AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 67 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Voilà un roman sans fiction. Patrick Deville est un voyageur dans l'espace et dans le temps : l'un et l'autre dans ses livres sont intimement liés. le fil rouge du livre est la vie de William Walker, un aventurier dont l'ambition fut au XIXe siècle de conquérir – pour lui-même – plusieurs pays d'Amérique centrale. Ce fil rouge est prétexte ici à des digressions, des dérivations de tous ordres, des flâneries, des réflexions méditatives, des rencontres de toutes sortes. On visitera avec l'auteur le Nicaragua, le Honduras, le Salvador, d'autres pays encore, le tout à des périodes différentes. C'est touffu, très érudit, et souvent profondément sensible. Un plaisir de lecture et d'intelligence.
Commenter  J’apprécie          160
Foisonnant, touffu, comme la jungle équatoriale d'où il tire son inspiration, ce récit de voyage confirme la maîtrise de la phraséologie qui caractérise Patrick Deville.
Février 1997 : l'auteur parcourt en saut de puce les pays composant l'Amérique centrale, passant d'une capitale à l'autre, logeant à l'hôtel du coin, feuilletant les quotidiens locaux et ceux du passé, à la recherche de son sujet, William Walker, un aventurier américain qui, dès 1855, s'était mis dans la tête de conquérir le Nicaragua pour en devenir le roi. Rien de moins. Avec l'aide des Chevaliers du Cercle d'or, une secte réunissant les États du Sud des Etats-Unis, Walker affrétait des navires remplis de mercenaires de tout poil, prêts à en découdre avec l'ennemi.
Deville raconte aussi sa démarche d'écrivain, l'intensité de ses recherches à travers les archives et ses rencontres avec les survivants des guérillas qui ont sévi dans cette poudrière qu'est l'Amérique centrale. Quelques figures importantes et imposantes sont aussi évoquées : celles de Simon Bolivar, le Libertador et son rêve d'une République centraméricaine, de Fidel Castro, du Che Guevarra, d'Antonio de la Guardia, fusillé au nom des idéaux de la révolution cubaine, d'Augusto César Sandino, des Somoza père et fils, dont le vieux avait été qualifié ainsi par Franklin Roosevelt « C'est un fils de pute, mais c'est notre fils de pute. », sans oublier les conquistadors espagnols du XVIe siècle.
Un ouvrage étonnant, autant par son propos que par son style, qu'on souhaite posséder dans sa bibliothèque personnelle et qu'on peut espérer relire sans se lasser, tellement il contient des pépites de beauté et d'histoire.
Vivement la suite avec Equatoria et Kampuchéa qui concluent ce cycle épique débuté par Pura Vida.
Commenter  J’apprécie          110
Déception!
Ce livre ne m'a guère passionnée et pourtant j'aime les livres de cet écrivain.
Trop de lieux, trop de personnages.
Le passé se mêle au présent et je dois dire que je connais mal l'histoire de ces pays d'Amérique, histoire qui doit être passionnante au vu du nombre de coups d'état et de révolutions. La vie de Walker, aventurier américain du Dix-neuvième siècle est noyée dans ces informations périphériques.
Trop touffu pour me séduire.
Commenter  J’apprécie          50
Direction l'Amérique centrale sur les traces de William Walker, obscur aventurier et président éphémère du Nicaragua. C'est l'occasion pour Deville de nous entraîner dans les méandres de l'Histoire bousculée de cette Amérique. Les pays occidentaux ne sont jamais bien loin de ses côtes, arguant d'une antériorité historique (anglais, français) ou encore d'une vision politique du territoire (Russie, Etats-Unis) pour se l'approprier à tour de rôle. Tout semble se jouer à coup de trahisons, dans la violence et le sang. Deville écrit ce livre en 1997 dans une Amérique centrale encore instable et fragilisée par une corruption galopante.
Commenter  J’apprécie          30
Un recit riche,dense par un auteur qui aime nous faire voyager avec ses livres car apres l'Afrique,il nous emmène en Amérique du Sud avec ce recit.Ici on revit les ambiances sud americaine de coups d'etat avec ce que cela comporte de violence et de coups fourrés.Un livre réussi a decouvrir.
Commenter  J’apprécie          20
"Pura Vida est un idiotisme costaricien, un ticismo intraduisible. En deux mots, c'est le plus beau compliment qui se puisse adresser à la vie. Lorsque de temps à autre elle le mérite."

