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3,3

sur 2736 notes
Pour son nouveau roman, l'écrivaine a choisi la forme épistolaire pour raconter des échanges par mail (on imagine) entre Oscar, un romancier fan de rap et Rebecca, une actrice à qui le cinéma fait moins confiance que par le passé, le tout entrecoupé d'extraits du blog d'une jeune activiste féministe. Tous deux ont vécu leur jeunesse dans le nord-est de la France, du côté de Nancy. Ils se sont croisés, étant donné que Corinne, la soeur d'Oscar, était la meilleure amie de Rebecca. Mais voilà qu'ils se retrouvent des années après dans une correspondance au long cours qui débute sur une forme un peu agressive, mais qui au fil des pages va se transformer en un échange sans flatterie mais avec une certaine tendresse. Mais tout commence au moment où Rebecca apporte son soutien à la jeune blagueuse Zoé Katana, hyperactive sur les réseaux sociaux, qui dénonce le comportement d'Oscar lorsqu'elle était son attachée de presse.

Comme on pouvait s'y attendre, le roman brasse tout un tas de thèmes très actuels, se présentant comme une sorte de digest de notre époque, englobant la plupart des sujets qui ont fait débat et qui ont alimenté les conversations sur Internet et ailleurs au cours de ces dernières années : le féminisme, le harcèlement, le viol, les réseaux sociaux, la dépression, #MeToo, la masculinité toxique, le Covid… sans oublier la drogue, l'alcool et autres formes d'addiction, pas mal de rap et de rock, mais aussi le temps qui passe, les regrets, les souvenirs de jeunesse…

On imagine sans doute combien Virginie Despentes a pu s's'inspirer pour ce récit, comme dans les précédents d'ailleurs (Baise-moi, Apocalypse bébé…), pour une bonne part de son vécu, de expérience personnelle, qu'elle semble avoir répartis à peu près équitablement entre ses trois personnages.

Si on doit évoquer la forme du roman, on peut dire que la forme épistolaire semble un peu artificielle ici, l'autrice de Vernon Subutex ne réussissant jamais véritablement à apporter à son récit la singularité, le petit plus qui justifie ce choix formel. On a l'impression que c'est plutôt ici à prétexte pour des échanges dont le contenu ressemble par moment à des chroniques ou des tribunes comme on peut en lire parfois dans de grands quotidiens nationaux.

Un roman qui englobe tout un courant de pensée de notre époque, sans aucun doute salutaire et nécessaire, mais qui dans le cas présent donne une impression de redite, de redondance, de lourdeur, avec pas mal de lieux communs au regard d'autres livres parus au cours des années sur des sujets similaires. La déception vient aussi des personnages, assez peu consistants, manquant d'épaisseur, pour lesquelles on ne ressent pas grand-chose et qui nous donne l'impression de se lamenter, de ressasser tout au long du livre toujours les mêmes obsessions ou tourments. Des personnages dont on se sent finalement assez éloigné.

Reste que le style de Virginie Despentes offre encore quelques belles fulgurances, quelques punchlines bien senties, et malgré le côté assez convenu du propos, Despentes reste Despentes avec sa verve, son franc-parler et ses coups de gueule que l'on découvrira à travers quelques passages mémorables.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Sur le thème du harcèlement sexuel, de vieillir dans le milieu du cinéma, du fait de cesser les drogues, d'être un homme harceleur qui se prend une vague me too, Despentes excelle. Via un roman à trois voix, elle construit un schéma le temps de quelques mois pendant le Covid, entre des personnages cassés qui échangent par lettres.
J'ai bien aimé malgré la temporalité qui me semblait très longue, et j'ai eu l'impression de mettre longtemps à réussir à le terminer. Mais plusieurs phrases m'ont percuté et je la remercie d'avoir écrit là-dessus !
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Virginie Despentes aborde avec courage et un immense talent l'idée centrale qu'il faut se nier, pour devenir autre que soi pour s'affirmer vraiment, se perdre en autre chose pour se retrouver. Une triade identitaire ou l'aliénation est le moteur du dépassement de cette pionnière littéraire dans le genre. Chaque moment des histoires, les protagonistes dépassent un stade de l'esprit. Mais, tour à tour chacun de ces trois moments englobe un mouvement logique de négation et finit par se dépasser dans la destruction pour s'affirmer elle-même en décrivant les rapports humains qui font de l'autre un objet qui obéit, esclave certes! mais qui finit par devenir maître à sa façon.
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Comme souvent avec Despentes, je ne sais pas quoi en penser ! Pourtant, c'est un bouquin qui se lit vite et bien puisque nous sommes sur des échanges (lettres /mails) donc ça impose un certain rythme qui est tout sauf lent.

