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3,44

sur 126 notes

Difficile de chroniquer ce roman, tout est dit dans la quatrième de couverture.
Tentons l'exercice. Une jeune fille souffrant d'obésité morbide (pas loin de 200 Kg à l'âge de 16 ans) vit en recluse, à la fois handicapée par son poids et objet d'humiliations de chaque être de l'espèce humaine qu'elle croise.
Bien sûr, le trait est poussé et sur toute la ligne : les quantités de nourriture absorbée, le matelas qui doit être changé tous les 3 mois, le passage des portes qui devient difficile, etc.
Comme le dit la quatrième de couverture il s'agit d'une allégorie mettant en exergue la société de consommation, la dictature de la minceur, le rejet du monstre, l'inéluctable regard de l'autre car même en se terrant dans sa chambre, tout le monde la voit : merci les réseaux sociaux.
La stigmatisation est une vraie souffrance qui ici se soulage par encore plus de nourriture.
Et c'est là que le bât blesse : on tourne vite en rond, l'auteur revient sans cesse sur les mêmes effets délétères des codes d'appartenance à la société.
En revanche, j'ai apprécié la richesse du vocabulaire très imagé. La visualisation de la situation est parfaite.
Bref, un avis en demi-teinte pour ce roman qui n'apporte pas de réflexion approfondie sur ce sujet de société, se contentant d'en faire le constat avec un peu d'humour.
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On dit que l'anorexie est la faim du père. La boulimie serait-elle la faim de la mère ?

La jeune fille qui est l'héroïne de ce roman, et qui n'a pas de prénom (tiens ?), est née obèse. Songez, un poupon de 10 kilos… Sa mère américaine au physique de star les quitte vite, elle et son père.

Son père qui est persuadé qu'elles sont deux, qui fait à manger pour deux, qui leur parle au pluriel.

La jeune fille nous décrit les humiliations verbales qu'elle subit, les regards blessants et vengeurs des professeurs, les photos volées et postées.

Puis un jour, elle ne peut plus quitter son lit et sa chambre.

L'auteure nous décrit cette irrépressible faim que rien ne rassasie dans notre société basée sur l'image et le contrôle (de soi, de son corps).

J'ai aimé suivre cette jeune fille à l'obésité morbide, ses réflexions sur ceux qui l'entoure, y compris son pauvre père. Car si son corps n'est pas dans la norme, son cerveau, lui aussi, sait s'affranchir de la norme. Mais que veut-elle, au juste ?

J'ai aimé que la jeune femme rencontre l'amour sous le regard bienveillant de son père.

Même si la fin m'a horrifiée, il ne pouvait y en avoir d'autre.

Une lecture qui m'a poursuivi une fois le livre refermé.

Un roman qui interroge sans discriminer, ce que j'apprécie toujours.

L'image que je retiendrai :

Celle du rouleau de tissu que réserve pour elle la couturière pour pouvoir la vêtir.
Lien : http://alexmotamots.fr/mange..
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Quand elle naît, elle pèse déjà 10 kilos. Son père dit même qu'elle a dévoré sa jumelle dans le ventre de sa mère … Pauvre enfant, elle a toujours faim et mange sans arrêt. Ce qui fait qu'elle est le sujet de prédilection de la part des autres enfants de sa classe, des professeurs, du monde en général. Sa mère quitte la maison horrifiée par sa fille. Son père lui, prépare d'excellents mets pour “ses filles”. Et la jeune fille ronde devient l'adolescente obèse ….

Un livre étouffant! Essoufflant! La bouffe, la surconsommation, ça devient exponentiel ! J'en avais parfois la nausée … et la finale …. ouff! Oui c'est une critique sur la consommation, sur la différence, sur la méchanceté, sur un amour maladif du père, mais pour moi trop c'est trop !

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J'étais donc persuadée de tomber dans le mille avec cette lecture mais dès les premières pages, la noirceur que dégage ce livre m'a glacé le sang. du début à la fin, nous nous retrouvons face à de l'autoflagellation. le personnage principal ne se fait que des reproches et encore des reproches, sur son corps, sa personnalité, la vie… C'en est à devenir dépressif… ! C'est certainement voulu par l'auteur mais je pense qu'un peu de positif aurait fait du bien à ce roman.

Le harcèlement scolaire, la haine sur les réseaux sociaux sont bien traités, on ressent très bien son désarroi face au harcèlement qu'elle subit au quotidien. Mais cela développe en elle une haine inconsidérée sur les personnes de corpulence « normale ». Les jugements corporels m'ont énormément dérangés, qu'une personne soit maigre ou ronde, les jugements ne sont pas les bienvenus, cela va dans les deux sens…

Le seul point positif est le style d'écriture de l'auteur, je l'ai trouvé très bien écrit, certains paragraphes sont très beaux. Mais encore une fois, le côté glacial est perturbant. Je n'avais qu'une seule envie : fermer ce livre avant de finir complètement déprimée… !

