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4,15

sur 4120 notes
J'ai toujours aimé le ton de Virginie Despentes : corrosif, acide, qui tape là où ça fait mal mais qui vise juste. Elle a un style vraiment bien à elle, une "patte" reconnaissable entre mille et c'est ce qui fait une partie de son talent. Surtout, c'est une femme qui a des choses à dire et qui valent la peine d'être entendues. A l'époque du "balance ton porc" et du "me too", je me suis dit que la lecture de "King kong théorie" était toujours d'actualité....


Il s'agit d'un essai sur le féminisme et plus généralement sur la perception des femmes dans notre société. L'auteure y fait état du clivage entre femmes et hommes et du rapport de domination que ces derniers nous imposent. Viriginie Despentes encourage les femmes à s'affranchir du contrôle et de la domination masculine. Elle prône la liberté de la femme et son droit de disposer de son corps comme elle le veut.
Pour illustrer ses propos, Virginie Despentes se sert de sa propre expérience. Elle nous parle du viol qu'elle a subi étant jeune et qui l'a marqué au fer rouge. Elle évoque également son expérience dans le milieu de la prostitution et je la crois volontiers lorsqu'elle décrit ses anciens clients comme des hommes souffrant de solitude.


Pour mieux comprendre l'univers de Virginie Despentes, j'ai visionné son film "Baise-moi" (disponible sur Netflix) : en le regardant, j'ai ressenti la souffrance, la révolte, l'impuissance. Tout ce qui constitue sa plume et son être. Que ce soit dans ses livres ou dans son film, Viriginie Despentes a un discours assez radical, que je ne rejoins pas toujours, mais il est bon de rappeler les fondamentaux de temps en temps...
Lien : http://mademoisellechristell..
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Je découvre Virginie Despentes avec cet essai, et je dois dire que la rencontre est... Brutale. Oui, mais aussi importante, et je pense, quelque part, salutaire.

Le discours qu'elle tient sur le viol, la pornographie, la prostitution, me parle et me semble très constructif et empreint de bon sens.

J'aime sa façon d'appeler un chat un chat, sa lucidité et son courage aussi.

Voilà une auteure et une pensée que j'ai envie de découvrir davantage, et qui en tous cas, me fait considérer le féminisme sous un jour nouveau.
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Un avis tranchant sur la question de la condition de la femme qui contrairement à ce qu'on pourrait croire reste toujours "esclave de l'homme" et donc esclave de la "féminité" une femme ne devrais pas être "féminine", être féminine c'est se cloisonner dans le système que les hommes ont façonné pour qu'on reste à leur merci.

Virginie Despentes vous expliquera cela beaucoup mieux que moi dans son livre "King Kong Théorie" beaucoup de vérité dans ce livre, bon... elle y va un peu fort parfois... la condition de la femme à quand même pas mal évolué (du moins dans nos pays occidentaux)

Mais il est vrai que inconsciemment on enregistre beaucoup de choses dans notre vie qui sans en avoir l'air nous donne des règles à suivre en tant que fille... le conte du chaperon rouge est un exemple assez flagrant... surtout ne pas sortir de chez soi surtout quand on est une petite fille (bon l'histoire est vieille mais on la raconte toujours aux enfants...).

C'est avec des sujets comme le viol, la prostitution, la pornographie, Mais aussi les médias que l'auteur veux nous convaincre de notre immuable infériorité vis à vis des hommes.

Virginie Despentes est connue entre autre pour son roman "baise-moi" qui adapté au cinéma ... n'a bien sûr pas plu à tout le monde...
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Ce livre est une claque.

Je suis en train d'essayer de m'éduquer au féminisme, de lire et d'apprendre, et ce livre est vraiment différent des autres.

Le regard sur le viol et la victimisation demandée aux femmes, la culpabilité induite par toute la société, c'est un regard neuf, et nécessaire.
L'approche de la prostitution, du regard de la société, du pouvoir excercé au travers du porno par les hommes... C'est une approche qui mérite vraiment réflexion.

J'ai lu beaucoup de critiques sur le vocabulaire cru de ce livre.
Oui, c'est cru, mais ça va droit au but, ça parle de sexe, c'est le sujet du livre en somme. Pourquoi ajouter des fioritures? Et comme dit Virginie Despentes, il est temps pour la société d'avancer sur ce sujet, cela fera du bien à la fois aux hommes et aux femmes! Cessons de tourner autour du pot !