L'histoire de base est drôle : un écrivain quadra, assez célèbre mais dans la tourmente, puisque accusé de harcèlement, poste un commentaire désobligeant concernant une actrice quinqua, très connue.
Va s'en suivre une réponse cinglante mais personnelle de cette actrice à ce Mr. C'est ainsi que les échanges commencent.

On évolue dans des milieux similaires, le cinéma et la littérature, où les dérives (alcool / drogues) sont monnaie courante.
Ils sont célèbres, très entourés mais au fond si seuls et seule la défonce les comble.

La célébrité permet elle tout ? Même de harceler les femmes ? Parce qu 'il ne faut pas déconner, on est avec Despentes et le féminisme au style acéré est important.

Ce sujet va donc être un des deux fils conducteurs du bouquin, mais je dirais, qu'il n'est pas le principal pour moi.

J'ai un peu de mal de donner un avis éclairé sur ce livre, alors je vais poser des mots en vrac pour vous donner une idée : descente aux enfers, harcèlement, réseaux sociaux, féminisme, drogue, isolement, culpabilité, volonté, repentir, aller de l'avant...

Je vous laisserai vous en faire une opinion, mais pour ma part, je ne le garderai pas trop longtemps en mémoire.
On pense un bon moment, on rit, mais sans plus .
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Dans ce roman l'autrice nous présente la correspondance numérique entre Oscar écrivain poussif, drogué et récemment mis en cause suite aux révélations du mouvement #MeToo et Rebecca actrice très renommée en perte de vitesse depuis qu'elle a atteint la cinquantaine, très trash et accro à toutes les drogues possibles et imaginables. Tout commence par un commentaire assassin d'Oscar sur internet concernant la décrépitude de Rebecca et la réponse cinglante de l'actrice qui débute par « Cher connard ». Tout aurait pu s'arrêter avec cet échange d'invectives de part et d'autre mais finalement la correspondance se poursuit. Oscar et Rebecca se sont côtoyés dans leur jeunesse car Oscar est le petit frère de Corinne, grande copine de Rebecca à l'époque. Il a toujours voué un culte à Rebecca qui ne se souvient absolument pas de lui. Pour être honnête, tout dans ce roman aurait dû me faire fuir : l'autrice qui m'énerve, les personnages drogués, vulgaires qui ne m'intéressent pas, le langage souvent très cru qui va avec… Et, pourtant, j'ai apprécié cette lecture. J'avais entendu des parallèles entre ce texte et Les liaisons dangereuses mais le seul point commun est l'écriture épistolaire (sous forme de mails ici). Il ne s'agit pas de personnages qui cherchent à pervertir les autres comme chez Laclos. Finalement, contre toute attente, Oscar et Rebecca évoluent plutôt positivement au fil de leurs échanges. Les deux vont s'éloigner des drogues aidés notamment par le confinement lié au covid. Oscar comprend enfin que oui il a été un harceleur et que le fait d'être ivre ou drogué n'excuse en rien son attitude passée. Un roman qui se révèle de manière assez inattendue plutôt positif : aucune situation n'est totalement désespérée et une amitié improbable peut radicalement modifier des vies.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Lecture en mode 10% soit 40 pages, en 20 minutes.
J'ai également poursuivi sur quelques pages ainsi que la fin.

Oscar publie un post Instagram dans lequel il se moque du physique d'une actrice, ancienne belle devenue à la fois moche et égérie des féministes. Rebecca lui répond par mail avec une verve aiguisée. S'ensuit une correspondance par mail, à la fois incisive et nostalgique d'une époque passée (ils se connaissent depuis l'enfance), ponctuée de publications d'articles de blogs d'une jeune femme, Zoé, harcelée il y a dix ans par Oscar, qui nie tout. Il est "injustement meetoïsé".
J'ai aimé le ton gouailleur, incisif de Rebecca, les saillies féministes de Zoé et le pathétique d'Oscar. le point de vue sans concession sur le féminisme et l'enfermement par le patriarcat. L'écriture acérée.
Je n'ai pas aimé la longueur des échanges et le choix éditorial de publier ces échanges sous forme de simples paragraphes. Visuellement, on n'est pas dans l'ambiance. Un choix de polices et de mises en page pour distinguer les différents types de messages par exemple. Là, tout est pareil, et les messages m'ont semblé se transformer en logorrhée illisible.
Certaines réflexions sont intéressantes, cependant, notamment dans les publications de Zoé et de Rebecca, mais elles sont noyées, invisibilisées dans tout le reste, si commun, ce discours sur l'addiction par exemple, sur les choses qui changent, sur les réseaux sociaux, à l'image des idées féministes diluées dans l'ensemble des discussions contemporaines - et peut-être est-ce fait exprès, mais ça m'a lassée.

