AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 1316 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De tout ! Vous trouverez de tout dans ce roman passionnant, dense, virevoltant, aux nombreux personnages.
De l'amour, de la haine, de l'amitié, de la reconnaissance, du pardon, du fanatisme, de l'entraide, de la course à l'argent au pouvoir, de la chasse aux sorcières.
Vous trouverez des putes, des mères de familles, des faux docteurs, des vrais soldats, des couturières, des nobles, des miséreux, des prêteurs sur gages, des marins….
Sans oublier des Juifs, des Chrétiens, un terreau riche aux mésententes, un terreau favorable à l'inquisition, et la création d'un ghetto.
Bref, vous découvrirez tout un monde. Celui de Venise au tout début de la Renaissance. Une Venise immonde. Un cloaque ou tout, et tous, baigne(nt) dans la boue, les excréments, les immondices. Une Venise pleine de troubles et de trublions.
Une Venise sanglante, violente, où la loi du plus fort règne en maître.
Et l'auteur, en plus de toutes ces sensations et sentiments, aiguisera vos autres sens pour voir (les descriptions de Venise sont fantastiques), sentir (les odeurs sont immondes), écouter (les rumeurs vont bon train).
Un roman très bien documenté sur la Venise du XVIe siècle, un roman théâtral digne de la Comedia del arte avec masques et déguisements, ruse et ingéniosité.
Les enfants de Venise ont tout à apprendre : le chemin de la liberté et celui de l'amour.

« Venise, 1515. Peu de villes auront connu autant d'injustices, de dangers, de misère et de vices. de liberté, aussi.
Liberté pour Mercurio, petit voleur des rues, as du déguisement, pour qui le pavé romain est devenu trop brûlant. Liberté pour Giuditta, jeune et belle Juive, dont la religion semble ici tolérée – mais pour combien de temps ?
Rien ne les vouait à s'aimer. Pourtant... Entre inquisiteurs et courtisanes, palais, coupe-gorge et canaux putrides, les amants de Venise feront mentir le destin. »
Commenter  J’apprécie          5520
Luca di Fulvio nous entraîne dans un roman-fleuve captivant où se côtoient à la fois l'univers de Dumas et celui de la Commedia dell'arte. Il nous invite dans l'Italie du 16ème siècle, plus précisément à Venise et l'on retrouve tout le contexte social, politique et religieux de cette époque. Un monde où l'on louvoie comme on peut entre loyauté et trahison, où pour sauver sa peau, on divise pour mieux régner. Jeux de pouvoirs, malversations, inégalités et injustices sont monnaie courante dans cette Italie en proie à l'intolérance et à l'antisémitisme, et cette brèche entre le clergé et l'Etat ouvre la voie à ses pires diffamateurs. le récit donne toujours envie de poursuivre sa lecture, les rebondissements ne manquent et l'auteur met tout son talent de conteur à profit pour nous faire vibrer et nous surprendre. J'apprécie qu'il ait une véritable bienveillance pour ses personnages qu'ils soient secondaires ou principaux. Ils sont tous très bien construits et attachants. Tous allient leurs fougues et leurs forces pour rendre cette saga magnifique. Un roman-fleuve comme on les aime, généreux et épique sur lequel soufflent les grands sentiments, l'aventure, le courage. L'amour est au centre de cette épopée romanesque dont on ne ressort pas indemne. Une réussite !
Commenter  J’apprécie          100
On m'avait offert ce livre, ainsi que le Gang Des Rêves du même auteur, il y a plus d'un an, mais vu la taille de l'objet, j'avais un peu peur de m'y attaquer.
Je me suis donc lancée il y a une dizaine de jours, et là, dès les premières pages, j'ai été happée par l'écriture fluide, les personnages, les rebondissements... pas un instant, je ne me suis ennuyée au travers de ces presque mille pages qui m'ont transportée dans la Venise du 16e siècle, en suivant le beau et rusé Mercurio dans les ruelles sales de la Sérénissime, et croisant des personnages haut en couleur qu'on oubliera pas de sitôt. Prochainement, je lirai l'autre livre qui m'attend de Luca di Fulvio, malheureusement décédé cette année, en sachant déjà que je m'embarquerai sans aucun doute pour une autre belle aventure.
Commenter  J’apprécie          91
On est pressé d'en finir et de connaître le dénouement, même si on s'en doute, mais en même temps, on aimerait tant continuer à vivre avec ces personnages si attachants.
Un livre épopée, qui démarre, à vous couper le souffle à Rome et qui se termine en vous retenant de respirer.
Mais un livre d'amour et de haine, un livre politique, un livre sociologique, un livre historique. Bravo M. da Fulvio, dommage que vous nous ayez quitté si tôt.
Commenter  J’apprécie          00
Mercurio est un jeune orphelin. Voleur, arnaqueur, il sévit avec ses amis dans les rues crasseuses de Rome. Lorsqu'ils détroussent un juif et que cela dégénère ils sont obligés de quitter la ville. Ils choisissent Venise pour destination. En chemin ils rencontrent un docteur juif et sa fille Giuditta. Les 2 jeunes vont ressentir les premiers émois amoureux. Mais dans une ville qui hait les juifs, les place dans un ghetto s'aimer est impossible... quand en + la vengeance s'en mêle...

