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4,06

sur 1349 notes
Une histoire qui n'a rien d'extraordinaire. Au contraire, c'est l'ordinaire d'une vie qui nous est raconté. L'histoire de David Copperfield. de sa naissance à son âge adulte. Une grande fresque de vie. Un roman d'apprentissage, puisque que constamment, les gens qui entourent David le font réfléchir, le remette en doute, lui font forger des convictions. Les pages défilent, et avec lui nous grandissons. Dickens livre un roman complet, le cycle d'une vie. C'est dense, c'est passionnant, et l'écriture est sublime. Un personnage dont je me souviendrais longtemps.
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Un coup de coeur pour ce roman qui m'a accompagnée durant 35 ans. J'en avais gardé des souvenirs assez flous, même si à la relecture je me souvenais finalement bien de certains personnages, comme les Micawber, Uriah Heep, et bien sûr Peggotty, son frère et l'inoubliable maison dans un bateau retourné sur la plage de Yarmouth.

De tous ses livres, celui-ci est celui auquel Dickens tenait le plus, où il a mis le plus de lui : on peut le considérer comme un roman autobiographique. C'est en même temps un roman de formation, qui s'étend sur une vie d'homme, de l'enfance à l'âge mûr, une vie jalonnée de tourments, de bonheurs et de rencontres.

Il y a loin du jeune David Copperfield, mis en pension puis au travail par son beau-père à la mort de sa mère, au jeune secrétaire juridique (grâce à la sténographie), très jeune époux aussi inexpérimenté que sa "femme-enfant", Dora, puis à l'écrivain reconnu. Nous suivons sa lente ascension, en même temps que les mésaventures de ses compagnons, aussi bien le séduisant mais futile et trop gâté Steerforth, que le bon Traddles, ainsi que la belle Agnès et son père, mais aussi M. Peggoty et sa nièce la petite Emily, Ham son neveu. Nous ne saurions être assez reconnaissants envers sa tante Betsey Trotwood, qui sous des dehors brusques et quelques peu maniaques, le prend sous son aile et l'éduque. Tous les personnages secondaires sont souvent assez typés, mais incroyablement vivants, et les scènes et lieux sont décrits avec une force d'évocation qui nous tire de nous-mêmes et nous fait vivre proprement avec eux tous, en cette Angleterre parfois idyllique, mais aussi rude aux petits et aux fragiles, aux pauvres. Dickens sait émouvoir et faire réfléchir en même temps aux questions de son temps : la prison pour dettes, l'émigration, la Justice, les femmes abusées et abandonnées, et bien sûr l'éducation, les mauvais traitements...

C'est à mon sens le propre d'un grand classique que de se lire autant de fois qu'on le veut en y découvrant toujours de nouveaux sujets, mais aussi en revivant avec des personnages chers à notre mémoire, qui souvent nous rappellent nos propres êtres aimés et perdus, et nous permettent de revivre nos émotions sous la plume si humaine d'un grand auteur. Quand des livres sont devenus aussi célèbres, il n'y a pas à craindre le nombre de pages, on y habite pleinement, c'est une seconde maison pour notre esprit. Cela foisonne, on ne s'y ennuie pas, on y apprend et médite, et on n'est jamais déçu par notre séjour chez eux.
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Charles Dickens est un auteur que j'aime beaucoup lire, et ça faisait trop de temps que je n'avais pas lu un de ses livres. ''David Copperfield'' était semble-t-il son roman préféré, ce n'est pas mon cas mais j'ai tout de même beaucoup aimé. Raconté à la première personne, il s'agit d'une autobiographie fictive (bien que Dickens se soit inspiré de sa vraie vie pour certains passages/personnages) retraçant la vie de David Copperfield depuis sa naissance jusqu'à l'âge mûr. Il n'aura pas une enfance facile et connaitra également plusieurs grands drames dans son âge adulte, et à travers ses aventures c'est aussi le sud de l'Angleterre du 19eme siècle qui nous est dépeint dans ce long roman. J'ai aimé sa vie et ses rencontres durant l'âge adulte, mais c'est la partie liée à son enfance qui m'a le plus emballé. Peut-être est-ce également pour cela que mon roman préféré de cet auteur est ''Oliver Twist'', le récit des enfants en galère semble plus m'attirer. Non pas que je prenne du plaisir à lire des récits tristes où des enfants sont malmenés par la vie, bien au contraire, mais je préfère quand l'histoire évolue au sein des classes les plus pauvres ou du moins les plus basses, ce qui est le cas pour une grande partie d''Oliver Twist'' ainsi que pour la jeunesse de David Copperfield. le passage à l'âge adulte de ce dernier va aussi marquer son passage à un niveau sociétale supérieur, ce qui m'a rendu l'histoire un peu moins attrayante mais toujours prenante tout de même. J'ai également aimé le fait, mais c'est une récurrence chez Dickens, que les personnages que l'on rencontre dans les premières années de la vie de David Copperfield croisent à nouveau la route de notre héro de manière plus ou moins régulière tout au long de sa vie. Ce sont bien sur des coïncidences trop nombreuses pour être crédibles, mais ça permet de suivre les nombreux personnages secondaires sur plusieurs années, de voir ce qu'ils sont devenus et c'est une chose qui me plait chez cet auteur. C'était donc une lecture certes longue mais plaisante, et je suis très content d'avoir lu ce grand classique de la littérature anglaise.
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CHRONIQUE –

