AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 1042 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais adoré "La vraie vie", beaucoup beaucoup moins "Kérozène". Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre avec "Reste", que les nombreux retours enthousiastes des Babelpotes m'ont incitée à lire. Incomparable avec "Kérozène" (ouf !), j'ai passé un bon moment, même s'il ne m'a pas totalement transcendée.

"Reste", c'est le mot que la narratrice, une certaine S., crie au plus profond d'elle-même à l'homme qu'elle aime, un certain M. Ensemble depuis huit ans, il n'en est pas moins marié à une autre depuis bien plus longtemps et avec qui il a un fils. Mais le couple fonctionne bien ainsi, S. aspirant à une vie indépendante après deux grosses déceptions amoureuses. Ils ont plaisir à se retrouver, pour quelques heures ou pour un week-end, comme c'est le cas en ce moment, dans un chalet à la montagne.

Mais M. est mort. Il est allongé sur le lit à côté d'elle. Et pour le garder plus longtemps pour elle toute seule, pour faire comme s'il n'était pas mort, elle décide de ne prévenir personne. Elle le charge dans sa voiture et part. Mais avant cela, elle écrit une lettre à la femme légitime...

Il y aura deux lettres en tout, dans lesquelles elle se raconte à sa rivale et lui livre une grande partie de son intimité. Elle revient souvent en arrière : sa vie avant M., sa rencontre avec M., sa vie avec M. Et puis aussi sa vie après M., dont les six jours de "vagabondage" avec le cadavre de son homme : six jours pendant lesquels elle défie la mort en se voilant la face, en ne voulant pas accepter la réalité.

Je cherche en vain ce qui ne m'a pas plu dans ce roman. Je n'ai, en fait, aucun reproche à lui faire, et c'est ce qui me met mal à l'aise puisque je n'arrive pas à mettre la main sur l'élément qui m'a empêchée de m'embarquer totalement. Parce que oui j'ai aimé, mais pas plus que ça finalement.

L'autrice nous livre un personnage à la psychologie fouillée et une "épopée" certes morbide mais qui ne manque pas d'intérêt. Les lieux sont à peine décrits, on sait juste que ça se passe à la montagne, mais on n'a pas besoin d'en savoir plus, et étonnamment ça ne m'a pas manqué, moi qui apprécie d'habitude des décors bien implantés.

C'est très bien écrit, l'autrice a une joli plume, comme j'avais pu le remarquer avec ses deux livres précédents. Elle est peut-être moins mordante, moins incisive ici, plus doucereuse. Serait-ce là mon problème : m'a-t-elle tapée moins fort ? M'attendais-je à prendre plus de coups ? Sans doute... peut-être...

Enfin voilà, j'ai aimé. J'ai aimé le personnage principal dans son introspection (même si les lettres sont adressées à la femme légitime). J'ai aimé la narration à la première personne, les chapitres courts et les retours en arrière, rendant la lecture dynamique et rapide. Mais il m'a manqué un petit quelque chose, une petite étincelle qui ne m'aura pas permis d'être totalement emportée par l'histoire de S., pour qui je n'ai pas vraiment eu d'empathie.
Commenter  J’apprécie          7823
Ce court roman ne manque pas d'originalité dans son scénario, même si les douleurs du deuil, de la séparation sont vécues souvent différemment selon les personnes.

Ici, c'est l'amante qui perd l'homme qu'elle aime, accidentellement. Alors que l'épouse ignore les faits, elle choisit de lui écrire, exposant ainsi sa peine, son désarroi, mais aussi son inconséquence dans le choix qu'elle fait de garder le corps auprès d'elle dans la montagne où elle voudrait finalement l'inhumer.

A-t-elle besoin de raconter sa vie au-delà de sa détresse du moment, de lui décrire ses amours, ses orgasmes, ses ruptures? La veuve n'a sûrement que faire de cet étalage malsain dont la narratrice semble inconsciente, perdue dans sa douleur qu'elle ne comprend pas qu'elle pourrait peut-être partager autrement.

Malgré cela, son road-movie cadavérique, bien qu'invraisemblable -- mais n'est-ce pas le rôle du roman de toucher à l'irréel à travers pourtant ce que certains appellent improprement les choses de la vie, -- présente un certain intérêt, son dénouement est assez réussi.

Il manque cependant à mon goût du style, d'autant que l'histoire se déroule dans le décor si riche de la montagne, d'un lac, d'une rivière, l'ensemble offrant des possibilités multiples pour étoffer un récit où les émotions ne m'ont pas paru transmises au lecteur.

Le titre est bien choisi, cependant le livre ne suscite pas l'envie de rester avec l'héroïne plus longtemps que les trois journées que dure son délire.
Commenter  J’apprécie          775
J'ai accompagné durant mes quelques heures de lecture la narratrice de ce roman phénoménal, en apparence très glauque, mais si on descend échelon par échelon, on y trouve une histoire d'amour pleine de vérité.

