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Ça faisait très longtemps que je n'avais pas lu de livre publié chez Gallmeister et j'étais contente de me replonger enfin dans un ouvrage de cette maison d'édition.

Dans Délivrance, nous allons suivre quatre amis qui décident de descendre en canoë une rivière avant qu'un barrage ne soit construit et que tout soit englouti. Malgré leur manque d'expérience, Ed, Bobby et Lewis vont suivre Drew dans cette aventure, lassés de leur vie citadine. Mais là-bas, rien ne se passera comme prévu... Les quatre hommes vont bientôt se rendre compte de la violence des hommes du lieu où ils sont arrivés et qu'ici, seule la survie compte...

En lisant le résumé, je ne m'attendais pas à une histoire comme celle-ci. Deux des personnages, Ed et Bobby, isolés des deux autres, vont faire une mauvaise rencontre dans la forêt. Deux hommes armés les menacent et l'horreur commence... Ces scènes - de violences sexuelles - ont été particulièrement dures à lire. Et ce que l'auteur cherche à nous raconter, c'est l'après. Comment ils réagissent à une telle violence, comment ils vont être amenés, à leur tour, à commettre des horreurs...

Cette épopée sanglante est vécue sous le point de vue d'Ed, un personnage que j'ai eu du mal à apprécier, et va nous entraîner dans la découverte de cet univers hostile. James Dickey ne nous donne pas que de la violence à vivre, il nous sert également de magnifiques descriptions de paysages.

C'est un roman qui se lit comme un thriller, un huis-clos assez angoissant, que j'aurais aimé lire en quelques jours seulement. Prise dans le quotidien et le travail intense à fournir pour l'université en fin d'année, je n'ai pas pu. Il est clair que j'aurais apprécié d'autant plus cet ouvrage si j'avais pu le lire plus rapidement.

C'est une histoire prenante, parfois difficile, souvent angoissante. L'auteur sait décrire la nature sauvage et la violence des hommes, c'était une chouette lecture !
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Quatre copains projettent de faire une virée en kayak avant que la rivière ne disparaisse sous un lac artificiel.
Ed, le narrateur, marié depuis quinze ans à Martha travaille dans la pub, il est assez réticent face à cette expédition. Lui son truc, ce serait plutôt de descendre quelques whiskys devant un feu de camp.
Les montagnes, la nature grandiose, pas vraiment son truc, mais bon, il y va quand même et les voilà tous les quatre entassés dans deux canots.

Ce qui aurait dû être une expédition sympa entre mecs en quête de sensations fortes va rapidement virer au cauchemar.
Une mauvaise rencontre et tout bascule, l'un des canots mais surtout la confiance de ces hommes en leurs forces invincibles.

La tension et la peur s'installent peu à peu et l'auteur montre une grande maîtrise pour ménager le suspens en faisant alterner les scènes d'action et les descriptions de paysages. Même dans les moments les plus angoissants, il prend le temps de décrire les détails, comme par exemple les reflets et le bouillonnement de l'eau dans les rapides qui secouent les canoës où les fissures dans la falaise qu'un des protagonistes escalade. Cela donne un effet très visuel, cinématographique. Par ailleurs la description de la nature sauvage est très bien rendue.
Une belle lecture.
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L'originalité de ce roman est son découpage en quatre parties: Avant, le 14 septembre, le 15 septembre, Après

Avant nous présente quatre amis d'âge moyen, de la classe moyenne supérieure et vrais banlieusards. Ils ont le projet un peu fou de descendre la Cahulawassee en canoë sur un week-end. De cette rivière, ils ne savent quasiment rien, ils n'en n'ont vu qu'un tracé sur une carte et savent juste qu'elle traverse une forêts épaisse puis une gorge profonde. Ed, le narrateur et aussi le héros de cette histoire, Drew et Bobby ne sont pas très chauds pour tenter l'aventure mais Lewis arrive à les persuader de se lancer dans l'expédition. Lewis c'est le meneur du groupe, une espèce de super héros bodybuildé, spécialiste en beaucoup de domaines et particulièrement celui de la survie en milieu hostile.

Le 14 septembre le quatuor s'embarque donc pour leur équipée sauvage sans avoir la moindre idée de ce qui les attend. Ils s'imaginent jouer de la guitare, chasser le cerf, faire des feux de camps tout en buvant tranquillement des bières. Comme une bande de gamins inconscients , ils ne se soucient pas des dangers qui les guettent. Et ceux-ci ne vont pas tarder à transformer la balade bucolique en véritable cauchemar.