Il aurait fallu que j'aie du temps pour lire ce livre en entier et en prélever la moelle. Estimation du temps de lecture : 3h30
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Le cher connard dont il est question dans le titre se nomme en vrai Oscar Jayack. Auteur d'un premier roman mais visiblement en panne d'inspiration pour la suite. Après avoir proféré quelques remarques désagréables au sujet de Rebecca Latté, actrice de son état, sur les réseaux sociaux le voilà pris à partie par ladite actrice dans un courrier (un mail compte tenu de notre 21ème siècle ?) assez virulent.

Il se trouve que Oscar et Rebecca se sont connus bien plus jeunes et vont donc entamer un échange épistolaire (encore une fois ce terme, qui désigne une correspondance basée sur des lettres, ne me parait pas approprié mais je ne crois pas qu'on ait inventé quelque chose pour les échanges par mail à moins que ce ne soit un échange virtuel ?) à base de souvenirs communs et de considérations plus actuelles. D'autant qu'en parallèle, Oscar se retrouve pris dans une affaire de harcèlement. Il est en effet accusé par Zoé Katana, l'ancienne attachée de presse de sa maison d'éditions, de l'avoir poursuivie de ses assiduités au point de la faire démissionner et de la conduire à la dépression.

Soyons clair, j'attendais plus de ce livre que j'ai vu passer une multitude de fois sur les réseaux sociaux et dans les pages des magazines.

J'ai surtout eu l'impression de me retrouver face à un grand fourre-tout de sujets d'actualité qui laisse à penser que l'auteure a voulu, à toute force, coller à l'air du temps. Harcèlement, pouvoir des réseaux sociaux, féminisme, ado en rébellion... le catalogue est complet. On y ajoute une pointe d'alcoolisme et de drogue pour faire bonne mesure. On saupoudre avec une petite touche de Covid et de confinement. On ajoute un personnage homosexuel. le tout se déroulant dans deux mondes bien connus de Virginie Despentes : la littérature et le cinéma. L'ensemble sonne très artificiel, très “sujet imposé”.

Les trois protagonistes vont ainsi déverser leurs sentiments, leurs peurs, leurs espoirs, en bref l'ensemble de leur vie au cours de ces échanges. Des liens vont se tisser entre eux, des réflexions naitre de leurs conversations, des rédemptions se réaliser. Mais tout cela parait d'une telle évidence qu'il nous serait possible d'écrire la fin avant de l'avoir lue.

Très peu de découvertes donc dans ce roman, de pensées originales et inédites. Mais un bon nombre de lieux communs qui opposent : hommes et femmes, jeunes et vieux...

Et pour finir, personnellement je n'ai pas trouvé non plus d'intérêt au traitement en mode épistolaire (décidément, ce mot ne va pas !). On est quand même à des années lumières du talent d'un Choderlos de Laclos qui maîtrise l'art de faire avancer son histoire grâce aux lettres et de rendre compréhensible une intrigue finement ciselée !
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De tous les livres de Virginie Despentes que j'ai lus celui-ci n'est certainement pas mon préféré mais il n'empêche que l'autrice garde cette puissance qui la caractérise.
Les mots portent des idées et des sentiments très forts.
Pour autant, la forme choisie - roman épistolaire 2.0 - me semble davantage une solution de facilité qu'autre chose.
Il n'en demeure pas moins que Virginie Despentes continuera à me réjouir dans la suite de sa production littéraire, j'en suis certain.
Lien : http://christophegele.com/20..
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j'ai beaucoup aimé les réflexions de Virginie Despentes, son regard sur la société actuelle, le tout amené au travers de cet échange de lettres entre Oskar et Rebecca. Il y a cependant des longueurs.
dans la première partie du livre.
On retrouve dans ce livre le style très direct de l'auteure.
Bilan : ♥
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Mince , mince , je ne suis pas branchée....j'ai trouvé se livre sot sot , facile , et complaisant avec l'air du temps .
Je ne vais pas énumérer les thèmes abordés , tout ce dont on parle y est....en enfilade . J'avais envie de dire : ça , c'est fait , la drogue , c'est fait .... l'homosexualité c'est fait .Quel modernité !
Mais ce qui m'a le plus désolée , c'est la pauvreté du style , l'absence de musique dans la phrase .
Bref , ni le fond ni la forme ne sont là même si ce livre ce lit facilement ,
Plutôt par curiosité ...
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