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sur 4164 notes
Sans réserve, Virginie Despentes livre un essai intime et virulent sur le féminisme. A travers son expérience dramatique du viol lorsqu'elle avait 17 ans, de ses années de prostitution, de ses errances professionnelles ou de son appartenance au mouvement punk-rock, elle élabore un discours argumenté (qu'elle étaye de ses lectures) éreintant les théories bien-pensantes sur le viol, la prostitution et la pornographie.
De ses mots crus et francs, elle aborde également les relations homme-femme, insistant sur l'infantilisation des femmes dont on entrave le libre-arbitre, la pression subie par les hommes, les supervisions abusives de l'Etat dans les choix que l'on est apte à faire. Elle écrit ce qui se tait, ce qui se cache, ce qui se juge. Elle ose raconter les stéréotypes, les convictions de masse suscitées par les médias (par exemple, le reportage sur la prostitution dont elle critique le manque d'objectivité), l'accueil de ses écrits dans la presse… Elle décortique les idées reçues qui conditionnent le regard de chacun sur le sexe, le couple, la liberté, l'indépendance, la violence, les pulsions. Elle interpelle.
Le discours de V. Despente, pertinent et articulé autour de son vécu – se taire, minimiser le viol dont on tait le mot, culpabiliser mais vivre, se relever – interroge sur les perceptions de chacun et sur les cheminements sociaux et éducatifs qui ont induit ces perceptions, cautionnant les violences faites aux femmes. L'ensemble est complexe. Néanmoins, ce discours peut parfois heurter par son extrême – ou par l'idée d'une pensée juste et unique- lorque V. Despentes aborde la prostitution dont la liberté de jouissance maitrisée et tarifée s'oppose à celle emprisonnée et gratuite au sein du couple. C'est un peu comme affirmer que l'une est libre, l'autre non, sans envisager que tout n'est ni noir, ni blanc, mais qu'une multitude de nuances s'appliquent à chacun de nos choix.
Il est difficile en quelques mots d'écrire ce que cet essai évoque. Je pense qu'il est important de le lire et de s'en faire une opinion propre en fonction de son vécu, de ses choix, de ses expériences, et de réfléchir sur les nombreux sujets d'actualités que les médias révèlent. Je m'interroge surtout sur le fait que cet écrit a été édité en 2006 et que, 10 ans plus tard, la situation des femmes demeure rigoureusement semblable…

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Virginie Despentes ne fait pas dans la dentelle dirons certains. Pour d'autre elle représente tout ce qui est vil et mauvais dans ce monde et pour d'autres encore elle correspond à une écrivaine qui nous donne des textes sur un milieu particulier, les bas fonds de notre société. Pour ma part, je fais partie de cette dernière catégorie. J'aime les auteurs qui nous donnent à réfléchir, ceux qui nous laisse avec nos questions, ceux qui sentent venir le malaise mais nous plonge encore plus profondément dans notre subconscient. Dans cette partie de notre cerveau que l'on se refuse souvent à écouter. Certes son texte peut paraitre dérangeant car il montre sans détourner les yeux une vérité qui est encore malheureusement bien trop présente aujourd'hui.

Cet essai est là pour présenter la place de la femme dans notre société. Une place qu'elle n'a pas choisie. Une place qu'on lui impose depuis longtemps et quand elle parvient à sortir de cette mélasse, on réalise que les situations n'ont pas toutes évoluées. Voici le sujet de cet essai. On regarde donc la place de la femme face à la sexualité, celle qu'elle a dans le monde du travail. Face à notre propre responsabilité, ou encore face aux hommes. Despentes nous présente bien plus qu'un texte féministe ultra sectaire ou autre, elle nous présente une vérité qui dérange. Bien trop souvent lorsque l'on parle de femme, les gens entendent féministes. Bien sûr l'un peut venir avec l'autre mais ils ne sont pas collés et les travers de l'un ne vont pas forcément toucher l'autre.

Pour ma part, je suis une femme certes, mais je ne me revendique pas pour autant comme féministe, néanmoins j'aime ces essais sur le sujet qui nous rappelle aussi notre responsabilité de femme pour trouver notre place dans cette société. Ce bout de texte nous sert de rappelle et devrait être confié à bon nombres de jeunes filles apeurées, esseulées ou simplement en plein doute.