Le 15 septembre la seule question qui se pose au groupe est : comment sortir de cet enfer ? Les événements obligent à une redistribution des rôles de chacun. Ed sera obligé de faire corps avec la nature et va devoir puiser au plus profond de lui même des ressources dont il n'avait pas conscience. Une sauvagerie inattendue transforme le paisible citadin en redoutable chasseur. En se délivrant du poids de la civilisation, Ed retrouve son instinct animal pour préserver son besoin primaire de survivre

Après, ben... c'est après. Je vous laisse le soin de lire le roman pour découvrir cette partie.

Pendant le premier tiers du récit, j'ai été prodigieusement agacée par la désinvolture de cette bande de "foutus amateurs" qui s'engagent dans une aventure périlleuse sans aucune connaissance du terrain, sans aucune préparation, laissant la part belle au hasard. Ils ne tiennent même pas compte des mises en garde des gens du coin. Ça défie le plus élémentaire bon sens ! L'arrogance et la suffisance du fameux Lewis sont insupportables mais ses compagnons s'en accommodent bien volontiers, alors j'ai du faire de même... Cette première partie m'a paru une peu longue et ennuyeuse car truffée de trop nombreux détails comme sur la technique du tir à l'arc. Mais quand commence la véritable aventure, le récit devient passionnant. Le bémol est la tendance de l'auteur à partir dans de grandes envolées lyriques alors que la tension est à son comble. J'ai lu un peu rapidement ces passages, trop impatiente de découvrir la suite.
En ouvrant ce roman je craignais d'être confrontée une extrême violence mais ça été moins pénible que ce que je pouvais imaginer. Depuis 1970 les auteurs nous ont habitués à bien pire dans le genre. Il est intéressant d'ailleurs de se rappeler que Délivrance a été écrit dans une période où certains prônaient l'amour et le retour à la nature pendant que d'autres vivaient l'enfer de la guerre du Vietnam qui transformait l'homme en prédateur pour l'homme.

Cette lecture faite dans le cadre de l'opération Masse critique du 27 mai 2015 m'a permis de découvrir le très agréable format poche des éditions Gallmeister que je remercie vivement.
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Aux premières pages, j'ai failli le lâcher à cause des descriptions du quotidien. Et puis une scène très forte nous tombe sur la tête sans prévenir. Quatre amis, cadres moyens, comptent s'aérer le temps d'un week-end en faisant une descente en canoë sur une rivière que l'homme a décidé de transformer en lac. C'est Ed qui nous raconte leur aventure dans ce coin sauvage des Etats-Unis. le lecteur va participer à une véritable chasse à l'homme angoissante et prenante. Une construction originale qui sort des sentiers battus. Un plongeon oppressant impossible à oublier ! Lu grâce à la critique de le_Bison.


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J'ignorais l'existence de ce livre alors que j'ai vu le film plutôt à la fin des années 70, au quartier latin au Champollion, de John Boorman, magistralement interprété par Jon Voigt et Burt Reynolds. Ce film m'a marquée à tout jamais tellement certaines scènes étaient insupportables.
Pour le livre, je me suis barbée les 50 1ères pages. En particulier les 30 1ères où il est question du studio de publicité de Ed et les digressions infinies sur le mannequin venu poser pour la lingerie. Bla bla bla...Aucun intérêt.
Ensuite viennent les préparatifs de cette immersion en milieu aquatique et sauvage, alors là le livre manque de me tomber des mains parce que 2 ou 3 pages sur la description de l'arc et des cordes qui vont accompagner la rando, bah, euh... me semblent un brin excessif...
Donc un début de lecture plutôt décevant.
Cela devient intéressant lors de la rencontre avec les autochtones, le gamin au banjo et le célèbre duel musical. Notons l'arrogance des citadins un poil méprisants avec les ruraux à qui ils demandent pourtant un service de convoyage....
La descente sur la rivière peut commencer, les paysages magnifiques sont bien décrits.
Plus tard on aura la description interminable d'une escalade improbable sur une dizaine de pages. Pfff....
Et la j'arrête pour ne pas dévoiler le déroulement de cette rando aquatique.....
Du coup j'ai emprunté le film, histoire de replonger dans mes jeunes années de spectatrice encore novice, j'espère le supporter car l'âge venant mon émotivité ne s'est pas du tout endurcie, bien au contraire, donc la descente de cette rivière furieuse va être difficile et la rencontre avec des autochtones pour le moins peu accueillants, genre dingos consanguins dégénérés, risque d'être plutôt déplaisante, voire épouvantable. Tout comme dans le roman.
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Délivrance (1970)
James Dickey


