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4,15

sur 4122 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce livre, je n'hésiterai pas à le relire. Ce livre nous aide à nous forger une opinion sur le féminisme et sur les autres sujets comme le porno ou la prostitution grâce au témoignage de V.Despentes.
Je n'étais pas toujours d'accord avec les idées de l'auteure, mais ce livre a beaucoup contribué à mon éducation féministe.
Je trouve que l'auteure soulève des vérités cachées, dont j'ai réellement pris conscience pendant cette lecture. C'est un livre qui m'a donné envie d'en savoir plus sur le féminisme, d'explorer ce sujet qui tend à diviser la société.
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Mon premier Despentes, après la série de podcasts "Les couilles sur la table" de Binge radio (septembre/octobre 2019). J'avais été frappée par son débit rapide, dense, servi par sa voix un peu rauque, assurée. Je m'étais dit voilà quelqu'un qui a des choses à dire et qui n'y va pas par quatre chemins. le livre confirme, réflexion personnelle et documentée sur ce que c'est qu'être une femme en France, aujourd'hui. Je n'adhère pas à tout mais suis invitée à y réfléchir, c'est déjà pas mal. Je vais lire "Baise-moi".
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Ça se lit d'une traite. Ça bouscule le mec. Ça dessille. On tente de se mettre à la place d'une femme. Ça dérange. Ça interroge. Ça fait honte parfois au mec que je suis. Je l'avais depuis quelques années, dans la pile... Marre des féministes, du féminisme, du féminicide dont on nous abreuve, du puritanisme... mais j'ai fini par le lire. Et il faudra que je le relise, cela me sera bénéfique.
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D'où vient la force de ce texte? Tout en déconstruisant l'image glamour et fallacieuse de la féminité, Despentes réinvente la figure de l'intellectuel(le). Telle Rousseau, elle part de ce qu'elle a sous la main - elle-même - et tire de sa propre expérience une vision neuve de la société. Je suppose que nous avons toutes déjà eu affaire au mansplaining, quand un type nous explique ce que nous savons mieux que lui. Ce discours paternaliste entonné par l'homme blanc et son acolyte la bourgeoise concernée, Despentes lui rive le clou: ce n'est pas à elle qu'on va expliquer ce qu'est la fâme et sa sexualité, parce qu'elle-même est une femme, qu'elle a été violée, qu'elle s'est prostituée et qu'en plus elle a lu des livres. Alors même si Naulleau s'est étranglé d'effroi méprisant à la sortie de ce court essai, qui est légitime sur ce coup? Ben elle.
Comme Rousseau explique la société à partir d'une situation originelle fondatrice (l'état de nature), Despentes explique l'ordre patriarcal par le viol. Intuition que Metoo a confirmée: toute femme n'a-t-elle pas un jour ou l'autre consenti, par peur, par amour, par lassitude, apprenant ainsi un peu plus son rôle de soumission ?
Mais comme c'est un rôle, nul besoin de l'apprendre: une femme peut survivre sans abonnement à Body minute, rire grassement ou bien gagner sa vie. Elle peut même survivre à un viol, à des tombereaux d'insultes. D'ailleurs être une femme c'est comme avoir de gros mollets ou aimer le maquereau, c'est un fait, qui peut avoir son importance, mais qui ne définit que très médiocrement un individu.
Pauvre Jean-Jacques. Encore un dont les désirs et le moi social ne collaient pas vraiment. Affamé d'amour et de reconnaissance, pas très à l'aise dans son rôle de mec. Prolo que ce grand bourgeois de Voltaire jamais n'adouba. Virginie Despentes, c'est Rousseau plus la punkitude, c'est un Jean-Jacques qui a réussi.
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Je me suis (enfin) décidé à l'acheter. Bien m'en a pris, 150 pages de coups de gueule, d'analyses, de mises en évidence...
L'éditeur aurait pu ajouter en sous-titre: Les mots pour le dire.
Merci Madame Despentes pour cet essai paru en 2006 et toujours d'actualité.
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D'une honnêteté et un franc parler epoustouflants Virginie Despentes nous offre un extrait de sa vie et de ses pensées qui ouvrent l'esprit vis a vis de sujets de société et d'actualité. Sa plume fluide est un plaisir a lire.
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Avec ce manifeste féministe, Virginie Despentes nous met littéralement un coup de poing dans la gueule, pour parler crument. Elle nous secoue par les épaules, nous sommes de nous réveiller, nous tacle, nous pique. Bref, elle nous assomme à coups de nos propres préjugés, contradictions et non-dits.

