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Citations sur Le liseur du 6h27 (343)

Il n'avait pas vu passer le dimanche. Levé trop tard, couché trop tôt. Un jour sans. Sans envie, sans faim, sans soif, sans même se souvenir. Rouget et lui avaient occupé leur journée à tourner en rond, le poisson dans son bocal, lui dans son studio, déjà dans l'attente de ce lundi qu'il détestait. (p.83)
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Contrairement à Brunner qui la ramenait à propos de tout et de rien, Yvon pouvait rester de longues minutes sans dire un mot, tout entier accaparé par ses lectures. Ses silences étaient pleins. Guylain pouvait s'y glisser comme dans un bain tiède. (p.39)
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Il a fallu me rendre rapidement à l'évidence que les gens n'attendent en général qu'une seule chose de vous : que vous leur renvoyiez l'image de ce qu'ils veulent que vous soyez.
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C'est dans les cicatrices des gueules cassées que l'on peut lire les guerres, Julie, pas dans les photos des généraux engoncés dans leurs uniformes amidonnés et tout repassés de frais.
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...les gens n’attendent en général qu’une seule chose de vous : que vous leur renvoyiez l’image de ce qu’ils veulent que vous soyez.
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Il en oublia presque son mal de crâne. Il serra des mains de droite et de gauche, des menottes aussi roses et fragiles que des biscuits de Reims.
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Yvon se saisie de la fiche n°24 intitulée "Retards et châtiments" [...]
Il est passé midi, voyez la grande horloge.
Déjà sur la demie, la grande aiguille se loge !
Quittez cette arrogance, rengaines ce dédain,
Il reste une petite chance que je vous ouvre enfin.
L'hébétude qui se dessinait sur le visage du chauffeur avait balayé toute trace de colère.
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La Chose était là, massive et menaçante, posée en plein centre de l'usine. En plus de quinze ans de métier, Guykain n'avait jamais pu se résoudre à l'appeler par son véritable nom, comme si le simple fait de la nommer eut été faire preuve envers elle de reconnaissance, une sorte d'acceptation tacite qu'il ne voulait en aucun cas.
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Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. ça nous fait drôlement du bien.
ça va faire bientôt un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin.
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« La Chose ce matin s’était levée du bon piston. Elle happa et engloutit sa première ration d’ouvrages sans le moindre hoquet. Les marteaux, trop heureux de croquer autre chose que du vide, s’en donnèrent à cœur joie. Même les échines les plus nobles, les reliures les plus solides se retrouvèrent broyées en quelques secondes. Par milliers, les ouvrages disparurent dans l’estomac de la Chose. La pluie brûlante que crachaient sans relâche les buses de part et d’autre du trou rabattait vers le fond de l’entonnoir les rares feuilles volages qui tentaient de s’en échapper. Plus loin, les six cents couteaux prirent le relais. Leurs lames affûtées réduisirent ce qui restait des feuilles de papier en fines lamelles. Les quatre grands malaxeurs terminèrent le travail en transformant le tout en une mélasse épaisse. Plus aucune trace ne subsista des livres qui gisaient encore quelques minutes auparavant sur le sol du hangar. Il n’y avait plus que cette charpie grise que la Chose expulsait dans son dos sous la forme de gros étrons fumants qui tombaient dans les bacs en émettant d’affreux bruits humides. Cette pâte à papier grossière servirait un jour prochain à fabriquer d’autres livres dont un certain nombre ne manqueraient pas de finir à nouveau ici, entre les mâchoires de la Zerstor 500. La Chose était une absurdité qui mangeait avec une gloutonnerie abjecte sa propre merde. »
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