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sur 1056 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir demandé conseil à une amie qui lit beaucoup Despentes, j'ai décidé de commencer avec Bye-Bye Blondie. Gloria, la protagoniste, est très attachante. Elle est atypique en bien des points, notamment par sa facette anticonformiste et son éternel humour noir. le roman est ultra réaliste, on peut presque voir un film dans sa tête en le lisant. J'ai été transportée, j'ai vibré au gré des phrases. La psychologie de Gloria est étudiée de très près, ça s'avère passionnant. Je conseille ce roman à ceux qui aiment quand l'analyse d'un personnage est poussée, qui aime le réalisme, qui veulent découvrir une manière de vivre, de penser, de se rebeller.
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j'adore ses personnages toujours un peu déglingués, un peu (beaucoup) à la marge. Des gens comme vous et moi, mais pas vraiment en fait. Des gens dont la vie est déjà une histoire avant même que commence l'histoire. Des gens qu'on croise dans la rue, mais qu'on préfère ne pas regarder de trop prêt. A chaque fois que je lis un roman de Virginie DESPENTES, j'ai l'impression d'aller trainer dans les mauvais quartiers et de fréquenter des gens à la limite du fréquentable. Forcément, Gloria est de ce genre-là. Elle fait à la fois froid dans le dos, et en même temps elle est attachante, car on comprend vite que si elle est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est que la vie n'a pas été tendre avec elle. L'auteur ne nous balance pas juste son personnage destroy comme ça "elle est dingue, débrouillez-vous avec ça". Non, elle l'explique cette folie, elle nous désosse le personnage, elle nous montre ce qu'il cache là, au fond. Et forcément, on ne peut que avoir envie de suivre Gloria jusqu'au bout du récit, même si on comprend vite que la fin risque de ne pas nous plaire.
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Gloria (Blondie) c'est la fille qu'on n'a pas envie de rencontrer dans la vraie vie. Trop imprévisible. Trop violente. Invivable. Trop chiante quoi... Mais quand on la rencontre chez Despentes, on se prend d'affection pour elle, on la comprend, on arrive à saisir d'où vient toute cette souffrance et au final, on a envie de la serrer dans ses bras et de lui dire "ça va s'arranger, t'inquiète pas".
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Bonjour tout le monde ! 👋

Aujourd'hui, je vous présente un livre qui a ravi mon adolescence et le premier que j'ai découvert de cette auteure que j'apprécie particulièrement. Oui, bon, ce n'est peut-être pas le genre de livre que vous laisseriez dans les mains de votre ado, mais j'avoue avoir été assez libre dans mes lectures… pour mon plus grand bien ! Ainsi, la plupart des livres que je trimballe avec moi, de déménagement en déménagement et que je relis sans cesse datent de cette époque marquante où la lecture était mon seul exutoire. 💖

Bref, assez raconté ma vie, rentrons dans le vif du sujet !

C'EST QUOI L'HISTOIRE ?
« Bys Bye Blondie », de Virginie Despentes c'est l'histoire d'un amour impossible qui devient possible. Une histoire d'amour punk, portée par une héroïne d'une force incroyable. C'est aussi un regard porté sur l'évolution de la société et un récit un brin féministe, sans être moralisateur, qui pousse à la réflexion juste comme il faut. Gloria, adolescente punk que déjà le monde enrage et révulse, se retrouve en hôpital psychiatrique suite à de nombreuses crises de révolte contre l'autorité parentale. Dans ce monde déroutant, elle rencontre Éric, tout aussi paumé qu'elle. Entre eux, c'est de suite le grand amour, mais la vie les sépare bien vite.

Depuis, Gloria tantôt l'espère pour renouer, tantôt le cherche pour lui foutre une bonne beigne pour l'avoir abandonné. Des années après, leurs chemins se croisent sous la pluie battante de Nancy. Tous deux devenus adultes, est-ce que leur amour adolescent pourra renaître alors qu'ils ont bien changé ? Changé, vraiment ? Il doit bien leur rester une once de punkitude pour tenter à nouveau l'aventure. Entre lutte des classes et féminisme, Gloria et Eric nous livrent les différentes étapes de leurs vécus dans des époques qui s'entremêlent.

LES PERSONNAGES
Déjà, la fille sur la couverture, on en parle ? J'en suis littéralement tombée amoureuse ! Et c'est elle qui m'a inspirée Alice, dans mon 3e roman « Les dangers de la lumière ». Parce que « Bye Bye Blondie », c'est avant tout, selon moi, l'histoire d'une héroïne bien badass, représentative d'un genre de personne qui ne parvient pas à trouver sa place dans une société qui ne lui laisse pas de place. « Je n'ai pas ma place où on me laisse la place ! » chantait Téléphone dans « J'suis parti de chez mes parents ». Gloria traverse les époques sans étouffer sa rage et sa violence. C'est un personnage entier, vif et un brin dérangeant, nous faisant prendre conscience de l'incongruité du monde dans lequel on vit. Je me suis beaucoup reconnue en elle et j'aurais tant aimé avoir sa force de dire merde et fuck au monde qui l'entoure. C'est sans doute pour cela que le caractère de ma Alice lui ressemble beaucoup… mais avec moins de talent.

