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sur 3319 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Christmas aurait pu devenir comme toutes les petites frappes de son quartier un gagne-petit ou une brute. Sa mère, Cetta, commet le plus vieux métier du monde, pas facile de conserver sa dignité.
Mais c'est son témoignage de cette vie difficile qui va finalement lui ouvrir de nouvelles voies. Peut-être aussi cet amour immense qu'il voue à Ruth une jeune fille de bonne famille, mais qui est rongé par le traumatisme d'une agression.


L'auteur utilise un langage cru et percutant et n'hésite pas à décrire une réalité sombre. J'ai découvert cet univers avec intérêt, même si parfois, je n'ai pas suivi toutes les tractations des bandes qui régissent ce milieu. Cela dit, nous sommes plongés dans les bas-fonds... mais aussi dans les tréfonds de la peur, et de la haine.
Cependant, au fil des pages, nous attendons que se réalisent des histoires d'amour impossible, celle de Cetta, la prostituée et celle de son fils, Christmas, l'Américain.

L'auteur réussit à nous partager une large palette d'émotions.
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On plonge dans cette histoire comme on plonge dans la mer, cela fait du bien!
Un roman qui vous noue son intrigue dans les années 20 dans une Amérique cruelle et sans pitié (et cela n'a pas changé), où le rêve américain de milliers d'émigrants se heurtent à la misère pour la plupart. On rencontre notre Roméo dans la personne de Christmas, petit italien né d'un viol qui grâce à une intelligence précoce, élevé par une mère aimante, Cetta, qui s'est retrouvé à faire la putain dès son arrivée en Amérique, le petit grandit avec la volonté de sortir de son ghetto. Juliette, dans la personne de Ruth, est une jeune fille provenant d'un milieu social riche, qui grandit dans l'ennui et le silence tombal familial. Deux protagonistes totalement différents, deux milieux social différents, mais malgré une rencontre dramatique, leur vie sera liée par une puissante alchimie amoureuse. Dans ce duo s'insère un personnage sombre, Bill, pervers, malade et victime en même temps qui séparera nos deux âmes soeurs par la souffrance qu'il a su leur infliger au gré des étapes de leur existence.

Une ribambelle de personnages encerclent notre Roméo et Juliette, et chacun est aussi attachant: Sal, le mafieux au grand coeur, Santo, l'ami loyal, Mr Isaac, le grand-père qui sait apprécier l'intelligence chez Christmas, Arnold Rothstein le vrai chef mafieux, Cyril, le grand nègre qui monte des radios, et Karl la tête pensante de la radio et bien d'autres.

Car il y a encore deux choses importantes à dire sur ce roman: c'est l'avènement de la radio où Christmas veut percer, et la présence non figurantes des divers mafias selon les quartiers qui dominent le genre de Scorcèse.

Un roman à lire et à savourer, car le bagout, le culot et l'ironie de Christmas, c'est peut-être ce qu'il nous manque le plus aujourd'hui pour vivre une existence moins monotone.
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Gros pavé pour méga coup de coeur ! du romanesque, de l'amour, du drame, des rêves et des espoirs, parfois déçus, de l'émotion à l'état brut, toujours à 100 à l'heure. C'est certain, le gang des rêves est une pépite à tout point de vue.

Luca di Fulvio réussit le pari de retracer en quelques 900 pages (croyez-moi, vous ne les verrez pas passer), tout un pan de l'histoire de New York et de l'Amérique, celle des immigrés venus trouver bonheur et richesse chez l'Oncle Sam. Mais vouloir parler de toutes celles et ceux hypnotisés par une promesse de vie meilleure, même en réduisant à un groupe, serait l'oeuvre d'une vie. Luca di Fulvio, lui, s'attarde sur une femme, que dis-je, une jeune fille à l'innocence trop vite volée, fleur fauchée à peine éclose.

