En cette veille de Noël, tous sont occupés aux préparatifs festifs. Tous, sauf Ebenezer Scrooge, un homme riche et acariâtre que Noël laisse indifférent et aussi froid que le froid qui sévit actuellement en plus d'un brouillard givrant à couper au couteau. L'homme refuse de venir au repas de Noël de son neveu qui vient gentiment l'inviter.
Il ne connaît ni bonté, ni bienveillance. Pour lui Noël n'est que " foutaises ".
Il est rapiat, désagréable à l'extrême avec les personnes de son entourage. Son employé est sous-payé, travaille avec son cache-nez autour du cou ou essaie de se réchauffer tant bien que mal à la flamme de la bougie. Avec un patron comme Scrooge pour qui un sou est un sou il faudrait travailler le jour de Noël. Il est un peu obligé de lui laisser cette journée de fête mais lui fait bien comprendre qu'il a tout intérêt à venir plus tôt que prévu le lendemain.
Alors qu'il rentre chez lui Scrooge a tout de même la peur de sa vie, lui que rien ne touche jamais. le spectre de son associé décédé depuis sept ans va lui apparaître, suivi de deux autres apparitions.
Une jolie histoire un peu effrayante au début et qui nous pousse à nous interroger sur nous-mêmes en même temps que Scrooge. A savoir si on a oublié ce qu'est à la base l'esprit de Noël, la chaleur humaine, la solidarité, l'entraide. Un récit qui date de décembre 1843 mais qui est toujours d'actualité et devrait être lu par tous les Scrooge de 2023. Car combien comme lui sur la planète ?
Combien de gens individualistes ?
Quel individu peut se targuer de faire le bien au long des années qui s'écoulent si ce n'est un seul petit geste au moment de Noël histoire de se donner bonne conscience.
Scrooge, en regardant défiler les images du passé, du présent et du futur va en tirer une magnifique leçon de vie. Les fantômes vont être un révélateur.
Ce qu'il va voir lui fera prendre conscience qu'il est seul face à lui-même et que son argent ne lui sert â rien.
Va t-il décider de devenir meilleur ?
« J'allais dire, reprit le neveu de Scrooge, que la conséquence du fait qu'il ne nous aime pas et qu'il refuse de venir se réjouir avec nous est qu'il perd d'agréables moments qui ne lui auraient pas fait de mal. Je suis sûr qu'il se prive d'une compagnie plus aimable que celle qu'il peut trouver auprès de ses propres pensées, soit dans son vieux bureau moisi, soit dans son logement poussiéreux. J'ai l'intention de lui offrir chaque année, qu'il le veuille ou non, la même chance d'en sortir, car j'ai pitié de lui. Libre à lui de se moquer de Noël jusqu'à sa mort, mais je le mets au défi de ne pas être ébranlé dans son opinion lorsqu'il me verra arriver, tous les ans, régulièrement et toujours d'aussi bonne humeur pour lui dire : « Comment allez-vous, oncle Scrooge ? » Si seulement cela lui donnait l'idée de léguer une cinquantaine de livres sterling à son pauvre commis, ce serait déjà quelque chose. Et je crois qu'il était assez ébranlé après ma visite d'hier. » ( Citation du livre )
Le neveu de Scrooge est bienveillant. Combien d'entre nous n'auraient pas détesté cet oncle dépourvu de compassion.
Scrooge est vraiment à plaindre car son neveu et son commis, même s'ils sont pauvres sont riches de quelque chose que le premier personnage ne possède pas. L'amour, la bonté et toutes ces qualités de coeur qui font qu'ils se retrouvent entourés de leur famille dans la chaleur du foyer à passer de bons moments ensemble.
Scrooge, lui, est seul face à lui-même, à ses propres idées, détesté par certains et plaint par d'autres. Les fantômes vont se charger de lui rappeler tout ce qu'il a raté au cours de sa vie, ce qu'il rate au moment présent. Ils lui prévoient un triste devenir, un destin funeste s'il ne dévie pas de son chemin pour emprunter celui du repentir.
Sous la plume de
Charles Dickens s'animent une fois de plus des personnages inoubliables. Il y a toujours cette notion de bien contre le mal que l'auteur affectionne. Dans ses romans en général des personnes bienveillantes arrivent en sauveteurs pour en tirer d'autres du malheur.
Scrooge n'est pas malheureux en apparence. Il a choisi l'argent comme seul ami, la radinerie comme compagne. Il ne dépense rien, ni pour lui et encore moins pour les autres.
L'univers dickensien une fois de plus nous plonge dans un Londres froid et brumeux de l'époque victorienne où la misère prédomine. Mais en cette veille de Noël l'espoir est permis et un miracle pourrait bien se produire. Ce sera pour Scrooge un Noël pas comme les autres.
Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël, grand classique de la littérature anglaise, est la fantastique histoire d'une rédemption.