Gloria, c'est avant tout la rage et la violence… ou plutôt la rage de vivre à l'état brut et la violence des coups de pute de cette chienne de vie. Gloria est révoltée contre tout, toujours à vif, et le fait savoir. Elle n'a pas peur de montrer sa rage de vivre qui la poussera pourtant si près du gouffre dans l'auto-destruction. Quand on vit dans un monde qui ne nous accepte pas tel que l'on est, que faire ? Gloria oscille entre survivre et se détruire. Adolescente punk forte de sa bande de potes, puis adulte érémiste éclusant les bars avec sa bande de potes moins nombreuse, elle résiste. C'est beau, c'est fort, c'est punk, quoi. Moi, elle m'a donné de l'espoir pour résister. Encore.

« Une fille qu'on rencontre en HP n'est pas une fille qui rend heureux » nous dit le résumé. Et pourtant, Eric et Gloria s'aiment d'un amour d'une pureté et d'une authenticité incroyable, qui détonne dans cet univers trash. L'auteure nous montre que l'amour élève, mais qu'il peut aussi nous faire sombrer en un rien de temps. L'ambivalence de Gloria est parfaitement décrite. Comme dirait l'autre, « entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas ».

LES THEMATIQUES ABORDEES
Et entre la folie, la rage et l'amour ? Car oui, ce livre nous parle aussi de l'expérience de la psychiatrie et du regard que porte notre monde sur la folie. Gloria est-elle folle ? Aux dires de tous, oui. Mais qu'est-ce qu'être fou dans un monde aussi dénué de sens ? Gloria n'a-t-elle pas raison de tenter de rester elle-même et d'exprimer ses émotions ? Quelle est la limite entre raison et folie ? La violence d'une société n'est que stigmate de ses manquements et de ses failles. Gloria en serait donc une héroïne avant-gardiste que l'on ne comprend pas encore et qui, envers et contre tous, résiste.

POUR CONCLURE
« Bye Bye Blondie », c'est aussi un hommage au mouvement punk dans toute son authenticité. Avec ses looks, ses slogans, sa bande-son qui décoiffe, ses séances de castagne et de pogo. Véritable témoignage d'une époque révolue, ce livre nous raconte cette époque où l'on se croyait encore libre. Et l'auteure en est sans doute l'une des dernières représentantes, l'une des dernières survivantes qui clame haut et fort à travers ses livres et ses projets : « punk's not dead » !

Voilà ce qui fait que j'adore ce roman et que je vous le recommande vivement.
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4ième de couverture

Une fille qu'on rencontre en HP n'est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c'était ça l'amour. Il voulait prendre le risque, avec elle, et qu'ils arrivent sur l'autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s'entraîner au fond. Il est temps de renoncer....

Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette "prolo" y a rencontré Eric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu'elle ; ils se sont aimés comme on s'aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent. Portrait d'une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d'un amour naufragé, Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.



Mon avis



Comment ne pas voir certaines similitudes entre Gloria et toi? Comment ne pas comprendre, après lecture, que tu aies adoré ce livre? Comment ne pas imaginer que tu te sois complètement identifiée à icelle? Comment penser que ce livre m'ait laissée complètement insensible? Car, avec cette sensibilité qui me caractérise le ressenti fut le même!

Tout comme Gloria tu Hurles au loup devant tant d'injustice sociale, mais à contrario toute cette "violence" tu te la réserves...

Durant cette lecture j'ai du serrer les dents afin de ne pas me laisser submerger par tant d'émotions. Je peux comprendre que certains d'entre vous ne voient aucun intérêt à ce genre d'histoire, vous préférez probablement les contes de fées ? ou alors êtes vous vous même épargné? En ce cas je dis, TANT MIEUX!!!!!!!

Gloria l'incomprise, insoumise, tourmentée, abîmée, lucide qui ne cherche que l'amour, l'amour de soi surtout!