Cetta Luminata n'a pas 13 ans lorsqu'un rustre en habit du dimanche la viole dans un champ de blé, à la barbe et au nez de tous. de cette union malheureuse naîtra pourtant la raison de vivre de Cetta, son fils Natale, la chair de sa chair, son unique trésor. Mais élever seule le fruit du déshonneur n'étant pas envisageable, l'issue d'un bonheur futur se trouve ailleurs, en Amérique qui accueille à bras ouverts les audacieux. Qu'à cela ne tienne, Cetta et Natale deviendront Américains ! Quitte à se donner à un capitaine de navire peu scrupuleux le temps de la traversée pour larguer les amarres et atteindre la terre des possibles. Nous sommes en 1909 et les quotas n'ont pas encore restreint les flux migratoires.

Cetta atterrit dans le Lower East Side, fin du voyage pour la Ritale ébahie devant la démesure de cette ville. Fin des illusions également. Allez hop, au turbin la gourgandine ! Et pendant ce temps-là, le fiston, rebaptisé Christmas par les douaniers américains, grandit au milieu d'un creuset multiculturel faits de bidouilles en tout genre, de braves travailleurs comme de fieffés filous, les Ritals, les Irlandais et les Juifs se mêlant pour le meilleur et pour le pire dans ce quartier, cimetière de nombreux espoirs.

Le gang des rêves, c'est aussi l'histoire de Christmas, récit de son amour pour la belle Ruth et comment parvenir à réaliser ses rêves dans le pays de l'Oncle Sam quand on est fils de prostituée et enfant d'immigrée. Autour de notre héros à la mèche rebelle et aux yeux d'un noir de jais, gravite tout un petit monde coloré qui se chahute, se déchire, s'aime et se trahit, la poursuite du bonheur comme seul point d'orgue : par l'argent pour certains, à travers l'amour pour d'autres, mus qu'ils sont tous par cet incroyable appétit de vivre propre à cette période charnière qui aura vu se développer le concept de gang mafieux.

Le gang des rêves est une réussite en ce qu'il nous transporte véritablement ailleurs, au coeur d'une valse tourbillonnante d'émotions, l'histoire intime tâtant de la grande Histoire, celle de l'Amérique intrinsèquement liée à ses immigrés. Et assister, des sanglots dans la gorge, à une histoire d'amour digne d'une tragédie grecque, Christmas et Ruth, les anges maudits que l'on a du mal à quitter.

Difficile de passer à autre chose tant j'ai aimé ce roman, cette saga, cette épopée de la rue et de la niaque, du goût absolu pour la vie, des rêves ultimes. Et j'en mets ma main à couper, vous aussi, aurez du mal à lâcher les dernières pages. 
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Qu'en est-il du rêve américain ? Poudre au yeux ? Couillonnades ? Foutaises ? Ou est-ce bien vrai que tout était permis ?

Une jeune sicilienne, enceinte suite à un viol, débarque en 1909 aux États-Unis.

Puisqu'elle est italienne, jeune maman de 13 ans, son destin est déjà inscrit pour certains et la voilà réduite à faire le plus vieux métier du monde pendant que son enfant grandi et devient un excellent baratineur.

Christmas, c'est le gamin dont on envie d'être le copain, le gamin qu'on aurait aimé croiser quand on était gosse, celui qui nous aurait fait vivre un autre destin, nous faisant croire ce que nous avions envie de croire.

C'est ce que font les politiciens, je sais, mais lui, il est bien plus flamboyant ! Il est magnifique, le jeune Christmas avec son gang des Diamond Dogs. Que j'ai aimé sa gouaille, sa débrouillardise, son culot, son effronterie.

Sa mère a échouée, comme bien d'autre, dans les quartiers pauvres, les ghettos et ici, ton avenir est déjà tout tracé. Tu n'iras pas à l'école, ou si peu, tu ne feras pas l'ENA, ni sciences-po, tu as grandi dans les taudis et les taudis te garderons prisonniers, le rêve américain n'est pas fait pour tout le monde, beaucoup en rêve mais peu le réalise. Sauf à se battre et à en vouloir…

L'histoire fait 950 pages dans sa version poche et pourtant, on ne les sent pas, elles se tournent toutes seules, le récit coule comme une fontaine et vous inonde le coeur.