Cette critique/chronique est écrite suite à un challenge « Lecture 2023 » lancé par les personnes derrière le compte instagram « Lespetitslivres ». Il consiste à lire un livre par mois d'après un thème donné et d'en écrire une chronique. le challenge d'avril est « un livre qui se passe à une autre époque" et mon choix s'est porté sur "David Copperfield" de Charles Dickens.

Je me dois de préciser qu'à la bibliothèque, je me suis trompée et j'ai pris, sans le savoir, une version abrégée du livre. J'ignore à quel point celle-ci diffère de la version complète.

Ma critique de ce livre sera simple : c'est une lecture pleine de découvertes que j'ai appréciée.

Découvrir une autre époque. Découvrir l'Angleterre industrielle du début du 19ème siècle. Découvrir un style d'écriture. Découvrir la vie des personnages ainsi que les codes sociaux de l'époque. Les personnages sont attachants et il se passe beaucoup de choses. La vie n'est pas un long fleuve tranquille.

J'ai lu que ce roman était le préféré de Charles Dickens. le fait qu'il soit semi-autobiographique y est sans doute pour quelque chose, mais pas seulement : cela transparaît dans la lecture. Je me suis sentie liée à l'auteur et à ce qu'il souhaite partager avec nous. J'avoue qu'avant de lire le livre, j'avais quelques appréhensions : j'avais peur de m'ennuyer ou de ne rien comprendre. Il ne s'est rien passé de tout ça.

Il faudrait que j'essaie de lire la version complète du livre un jour. J'ignore si mon opinion sur le livre changera, mais pour le moment c'est ainsi.
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Moi qui suis capable de dévorer des pavés en quelques jours, ces quelques plus de mille pages de David Copperfield ont été un sacré chemin de croix. Quasi un mois pour suivre les aventures et mésaventures de notre personnage, de son enfance à sa vie d'adulte, en entrecoupant le roman de nombreuses autres lectures, en étant incapable de rester plongée dans plus de deux-trois chapitres à la suite.

Les raisons de cette difficulté ? Une intrigue que j'ai trouvé trop cousue de fil blanc, terriblement diluée par des redondances de rencontres, de pertes de vue, de nouvelles rencontres des mêmes, ou d'autres... qui s'étalent pour peu ; un manque de profondeur des personnages, personnage principal inclus, ce qui est gênant après tant de pages ; un regard d'apitoiement assez condescendant, très bourgeois, sur la misère, qui m'a qui plus est irritée.

Je me suis, excepté le dernier point évoqué, tout bonnement ennuyée, un peu comme pour Les trois mousquetaires. Ces romans-feuilletons ne sont décidément pas faits pour moi, je suis plus à l'aise avec leurs formats plus courts.