Pour résumé, ce n'est pas un livre que je vous recommanderai… les différents messages que cherche à faire passer l'auteur sont très bons mais cela n'a pas du tout fonctionné sur moi, bien au contraire, cette lecture m'a agacée…
Lien : http://www.carnet-plume.fr/m..
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Roman terrible et magnifique. Une écriture fluide et puissante. J'ai été bouleversée. C'est l'histoire d'une adolescente plus qu'obèse. Écrit à la première personne, il y est question à travers cette jeune fille des poids, sans mauvais jeux de mots, du regard de l'autre, des autres, de l'enfermement dans un mythe paternel, de l'absence d'une mère, du modèle occidental, mondial, des dangers de l'image du corps à l'ère du virtuel. Rabelais, hédonisme, et douleur du premier amour, critique de notre société de consommation et sa cruauté, sa violence. Tout cela écrit avec finesse, humour, poésie. Un de mes livres préférés.
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roman sur l'obésité. Histoire très spéciale et dérangeante d'une jeune femme mangeant et dévorant tout sur passage, notamment sa jumelle qu'elle aurait mangé dans le ventre de sa mère. Intéressant et donne à réfléchir notamment sur la société dans laquelle nous vivons actuellement
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Je n'arrive pas à déterminer si j'ai aimé ce livre ou non. Ca fait déjà un petit moment que je me suis dit "Faut que tu fasses une critique" mais je n'arrivais pas à comprendre mon sentiment (et, aujourd'hui encore, c'est très flou).

Ce livre est une critique de la société de consommation. Quelques passages m'ont particulièrement plu comme "Mais comment effacer l'obésité de la présence humaine sur terre, celle qui engloutit et dévaste et ne cesse de s'épandre ? Pauvres oiseaux, papillons et éléphants ! Tous logés à la même enseigne. Ce qui n 'était au départ qu'un élargissement mineur est devenu une expansion accélérée, effrénée, qui ne laissera bientôt plus le moindre espace aux autres espèces. Ma présence les ramène aussi à la culpabilité atavique d'avoir tout foutu en l'air.". Ananda Devi ne cesse de jouer entre l'obésité morbide de son personnage principale et l'obésité morbide de l'espèce humaine, entre la faim de cette jeune fille et la consommation effrénée et sans but de nos sociétés néolibérales. Encore, encore, encore, toujours plus ! Pourquoi ? On ne sait pas. Et cette volonté de gavage m'a vraiment écoeurée dans ce livre, que ce soit lorsque l'héroïnes se goinfre ou lorsque c'est la société qui se goinfre, au détriment d'autrui, au détriment de l'environnement, à son propre détriment.

Néanmoins, Manger l'autre n'est pas que ça. L'ouvrage traite avant tout de la vie de son héroïne, cette jeune fille obèse que ses camarades de classe filment à son insu et agressent verbalement. Il est question de l'Oeil, incarné par les réseaux sociaux et internet de façon plus générale, mais aussi de l'oeil que les autres posent sur elle. Il est question d'une mère absente et d'un père... scandaleusement irresponsable. Il est question de souffrance et de passion, de volonté d'exister mais d'une chute vers la mort inéluctable.

Aussi, je voudrais simplement alerter sur un point. Personnellement, lorsque le résumé du livre me disait "Par le plus grand des hasards, elle rencontre l'amour.", je ne m'attendais pas du tout à ça. Il est question de relations entre une adolescente de seize ans et un adulte. Et ça m'a mise très mal à l'aise, cette question de "Elle est obèse et ne va sans doute jamais connaître ni l'amour ni la sexualité" VS "Cet homme lui offre des moments de grâce mais ça reste un adulte qui couche avec une mineure". Très glaçant.

C'est un livre particulièrement déroutant pour moi, quelque chose de grinçant, de cru et qui m'a heurtée profondément. Quand je regarde le livre, je grimace. Est-ce que ça veut dire qu'Ananda Devi a atteint son but ? Peut-être. Si je n'aime pas le livre pour les émotions négatives qu'il a fait naître en moi (je pense que c'est ça qui me dérange, ce heurt), il m'a beaucoup fait réfléchir et réagir, si bien que je ne peux que le recommander. Mais armez-vous avant de partir à son assaut.
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Naître obèse, se voir grossir encore et s'imaginer que l'on ait pu manger son jumeau dans le ventre maternel. (cela m'a tout de suite fait penser à une chanson de Thièfaine "coupable" qui commence comme ça...)
S'en suit une longue et adipeuse descente dans un enfer pavés des bonnes intentions d'un père, dépassé, qui cuisine des bons petits plats pour l'appétit insatiable de sa fille qui le remerciera entre rancoeurs et gratitudes.