Le petit bémol sera pour quelques situations que j'ai déjà lue dans un autre de ses romans (Le soleil des rebelles) parce qu'ici aussi nous suivons un jeune gamin qui va apprendre à se débrouiller, qui va tomber amoureux très jeune et ne jamais changer de direction puisqu'il veut épouser sa belle.

Le méchant de l'histoire n'a rien pour le sauver, il est méchant jusqu'au bout des ongles et rien ne viendra adoucir ce portrait un peu trop caricatural ou plutôt, dichotomique puisque nos personnages principaux, eux, sont sympathiques, même le truand qui cache son coeur.

Ces petits bémols n'ont pas entamé mon plaisir de lecture car l'histoire est belle, violente, sombre, pas tendre avec les filles mais bien contée. Les alternances entre le passé et le présent étaient une bonne idée et cela permettait de suivre Christmas plus grand et Christmas plus jeune.

Lorsque j'ai eu terminé ce roman, j'avais une sensation de vide en moi car je quittais à tout jamais des personnages dont j'ai pris grand plaisir à suivre les pérégrinations.

La féé Stelphique me l'avait chaudement recommandé, elle ne pourra plus m'en vouloir, je l'ai lu et je fais coup double puisque c'est une LC réussie avec Bianca.


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Ma foi, c'est un bon roman, même si je n'ai pas été aussi transcendé que la grande majorité des lecteurs. C'est une belle fresque historique avec de bons personnages et une ambiance retranscrite réussie. Mais au risque de recevoir quelques tomates, je dirai qu'il m'a manqué de l'intensité émotionnelle, de la densité malgré le nombre de pages.
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Luca di Fulvio nous livre une excellent roman avec cet ouvrage sur l'Amérique du début du siècle. Une Amérique impitoyable avec certains immigrés. Une Amérique où seule la résilience permet de sortir de la misère. Une Amérique qui se dissimule derrière des images hollywoodiennes où la perversité joue à cache cache avec le puritanisme et qui se veut officiellement fabrique de rêves.

J'ai tout de suite été séduit par le ton et l'histoire de ce livre aux personnages très attachants et aux sentiments ambigus du fait d'une culpabilité ressentie par nombre d'entre eux face au mal. Un mal à la victoire non inéluctable pour peu qu'un combat s'engage contre lui contre le côté sombre de chacun.
A la lecture on perçoit bien la démarche idéaliste, pour ne pas dire utopique de l'auteur qui semble avoir foi en une Amérique où tout fut un temps possible pour peu que la fatalité soit refusée et que la puissance intérieure de chacun puisse s'exprimer.

Personnellement, je perçois la réalité de ce pays davantage sous le prisme d'un monde à la Steinbeck que comme celui qui est décrit dans ce roman qui n'en demeure pas moins excellent et que je recommande en assurant le lecture du fait que les 720 pages qui le constituent se lisent sans peser. Bien au contraire.

A la poursuite du rêve américain, oui, certes... mais combien ont-ils été à réussir à le traduire en réalité ?...
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Mais, quel bonheur ce roman !
On avale les 700 pages tellement on a hâte de découvrir l'histoire de Christmas et de Ruth.
C'est u e véritable pépite, ce livre et je pense que les personnages resteront longtemps présents dans ma tête.
Et que dire de l'écriture qui nous fait voyager, qui nous transporte, qui nous fait vibrer d'émotions.
Un très grand roman pour un très grand auteur...
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"Diamond Dogs", voilà le drôle de nom que Christmas a choisi pour son "Gang des rêves". Comme la plupart des gosses élevés dans la misère du quartier de Low East End à Manhattan dans la fin des années 1920, Christmas doit se battre pour survivre et tenir la promesse faite à Cetta, sa mère, de devenir un honnête citoyen américain. Pourtant, contrairement à la plupart de ses camarades d'infortune pour qui devenir quelqu'un passe par le pouvoir et l'argent, l'"American Dream" de Christmas trouvait sa genèse dans le sens : "Voilà ce qu'il avait cherché. Donner un sens à la vie, la rendre moins arbitraire. C'était ça la perfection, non pas le succès, la réussite, le couronnement d'un rêve ou d'une ambition : c'était le sens. Ainsi, dans son histoire, même les méchants trouvaient un sens à leur vie, en tous cas ils lui en donnaient un. Et chaque vie était reliée à celle des autres, comme des fils qui se croisaient et de recroisaient et finissaient par dessiner une toile d'araignée - un dessin bien réel, sans rien d'abstrait. Il n'y avait ni pathos, ni ironie, que du sentiment." (p. 922).