Je me tâte désormais à lire Oliver Twist...
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Il existe des classiques dont on attend beaucoup. David Copperfield en faisait partie.

J'ai accroché dès le début, très prenant, avec un ton humoristique auquel je ne m'attendais pas, du moins pas autant. La lecture était facile, avec beaucoup de dialogues, un rythme énergique et une rapidité dans l'enchainement des faits faisant vite progresser l'histoire. Cette rapidité m'a d'ailleurs étonnée, donnant au récit un côté un peu « léger », presqu'enfantin qui s'accordait bien cependant avec le caractère naïf à l'extrême de David Copperfield.

En revanche, au fil des chapitres, ce style narratif a commencé à me gêner. David Copperfield cumule les déplacements et rencontres selon un procédé répétitif. On saute sans arrêt d'un personnage à un autre, d'un évènement au suivant et ce, si vite, que ces changements s'effectuent au détriment de la crédibilité et de mon intérêt narratif. J'aurai préféré qu'on approfondisse un peu plus les protagonistes, qu'ils soient moins caricaturaux, cela m'aurait peut-être permis de m'y attacher un peu plus.

Et puis, j'ai commencé à m'ennuyer. Je lisais par série de deux à trois chapitres. Je reprenais, mais à chaque fois, après une cinquantaine de pages, je me lassais. J'avais perdu le souffle initial, j'avais l'impression de tourner en rond, et certains passages m'ont paru bavards et interminables.

J'ai fini ma lecture avec la satisfaction d'être arrivée au bout des 1.100 pages. Ce roman d'apprentissage me laissera le souvenir d'une lecture non déplaisante, mais qui manquait d'entrain et de fluidité sur la durée.
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Quelle joie d'avoir retrouvé le Dickens de mon enfance dont le souvenir de "David Copperfield" est resté gravé dans ma mémoire grâce aux adaptations pour la jeunesse.
La lecture de la version intégrale était un vrai défi pour moi qui ne lis jamais des romans de plus de mille pages. J'ai été motivée grâce à une lecture commune avec MisssLaure, VeroClaire et Flaubauski, d'autant plus que j'ai téléchargé gratuitement sur ma liseuse la version numérique en deux tomes dans une traduction de Paul Lorain (ce découpage n'a qu'un intérêt pratique, je fais donc ma critique sur le volume intégral).

C'est évidemment une histoire que l'on ne peut pas raconter précisément car il se passe beaucoup de choses, non pas que ce soit un roman d'actions mais l'enfance et la jeunesse du narrateur (Charles Dickens lui-même d'après ce que j'ai pu lire) sont ponctuées de rencontres avec un grand nombre de personnages variés et hauts en couleurs.
Alors que son enfance est heureuse entre sa mère adorée et la bienveillante bonne Peggotty, la vie de David Copperfield bascule quand il se retrouve orphelin.
Le petit David reste naïf même s'il puise un peu de force dans les livres face aux brutes imbéciles qui le terrorisent comme Mr et Miss Murdstone son beau-père et sa soeur ou Mr Creakle le directeur de la pension Salem-House.
Ses souffrances morales vont s'apaiser quand il réussit à rejoindre sa grand-tante Betsy anophobique à Douvres. Cette dernière qui voulait une nièce (eh oui !) se révèle aimante et de plus en plus appréciable au fil des pages.
En grandissant, il va étudier et voyager pour se forger le caractère comme dit sa tante car s'il est souvent consternant c'est à la hauteur de sa naïveté et de sa gentillesse. Ses déambulations sont censées lui faire découvrir le monde mais il va surtout vivre des expériences avec des personnes croisés et recroisés des années plus tard.

