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4,16

sur 4179 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Crument et sans façons, comment légitimer la Femme et son existence depuis que le monde est monde, une servante baisable gratuite qui ne doit pas sortir du rang...
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Encore un auteur dont je souhaite lire toute la bibliographie et qui va compléter ma bibliothèque au hasard des trouvailles chez le bouquiniste.
J'avais déjà lu du Despentes, et déjà entendu parler de cet essai féministe...et pourtant je ne m'attendais pas à une telle claque.
Sans se départir de son style toujours aussi corrosif et percutant, l'auteur nous livre sa vision du féminisme dans une critique acerbe de notre société patriarcale et sexiste, tout en abordant sa propre histoire.
Etant psychologue social, j'ai vraiment été surprise de trouver une analyse aussi juste et complète.Elle mêle des références scientifiques, des études psycho-sociologiques, des faits historiques, des références littéraires pour produire une analyse solide du sexisme et nous donner les grandes lignes du féminisme d'aujourd'hui. A cela s'ajoute alors de nombreuses anecdotes et témoignages, ils viennent enrichir le texte, permettent de voir la réalité derrière la théorie, apportent des preuves et illustrent les réflexions de l'auteur sans tomber dans le pathos.
Les aspects biographiques du livre donnent au texte une résonance particulière,l'auteur parle de son vécu pour réfléchir aux représentations sociales du viol, de la prostitution... C'est une approche extrêmement
intéressante, en plus de son caractère touchant, choquant, dramatique, le récit est aussi plus crédible. En parlant de son vécu, Despentes dresse un destin de femme aussi terrible qu'hors du commun et nous prouve par A+B que nous avons plus que jamais besoin du féminisme.
J'ai apprécié le fait que cet essai féministe inclut les hommes, qui ont aussi leur place dans ce combat pour l'égalité.
Un livre court et sans concession que tout le monde devrait lire.
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C'est toujours pareil avec Virginie Despentes. A chaque fois que je lis un de ses livres, ça me retourne la tête.
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Virginie Despentes ne fait pas dans la dentelle dirons certains. Pour d'autre elle représente tout ce qui est vil et mauvais dans ce monde et pour d'autres encore elle correspond à une écrivaine qui nous donne des textes sur un milieu particulier, les bas fonds de notre société. Pour ma part, je fais partie de cette dernière catégorie. J'aime les auteurs qui nous donnent à réfléchir, ceux qui nous laisse avec nos questions, ceux qui sentent venir le malaise mais nous plonge encore plus profondément dans notre subconscient. Dans cette partie de notre cerveau que l'on se refuse souvent à écouter. Certes son texte peut paraitre dérangeant car il montre sans détourner les yeux une vérité qui est encore malheureusement bien trop présente aujourd'hui.

Cet essai est là pour présenter la place de la femme dans notre société. Une place qu'elle n'a pas choisie. Une place qu'on lui impose depuis longtemps et quand elle parvient à sortir de cette mélasse, on réalise que les situations n'ont pas toutes évoluées. Voici le sujet de cet essai. On regarde donc la place de la femme face à la sexualité, celle qu'elle a dans le monde du travail. Face à notre propre responsabilité, ou encore face aux hommes. Despentes nous présente bien plus qu'un texte féministe ultra sectaire ou autre, elle nous présente une vérité qui dérange. Bien trop souvent lorsque l'on parle de femme, les gens entendent féministes. Bien sûr l'un peut venir avec l'autre mais ils ne sont pas collés et les travers de l'un ne vont pas forcément toucher l'autre.

Pour ma part, je suis une femme certes, mais je ne me revendique pas pour autant comme féministe, néanmoins j'aime ces essais sur le sujet qui nous rappelle aussi notre responsabilité de femme pour trouver notre place dans cette société. Ce bout de texte nous sert de rappelle et devrait être confié à bon nombres de jeunes filles apeurées, esseulées ou simplement en plein doute.