Une fois de plus j'ai adoré cette oeuvre ! Luca di Fulvio nous emmène en Italie en 1515, entre Rome et Venise. Dans la crasse, la puanteur et il arrive à ressortir le beau! Les personnages sont complexes, chacun avec sa teinte de gris. Aucun n'est entièrement bon ou entièrement mauvais et ça cest très réaliste ! Chacun sa quête pour essayer de survivre dans ce marasme. Arnaques, vols, prostitution etc... rien ne leur sera épargné ! Mais Mercurio est noble, Mercurio est beau et surtout Mercurio refuse de rester toute sa vie dans le caniveau! Il compte bien se donner les moyens de reussir, envers et contre tout... mais le danger rôde partout !
J'aime cet auteur qui arrive à me faire ressentir autant d'émotions !
Il me reste 2 de ses oeuvres à lire (3 en comptant celle qui sort fin août !) Mais je vais les savourer parce que le conteur nous a quitté et que tous ces personnages sont désormais orphelins 🥺
Vous vivrez toujours à travers eux (et nous lecteurs !) Mr di Fulvio &#xNaN

Et vous ? Lequel est votre préféré ??
(Et si vous n'en avez lu aucun... et bien hop hop hop foncez !!!!)
Commenter  J’apprécie          111
Les enfants de Venise , c'est plus qu'une histoire d'enfants. C'est celle de juifs, de soldats, d'amour, de tolérance,...

Le récit commence par Mercurio et sa bande. de jeunes enfants qui volent pour survivre à Rome . Ils devront quitter la ville précipitamment et leur chemin les mène à Venise. Venise, là où se rend également Giuditta et son père Isacco, juifs tous les deux. La destinée à tout ce beau monde va s'entremêler. Vont intervenir également dans l'histoire des prostituées, le capitaine Lanzafame, Scarabello...

Luca di Fulvio nous présente une galerie de portraits assez hétéroclite. Cela va du catholique inquisiteur au juif modéré, du voleur à la prostituée, de l'acharné à l'innocent... Tous ces personnages que j'ai rencontré au fil de ma lecture avaient soit un côté attachant, sympathique , soit un côté détestable.
Mercurio et Giuditta sont les deux protagonistes de l'histoire. Ils ne sont pas pour autant mes préférés, même si j'ai aimé les suivre durant tout ce récit.

L'histoire est quant à elle, somme toute, basique : une histoire d'amour semée d'embûches, un peu à la Shakespeare. Mais sous la plume de Luca di Fulvio, ça passe très facilement et les presque 1000 pages sont passées rapidement. J'ai tout de suite été happée par l'intrigue et ce dès les premières pages.
Ce qui m'a surtout intéressé dans ce récit, c'est le côté historique. Comment les juifs ont été traités par les vénitiens à cetteépoque? Je n'en avais absolument aucune idée. Grâce à l'auteur, j'ai été fouiné sur internet et ai été stupéfaite que ce n'était pas une invention de sa part.

Un très bon roman de Luca di Fulvio que je ne saurais que vous recommander.

Lecture commune prévue le 19 juin et anticipée au jour de l'annonce de l'auteur pour lui rendre hommage.





Commenter  J’apprécie          90
Michel Leiris a écrit "Traduire, c'est avoir l'honnêteté de s'en tenir à une imperfection allusive."
Et quitte à prendre une position tranchée là ce n'est plus une imperfection allusive, mais une imperfection explicite,. Pourquoi me dire direz-vous ?

Et bien, je dois dire que de prime abord j'ai eu un peu de mal à comprendre pourquoi avoir sacrifié la traduction du titre original (La ragazza che toccava il cielo) par sa traduction littérale et certes plus poétique " pour une traduction plus passe-partout : " Les Enfants de Venise".

Pourquoi ce titre italien "La fille qui a touché le ciel" est devenu " Les Enfants de Venise". Mystère.....