Sortons de ces drames psychologiques à évolution lente, de l'air un peu, ici d'abord le temps presse puisqu'un week-end projeté pour descendre les rapides du Cahulawassea, ce n'est pas de trop, d'autant plus que la mesure du temps civilisé, les quatre protagonistes et pas middle class s'il vous plaît, en mal de dépaysement face à un monde ennuyeux dans lequel ils vivent, ils vont vite la perdre. Plus bas en aval doit se construire un barrage, mais il y a du chemin, un sacré chemin ! Je ne veux pas leur foutre la poisse, mais c'est vrai ! Peut-être que si volonté unanime chez ces quatre aventuriers à la manque, si différents, il y a, elle se trouve là, tuer cette psychologie de la ville, ras le pompon, burnout.. L'insouciance est quasi-réelle !..

Un détail aurait pu les faire rebrousser chemin, ça arrive quand on quitte un monde pour un autre, étranger par définition, quand des légers coups de cafard comme des coups de canif au coeur nous agitent mais dont généralement nous avons la force de nous relever, ils nous picotent l'âme et puis nous poursuivons notre chemin malgré tout.

A vrai dire, à ce moment là, on ne sait pas trop ce qu'ils pensent chacun, le lecteur témoin probablement en sait davantage. Ils ne vont tout de même pas se dégonfler comme ça ces grands garçons ! Qu'en diraient leur femme au retour, depuis le temps qu'ils nous vendaient cette hypothétique expédition digne d'Edgar Poe ! Oui, quand même, cette rencontre au banjo, cet ado dégénéré du dernier village périphérique, en marge du monde moderne, grattouillant sur le pont son instrument d'un malin plaisir. Passé le pont, s'ils n'ont pas compris que ce détail de l'aventure est un point de non retour, nous avons en tout cas une forte empathie pour eux. Et dire que l'un d'eux pensait jouer du banjo : ça y est c'est fait !
C'est juste l'entrainement du plus gaillard des quatre amis qui va venir rompre ces quelques états d'âme et avoir raison des quelques réticences.
L'événementiel, riche en rebondissements comme on dit, va s'abattre sur eux comme des averses tropicales. Et ce ne sera pas qu'un tel a oublié sa brosse à dents, je vous prie de croire ! Les éléments de la nature vont se déchainer contre eux, ils auront à peine le temps de cogiter que les premiers dangers d'une nature insoupçonnée vont s'abattre sur eux ; le temps ne sera pas à la métaphysique, même pour le plus scientifique d'entre eux !..

Dans le film éponyme de Bormann connu du grand public qui a engagé l'auteur comme scénariste, tout cela marche à l'unisson et me fait dire que le septième art est une cerise sur la gâteau d'une oeuvre littéraire à la base.
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Lewis est un grand gaillard tout en muscles, rompu à tous les sports de plein air, champion de tir à l'arc.
Pour s'aérer la tête et prendre un bon shoot d'adrénaline, il propose à trois copains coincés dans leur routine urbaine, Ed, Drew et Bobby, de partir en virée sur la Cahulawassee, une rivière de Georgie connue pour ses rapides difficiles.
Un petit week-end camping-rafting entre mâles, agrémenté de chasse à l'arc et de veillées au bourbon, qui s'annonce bien testostéroné.
Seulement la rivière est bien plus sournoise qu'il n'y paraît, la région est peuplée de pèquenauds consanguins alcooliques et violents, vivant de contrebande (selon nos quatre citadins !) et les forêts alentours propices aux mauvaises rencontres…
Le récit, raconté par Ed, vire crescendo de la balade nature au cauchemar survivaliste, avec une certaine efficacité je dois dire.
Une ambiance à la Rambo, où l'esprit humain retrouve son instinct animal, pour se fondre dans la nature jusqu'à faire corps avec elle (la scène de la falaise est en ce sens vraiment réussie)
Cependant, j'ai eu du mal à apprécier les personnages, surtout Ed, et sa philosophie parfois limite entre dialogues confus, propos racistes et toute puissance puérile, ce qui ne m'a pas aidé à adhérer pleinement au final du livre.

