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EAN : 9782290045800
249 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.55/5   500 notes
Résumé :
"La cabine n° 1 avait quelque chose du confessionnal, version luciférienne. Granules épais rouge sombre le long des murs, comme repeints d'un vomi de viande saignante. C'était une pièce étroite et haute de plafond, séparée en son milieu par un gros grillage noir. Le client était assis en contrebas..." Louise travaille dans un peep-show et elle fait ça bien. Sans se forcer. Elle se renverse contre le mur, ferme les yeux et se met au boulot... Elle officie patiemment ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 500 notes
Ici, il ne s'agit pas d'une comédie des moeurs mais bien d'un attentat aux bonnes moeurs.
Entre le peep show et le bar à pochtrons du coin, on découvre une jeune femme, Louise, qui se veut chienne et qui pense savamment maîtriser tout sentiment amoureux.
Râté.
Bien sûr.
Et quand l'origine d'un sentiment est sordide... les jolies choses ont du mal à faire surface.

Ce n'est que le deuxième roman que Virginie Despentes a écrit, et déjà elle semble avoir laissé tomber le simple étalage d'actes cons et gratuits comme j'en avais eu le sentiment après avoir lu son premier ouvrage.
Ici, elle arrive à légitimer la marginalité et les errances de Louise tout en lui en mettant plein la tête.
En choquant.
Bien sûr.
Parce que si vous ne connaissez pas Mme Despentes et que vous êtes du genre à préférer qu'on vous le dise avec des fleurs, sachez tout de même que vous risquez d'être un brin décontenancé. Ça ne fait pas de mal de l'être de temps en temps, mais autant le savoir.
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Pour ne pas être influencée, je lis rarement les critiques avant de commencer un livre. Mais, hésitant sur le suivant, pour celui-ci, je les ai survolées et le mot qui revient le plus souvent est « glauque ».
Ce n'est pas le sentiment que j'ai eu.
Certes, ce n'est pas une bluette romantique et ça ne donne pas toujours dans la dentelle, mais le thème de s'y prête pas et certains passages sont effectivement un peu crus.
Louise travaille dans un peep-show. Elle fait son travail normalement, mécaniquement. Mais c'était sans compter sur Victor qui va changer le cours des choses.
J'ai bien aimé ce roman, cette histoire et surtout l'écriture affirmée de Virginie Despentes et n'y ai rien trouvé de malsain ni de glauque. Simplement un contexte de vie éloigné du nôtre, mais qui existe, et qui est très bien dépeint dans ce roman.
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Lorsque l'on imagine les romans de Virginie Despentes beaucoup d'amalgame sont faits. On pense glauque, grossier, violent, et j'en passe. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette première image et découvrir la profondeur de ses textes. Pour ma part, je sors toujours perturbée par ses écrits, non pas pour la violence des mots, mais pour la justesse dans ses sentiments. On nous confronte une fois de plus avec ce qu'il y a de plus vil dans notre société. Mesdames et messieurs attention vous allez pénétrer un autre monde !

On se retrouve à Lyon dans le monde de la nuit. Entre magouille, trafic et meurtre, rien ne semble paisible dans cet univers, car tout est plus sombre la nuit. C'est dans un peep show que notre histoire va se construire. Louise y travaille et entre sa vie avec son frère et les sorties au bar, rien ne semble parvenir à la toucher. Mais à la suite d'un meurtre au sein de son lieu de travail, tout va prendre une bien étrange saveur.

Dans ce texte, ce n'est pas la violence qui m'a le plus marqué, mais la justesse dans la solitude de notre héroïne. Louise est entourée de personnes, mais c'est perpétuellement seul qu'elle gravit sa vie. Ce roman nous dresse le portrait esseulé de cette jeune femme qui se cherche encore. Son boulot ne l'ennui pas, il l'excite même, mais c'est le concept du travail qui la dérange. C'est dans sa quête personnelle qu'elle va essayer de se construire. Mais comme toutes les âmes un peu fragiles, c'est dans les bras d'un homme qu'elle va croire devenir enfin quelqu'un … Grave erreur !