On ne peut pas reprocher à ce titre français de coller à la réalité du livre car il s'agit bien d'une histoire d'enfant dans la Sérénissime, mais autant ce titre d'une platitude navrante cache un petit bijou de littérature.... Et ne lui rend pas service....

Revenons à l'histoire et ses protagonistes, nous voilà immergé dans un kaléidoscope de vies parallèles...
D'un côté Mercurio (le mercure ou le Mercure), Zolfo (le souffre), Ercole et Benedetta
De l'autre Yits'aq da Negroponte et Yeoudith qui deviendront Isacco da Negroponte et sa fille Giuditta.
Sans opposition leurs destins s'entrecroisent, s'entrechoquent. Ce sont des personnages qui comprendront qu'ils ont en eux les armes pour s'élever, pour améliorer leur propre condition, mais pas au détriment des autres.
"La vie est simple. Quand elle devient compliquée, ça veut dire qu'on se trompe quelque part. Ne l'oublie jamais. Si la vie devient compliquée, c'est parce que c'est nous qui la compliquons. le bonheur et la souffrance, le désespoir et l'amour sont simples. Il n'y a rien de difficile. "
Le fond historique est là aussi : la rivalité entre Rome la religieuse et Venise l'indépendante.
Nous sommes loin de la splendeur de la Cité des Doges et de ses palais de marbre, l'auteur italien Luca di Fulvio fait revivre avec maestria un milieu violent, à l'ombre du Rialto, fréquenté par de vils personnages aux noms qui semblent tout droit sortis d'un conte macabre.

Voici comment l'auteur à l'entame du chapitre 36 relate ce qui va tout changer, le premier soir où les portes du Ghetto de Venise vont se fermer :
"« Fermez ! », commanda une voix.
Les gonds grincèrent. Les deux battants claquèrent avec un bruit sourd. On entendit crisser les cadenas, fer contre fer.
« Fermé ! », dit une voix.
« Fermé ! », dit une autre voix en écho.
Puis ce fut le silence.
La communauté juive était réunie au grand complet sur le campo del Ghetto. Il n'y avait pas eu de programme, de rendez-vous concerté. Ils s'étaient simplement retrouvés là. Et tous avaient cette expression ahurie peinte sur le visage.
C'était la première fois qu'ils étaient enfermés. Ce soir était le premier soir.
Dans le silence qui suivit la fermeture des deux grandes portes, personne ne savait que faire. Les yeux de tous étaient fixés sur les battants cadenassés de l'extérieur.
« Comme des poules dans un poulailler, fit soudain une vieille femme, d'une voix rauque. Quelle horreur. »
Et dans ce silence, tous l'entendirent.
« Tu aurais pu trouver un autre exemple », lui dit un homme à côté d'elle.
Et tous l'entendirent lui aussi.
« Comme une poignée de punaises dans une tabatière, dit alors la vieille femme. Comme une tribu de cafards dans un pot de chambre. Tu veux que je continue ? »
Une autre voix dit : « Non ».
Le silence se fit à nouveau.
Alors, l'idiot de la communauté, un gamin qui avait toujours la bouche grand ouverte et la bave au menton, commença à entonner, de sa voix disgracieuse, un vieux refrain que l'on chantait aux enfants pour les faire s'endormir : « Dans le noir il y a une lumière… elle est à l'intérieur de toi… ferme les yeux, tu la verras… »
Une petite fille de cinq ou six ans, qui se frottait les yeux de sommeil, tendit sa petite main et la mit dans celle de l'idiot.
« Ferme les yeux, tu la verras… c'est celle de l'ange qui veille sur toi… c'est la lumière du jour de demain… »
Le père du garçon, ému, prit l'autre main de son fils et la serra fort. Sa mère, à son tour, prit celle de son mari et posa la tête sur son épaule. « Chante, mon enfant, dit-elle doucement.
— … C'est la lumière du jour de demain… qui sera ton jour, mon trésor… parce que le noir est déjà une lumière à l'intérieur de toi…
— … Parce que le noir est déjà une lumière à l'intérieur de moi… », répétèrent les enfants sur le campo del Ghetto, comme le voulait la chanson.
Et les parents leur firent une caresse et les prirent par la main pendant que l'idiot chantait la fin de la chanson : « … Parce que le noir est déjà une lumière à l'intérieur de nous… parce que l'agneau a retrouvé son troupeau… Dors, mon amour, dors… n'aie pas peur, mon ange… parce qu'il n'y a pas de peur dans la lumière ».
L'un après l'autre, en silence, dans ce nouveau silence, tous les membres de la communauté se prirent par la main, sans se soucier de savoir qui était leur voisin et sans détacher leurs yeux des grandes portes barrées, et ils formèrent une chaîne qui n'avait ni début ni fin.
Alors la voix du rabbin s'éleva, émue et grave : « Demain, à l'aube, quand ils ouvriront, nous serons de nouveau une multitude. Mais ce soir nous ne sommes qu'un."