Gros coup au coeur.....
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Ce roman m'a vraiment plu ! Gloria est une jeune fille dévastée qui croise le chemin d'Éric, qui en dépit de sa fortune, ne trouve pas le bonheur. Les deux adolescents vont faire les quatre cents coups ensemble, accros au sexe, à la drogue et à l'alcool pour s'échapper d'un monde qui les étouffe. de plus, le style d'écriture est vraiment original, bien loin du registre soutenu. On se croirait presque dans la tête de Gloria. Gloria est une fille indomptable qui utilise la violence des mots et des gestes pour se protéger. A la fin, on distingue toutefois un espoir pour les deux héros qui pourront peut être trouver le bonheur...
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Lu il y a une grosse dizaine d'année, ce livre a été un uppercut qui reste gravé dans ma mémoire.
Avant cela, Despentes pour moi, c'était Baise moi, et le brouhaha médiatique autour, qui ne m'avait pas du tout attiré. Donc a priori plutôt négatif sur l'auteur.
Je ne sais plus sur quelle recommandation (c'est dommage), je débute néanmoins ce livre beau, fort, torturé qui tout de suite m'a donné l'impression de voir un film avec une bande son grandiose !
J'ai adoré cette héroïne écorchée vive, trash par certains aspects et tellement fragile et attachante.
Une fantastique introduction au travail de Despentes. Une tonalité bien à elle, cette écriture cinématographique, le fil rouge musical, des personnages un peu cassés, un peu rongés, mais tellement humains et sensibles au fond, ce même style qui m'a régalé dans la trilogie Subutex.
Je recommande vivement ! (Même quand on pense ne pas aimer Despentes …)
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La plume de Despentes est brute, le langage du réel, cru mais vrai.
Bye Bye Blondie c'est une ligne de vie qui défile jusqu'à la page finale.
Ce n'est pas seulement le portrait d'une femme blessée, perdue, c'est aussi la description d'une époque, du mouvement punk, d'un lieu lui aussi perdu.
On y retrouve cette musique de fond, battante, pulsatile : une partition destroy qui s'imbrique à l'écriture ! Je vous passe les pages de références musicales : j'ai créé la playlist du livre, je l'avais fait pour Vernon Subutex, ça me semblait une évidence. La musique sert le propos, musique keupone, parce qu'elle fait partie du processus d'écriture.

Et cette vérité : il n'y a plus d'illusion.
"Elle se dérègle. ça ne va pas en s'arrangeant, ni même en stagnant. Elle était convaincue, d'expérience." "Le long des rues dorénavant plus une seule vitrine ne dénote : il ne reste plus d'espace pour ça dans les villes de l'époque moderne. C'est morbide et glacé, comme marcher dans une morgue de couleurs vives." "(…) une vieille dame s'est quasiment couchée sur le bureau du guichetier. Il tente de lui faire comprendre qu'elle ne peut pas retirer de liquide. Il répète "DE-MAIN", assez fort, en articulant bien. Elle porte une robe de chambre usée, n'a presque plus de cheveux. Elle ne comprend pas. le guichetier développe, impuissant : "Y a pas de virement le lundi, vous avez 40 centimes sur votre compte, il faut revenir demain. DE-MAIN"." Même dans les boîtes à rêves, plus d'illusions :
"Même si elle avait de l'argent sur elle, et que les séances commencent de suite, aucun des films programmés ne lui donnerait envie d'entrer"

Et puis l'HP : "Elle a senti le sommeil l'attirer avant même d'avoir fini de crier. Comme un animal à la boucherie, partir sur le flanc, s'affaisser, tressauter encore un peu et puis c'était fini, elle dormait profondément."

Avez-vous vu le film ? Adapté par Virginie Despentes, l'histoire diffère du livre sans s'en éloigner totalement…
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Un livre à découvrir et à relire des années plus tard pour se souvenir que… l'on a pu oublier le génie de Virginie Despentes, on a pu laisser le temps recouvrir d'un voile tiède le souvenir de son écriture déchirée, qui offre des portraits de vies abimées avec une justesse touchante. J'ai pensé que j'aimerais peut-être moins, que je trouverais sans doute ses romans "pseudo-rebelle" parce qu'entre temps, j'avais grandi. Mais ce n'est pas le cas. Peu importe l'histoire en elle-même, il y a une énergie, une magie, un regard "social" posé sur les êtres singuliers ou sur les singularités des êtres, sur ce qui fait l'humain. On est tout à fait séduit, emporté par le mouvement, ou on ne l'est pas du tout, sans doute. Je le suis, définitivement.
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Virginie Despentes ne m'a - encore une fois - pas déçue.
Une romance adolescente où la guimauve indigeste est remplacée par le punk et l'ivresse de liberté. Nous avons le droit à un traitement de la maladie mentale et de la violence qui - bien loin d'être romancé pour plaire à un public en mal d'amours tumultueuses - est glaçant d'honnêteté. L'amour c'est beau, mais ça ne fait pas tout. La violence est un fardeau. La maladie mentale est un boulet que Gloria traîne et que tout ceux qui daignent l'aimer traînent avec elle.

À aucun moment je n'ai douté des personnages ou des liens tissés entre eux, tant tout est palpable. La plume de Virginie Despentes reste la même : belle et tranchante comme le verre. Innovation de ce nouveau bébé de Madame Despentes : cet hommage à l'amour, à l'amour sincère, à l'amour destructeur, à l'amour vain.
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