Entraînée par le succès du « Livre de Baltimore » et de la « Vérité sur l'affaire Harry Québert », j'ai décidé de me plonger dans les quelques huit-cent pages de « La disparition de Stéphanie Mailer ». Pleine d'entrain, j'ai entamé ma lecture avec espoir, et ce malgré la déception qu'avait été « Les Derniers jours de nos pères ». J'avais alors mis ma désillusion sur le compte du genre du roman (des histoires d'espionnage, pas franchement mon truc si je dois être honnête) et étais ravie de retrouver cet auteur dans un registre policier.
J'étais donc persuadée d'aimer ce livre, ou tout du moins que ses pages se tourneraient à toute vitesse. Je vous laisse donc imaginer ma surprise lorsque j'ai constaté que … ce roman était sans doute un des plus mauvais qu'il m'ait été donné de lire. D'ailleurs, j'ai longtemps repoussé le moment d'écrire cette critique, par peur d'être trop virulente. Je pensais que peut-être, avec le recul, je pourrais envisager ces heures perdues à déchiffrer la prose de Monsieur Dicker sous un angle nouveau, plus positif, qui sait ? Je suis de celles qui pensent qu'en chaque livre se cache un trésor perdu, un message, la pièce d'un puzzle qui nous compose et s'ajoute à la mosaïque de la personne que nous sommes.
Mais là … j'ai beau me creuser, je ne trouve rien de positif à dire sur ce livre ! En plus de coûter effroyablement cher, il est d'une longueur insoutenable. Plusieurs fois, j'ai voulu abandonner. Plusieurs fois, j'ai maudit mon petit côté maniaque et perfectionniste et ai repris, à contrecoeur, ma lecture.
En ce qui concerne les personnages, ils sont inconsistants, irréalistes et surtout, stupides. Pour garder un semblant de suspense, les policiers refusent de se partager certaines informations sur l'enquête, voire oublient carrément de se tenir au courant des tenants et aboutissants de l'affaire. D'autant plus que le jeune Genevois accumule les clichés sans aucune vergogne : du vieil inspecteur de police détruit par les aléas de la vie au maire corrompu, tout le monde y passe !
Quant aux dialogues, ils sont beaucoup trop nombreux, trop longs, et irréalistes. Plutôt que de laisser le narrateur développer l'intrigue, les personnages eux-mêmes se chargent d'exposer les faits l'un à l'autre, de manière artificielle et incroyablement ennuyeuse. le style, au passage, est diablement pauvre.
Mais le pire repose certainement dans la transparence des intentions de l'auteur. Plusieurs fois, je me suis fait la réflexion « donc là je suis censée penser que c'est lui le coupable. Sauf que non vu qu'il reste deux-cent pages ». Ce manque de subtilité, dans un thriller, est, selon moi, plus que problématique.
Enfin, le dénouement est banal. Je ne dirais pas que je m'y attendais, ce serait faux, mais en discutant avec des amateurs de romans policiers (car je n'en lis qu'occasionnellement), j'ai appris que ce « retournement de situation » avait maintes fois été employé.
En conclusion, je pense pouvoir résumer mon opinion vis-à-vis de ce livre en une phrase : « Tout ça pour ça ». Je suis déçue, vraiment, je pense même regretter d'avoir lu ce livre, ce qui ne m'étais à vrai dire jamais arrivé.
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