Ananda Devi est une habituée des récits psychologiquement violent, triste et des personnages féminins en grande détresse.
Écrit avec une virtuosité de la langue qui nous emmène dans une transe organoleptique. On peine à comprendre ou tout cela vas nous mener et quel est le fond de l'histoire si ce n'est une critique de la société de consommation un peu suranné après "la grande bouffe" de Marco Ferreri ou plus sûrement une critique du narcissisme ambiant des réseaux (a)sociaux.
Les amoureux du style et de la très belle écriture, eux, ne resteront pas sur leurs faims.
Ananda Devi est une des grandes pontes de la Francophonie contemporaine et elle le prouve une fois de plus. Il manque juste un peu de fond.
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Attention à ne pas mettre dans les mains de tous. Terrible histoire de cette adolescente obèse qui vit avec son père et qui va finir par se manger elle même... une très belle écriture mais le sujet tellement dérangeant rend la lecture étrange et l'a laissé le sentiment d'avoir été dans une position de voyeur... a tenter
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« Après neuf mois et dix jours très exactement, ces dix jours lui ayant paru aussi longs que les neuf mois qui les avaient précédés, ma mère donna naissance à un éléphant rose. Il pesait dix kilos et deux cents grammes. […] Je n'avais ni trompe ni grandes oreilles, mais il était impossible de nous réconcilier, moi et le mot “bébé”.

Rejetée par sa mère, souffre-douleur de ses camarades de classe, elle n'a, pour se consoler de sa difformité, que la nourriture. Elle en rêve, l'attend, l'espère, toujours plus grasse et plus abondante. Elle n'envisage plus de se soustraire à l'obésité, elle est née obèse, elle mourra obèse, autant en profiter.

Sa mère, incapable d'aimer le monstre qu'elle a enfanté, a déserté. Est-ce parce que, foetus, elle a avalé sa soeur qu'elle a grossi sans cesse depuis sa naissance ? Son père ne lui en veut pas, il la nourrit pour deux, lui parle comme si elle était deux. Jamais de “tu”, toujours ce “vous” morbide, fou. Dans la schizophrénie qu'il lui impose, elle n'a pas la place de vivre. Pas la force, non plus, de demander à ce père de ne l'aimer qu'elle, sa fille en vie.

Des maltraitances au lycée au harcèlement qui la poursuit à la maison par le biais des réseaux sociaux, la narratrice crache son mépris d'elle-même, remisée dans sa chambre, guettant l'odeur de friture qui donnera une raison d'être à cette journée de souffrance. Emprisonnée dans ce corps-cercueil qui ne répond plus de rien sinon à l'appel de la bouffe, elle pleure. Puis vient la rencontre. Inespérée. René s'intéresse à elle, la chérit, la désire, l'admire. Elle est encore bien jeune pour un homme de son âge, mais y en aura-t-il un jour un autre ? Son père va jusqu'à fermer les yeux sur cette relation et leur laisse le champ libre : sa chambre d'adolescente devient alors le théâtre de leurs jeux sexuels. Elle se sent merveilleuse. Mais pour combien de temps ?

Je crois que dès les premières pages, j'ai su que je n'aimerais pas ce roman. le sujet est intéressant, j'étais curieuse de le voir traiter crûment dans une fiction. Mais l'attitude du personnage m'a rebutée. Cerné par le dégoût, la haine, le lecteur, ici, n'a pas sa place. le genre de monologue qui ne vous implique pas. Si le calvaire que vit cette ado est indéniable, je suis désolée de le dire parce que je m'attendais à tout autre chose, mais il n'y a pas d'émotion dans ses propos. Internet – le thème du voyeurisme en général – n'est que bien peu exploité alors qu'il offre d'innombrables possibilités. J'ai eu l'impression, en refermant ce roman, de m'être trompeusement laissé appâter par le résumé. le comportement du père, qui ne peut rester sans une explication à l'obésité de sa fille, jette sur ce récit un sacré malaise. C'est, pour moi, le seul point positif à relever. La critique de la société annoncée m'a semblé inexistante, le discours de l'héroïne répétitif et poussif, à la limité du vide, l'intrigue inaboutie. Après avoir oscillé entre agacement et indifférence, je peux dire que je suis passée complètement à côté de ce bouquin.
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