Si un certain nombre de ces personnages sont attachants il y a aussi les loufoques. En premier lieu il y a Monsieur Dick, celui dont la mémoire dérangée est hantée par Charles 1er. C'est une façon amusante pour Charles Dickens de se moquer de la monarchie mais surtout de montrer que le handicap mental n'est pas une tare et que la cohabitation avec tante Betsy se passe bien. Dans un autre genre, caricatural et drôle, il y a aussi Mr Wilkins Micawber et surtout Mistress Micawber. Et puis, il y le répugnant Uriah Heep (qui me fait penser à Gollum) le commis de Mr Wickfield chez qui David est logé quand il fait son apprentissage de procureur. Il va mal finir, ce qui permet à Dickens de se moquer aussi du système pénitentiaire.

Quant à ses amours, l'inconstance de David va se transformer en passion pour Dora une enfant gâtée devant qui il est béat. Mais si elle semble aussi niaise que David est naïf, elle a conscience de son état en se faisant appeler la femme enfant et j'ai trouvé intéressant qu'elle revendique son manque d'aptitude pour la cuisine ou autres tâches ménagères. Leur mariage sera de courte durée et David veuf partira en voyage pour faire son deuil. Cela lui permettra de prendre conscience que son grand amour est Agnès, généreuse, intelligente et d'une grande finesse, qu'il considérait comme sa soeur et son bon ange.

J'avoue que si j'ai eu de petites baisses de régimes à certains moments, j'ai apprécié de passer du temps en compagnie de David Copperfield.
Sur la longueur il y a quand même quelques passages qui m'ont agacée comme la dose de culpabilité qui pèse sur les jeunes filles comme la petite Émilie et Martha qui sont parfois à la limite de l'autoflagellation alors qu'elles sont victimes de leur naïveté.
Je ne me suis pas lassée des pérégrinations du garçon qui ressemble parfois à un anti-héros mais cela doit être dû à la modestie de Charles Dickens puisqu'il semblerait que ce soit son portrait romancé.
Ce que j'ai apprécié le plus c'est le côté burlesque et l'ambiance de l'Angleterre du 19ème siècle. Les étapes de sa vie sont peu communes, parfois tristes jamais haineuses et souvent racontées avec humour. J'ai ri plus d'une fois alors que la situation n'était pas toujours drôle. C'est le savoir-faire d'un grand écrivain.


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J'ai découvert Charles Dickens enfant avec le fabuleux « Chant de Noël » qui m'a vivement marquée et j'ai fait partager la magie à mon tour à mes enfants ; puis adolescente avec « Oliver Twist », dont je garde encore les aventures périlleuses et passionnantes dans ma mémoire.

Vingt ans après, je reviens vers Dickens en ouvrant l'oeuvre la plus chère à son coeur « David Copperfield ».
Il est certain que ce roman social est d'une densité incroyable tant dans sa longueur (quasi mille pages) que dans son contenu, et que le lecteur, comme l'auteur, a le temps pour entrer en toute intimité dans la vie de David et dans son parcours.

Difficile de faire une accroche de l'histoire de ce fait sans en dévoiler trop.

C'est David Copperfield qui raconte : il nous offre ici le récit à la première personne d'une grande partie de sa vie. Lui, le petit orphelin, qui a traversé bon nombre d'embuches, d'aventures et de mésaventures, pour grandir et devenir un jeune homme puis un homme.
Ce roman c'est surtout le récit des multiples rencontres de David tout au long de son parcours avec le portrait de personnages captivants, bons ou mauvais, mais d'une grande intensité et qui ne manquent pas d'éveiller des sentiments forts et profonds.

Je retiendrais la force et le courage de Ham et M. Peggotty, la douceur et l'intelligence d'Agnès, la grande liberté et le sens humain de la tante Betty Trotwood, l'amour de Peggotty, l'humour du couple Micawber ou de M. Dick, les terribles et sinistres Murdstone, la beauté de Dora, l'infâme Uriah Heep, la trahison de Steerforth, l'amitié sincère de Traddle, et encore beaucoup d'autres…
Dickens est sans conteste un conteur hors pair.