Ce texte est intéressant car il présenté par une femme qui connait son sujet. Une femme qui n'a pas peur de dire tout haut ce qu'elle pense. Elle nous remet face à nos fantasmes enfouis, face à nos frayeurs également. Ces idées qui font peur car elle semble obsolète et pourtant elles sont encore trop présente. Cet essai est très fort, il est à mettre dans toutes les mains car il a encore aujourd'hui une trop grande résonance.
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Difficile de critiquer un livre pareil : un livre coup de poing dans la gueule, un livre qui ne dit pas mais qui crie, le livre d'une écorchée vive, qui a vécu des histoires pas drôles du tout et qui donne l'impression de se venger en s'en prenant au papier qu'elle garnit de sa haine.
Ce livre m'a mis mal à l'aise, et je ne sais trop qu'en dire. Dire qu'il est violent est pour moi une évidence, mais on pourra me rétorquer que les représentants du genre qu'on appelle masculin ne sont peut-être pas les mieux placés pour émettre des critiques sur ce sujet. C'est possible et j'en conviens. Mais il en va de la littérature comme de la politique : ce ne sont pas ceux qui crient le plus fort qui sont le mieux à même de faire passer leurs idées. On a même souvent tendance à ne plus les écouter au bénéfice d'autres personnages plus posés, et qui sauront faire passer leurs pensées dans un style plus coulé que de le faire par un gros coup de gueule.
Pour résumer, le sujet est digne d'intérêt mais la forme ne m'a pas du tout convaincu. Un autre essai du même auteur peut-être ? Why not ?
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Voilà une lecture que je ne suis pas prête d'oublier et que je vais très certainement relire.
Avec cet essai, Virginie Despentes nous livre sa vision de la position de la femme dans la société à travers son vécu, ses expériences et tout ce que cela à entraîner pour elle.
Elle décortique le carcan dans lequel la femme est enfermée, par l'éducation qu'elle reçoit mais aussi par les politiques qui régissent la vie des femmes, leur interdit certaines choses pour (soit-disant) les protéger, mais qui restent aveugles aux souffrances, aux maltraitances.
Chaque chapitre aborde un volet particulier : la féminité, le viol, la prostitution, le porno... Pour chacun, elle partage ses réflexions sur ce que cela dit des femmes mais des hommes aussi, de la façon dont nous vivons notre sexualité.
Si les femmes sont bridées, les hommes sont tantôt dominateurs mais aussi dominés muselés notamment dans les rapports à la prostitution, le porno, car il y a derrière une notion de jugement du reste de la société.
Ce livre est un ode à la liberté des femmes, à l'acceptation que la femme a le droit de vivre comme elle l'entend, en dehors des schémas patriarcaux qui ont été érigés et qui nous enferment.
Un texte coup de poing qui m'a profondément touché et que j'ai adoré.
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Un livre fort, qui met le doigt sur des vérités que l'on connait sans pour autant y mettre de mots. Féministe et libérateur, elle pointe aussi les conséquences qu'une société patriarcale moderne fait aussi peser sur les hommes. Autobiographique, c'est aussi un livre dans lequel elle écrit comme elle parle, vulgaire parfois mais jamais déplacée. Encore une autrice découverte cet automne, il semblerait que j'ai décidé ces derniers temps d'ouvrir mes horizons non pas dans les thématiques mais dans des auteurs jamais approchés, et grand bien m'en a fait, la plupart sont des réussites qui ne font qu'agrandir ma pal déjà sans fin.
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Un essai très bien écrit, direct pas de fioriture. Un récit personnel.

Virginie Despentes nous parle de ses réflexions sur la condition de la femme et surtout sur l'image qu'elle doit représenter dans la société, la représentation de notre « féminité ».

Ecrit en 2006, texte toujours d'actualité en 2021 surtout avec tout ce qui se passe depuis #MeToo et les différents faits de société de ces dernières années (balance ton porc – balance ton utérus – je ne suis pas une salope je suis journaliste - l'affaire Julie – le devoir conjugal remis en question dans certaines affaires juridiques ….), ce livre doit être glisser dans tous les sacs des jeunes filles.