Elle commence par nous raconter son histoire ou plutôt comme elle est devenue Virginie Despentes, autrement dit une auteure assez incontournable tant par la critique que l’éloge. Puis, elle enchaine avec une longue anaphore « Je suis de celles qui… » et énumère tout ce qu’elle est, ce à quoi elle s’assimile ou bien ce à qui ou à quoi l’a assimilée la doctrine majoritaire, le regard des autres. Elle ne fait pas dans le simple et concret. Elle est à la fois celle qu’elle est et celle qu’on pense qu’elle devrait être. Elle écrit pour elle, pour nous, pour les femmes « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf ».

Comme tous les précédents romans que j’ai lus de l’auteure, son langage est cru mais je ne la trouve pas spécialement grossière. Elle emploie des mots rarement écrits mais souvent oralisés, notamment entre amis. Choquante par son trop plein d’honnêteté ? Je ne trouve pas, je pense au contraire que cela sert au récit. Sa plume écorche nos préjugés bien ancrés pour y laisser une marque indélébile. Elle s’en prend à nos croyances populaires erronées « l’idéal de la femme blanche (…) je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas ».

Elle commence par parler de la révolution sexuelle qui a eu lieu et qui a eu pour conséquence de libérer les mœurs et surtout les femmes. Elle critique la place des femmes dans notre société, malgré cette révolution, la vision de la femme assimilée à un objet, les diktats esthétiques imposés aux femmes, la maternité comme objectif de vie. Mais parallèlement, et c’est ce qui m’a beaucoup plu dans cet essai, elle se place aussi du côté des hommes dont le statut souvent enviable ne se révèle pas être parfait non plus. Elle décrit le machisme qui leur est imposé : être viril, insensible, ne pas pleurer, ne pas paraître faible, ne pas se maquiller, être courageux, réussir socialement… Ce qui nous pousse à nous demander : à quand l’émancipation masculine ? Quand les hommes réussiront-ils, eux aussi, à se libérer des stéréotypes dans lesquels ils sont enfermés ? Quand en parlera-t-on ?

Ensuite, elle parle avec une clarté indicible du viol qu’elle a subi. Elle dénonce le fait que ses agresseurs ne se voient pas comme des criminels et les propos ahurissants de la majorité : elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça, elle aurait dû faire ceci, elle aurait pu faire cela. Elle décrit le comportement à adopter après un viol aux yeux des autres pour être légitimée, crédible et on entraperçoit la double victimisation dont ces victimes font l’objet (le viol d’abord et le regard des autres ensuite). « Je suis furieuse contre une société qui m’a éduquée sans jamais m’apprendre à blesser un homme s’il m’écarte les cuisses de force, alors que cette même société m’a inculqué l’idée que c’était un crime dont je ne devais pas me remettre ».

Puis, elle désacralise nos opinions envers la prostitution, qu’elle considère être un métier comme un autre. Elle parle en connaissance de cause puisqu’elle l’a exercé. Elle revendique le droit pour les femmes le droit de disposer de leurs corps dans un but financier, sans pour autant être rejetées par la société. Elle remet en cause nos idées reçues selon lesquelles les femmes exerçant ce métier seraient des victimes. Elle critique la prétendue morale majoritaire, la censure du plaisir et des fantasmes, ainsi que la législation de prohibition qui l’accompagne « Interdire l’exercice de la prostitution dans un cadre légal adéquat, c’est interdire spécifiquement à la classe féminine de s’enrichir, de tirer profit de sa propre stigmatisation ».

Enfin, elle s’étonne des conditions de travail des acteurs dans l’industrie pornographique, des tabous comme la soumission qu’on interdit de montrer, des silences à propos du plaisir, notamment féminin, de la masturbation féminine.

Le style est incisif. Elle fait un monologue et tient le récit de bout en bout, sans prendre une inspiration. Elle débite. Elle en a gros sur le cœur et elle l’exprime. Elle n’a pas peur. Elle ose, elle dit tout.