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King Kong Théorie 🦍

Ça serait enfoncer une porte ouverte que de faire les louanges de ce livre qui n'est pas nouveau, mais c'est ce que je vais faire...et Paf 😁

Je craignais le "surcotage"...que néni !

C'est avec talent, simplicité, efficacité, authencité, que Virginie Despentes expose sa façon de penser sans chercher ni à plaire ni à convaincre. Et à chaque page je hochais du menton. S'il s'agissait d'une conférence je me serais levée, aurais applaudi debout et sifflé à chaque chapitre.
Pourtant je n'avais pas forcément le même point de vue que l'autrice pour tout, mais elle m'a fait remettre en question mes idées de façon intelligente et argumentée.

Chapeau Madame.

Un indispensable de toutes les bibliothèques !
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(texte commencé comme commentaire ailleurs avant de me rendre compte que ce n'était pas sa place et de le poser ici)
J'ai été sensible au ton peut-être justement parce que j'ai eu l'impression d'un cri du ventre plus qu'un essai du cerveau. Je l'aurai bien vu en monologue sur une scène de théâtre. C'est le texte de l'autrice que j'ai préféré.
Comme un outil de réappropriation de soi il a bien fonctionné avec plusieurs personnes abusées à qui je l'ai conseillé. de la rage brut, salutaire. Bien sur après on peut élaborer avec plus de finesse, mais sans faire l'impasse du cri libérateur. Et Virginie Despentes nous propose des mots à hurler pour lutter contre la violence.
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Non mais allô, quoi, t'es une femme, t'as pas lu Virginie Despentes ? Non mais allô, quoi !
Je ne suis pas une personne à l'affût, qui lit les oeuvres dès qu'elles sortent et qui est au taquet sur les prix littéraires. Non, moi il m'a fallu quinze ans pour découvrir ce bouquin de 2006. Je connaissais le sujet bien sûr : cet essai-témoignage parle de viol, de prostitution, de pornographie, il parle des femmes et de construction culturelle. L'incipit a été repris tant de fois que j'aurais presque pu le citer par coeur.
Alors forcément, je suis tombée sur des passages qui m'ont paru un peu datés. Depuis 15 ans, les thèmes dont parle Virginie Despentes ont été répandus par la diffusion des gender studies, par l'émergence de nouveaux media (je pense notamment à l'excellentissime podcast de Victoire Tuaillon).
Et un instant après m'être dit "C'est plus très neuf, ça", je suis tombée à chaque fois sur une phrase percutante, d'une intelligence lumineuse. Car ce livre n'est pas seulement une dénonciation, c'est une réflexion profonde, captivante, stimulante. C'est un style unique, ciselé dans la crudité, magnifique, magistral.
T'es une femme, t'es un homme, TU LIS Virginie Despentes. Non mais allô quoi.

Challenge ABC
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Avec « King Kong Théorie », Virginie Despentes porte un regard au laser sur la société patriarcale du 21e siècle. Elle décortique ce rapport très rugueux homme/femme qu'elle y a décelé pour mieux le dénoncer, parfois violemment.


Son livre est aussi un très fort manifeste féministe. Non pas, comme l'écrit l'auteure, ce féminisme de salon avec ses militantes au petit décolleté, qui se chahutent dans des émissions de télé.
Mais un féminisme pur et dur, celui qui devrait tout « foutre en l'air » pour recréer une nouvelle société.
Une société où les femmes n'auraient plus à se sentir des proies, en infériorité et en humiliation.
Une société où les hommes auraient fait leur propre « émancipation masculine » et n'auraient plus à penser pour les femmes, ni à leur dire à quel moment elles doivent ouvrir leur bouche ou la boucler.


« King Kong Théorie » est aussi un témoignage très émouvant sur un pan de la vie très trash de l'auteure et souvent très triste. Virginie parle d'alcool, de drogue, de prostitution occasionnelle et d'enfermement en hôpital psychiatrique. Elle parle même de viol, qui m'a semblé l'avoir marqué à vie.


Virginie Despentes est toujours aussi politiquement incorrecte, aussi vraie, crue et cash et c'est ce tout qui la rend pour moi si authentique et si attachante.