Ce livre nous présente le chemin parcouru par cette jeune femme qui va se soumettre complètement pour un homme. On nous démontre du pouvoir que les hommes usent pour utiliser et parvenir à leurs fins avec les femmes qu'ils ont choisi. Ce texte est dur car il ne cherche pas à faire semblant. Il ne cherche pas à cacher les choses, tout est dit et pourtant rien ne se sait. C'est une lecture profonde, on entre dans un nouveau monde, un univers à part où chacun essaye de vivre coûte que coûte. Chacun cherche sa place et personne n'arrive à la trouver. C'est dur de se construire dans cet univers, dans ce monde où l'isolement renforce le sentiment d'abandon. Loin des stéréotypes, cette lecture n'est pas glauque mais simplement différente de ce que l'on pourrait imaginer, elle est percutante !
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Pour ce second roman, Virginie Despentes n'aurait pu peindre un meilleur tableau de « l'univers peep-show ».
Tout est là, tout est décrit, tout est expliqué, parfois entre les lignes, pour que le lecteur se mette dans la peau, parfois, d'une strip-teaseuse, parfois, d'un client à l'Endo.

Sans forcément le chercher, l'écrivaine choque dès les premières lignes, le lecteur se retrouve au beau milieu d'une « conversation privée » entre Roberta et son client, visiblement très excité.
On ne peut ignorer le style cru et direct de Despentes, son excès, sans en n'être un, de violence et de vulgarité.
Bien qu'évident, il est difficile de comprendre tout de suite le milieu dans lequel on se retrouve soudainement... Pourquoi toutes ces jeunes femmes boivent-elles ? Pourquoi sont-elles toutes défoncées ? Pourquoi sont-elles si vulgaires ? Toutes ces obscénités sont-elles réellement nécessaires ? Enfin, savoir que Stef suce mieux que Lola mais que Lola a un plus beau cul, est-ce réellement signifiant ? le lecteur commence alors à se demander s'il a bien un « polar de facture classique » entre les mains ou le tome 2 de Cinquante nuances de Grey, version moins modérée et plus libidineuse.
Puis, vient alors une prise de conscience ! Soudainement, ces premiers chapitres plus qu'ennuyeux et désagréables à lire, prennent, enfin, un sens. Inconsciemment, le lecteur s'est familiarisé avec le lieu ; il comprend qu'il est enfermé dans l'Endo, non pas dans un club de lecture du 9eme arrondissement de Lyon, il comprend que les jeunes femmes, si grossières, sont des strip-teaseuse à l'Endo, et que les clients, si répugnants , ne viennent guère chercher des conversations passionnantes.

Une fois que tout cela est compris et accepté, et seulement à partir de ce moment là, à partir de cette prise de conscience, le lecteur peut continuer sa lecture et apprécier, ou pas, l'histoire que Louise lui raconte.

Ce livre et son histoire sont des oxymores. En effet, l'écriture de Virginie Despentes est facile à lire, ce qu'elle écrit est complexe, Louise s'exhibent et vend son corps mais Louise est vierge, les clients « maltraitent » les filles mais les respectent.
A chaque page tournée, l'histoire part un peu plus de tous les côtés, on perd l'intrigue de la tête, on s'éloigne de l'enquête, et on va jusqu'à se demander si, à la fin, tout à la fin, nous finiront par savoir qui était l'auteur de l'épouvantable carnage. Bien évidemment, ce déroulement « brouillon », cet enchaînement d'événements plus ou moins rationnels, sont là pour nous égarer de l'enquête. Une fois totalement confus, perdu, stupéfié voire consterné par la tournure que prend l'histoire, une chute insoupçonnée nous tombe alors dessus et signe la fin des chiennes savantes.
Cette chute, si inattendue et si atroce, cette chute à la Boris Vian dans J'irai cracher sur vos tombes, ne serait-elle pas la définition d'un polar réussi ?
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Despentes Virginie - "Les chiennes savantes" - (ISBN 978-2290045800)

Intrigué par le battage médiatique (de mauvais aloi) orchestré autour de cet auteur Despentes, je me suis résolu à aller voir par moi-même et ai donc acheté deux de ses romans, l'un intitulé "Baise moi" et l'autre "Les chiennes savantes".
Compte-tenu de l'intérêt de ces "oeuvres", je me limiterai à une seule et même recension, ça suffira.