Ce texte est intéressant car il présenté par une femme qui connait son sujet. Une femme qui n'a pas peur de dire tout haut ce qu'elle pense. Elle nous remet face à nos fantasmes enfouis, face à nos frayeurs également. Ces idées qui font peur car elle semble obsolète et pourtant elles sont encore trop présente. Cet essai est très fort, il est à mettre dans toutes les mains car il a encore aujourd'hui une trop grande résonance.
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J'ai été positivement surpris par cet essai, dont l'incipit (en 4e de couverture) et le première séquence tout entière m'avaient fait redouter le ton pamphlétaire. Je trouve que le dosage entre les pages autobiographiques et la réflexion est réussi. Dans l'argumentation, le ton sait se faire posé par moments sans perdre de pertinence, de mordant et d'aptitude à déjouer les idées reçues.
Sur le viol, la prostitution, la pornographie, mais surtout, en général, sur la représentation de la féminité, de la masculinité ainsi que de leurs rapports réciproques, l'approche politique et sociologique - discours sur la domination - n'est jamais perdue de vue. Cette approche permet un niveau de généralisation très opportun et hautement convaincant, qui conteste l'ensemble des relations de genre, bien au-delà des cas extrêmes considérés.
La seconde séquence en particulier - "Je t'encule ou tu m'encules ?" qui pourrait aussi s'intituler "De l'aliénation" - m'a semblé très fertile : 1. raisons de l'enthousiasme des "gamines à adopter les attributs de la 'femme-objet'" (p. 22) ; 2. la propagande de la maternité comme facteur d'insécurisation et imputation féminine d'une responsabilité mixte et collective (p. 25) ; 3. parallèle entre confiscation du corps féminin et masculin (p. 28-29).
Je retiens aussi les angoisses sociales et de classe relatives à la prostitution (concurrence avec le contrat matrimonial) (p. 63), et la criminalisation de la sexualité masculine (passim. mais en particulier sur le viol : "le propre de l'homme" (p. 54) et sur la prostitution, rendue problématique en fonction de la position de domination (p. 87)).
La séquence finale, avec cit. d'Artaud et de Sartre, sans apporter de proposition ou d'indication sur les priorités que l'auteure envisage au sujet du militantisme féministe, donne cependant l'ampleur de la construction idéologique à questionner. L'affranchissement du machisme semble passer aussi par l'émancipation masculine. Et j'aime bien ça, comme note conclusive, sans doute parce que je me sens le plus directement interpellé (même au sens propre)...

En attendant de prendre connaissance de quelques autres de ses oeuvres, j'ai trouvé ce récent article de Libé assez révélateur de la démarche et du caractère de Virginie Despentes :
http://www.liberation.fr/livres/2013/03/20/dialoguez-avec-virginie-despentes_889964
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Une oeuvre certes rapidement lue, mais authentique et loin d'être réductrice. Pas de faux-semblants ici: une réflexion coup de poing sur LA femme dans nos sociétés, sur la féminité, sur le féminisme, sur les héritages féminins ET masculins que nous imposent la société occidentale. Si certains passages et développements m'ont peu surpris (non par manque de qualité, mais parce que déjà traité dans d'autres oeuvres ou thèses), la verve, le ton et la structure de ce texte m'a passionné. En tant qu'homme, cela peut paraître naïf ou démago' de le dire, mais mon regard sur la condition des femmes s'en ait trouvé profondément changé, ceci malgré que je sois un égalitaire des genres depuis bien longtemps et que l'égalité H/F est une des causes que je soutiens avec passion depuis bien longtemps.

