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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un curieux roman qui met en scène une narratrice prénommée Betty et les habitants de l'immeuble en face du sien, gens qu'elle observe et finit, parfois, par rencontrer.

Ainsi en sera-t-il de la revêche vieille dame qu'elle surnomme Félicité avec humour, car cette voisine découragerait toutes tentatives d'approche. mais pas Betty, qui lui offre du kouglof (nous sommes en Alsace) et se fait rabrouer. Quand l'âge aidant, Félicité est littéralement « placée » par ses neveux et nièces en maison de retraite, Betty va fidèlement la voir tous les jours. Là, elle élargit son cercle de connaissances et écoute les vieillards raconter « leur » guerre », dans l'intention d'en faire un livre.

Avec l'aide de la boulangère, elle apprend mille petites choses sur les gens d'en face. On pourrait s'indigner de l'indiscrétion de la brave commerçante. Mais apparaissent ainsi des sortes de « types », comme on dit en cartophilie : la prof de lettres intello-bio-écolo qui ne trouve pas l'amour, refuse d'avoir des enfants, mange végétarien et achète ses draps aux « Artisans du Monde », l'avocat qui travaille presque toute la nuit et délaisse sa femme jusqu'à la faire fuir, le couple attendrissant de petits vieillards qui ne se lâchent pas la main et attendent la mort « comme des siamois », etc.

Devenue sorte de petit Diable boiteux façon Lesage, Betty observe, s'informe, prend des notes et raconte à sa vieille amie. Jusqu'au moment où une nouvelle tragique va grandement déstabiliser cette dernière.

Ainsi raconté, il semblerait qu'il y ait un récit, des personnages, des événements. En fait, très peu. L'essentiel du roman consiste en des constatations désabusées sur les êtres humains et la vie, en aphorismes multiples, parfois bien trouvés parfois très clichés, avec ce leitmotiv à la fin agaçant : inassouvi ceci ou cela. Comme si pour l'auteure la vie était avant tout un grand manque.

Puis elle adopte ce parti pris stylistique de topicalisation des adjectifs rejetés en tête de phrases : agaçantes sont ces manies de considérer que le style doit être avant tout une forme répétitive !

Le livre change de direction quasiment à la fin, lorsqu'on en apprend un peu plus sur le passé de Betty, ses origines, ses blessures. Et arrive une déferlante d'idées déjà bien acquises (mais pas fausses) sur l'Afrique, victime du post-colonialisme et de ses propres incapacités à s'en sortir.

In fine, un roman qui était resté un peu oublié depuis 2008 au fond de ma bibliothèque, ressorti à l'occasion d'un inventaire hivernal mais qui ne m'a guère passionnée...Seul le cas de la vieille dame dont on dispose à la fois de la personne et des biens m'a réellement touchée. Question de génération, peut-être...
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Sur un ton toujours juste et à travers le quotidien et les réfléxions de son personnage principal , Fatou Diome , que je découvre avec ce livre, nous enchante par ses petites phrases si vraies sur nos vies et sur la faculté que nous avons ,nous les Hommes , à les rendre plus belles ou plus moroses . Belle leçon de vie que ce livre qui est pourtant un Roman , et qui occupe encore aujourd'hui beaucoup mon esprit !
Dans ce livre , des passages entiers seraient à noter et à relire ,tranquillement mais très souvent, afin d'essayer de vivre mieux ou du moins de profiter , comme il se doit , de la vie !
Le coeur grand ouvert , lisez vite ce livre !
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« Inassouvies nos vies » est un joli titre. le roman de Fatou Diome, la plus française des romancières sénégalaises, aborde le sujet de la fin de vie et du rapport avec les anciens.
Dans l'immeuble d'en face, Betty observe une femme âgée qu'elle appelle Félicité en raison de son air joyeux. Mais la vieille dame va partir pour une maison de retraite.

Au final, j'ai préféré les deux autres romans de Fatou Diome que j'ai lu (Le Ventre de l'Atlantique et Kétala). Celui-ci est un peu déséquilibré mais le sujet est intéressant et Fatou Diome le traite à l'africaine alors on ne peut que s'en régaler !
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Betty vit seule dans son immeuble et occupe ses journées à observer le voisinage par sa fenêtre. Face à elle, un couple à la dérive, des solitaires, et puis cette vieille femme et son chat, une femme parfois ronchon, avec qui elle va se lier d'amitié contre toute attente. Chaque jour ou presque, elles partagent thé et kugelhof ensemble, et lorsque Félicité est contre son gré placée en maison de retraite, les visites de Betty ne s'arrêtent pas.

Après avoir lu le ventre de l'Atlantique, l'excellent Kétala et le très sensible Celles qui attendent, je plonge avec Inassouvies, nos vies, dans un roman qui donne une importance à la solitude, à l'intérêt qu'on porte soudain aux vies des autres lorsque la sienne propre nous paraît vide, ou pleine d'envies inassouvies, un roman aussi qui traite des anciens, des personnes âgées que l'on écoute peu, des liens difficiles à tisser.

(......)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Félicité, une vieille dame très digne, finit tristement ses jours dans la maison de retraite où l'ont placée des enfants ingrats. Sa voisine, Betty, vient lui rendre visite chaque semaine. La vie de Betty est d'une grande simplicité. Elle vit seule et aime observer la vie des autres occupants de l'immeuble : l'intello-écolo, le divorcé dragueur… Elle s'ennuie et ne sait pas quoi faire de sa vie. le jour où Félicité meurt, son monde s'écroule. Elle essaie bien de se raccrocher à l'amitié d'un homme de rencontre, mais celui-ci meurt à son tour. Alors Betty décide de larguer les amarres et de partir sans laisser d'adresse et sans espoir de retour.
Livre triste et mélancolique qui se veut poétique et de haut niveau littéraire, mais qui n'est souvent que verbiage vaguement intello avec quelques fulgurances philosophiques parfois intéressantes. Diome aborde le problème des anciens abandonnés à leur triste sort pour cause de jeunisme, la solitude, le féminisme, mais sans en faire grand-chose d'original. Livre très inférieur au « Ventre de l'Atlantique » qui abordait lui le problème de l'immigration des noirs attirés par l'Europe comme par un miroir aux alouettes.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Une jolie histoire d'amitié qui donne prétexte à l'auteur pour disserter sur la vie, la vieilesse et autres thèmes sociétaux. Une réussite malgré quelques longueurs.
Mais j'ai préféré "Ketala".
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