Tout aussi puissant et percutant que "Les prisonniers de la liberté", ce "Gang des rêves" très plébiscité par la critique et qui n'est pas sans évoquer le cultissime "Once Upon a Time in America" de Sergio Leone, aborde avec beaucoup d'humanisme les thèmes de l'exil, de la misère et de la survie... A la façon d'un rêve à la fois accessible et intangible qui porte le symbole de l'espoir... Et si pour ma part, j'ai préféré "Les prisonniers de la liberté", voici encore un roman de Luca di Fulvio à mettre entre toutes les mains...



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Le gang des rêves raconte l'histoire de Cetta, toute jeune fille sicilienne, débarquant à New York dans les années vingt, complètement démunie, avec son bébé prénommé Natale. Cetta va se battre dans le brooklyn violent et miséreux de cette époque pour survivre et faire de son fils un vrai américain. Il ne sera plus Natale, mais Christmas. Christmas grandit, rencontre la belle et riche Ruth et se bat lui aussi pour devenir quelqu'un. L'ambiance rappelle tout à fait celle du film "Il était une fois l'Amérique": la mafia, la prohibition, little italy, la violence,etc...Les personnages sont très touchants: Cetta, prostituée et mère courage, son protecteur Sal dur au coeur tendre, Christmas luttant pour réussir sans dévier du droit chemin, et Ruth son grand amour, après qui il court désespérément. Un grand roman fleuve, un peu fourre-tout, mais qui émeut et nous raconte une part de l'histoire de l'Amérique, notamment la naissance de la radio. Bon moment de lecture, très agréable.
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Ce roman retrace en une grande fresque, l'histoire de l'Amérique, de New-York tout particulièrement, avec ses émigrés qui débarquent à Ellis Island, le plus souvent pauvres, sales, mais croyant au rêve américian .

Cetta débarque du sud profond de son Italie, un gamin sous le bras, fruit d'un viol, pour échapper à sa condition de "rien du tout" et donner à son fils une autre vie que celle qui lui est déjà tracée. Cetta, c'est un beau personnage de femme. Elle fait la putain, il faut manger et nourrir le petit, mais elle se garde une ligne de conduite et donne, de façon parfois presque enfantine, des repères à son fils et notamment qu'il est Américain, ce qui change tout, pense -t-elle. Son fils, Christmas, est celui qu'on va suivre alors que New-York se construit, que les gangs font la loi et que radio et cinéma balbutient. Au travers des aventures de Christmas , c'est essentiellement le New-York des pauvres que l'on voit, ceux qui crèvent ici au lieu de crever ailleurs mais qui finalement n'ont pas accès à la fameuse réussite américaine. le rêve peut devenir amer...

Christmas, lui va mener son rêve jusqu'au bout, porté par l'amour si difficile de Ruth, sa mère, ses rencontres et ses choix. Il est ce rêve américain qui dit que pour celui qui veut, tout est possible.

J'ai pris plaisir avec ce livre de plus de 700 pages, qui se lit vraiment facilement. J'y ai trouvé quelques longueurs avec Bill,le personnage du vilain mais sans que ce soit désagréable. Mon problème, c'est qu'une fois le livre fermé, il me reste surtout les 250 premières pages , un peu court sur la longueur du roman. Il manque, je ne sais pas , de le densité, de la profondeur , des aspérités ? C'est trop lisse, les pages glissent les unes derrière les autres c'est vrai , mais ça glisse trop ,un peu comme le sable dans la main laissant une impression de vide qui me laisse sur ma faim. J'imagine que ça fera un bon film "tout public", l'écriture s'y prête, les personnages aussi et les décors ne devraient pas être un problème.
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