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Ce livre ne fût pas la révélation à laquelle je m'attendais. Peut-être parce que j'ai déjà beaucoup lu, écouté, réfléchi, discuté sur le sujet. Après les 4 podcasts de Victoire Tuaillon, Les couilles sur la table, consacrés à Virginie Despentes, le contenu du livre m'était déjà familier.

Virginie Despentes, on aime ou on aime pas, mais une chose est sûre, elle appuie là où ça fait mal. Là où on avait bien pris soin de ne pas regarder. Ca vient forcément gratter quelque chose en nous. Ce n'est pas toujours agréable mais c'est nécessaire pour se débarrasser de nos oeillères.

Si certains passages un peu trop imprégnés de psychanalyse m'ont dérangée, une chose revient souvent dans son discours et me parait importante: laissons parler les premièr.e.s concerné.e.s. Vous souhaitez parler de la prostitution? de sa légalisation, de son encadrement ou de son interdiction? Allez parler aux travailleur.se.s du sexe. Vous souhaitez parler de viol? Parlez aux victimes. de pornographie? Parlez aux acteurices. Leurs avis seront toujours plus pertinents que ceux des personnes non concernées directement.

Si l'on est pas toujours d'accord avec elle, son avis sur de nombreux sujets nous amène à y réfléchir, à voir les choses sous un autre angle et à nous faire notre propre avis. Et c'est bien là le plus important, continuer à réfléchir et à cheminer, à se déconstruire.
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KK Théorie c'est une réflexion personnelle documentée sur le statut de la femme, l'image que la société se fait de la femme par rapport à des thématiques très particulières telles que le viol, la prostitution ou le sexe. Tant de sujets délicats desquels on ne parle jamais de la même façon que l'on soit un homme ou une femme, que l'on vienne d'une France traditionnelle ou d'ailleurs, que l'on soit victime ou bourreau. Un essai certes féministe mais qui a l'avantage d'être limpide, éclairant et absolument pas moralisateur.
Je me souviens de BAISE MOI et de VERNON SUBUTEX mais ça m'avait lassée à l'époque. Je me disais que le genre Despentes ne me correspondait pas. Et là, avec King Kong Théorie, j'ai apprécié cette réflexion portant sur un sujet aussi complexe que la femme et son corps. Peut-être ai-je grandi moi aussi ? Vécu ? Evolué ? Peu importe, ce qui me séduit dans cette écriture-ci, c'est l'essai. Une écriture documentée, vécue, sociologique. ! le style est décapant, direct, les mots sont crus mais le récit est touchant sans jamais être vulgaire. Son écriture est sincère. Je suis subjuguée par le ton que je trouve d'abord très juste et qui est d'emblée annoncé dans la quatrième. Et puis, je tire mon chapeau à l'auteure de pouvoir assumer son identité, son histoire de la sorte. Quelle force ! Et quelle humilité en même temps ; Je pourrais citer une centaine de passages dans le livre qui m'ont marquée. Merci pour ce travail d'écriture madame Despentes.
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Un livre coup de poing sur la condition de la femme dominée par l'homme. Les diktats sont passés au peigne fin, décortiqués, analysés mais surtout contrecarrés.

Dans son style percutant, elle part de sa propre expérience pour aborder des thèmes comme le viol, la prostitution, le porno, pour faire une critique sociale et politique du monde dans lequel nous vivons.

Même si cet écrit date de 2007 il reste très actuel, engagé, féministe tout en restant tolérant.

A mettre entre toutes les mains.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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King Kong théorie est un livre qui change un peu des autres de Virginie Despentes, sans déroger aux thèmes qui lui sont chers tels que le viol, la prostitution, la position des femmes dans la société... Ce livre est un traité du féminisme, et comme pour ses autres livres elle s'inspire en grande partie de sa vie, beaucoup d'éléments autobiographique dans ce récit.

Plutôt bien écrit, le livre est bourré de phrases, voir même de pages, percutantes. Mélange de récits personnels et de positions politiques et sociales, ce livre est une petite merveille qui malheureusement ne plaira pas à tout le monde, du fait de la diversité de pensées ;)
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