Un récit d'aventure finalement bien plus pessimiste que ce qu'il laissait présager. James Dickey pousse le concept de survie à son paroxysme, jusqu'au final tragique.
C'était intéressant car, drôle de hasard, je lisais en parallèle La route de Cormac McCarthy, dans un tout autre genre (post-apo vraiment glaçant) mais avec cette idée commune d'un Homme capable de survivre à une nature sauvage hostile, mais pas à ses propres congénères.
Une vision bien pessimiste du genre humain, assez caractéristique de l'époque (le livre date de 1970, fin du Vietnam)
Homo homini lupus est, sur un air de banjo.
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Au début, quand j'ai découvert ces quatre quarantenaires américains dans les années 60 qui vont chercher un peu d'aventure en allant se faire une petite descente de rivière en canöé, je me suis dit que c'était un peu long au démarrage, que ça n'allait pas forcément me plaire. Et puis est arrivé cette mésaventure dans les bois, LE moment où les quatre hommes font une mauvaise rencontre, et à partir de cet instant, je n'ai plus pu lâché ce livre, je voulais savoir ce qui est allé se passer. La suite des événements ne m'a absolument pas déçue et je suis ravie d'avoir découvert ce petit bijou...
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J'ai légèrement hésité lorsque je choisis Délivrance sur la liste des propositions pour le dernier Masse critique organisé par Babelio mais associer la lecture et le cinéma, ça n'était pas pour me déplaire.

Dont acte.

Les éditions Gallmeister proposent un bel ouvrage aux pages très agréables, à la présentation sobre et élégante [...]. L'histoire m'étant connue, le tout était de savoir quelle part du roman avait été utilisée par le réalisateur d'Excalibur. Très vite, je me rendis compte que le film s'est appliqué à coller au mieux à l'oeuvre.

Délivrance m'a happé, comme la rivière, terriblement belle, a happé Ed, le narrateur, et ses trois compagnons fraîchement débarqués de la ville pour aller se frotter à la Nature l'espace d'un long week-end. [...]

Ca a commencé par le style. J'ignore dans quelle mesure la version originale a été respectée, mais je dois avouer avoir été d'abord séduit, enchanté même, puis conquis quoique parfois légèrement irrité par l'écriture lourde de sens de Dickey. [...] L'auteur joue avec les perceptions, les stimule et les gonfle au moyen d'un recours systématique à la métaphore, multipliant les propositions juxtaposées, quitte à friser par moments une redondance plus ou moins calculée[...].

Délivrance bouillonne de sens. Ses anaphores agressent le lecteur, l'accrochent pour mieux lui révéler la puissance de ses visions, les énergies inconcevables parcourant la parcelle d'univers arpentée par les protagonistes de ce quasi huis-clos en plein air, ses prosopopées inondent l'esprit de signifiants absolus comme autant de repères lexicaux annonçant l'irruption d'émotions ataviques.

En cinq chapitres assez longs, au tempo grandissant (l'intensité graduelle s'accompagne d'une accélération haletante), on se retrouve abasourdis par la tension permanente entourant la survie de nos citadins empêtrés dans leurs pâles certitudes[...]. Délivrance réussit l'inattendu : me fasciner, m'époustoufler par moments, annihilant les séquelles des rares souvenirs qui me restaient du film – que j'ai pourtant diablement envie de revisionner !

Un roman rare, un style d'une brutale élégance. A lire absolument.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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Un week-end entre gars : rafting sur la rivière Cahulawassee dans le nord de l'État de Georgie : à l'ordre du jour, camping en forêt, chasse à l'arc, bières et nature à volonté. Sauf que pour Ed, Lewis, Drew et Bobby, ces trois jours de septembre ne se vivront pas du tout comme ils se l'imaginaient.
Ed est le narrateur de ce récit glaçant qui a fait l'objet d'un film de John Boorman sorti en 1972, lequel m'avait tellement sonnée que j'en avais arrêté le visionnement avant la fin.
Ed raconte donc les événements tragiques de cette fin de semaine cauchemardesque (infime lueur d'espoir, on sait ainsi qu'il s'en est sorti), et sa voix, posée après coup, nous porte sur cette rivière du malheur, aux confins des villages montagnards de l'arrière-pays. Impossible de lire son ascension de la falaise sans ressentir soi-même son corps à corps mental et physique avec la roche.
Thriller psychologique qui ne laisse aucun répit au lecteur, Délivrance se dévore littéralement, souffle coupé jusqu'à l'issue tant espérée.
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