Pour expliquer ma note de 4/5, j'avoue que parfois je me suis ennuyée quelque peu sur certaines longueurs… , j'ai trouvé certains personnages un peu trop caricaturaux et parfois David, même s'il est très attachant, m'a fortement agacée par sa naïveté et sa passivité. Je crois que j'aurai aimé que David ait plus de caractère, plus d'envergure, plus de charisme.

Je suis néanmoins très heureuse d'avoir renoué avec Dickens. « de grandes espérances » me tend les bras et fera partie de mes lectures à venir prochainement.
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40h de lecture audio passées si vite !
Le narrateur Vincent Violette a su me passionner pour ce magnifique (et très long) classique !
Wilkins Micawber et Betsey Trotwood (entre autres) resteront à jamais associer aux intonations extraordinaires du narrateur.
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Voici un grand roman que j'aurais adoré lire en feuilleton, avec les belles illustrations qui l'accompagnaient lors de sa parution mensuelle.
Je regrette souvent que la mode du roman-feuilleton illustré ait disparu depuis près d'un siècle. Quelle délicieuse torture ce devait être d'attendre chaque jour la livraison de son journal ! Et quel grand plaisir d'y découvrir comme monsieur Tout-le-monde la suite des aventures de David Copperfield, celle des Deux Orphelines au XIXème siècle ou bien celles de Rouletabille et de Chéri-Bibi au XXème siècle... Personne ne pouvait vous raconter à l'avance ce que vous alliez lire et encore moins vous en dévoiler la fin !
Donc, sans aucune illustration, je l'ai lu en 2 tomes (Editions Flammarion) dans la belle traduction préfacée de Sylvère Monod.

J'avais quelques appréhensions car mon unique lecture de Dickens - Oliver Twist – m'avait un peu déçue il y a 2 ans : j'avais trouvé le roman misérabiliste, très manichéen et s'apparentant davantage à un roman pour la jeunesse qu'à un grand classique. Dickens précipitait son pauvre orphelin de Charybde en Scylla, ne lui épargnant rien, afin de nous faire pleurer tout du long. Je craignais donc que David Copperfield ne soit dans la même veine ! Mais outre le fait que son nombre de pages est si conséquent qu'il ne s'adresse clairement pas à la jeunesse (du moins celle d'aujourd'hui), c'est une oeuvre d'une grande richesse qui puise abondement dans la vie de Dickens (son enfance, ses apprentissages, ses amours) et s'avère donc intéressante à plus d'un titre.

Pour moi, la plus grande qualité de ce roman est sa façon de remonter le temps en faisant appel à la mémoire du narrateur : fidèle, d'une grande acuité, sa mémoire lui permet de dérouler le cours de sa vie passée depuis sa naissance sans rien anticiper de ce qu'il adviendra ensuite des personnages ou de ses propres sentiments, mais tout en glissant parfois un jugement discret, point de vue émis non par le personnage à l'âge relaté, mais par le narrateur plus âgé qui se pose en jugé éclairé.

Certains chapitres sont de vrais petits bijoux d'écriture : les pages consacrées à la mémorable "cuite" de David quand il s'enivre en compagnie de Steerforth restituent très drôlement son état d'esprit embrumé et sa vision vacillante. Quand David mène sa cour auprès de la ravissante tête de linotte qu'est Dora, cela donne aussi un style à la fois enlevé, comique avec une bonne touche d'auto-dérision puisque comme toujours, le narrateur, désormais âgé, nous fait revivre ses souvenirs avec tout le recul et la mise en perspective de son âge actuel forcément plus assagi. Dickens se livre aussi à un véritable exercice de style quand il décrit le mariage de son héros, abandonnant le temps du passé pour le présent, dans un style précipité, avec des envolées à la fois lyriques et ridicules.

Mais j'ai eu quelques ressentis plus négatifs sur le rythme passablement lent du premier tome et sur certains personnages trop caricaturaux que je n'ai pas appréciés comme les Micawber ou l'infâme Uriah Heep. le deuxième tome est carrément plus addictif, les intrigues allant plus rapidement vers leur dénouement.

Je suis contente d'avoir lu ces 900 pages qui m'ont complètement réconciliée avec Dickens.

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