben bravo, de mieux en mieux, bonjour les allusions à répétition bien relou. [Relou : adjectif invariable - je viens de vérifier, lol, au moins j'ai appris un truc]. Ouais je vois ce que vous voulez dire, qu'elle arrête son cirque et qu'elle en vienne au fait.

Ok, je m'exécute, alors voilà, les faits sont les suivants : il se trouve qu'au moment où j'écris tout ce blabla là, juste au-dessus, ben à ce moment là, je n'ai pas encore fini le livre. Loin s'en faut d'ailleurs. Mais j'avais envie de noter quelques idées et soudain tout est venu comme une marée montante. Alors moi, dans ces cas là, je ne cherche même pas à lutter, je garde mon esprit Don Quichotte pour d'autres moulins à vent.. Au départ, je voulais juste noter ma super blague de Baise-mi et Baise-moi et puis pouf ! c'est parti en sucette...

Oups [again] !

Mais cette fois je ne laisse pas interrompre, vous voyez où ça pourrait nous mener, je reprends mon fil, donc on en était là, je n'ai pas fini le livre et justement le pourquoi du comment de toutes ces élucubrations, ces allusions supra limpides et hautement toxiques, c'est que c'est tout bonnement purement addictif. le livre. le rythme. L'écriture. Bref, d'ailleurs j'y retourne, je continuerai peut-être ce blabla quand j'aurai fini ma lecture.
Adios muchachos ^^

Me revoilà, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis ma dernière visite dans ce texte, je sais. J'ai perdu le rythme au même moment où j'ai perdu le fil, ou l'inverse, je ne sais plus. Bref on s'en fiche. Ce que je veux dire c'est que depuis ce temps là j'ai pas grand chose de plus à dire concernant ce livre, sans déconner, je suis enchantée d'avoir enfin rencontré Mademoiselle Despentes. J'ai adoré cette écriture minimaliste dans le trash. Bien joué ! Et puis franchement, avec un titre pareil, y'a pas à blablater non ?

Ah si, juste un truc à signaler : il paraît que ma super blague de Baise-mi et Baise-moi est vieille comme le monde et que tout le monde la connaissait. Merde, c'est peut-être vrai que j'ai passé les vingt dernières années dans une grotte sur un continent oublié ?

Tant pis, va falloir faire avec. Par contre, là, je suis hyper préoccupée par autre chose, je viens de me prendre une bouffée de réalité dans la tête et j'ai peur de ce que j'ai vu... j'espère que je n'ai pas tout fait foirer. Je croise tous les doigts de mon coeur pour qu'il ne soit pas trop tard.

du coup je vais finir par une petite phrase du livre qui me paraît bien résumer la situation, la mienne mais aussi celle des personnages du livre. La boucle est bouclée.

“Ces choses qui devaient arriver. On croit pouvoir y échapper.”
Ah, c'te bonne vieille bitchitude de la vie, et dire que t'as failli me manquer !
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
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Voilà un roman qui décoiffe... et c'est peu de le dire. Je déconseille aux âmes sensibles de lire "Baise-moi" de Virginie Despentes car c'est dans un langage cru qu'elle raconte une histoire sordide du genre "Bonnie and Clyde". Contrairement aux deux amants américains, l'équipée meurtrière est composée de deux jeunes françaises dont l'amitié va les mener au pire. On assiste à une descente aux enfers des copines, Manu et Nadine, au temps des francs, du Minitel et du Walkman.
Elles naviguent dans le milieu du sexe (pornographie, drogues et prostitution) et n'ont plus peur de rien, brisées. Même quand Manu se fait violée, elle attend que ça se passe pour rester en vie. Alors quand elles tuent, elles se sentent maîtresses de ce qui arrive même et pour elles, les massacres sont bons comme la baise même si elles ont bien compris que ça va mal finir. Parce qu'elles laissent sur le trottoir pas mal de cervelles explosées…
Il n'y a pas d'explication à cette violence gratuite et pourtant, je me suis surprise à avoir de l'empathie pour ces filles paumées même si on n'a pas du tout envie de croiser leur chemin.
C'est trash et rock and roll, ça dérange, mais c'est aussi ça la littérature.


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A chaque fois que je lis un Despentes, je me dis ouah. Ouah c'est quand même bien trash, la France de Virginie Despentes, et je n'aimerais pas trop y vivre à vrai dire, parce que même si je suis un Pérégrinateur Littéraire Compulsif, il y a quand même un petit coeur sensible qui bat (au fond).