La narratrice est l'amoureuse et maitresse de M. depuis 8 ans, alors que lui est marié. Ils vivent un amour fou, et sont parvenus à grapiller quelques jours de vacances au bord d'un lac de montagne. Ces quelques jours se terminent mal, très mal : M meurt. La narratrice ne veut pas s'en séparer, elle veut vivre les premiers jours de deuil totalement en union avec lui… Elle écrit une lettre à sa femme pour lui expliquer les circonstances et son état d'esprit.

Quel roman ! Quelle ambiance ! D'ailleurs, la play list qu'Adeline Dieudonné fournit à la fin reflète exactement l'atmosphère de douceur et de tristesse qui émane de ces pages.
La difficulté du présent se mêle aux souvenirs du passé amoureux de la narratrice qui a vécu deux histoires avec des hommes trop pleins de testostérone pour lui permettre d'exister.
Et donc la comparaison avec M. ne peut qu'être à son avantage, d'où son immense, immense chagrin.

J'ai adoré. Adeline Dieudonné est une auteure qui sait se renouveler dans l'originalité. Atypique, elle me surprend à chaque roman. Ici, elle s'est coulée à la perfection dans l'identité d'une femme amoureuse et désespérée. Magnifique ! Quelle compréhension du deuil !

Alors, Adeline, permets-moi de te tutoyer et te dire ceci : « Reste. Reste dans le monde des lettres et continue à nous étonner ».
Commenter  J’apprécie          3712
Reste
Le titre est beau, l'histoire émouvante, la narration étouffante voire suffocante.
Je ne pense pas avoir aimé ce livre. Il me laisse un goût amer dans la bouche, une envie de vite passer à autre chose.
Je l'ai lu jusqu'à la dernière page, non pas par plaisir mais parce que je voulais comprendre.
Mais, je suis bien déçue.
Parce que la raison pour laquelle la narratrice se trimbale avec son amant cadavérique pendant trois jours me paraît bien trop facile. Une explication psy à la con et rien de vraiment très tangible dans toute son histoire passée.
Certes, ce roman sort des chantiers battus mais la frontière entre romantisme exacerbé, histoire glauque et humour noir complètement décalé est tellement fine que je n'ai jamais vraiment su me positionner.
Bref, passons vite à autre chose.
Commenter  J’apprécie          290
Un cheminement étrange dans la tête d'une femme amoureuse qui vient de perdre son amour. Une aventure psychologique et désespérée destinée à retarder le moment de l'adieu définitif.
Une lecture dans laquelle je n'ai pas réussi à m'identifier vraiment au personnage, non parce qu'il n'était pas crédible (Adeline Dieudonné maîtrise bien son sujet) mais parce que je ne me suis pas reconnu dans le délire post traumatique de cette femme blessée.
Ceci dit, ce n'est pas inintéressant et l'histoire se lit très bien et je ne me suis pas ennuyé.
Commenter  J’apprécie          230
J'avais aimé quand l'auteure faisait dans le social avec "La vraie vie".
Ici, elle bascule dans le sociétal, avec cette histoire d'amour macabre et de mari adultère très fidèle.
Cela se laisse lire mais n'a provoqué aucun émoi, aucune empathie ce qui est dommage pour ce genre dont c'est la finalité.
Je n'ai pas cru au mari, à sa mort. Je n'ai pas cru à la maîtresse, à son ami. Je n'ai pas cru à la situation, à ce pseudo voyage dénitiatique...
Bref, une sorte de décepton amoureuse.
Commenter  J’apprécie          222
Reste, le troisième roman d'Adeline Dieudonné est construit sur une prémisse plutôt originale: une femme, au début de la quarantaine, et qui passe quelques jours dans un chalet avec l'homme marié qu'elle fréquente depuis huit ans, le découvre flottant à la surface du lac où il était allé nager et ne peut se résoudre à le rendre. Ni à sa femme, qui ne sait rien du drame qui est en train de se jouer et à laquelle elle écrit, ni à la société à laquelle elle reproche son traitement de la mort. Dans ces deux lettres qu'elle lui adresse et qui constituent la forme du roman, elle lui parle de sa relation avec M., tout autant qu'elle revient sur sa vie, ses relations amoureuses passées, son expérience de la maternité, sa tendance à se subordonner… Bien qu'elle aborde des thèmes très actuels, j'ai eu de la difficulté à m'intéresser, surtout dans la deuxième lettre, à ce que raconte la narratrice, et c'est avec un peu de déception que je referme le roman, m'y étant ennuyée par moments.
Commenter  J’apprécie          200
Dans les archives babeliotes, j'ai retrouvé avec surprise que, d'Adeline Dieudonné, j'avais lu La vraie vie et que je l'avais plutôt bien noté. Je l'avais donc apprécié. Pourtant, je n'en ai aucun souvenir.
Ce devait être un signe...
L'univers de Reste est glauque à souhait, et c'est un euphémisme facile. La cavale désespérée de cette femme malheureuse dérobant le corps de son amant aux rites funéraires et à sa famille légitime ne m'a pas émue.
Adeline Dieudonné a la plume incontestablement alerte et sa réflexion sur le couple est intéressante.
J'ai du mal à saisir ce qui a achoppé dans cette lecture, jusqu'à l'agacement.
J'ai beaucoup repensé à Esprit d'hiver de Laura Kasischke, qui, dans un registre un peu similaire, m'avais surprise et troublée.
Bref, pour moi, Resterestera en demi-teintes, et je suppose que dans quelques semaines, je l'aurais oublié sans repentir.