Extrait :

« Ces fantasmes du viol, d'être prise de force, dans des conditions plus ou moins brutales, que je décline tout au long de ma vie masturbatoire, ne me viennent pas « out of the blue ». C'est un dispositif culturel prégnant et précis, qui prédestine la sexualité de l'autre, autant qu'à jouir contre son gré, plutôt que comme des salopes qui aiment le sexe. Dans la morale judéo-chrétienne, mieux vaut être prise de force que prise pour une chienne, on nous l'a assez répété.
Il y a une prédisposition féminine au masochisme, elle ne vient pas de nos hormones, ni du temps des cavernes, mais d'un système culturel précis, et celle n'est pas sans implications dérangeantes dans l'exercice que nous pouvons faire de nos indépendances. Voluptueuse et excitante, elle est aussi handicapante ; être attirée par ce qui détruit nous écarte toujours du pouvoir.

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Je me considère comme étant féministe. Et comme n'importe lequel des militantismes, je suis convaincue qu'être féministe, ça se travaille. Il n'existe pas qu'une seule vérité, qu'un seul féminisme. Celui-ci peut prendre plusieurs aspects et varier en fonction de nombreux critères. Je ne me suis pas réveillée un matin avec les idées que j'ai aujourd'hui et n'aurai sans doute pas les mêmes demain. Nos idées et points de vue sont voués à évoluer et se construisent à force de réflexions, conversations, échanges et lectures.

L'essai de Virginie Despentes fait partie de ces ouvrages inoubliables qui m'ont permis d'entamer une réflexion profonde, de revoir certains de mes jugements et opinions.

Drôle de titre pour un essai féministe que ce King Kong Théorie… Et pourtant, dans un chapitre, l'autrice y fait un parallèle avec le film King Kong (2005) de Peter Jackson. Elle analyse l'histoire et la mise en scène pour dénoncer la délicate place allouée à la femme dans une société patriarcale.

Le livre s'organise en 6 chapitres qui traitent chacun une notion importante. Virginie Despentes aborde entre autres la révolution sexuelle, le viol, la prostitution et la pornographie. le tout de manière très personnelle puisqu'elle y injecte des bribes de sa propre histoire.

À la sortie du livre, les critiques n'ont pas toutes été élogieuses et certains lecteurs y ont parfois vu « la haine de l'autre« . Pourtant, le texte ne laisse jamais entrevoir la haine, bien au contraire. Si son autrice s'intéresse surtout à la condition féminine, elle ne laisse pas totalement de côté les hommes à qui l'on impose une "virilité traditionnel, entreprise aussi mutilatrice que l'assignement à la féminité". Que l'on soit d'accord ou pas, King Kong Théorie bouscule, interpelle et permet d'amorcer une remise en question.

Virginie Despentes a su mettre des mots justes, construire sa base de réflexions et les rassembler dans un texte tout à fait abordable. Si la lecture de King Kong Théorie est difficile, c'est davantage parce qu'il y est question de sujets sensibles, de constats alarmants et de vérités criantes. Elle nécessite une part d'introspection qu'il faut pouvoir accepter. Jouer le jeu et se remettre en question.

Un essai que je suis heureuse d'avoir enfin découvert et qui n'est que l'introduction de ma découverte du travail de Virginie Despentes.
Lien : http://ivredelivres.com/king..
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Un livre coup de poing, d'un féminisme cash et radical, et d'une honnêteté sidérante.

Dès les premières pages, l'écrivaine brosse son portrait «en tant que femme inapte à attirer l'attention masculine, à satisfaire le désir masculin, et à me satisfaire d'une place à l'ombre». Puis elle définit ainsi le cadre de son lectorat : elle écrit pour tous ceux, hommes comme femmes, qui ne respectent pas les codes de la «bonne» féminité ou masculinité. C'est à dire, la virilité et la domination pour l'homme, le souci de plaire et la soumission pour la femme.

Par delà le récit que nous fait l'auteure de sa rencontre avec le féminisme, la dénonciation du patriarcat et des normes de genre imposées par la société (aussi réductrices pour les hommes que pour les femmes), elle aborde la maternité, le viol, la prostitution et la pornographie.
C'est souvent très drôle, comme quand, par exemple, elle vitupère contre les tenants du patriarcat : «C'est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n'y met pas assez du sien».
Le chapitre sur la prostitution, dont le point de vue est original et renseigné, est passionnant de lucidité sans fard.

Un essai qui a le mérite de faire réfléchir.
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