En 1997, en Amérique centrale, voyageant du Guatemala au Panama en passant par le Honduras ou le Nicaragua grâce à son pass des compagnies aériennes du Grupo Taca, Patrick Deville lit chaque jour à son hôtel la presse nationale (" ¡Novia del Club Leo Managua Tiscapa, Candidata a Novia Nacional!") et rencontre, à leur domicile ou dans des cantinas, d'anciens révolutionnaires sandinistes. Comme fil rouge il suit les traces de William Walker, aventurier américain du 19° siècle qui partit à la conquête du Nicaragua dont il se proclama président et mourut fusillé sur une plage du Honduras en 1860. Il était question à l'époque que le Nicaragua devienne le centre du monde car on espérait pouvoir y trouver le passage interocéanique. C'était avant que le canal de Panama ne fut percé. Patrick Deville s'intéresse en fait à tous les aventuriers et révolutionnaires qui ont arpenté cette région et ils furent nombreux. Au gré de ses pérégrinations, l'auteur entremêle les épisodes de leurs vies.

Je lis cet ouvrage avec mon atlas Bordas ouvert à la page de l'Amérique centrale sur les genoux, pour mieux suivre les divagations géographiques de Patrick Deville. Quant au cadre historique je ne maîtrise pas tout et je me perds un peu dans les aller-retour de l'auteur, d'autant plus que je ne suis pas capable d'une lecture très suivie ces temps-ci. Pour cause de fatigue il m'est arrivé de poser mon livre pendant deux jours avant d'y revenir. Mais non pas par manque d'intérêt car j'y prends un vrai plaisir.

Patrick Deville sait choisir des personnages aux vies pleines de rebondissements et surtout semble capable de transformer en épopée même le plus anodin de leurs actes. C'est aussi que je suis conquise par son style auquel je trouve parfois des accents poétiques :



"La Rana est de ces établissements neufs construits au carré n'importe où dans le monde, posé sur des parpaings, au milieu d'une zone commerciale, entre un bricomarché et un parking, où des hommes sirotent avec lenteur des alcools anonymes, hurlent parfois à la trahison de la Fortune et vont s'asseoir seuls à l'écart, avec une feuille de papier, écrivent ou croient écrire une lettre qui jamais ne partira. Ils en ont déjà plein les poches. Près du bar, deux ou trois filles, peut-être vénales, s'étaient mises à danser."

Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre aurait tout aussi bien pu s'intituler « Ceci n'est pas un livre sur William Walker », ou en tout cas pas que. Car contrairement à ce que laisse présager la quatrième de couverture de l'édition poche, l'aventurier, fugace président du Nicaragua, n'est qu'un personnage parmi d'autre de cet objet littéraire, pas vraiment roman, pas vraiment récit.
De héros, ce livre n'en a pas véritablement, ou plutôt deux héroïnes, intemporelles, que sont les Amériques, Centrale et Latine. Elles sont l'ancrage géographique de cette navigation hasardeuse à travers le temps. Celui-ci n'est pas ici emprunté comme un fleuve duquel on suit le cours, mais plutôt une horloge, qui cycliquement nous ramène aux événements que l'Histoire semble vouloir rejouer à plusieurs dizaines d'années d'intervalles.

C'est en effet une navigation par écho, et non chronologique, dans laquelle l'auteur nous emmène. Une sorte d'enquête, dans laquelle ce dernier se doit de démêler les faits de la fiction – qui avec le temps prend le nom de légende – qu'on leur ajoute ; lui-même usant de ces ficelles pour nouer son récit, entremêlant anecdotes et événements dont la précision et le romanesque ne semblent pouvoir avoir existes que dans l'imaginaire de l'écrivain. Une manière, sans doute, de nous rappeler que l'Histoire dépend tout autant de ceux qui la fond que de ceux qui l'écrivent et qu'il est parfois plus utile pour ceux-ci de faire naître le Che un mois plus tard ou de décider si, oui ou non, la statue de Francisco Morazán est bien la sienne et non celle du maréchal Ney.

Au final, ce livre m'a laissé un sentiment mitigé, ou plutôt une série de sentiments. de la déception, bien entendu, de ne pas y trouver le récit aventureux sur William Walker auquel je m'attendais ; de la surprise et de la fascination, également, en découvrant l'Histoire ou plutôt les histoires, de ces Amériques ; de l'admiration, bien entendu, pour la plume de l'auteur, dont le talent n'est plus à démontrer, et enfin, malheureusement, parfois un certain ennui, en découvrant que ces mots, tout aussi charmeurs et hypnotiques pouvaient-ils être, ne nous emmenaient, à plusieurs endroits du récit, finalement nul part.

Si vous aimez vous abandonner aveuglément à la plume d'un auteur, et que le chant seul de ces mots suffit à vous bercer, ce livre vous plaira grandement ; si en revanche, la seule poésie de langue ne vous suffit pas et que le cadre d'une histoire vous est indispensable, évitez sans doute cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (133) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}