Commenter  J’apprécie          180
Ayant débuté en littérature avec un roman brillant et extrême, La vraie vie, toutes les publications ultérieures de Adeline Dieudonné ne peuvent sans doute être jugées qu'à l'aune de ce livre fondateur. Il en fut ainsi de Kérozène, qui a aussi secoué ses lecteurs, il en sera de même avec Reste et son postulat de départ, glauque à souhait, mais facile à résumer. La narratrice a retrouvé son amant noyé et, incapable d'en aviser quiconque, elle choisit de fuir avec le cadavre, tout en écrivant une lettre (suivie d'une deuxième) à l'épouse du défunt. Commence alors le récit d'une sorte d'errance qui va durer plusieurs jours, racontée par le détail, et entrecoupée par de multiples flashbacks sur l'existence menée par l'héroïne pendant et avant sa liaison. Malgré la situation sordide, il y a quelque chose de "logique" dans ce périple macabre, et c'est tout à l'honneur de l'autrice de nous le faire sinon accepter, du moins comprendre, à travers toutes les pensées, parfois contradictoires, de son personnage, et son travail de deuil. La crédibilité du livre est une autre affaire, devant l'absence de réaction rapide de la femme légitime et surtout de la police mais bon, l'on veut bien accepter ce manque de réalisme, d'autant que le roman baigne parfois dans un halo fantastique (les scènes chez la "sorcière", qui sont limite) et s'accompagne assez souvent d'un humour noir bienvenu. Les passages qui concernent l'état du décomposition du mort sont eux désagréablement insistants mais là encore, Adeline Dieudonné se doit de justifier son statut d'écrivaine inconfortable. Sur un autre plan, ses descriptions du couple, idéal ou presque, dans un cas, dysfonctionnel, dans les deux autres, ramène le livre à un classicisme psychologique qui n'a vraiment rien d'original. le plus gênant, en fin de compte, est que l'héroïne de cette sombre histoire, avec un aspect plutôt égocentré, n'est jamais jugée que par elle-même puisque étonnamment absoute par les autres. Un contrechamp final et bref, avec les mots de l'épouse, n'aurait-il pas créé une échappée bienvenue ? Ceci n'est qu'une remarque personnelle née d'une frustration pour un livre certes intense mais un peu trop enfermé dans sa propre progression dramatique.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          150
Avril 2022, dans un chalet au bord d'un lac, un homme se lève, embrasse la femme qui se trouve dans le lit, enfile un maillot de bain pour aller faire quelques longueurs. La femme se réveille à son tour, prépare le petit déjeuner et trouve bizarre que l'homme qu'elle aime ne soit pas de retour comme chaque matin. Elle lève alors les yeux vers le lac et voit une forme flotter sur cette mer d'huile. Elle court jusqu'au lac pour sortir l'homme de l'eau mais il est déjà trop tard. L'homme qu'elle aime plus que tout est mort !

L'histoire pourrait être banale : deux amants qui s'aiment, qui se retrouvent en cachette dans un chalet insolé. L'homme fait une crise cardiaque, la maitresse le pleure. Mais avec Adeline Dieudonné rien n'est banal. Elle nous embarque donc dans un véritable road trip entre une femme amoureuse et son amant mort.

Direction vers six jours de folie, avec un mort sur la banquette arrière, raconté sous forme de lettres que la narratrice adresse à la femme de son amant, pour lui raconter leur histoire d'amour et sa propre vie.

Pour ne rien cacher, j'ai failli abandonner ma lecture en cours de route, mais au fil des pages j'ai été happé par la folie de cette femme, et le style d'Adeline Dieudonné : léger, spontané qui rend le récit moins glauque qu'on pourrait le penser. Adeline Dieudonné cherche toujours la lumière là où elle est normalement introuvable, ce qui donne une certaine dimension au récit..

Une nouvelle fois, Adeline livre un roman original, et c'est ce qu'on aime chez cette autrice. Une autrice qui ne cesse de nous surprendre, sans aucune limite mais qui nous ramène toujours à l'essentiel. Ici, une femme, simple, avec une histoire basique, une histoire d'amour, de couple, de maternité, de projet, de sexualité et d'avenir.
Commenter  J’apprécie          120





Lecteurs (2276) Voir plus



Quiz Voir plus

La Vraie Vie de Adeline Dieudonné - Facile

Quel est la pièce maitresse de la collection de chasse de "papa" ?

une hyène empaillée
une défense d’éléphant
un lion entier
une tête d'impala

10 questions
239 lecteurs ont répondu
Thème : La vraie vie de Adeline DieudonnéCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..