Un grand moment d'Histoire servi par une grande plume.....
Un grand moment de noirceur servi par une écriture lumineuse.....
Un grand moment de douleur qui devient poésie mélancolique....

Bref ce fut une beau moment passé avec les Enfants de Venise....
Mais ce fut encore plus beau avec l'idée de cette fille qui a touché les étoiles.....
Et je retiens ces mots de Reina la magicienne "L'amour nourrit et engraisse. La haine consume et creuse. L'amour enrichit, la haine soustrait"
Commenter  J’apprécie          2715
J'ai découvert et adoré Christmas dans #legangdesreves et c'est avec passion que j'ai suivi Mercurio dans les rues de Venise 💕
Les personnages sont inoubliables, magnifiques.
J'ai beaucoup apprécié cette plongée captivante dans l'Italie et la comedia del arte.
🦋
Cette histoire d'un premier amour intense, tragique et romantique est extraordinairement bien mis en scène grâce à la plume de Luca di Fulvio.
🦋
Le monde dépeint avec érudition et talent est celui des parias, de la misère, du ghetto de Venise dans lesquels les juifs furent emprisonnés, de la syphilis, épidémie dont souffrirent les prostituées, de la terreur de l'inquisition...
🦋
Bref, c'est encore une pépite !
Commenter  J’apprécie          50
Luca di Fulvio nous offre un grand roman d'aventures, historique, d'amour, d'amitié, de lutte de religions… tout cela et bien plus encore dans un seul ouvrage, néanmoins de 960 pages.

Nous sommes en Italie, au XVIème siècle. Mercurio, 17 ans, est un enfant des rues de Rome, un orphelin, qui après des années de souffrance et d'asservissement, a gagné peu à peu sa liberté. Néanmoins, il survit à coup de vols et d'escroqueries pour dépouiller au mieux les passants, aidés par d'autres orphelins. Un jour, un de ces coups dégénère et le voilà obligé de s'exiler. Avec lui, il emmène la jeune Benedetta et le très jeune Zolfo. Sa destination Venise.

En chemin, il va faire des rencontres importantes notamment celle d'Isacco de Negroponte, un juif escroc, transformé en médecin par les circonstances, et sa fille Giuditta, belle comme le jour ; mais aussi la rencontre du Capitaine Lanzafame, héro de guerre, d'un moine fanatique religieux qui poursuit les juifs, de la douce Anna del Mercato, jeune veuve ruinée, et bien d'autres encore.

C'est une histoire d'amour impossible entre un jeune homme chrétien et une jeune femme juive.

L'ambiance à la Dickens nous emmène dans les rues sinueuses et étroites de Venise et de Mestre, par les canaux bien souvent sombres et étriqués, ou dans des quartiers tels celui du marché du Rialto où le petit et grand banditisme côtoient la misère d'un côté et la prostitution de l'autre.

C'est un roman qui nous parle également de la condition des juifs à cette époque, obligés de porter un bonnet jaune distinctif et de rentrer au couvre-feu dans un quartier où ils sont parqués pour la nuit.

C'est un roman où on parle également d'amitié, d'amour, de sorcellerie, de fanatisme religieux, de déguisements.

Difficile d'en dire davantage sans trop en dévoiler.

J'ai été happée par cette histoire, je me suis attachée aux personnages, même quelque peu aux méchants. Je n'ai pas vu défiler les pages. L'ambiance enivrante de la Sérénissime Venise y est aussi pour quelque chose tellement elle est bien rendue.

Un petit bémol néanmoins pour l'écriture, très simple, qui m'a donné parfois l'impression d'être dans un roman jeune adulte.

Je ne peux que vous conseiller cette lecture. Pour ma part, « le gang des rêves » me tend les bras.
Commenter  J’apprécie          120
Première lecture de cet auteur, mais quelle belle fresque romanesque !
Les personnages de cet auteur sont très attachants et ils nous emmènent dans de belles aventures et on se laisse emporter par celles-ci.
Les faits historiques sont particulièrement bien décrits.
On ne s'ennuie pas tout le long de ses 990 pages car Luca d'i Fulvio est un excellent conteur.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (2893) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}