Un texte à conseiller... Vivement... Comme tout Despentes d'ailleurs.
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J'hésite entre « petit mais costaud » et « une bombe n'a pas besoin d'être grosse pour être puissante ». Il faut dire qu'il commence fort ce livre avec son début sur les chapeaux de roues « J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées... », Virginie Despentes met tout de suite les choses au clair, pour la délicatesse et les fioritures vous pourrez repasser. Et pourtant l'analyse derrière le langage cru et violent se révèle être fine et recherchée.
Elle s'adresse aux femmes comme aux hommes, car le sexisme, contre lequel lutte le féminisme, fait des dégâts pour les deux genres. Virginie Despentes prône la révolution des genres pour que nous puissions grandir et grandir libres d'être ce que nous souhaitons être sans honte ni blocages : être sensible, prendre soin de soi que l'on soit un garçon ou une fille, être fort, intelligent qu'on soit homme ou femme, en toute liberté et sans compensation.
Virginie Despentes sait aussi avoir une plume plus sensible, toujours incisive, aiguë, quand elle aborde son viol, ses pensées, sa perception des mots qu'elle entend et ressent.
On retrouve aussi des faits mais sans forcément que les explications soient poussées plus en avant, par exemple :
« La culpabilité est comme soumise à une attraction morale non énoncée, qui voudrait qu'elle penche toujours du côté de qui s'est fait mettre, plutôt que de celui qui a cogné. » C'est un effet psychologique documenté : la Croyance en un Monde Juste : on va rendre responsable la victime au travers de deux types de blâmes : le blâme comportemental et le blâme moral. Un exemple malheureusement bien trop fréquent et encore visible dans nos cours de justice : Face à une victime de viol le blâme comportemental sera de parler de ses vêtements, le blâme moral de sa vie sexuelle antérieure à son agression. Cette année (en 2015) un président de cour d'assise a demandé aux proches d'une victime de viol et de meurtre si elle était une fille facile, si elle portait des jupes, il a voulu connaître le nombre de partenaires qu'elle avait eu avant : Il y a une recherche de la responsabilité et un déplacement de la culpabilité de l'agresseur à la victime.
J'ai trouvé ce livre très intéressant, poignant, allant au coeur de son ressenti et de sa colère, sa rage contre l'injustice, l'inégalité de traitement entre hommes et femmes.
Il m'a donné envie de découvrir d'autres de ces livres ainsi que d'autres auteurs.
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Un pamphlet qui brûle, s'enflamme et...laisse à nu quelques vérités pas toujours bonnes à dire et encore moins à entendre.
Bien sûr qu'elle est en rage et il y a de quoi mais, c'est une colère saine.
Un coup de pied et de poing dans un concept de la féminité qui date et perdure.
Une bonne analyse de la façon dont notre société aliène en douceur aussi et en sous-main. Certes on s'en rend compte mais le rapprochement avec l'éducation féminine, les diktats auxquels nous nous soumettons, nous intégrons, est révélateur. Et le rapprochement avec l'organisation de la société qui infantilise.
Ce qui m' a le plus interpellé c'est cette façon de s'effacer, d'accepter, d'attendre que celui qui a le pouvoir reconnaisse et récompense les compétences de celle(s) qui s'échine(nt) sous son pouvoir. Et Virginie Despentes en parle bien, soulignant comme il est quasiment impossible a une femme d'utiliser ses armes en cas de danger, les vraies, celles qui ne relèvent pas du charme.
Quant à la masculinité, c'est un concept difficile à définir. Je repense encore à un café BD dont le thème était le masculin : pas facile ! Ni pour moi, ni pour mes compères. Anecdote certes mais significative.
La prostitution et le porno : bien vu et analysé aussi Madame Despentes.
Eh oui, le porno c'est du cinéma ! et la prostitution un métier qu'il est difficile d'accepter et de respecter. Il me revient en mémoire ce film sur une étudiante brillante et sans vrais besoins financiers qui se prostitue. Perturbant !

J'ai été touchée par le ton (le tonitruant et l'autre plus calme, plus serein),et par la pensée claire et structurée de Virginie Despentes.

Des redites bien sûr, mais c'est le reflet du besoin de l'auteure de faire tomber les oeillères, de convaincre que chacun peut changer le monde dans ce qu'il a de rebutant en élargissant nos vues, en changeant nos a prioris et attitudes. C'est pas facile et c'est pas gagné !
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Entre phrases crues et réflexions très intéressantes, Virginie Despentes livre un manifeste féministe qui m'a vraiment interpellé et fait réfléchir.
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Virginie Despentes est une vraie gentille, très très énervée. le début accroche de suite, et elle a des prises de position originales, notamment sur la prostitution des femmes, très en accord avec ce que je ressentais, sans jamais l'avoir verbalisé, et qui sont très cohérentes par rapport à sa personnalité rebelle et plutôt à la marge. Une lecture salutaire, à lire par tous, hommes et femmes.
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