Qu'il y ait en ce bas monde des détraqué(-e)s n'est guère étonnant ni nouveau, c'est même une des caractéristiques de l'espèce humaine, et cette dame possède des circonstances atténuantes puisqu'elle raconte avoir été victime d'un viol dans sa jeunesse. Après quoi elle aurait tenté de travailler comme tout le monde, mais aurait – comme tant d'autres avant elle – rapidement découvert que la vente de ses charmes via le Minitel rapportait beaucoup plus et bien plus rapidement, enchaînant cette noble activité de prostitution avec celles d'exhibitionniste dans des "peep-shows" ou de rédactrice d'articles dans des revues consacrées à ces "musiques" basées sur le maximum de décibels asséné à des auditeurs demi-sourds.
Ayant découvert que ses indéniables talents d'écriture étaient tout aussi commercialisables que ses charmes, elle se voue depuis à la rédaction de romans à la mode, dans le genre dénommé "trash" dans les cercles de la branchitude germanopratine et tout simplement "ordurier" par les autres, rétrogrades et attardés. Succès fulgurant dans les cercles cultureux branchés, délicieusement affriolés : les prix littéraires pleuvent sur ce tas d'immondices, et on nous fait le sempiternel rappel des Sade, Baudelaire, Bataille et autres. Sauf que ce n'est pas si simple : à la grande différence de ces "auteurs maudits" dont les écrits circulaient "sous le manteau" avec un (subversif) parfum de souffre, la littérature à la Despentes est aujourd'hui glorifiée, portée aux nues, encensée par les milieux mondains, et devient source de confortables revenus : la prostitution littéraire a – elle aussi – toujours existé, les historiens nous disent qu'un phénomène similaire s'observait déjà dans la Rome décadente.
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
« Ce qu’il y a de pratique quand les gens ont vraiment des vies de con, c’est qu’un rien suffit à les distraire. »
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Tu sais ce qu'on est ? Des tapins, des putains, du trou à paillettes, de la viande à foutre... Et tu vois comment on va finir par crever ? Tu les sens pas rôder ? On les a toute la journée, derrière ces foutues vitres, qui rôdent, avec leurs sales yeux, à nous mater comme des porcs...
[...]
T'as vécu comme une chienne, tu vas mourir comme une chienne, on va t'ôter la peau au couteau, pour qu'ils reluquent ce qu'il y a en dessous
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Ce n'est jamais évident de savoir à quel point on est touché par quelque chose au moment même où ça se produit, c'est aux séquelles qu'on apprécie l'ampleur d'un traumatisme.
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« Ce dont il n’osait même pas parler parce que ça lui faisait honte tellement il trouvait ça dégradant c’était que j’aimais ça, et que ça crevait les yeux. Me renverser contre le mur, me faire voir et regarder faire le type à travers mes paupières mi-closes, l’écouter me parler sale et le sentir si près que je pouvais l’entendre respirer et son envie à lui se mêler à la mienne et me faire quelque chose, démarrer le truc en grand, palpitations d’abord diffuses encore lointaines qui se précisaient me venaient sous les doigts, gonflaient et me martelaient, me foutaient toute en l’air. »
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Et chaque fois que tu crois en sortir, tu retrouves l’étau et son étreinte, de plus en plus serrée, où que tu ailles, quoi que tu fasses, et chaque fois tu crois que tu vas en sortir, prendre le temps de respirer ; mais ça t’attend, où que tu ailles.
A ce stade de l’accablement, j’ai dû me résigner :
- Faut croire que j’arriverai jamais à rentrer chez moi et dormir, il vaut mieux que je m’habitue à cette idée...
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Videos de Virginie Despentes (82) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginie Despentes
Elle s'inscrit dans la lignée De Sade, Baudelaire ou encore de George Bataille et devient une des premières femmes à écrire la sexualité "comme un homme". Cette écrivaine mi-pirate mi-punk a bouleversé la littérature avec une liberté de ton qui inspire encore les autrices d'aujourd'hui comme Virginie Despentes.
#littérature #féminisme #punk _____________
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