Tenez ici, dans « Baise-moi », le premier roman de l'auteure, Manu et Nadine, les principales protagonistes, sont deux nanas paumées. L'une se prostitue, l'autre tourne dans des pornos. Elles sont un brin nymphos, un jour tuent leur prochain, puis se rencontrent et se mettent alors à flinguer à tout va lors d'un un road-trip qu'elles espèrent suicidaire. Chouette fin de vie, non ? C'est pas la routine du brave fonctionnaire ou de la mère au foyer en tout cas, ça c'est sûr.

Ah oui, j'oubliais : elles trouvent ça tellement normal de dézinguer à tout va, tellement bon. C'est ainsi chez Despentes : on se fait violer mais il faut en être heureux parce que ça aurait pu être pire, et puis après on flingue sans remords ni regrets. Point de jugement à deux balles, point de légitimation amorale : c'est comme ça. Amen.

Alors c'est trash, explicite sans être excessif, musical, néo-féministe décomplexé et par chance, ça se passe à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : celle des walkmans et des VHS, quand on payait en francs. Ouf, on ne croisera donc pas la route de Nadine et Manu. Enfin dommage, ça aurait pu être une expérience sympa.
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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D'une violence jouissive. La brutalité à l'état pure. Un suicide à deux. Quand la vie vous brise et que vous décidez de lui balancer une bassine de vitriol à la tronche. J'aime décidément beaucoup le style de Despentes elle a vraiment quelque chose de cathartique. Elle parle du déguelasse, de l'inesthétique, et tout sonne vrai, tout laisse un goût amère dans la bouche, son livre c'est ce qu'on aimerait ne pas voir et, sans tomber dans le mélodrame, elle dénonce, accuse, démolit. Vraiment jouissif. J'ai hâte d'ouvrir le suivant.
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Ce livre est punk dans l'âme, comme ce mouvement, il est outrancier, révolté contre la connerie d'une société qui étouffe, soumet et écrase...
Il en a aussi les qualités et les défauts.
Il est parfois brouillon, foutraque mais il vous secoue comme un morceau des RAMONES. J'entendais presque le "one, two, three, four..." de Marky lorsque Manu étrangle sa colocataire.
Virginie Despentes décrit avant tout la condition d'une femme, Manu, dont la vie est aussi morne et sans avenir que l'était celle de la jeunesse britannique dans les 70's. Manu est un double littéraire et outré de Despentes. Elle y met beaucoup des morceaux sanglants de sa vie, cela on le sait après avoir lu "King Kong Théorie" (dont je vous recommande la lecture avant celle de ce livre). Y compris son expérience de la prostitution et son viol. Cette scène est un moment fort. Une description différente de ce qu'on en dit... de ce que l'on DOIT en dire.
Manu et son amie sont la personnification de deux réactions face au viol : celle qui pense qu' «Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix.» et, l'autre, celle qui hurle, se révolte en vain, se fait détruire l'âme à coup de reins et... meure (cf "King Kong Théorie pour comprendre en quoi ce passage est une métaphore de ce qu'elle a vécu, ressenti et fait).
Manu et Nadine, une fille qu'elle prend dans sa course vers la mort, vont faire tout ce que des filles "comme il faut" ne font pas : jouir, baffrer, baiser et jeter des "hommes-jouets", tuer, boire, se défoncer, se masturber, faire du Pollock avec le sang menstruel, aimer le porno.
Certes la rencontre entre la grande fille mystérieuse et la petite grosse expansive est un peu artificielle. Leur périple est couvert de sang et de sperme, d'actes gratuits, sans signification. Il bouscule les convenances, la logique, les règles d'une société qui leur a toujours dit : "tu es une femme/petite fille/épouse alors reste à ta place".
Mais l'essentiel n'est pas là. Il est dans la description de la condition de femmes pauvres, poilues, pas élégantes, parlant et jouissant fort qui disent "Assez".
Elles le font de manière brutale, grotesque, violente comme l'est la pression que la société met sur les femmes.
Ce livre est au fond un manifeste féministe sous les couleurs des mauvais genres (polar, porno, punk ).
Et tout finira mal... évidemment.
Un livre qui n'est définitivement pas pour les fillettes (et les féministes de salon)...
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