Un nouveau féminisme qui donne à réfléchir, et vous, femmes, hommes qui me lisez, quel genre de féministe êtes-vous ?
Lien : https://littecritiques.wordp..
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Je tombe sur ce livre en attendant le suivant qui ne devrait pas tarder.
Le style est très, voire peut être trop, familier voire grossier, et ce dès les premières lignes. Je me demande déjà vers où on va...
Impression que chaque phrase est scandée et criée pour être sûr d'être entendue.
Les citations utilisées en fin de chaque chapitre sont judicieusement choisies et agissent bien comme conclusions.
Dans le cadre du mariage et de la vie familiale, elle va peut-être un peu loin mais n'est pas loin de la réalité.
Elle parle beaucoup de la femme objet et dénigre un peu la femme active suivant la société... puis y vient en la comparant à l'homme actif et en expliquant l'impossibilité de l'homme objet.
D'un autre côté il est vrai qu'une femme en position de décision, que ce soit en politique ou dans le monde du travail, donne l'impression de ne pas vouloir « trop » en imposer, pour que ses idées passent peut-être plus facilement...
Personnellement je suis médecin, donc en quelque sorte en position de pouvoir par rapport aux patients qui viennent me demander une solution à leurs problèmes. Je ne me suis jamais (ou presque jamais pour être tout à fait honnête) sentie inférieure ou utilisée par mes collègues ou mes patients. Mais je reconnais être plutôt franche et un peu « rentre dedans », peut-être assez masculine pour que ça passe ?
Je connais certains mâles qui, en lisant ce livre, seront offusqués de ce que la société fait vivre aux femmes, mais qui ne changeront pas leur quotidien ou leurs manières de vivre d'un iota pour autant...
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J'avoue qu'en tant que mâle blanc H2O (hétéro, occidental et oppresseur), la perspective de lire Virginie Despentes me donnait des sueurs froides. Mais à la suite d'une déambulation aléatoire dans ma librairie de quartier et attiré par la rutilante couverture ainsi que par la taille très courte de l'opuscule (je croyais que c'était un roman, c'est en fait un essai), je me suis laissé tenter.

Eh ben franchement c'est pas mal. Je dois dire d'emblée que j'ai un point commun avec Despentes qui est plus fort qu'il n'y parait, c'est notre origine classe moyenne (du genre moyenne moyenne). le mérite de Despentes est qu'elle ne s'exprime pas de sa tour d'ivoire de théoricienne bourgeoise, mais bien de son expérience personnelle de fille de la rue. Elle parle du viol, de la prostitution, de la pornographie, avec une force et une franchise renversantes en mode "tiens prends ça dans ta gueule".

Ce qui était nouveau pour moi, qui ai vécu dans des pays anglo-saxons et qui connais le féminisme par ce prisme-là, c'est le trait d'union que fait Despentes entre lutte contre le patriarcat et lutte contre le capitalisme. Rien de vraiment nouveau bien sûr, et on comprend bien l'idée sous-jacente : capitalisme = organisation de mâles blancs = patriarcat. Despentes nous parle comme si le féminisme c'était la lutte de la nature contre la société, contre la culture. J'aurais plutôt dit l'inverse (il me semble que c'est bien la modernité qui rend le féminisme possible, plutôt qu'un retour à un état naturel non identifié) et la position de l'auteure a eu au moins le mérite de me faire réfléchir.

Je passe sur l'interprétation de King Kong un peu tirée par les cheveux, King Kong en monstre non binaire, sérieusement ? Je l'aurais plutôt vu comme un symbole de virilité grotesque. Mais ce doit être ma masculinité que je projette sur le primate. Virilité, parlons-en, car Despentes se revendique tout au long de son essai comme une femme 'virile' : la virilité ne doit pas être l'apanage des hommes, les femmes peuvent aussi l'être. Certes.

On a ainsi droit sur la fin à une liste à la Prévert d'hommes virils pour nous montrer que la virilité chez les hommes c'est bandant aussi (allant de Joeystarr à Hemingway, pour moi des beaufs plutôt que des exemples de virilité, mais bon chacun ses fantasmes). Despentes est assez maligne pour se défendre de vouloir faire des femmes des garçons manqués : elle parle aussi pour les hommes pas virils, et puis aussi pour les femmes "féminines", qui aiment se faire belles et plaire à l'autre sexe. Elle les inclut dans son propos, elle sait bien que sinon son argumentation sans cela s'effondrerait, mais on sent quand même qu'elle ne les aime pas trop ces femmes-là, ou disons qu'elle s'en méfie, qu'elle ne les comprend pas. Fascinante limite théorique : il est impossible de définir ce que devrait être une femme, car ce serait là l'anti-thèse du féminisme. On est donc condamné(e)s à dire ce qu'elle ne devrait pas être, mais en n'étant jamais trop précise.

PS : Despentes remarque très pertinemment que malgré la prolifération de littérature féministe depuis près d'un siècle, le premier grand livre sur la masculinité se fait encore attendre. J'en prends bonne note.
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Vive les femmes qui ne se forcent pas être belles, éternellement jeunes et désirables, comme si leur seul salut était de plaire à des hommes dominants, comme si elles n'avaient pas d'autre valeur ou intérêt que d'être prise et possédée. Vive les femmes de 50 ans qui se fichent qu'un Yann Moix ne les désirent pas car elles ne se rabaissent pas à croire qu'il faut séduire à tout prix (même un mec qui ne leur plait pas, en plus !), ni à croire qu'elles ne sont que des objets sexuels avec de beaux fessiers à exhiber sur instagram en noir et blanc... L'émancipation ne viendra que quand les femmes elles-mêmes ne se verront plus comme des jolies choses, ne seront plus complices de la domination machiste.
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