Inassouvies, nos vies

Betty, jeune femme célibataire, aimerait bien se laisser aller. Se laisser-aller à vivre. Mais la vie lui fait peur.
« Au beau milieu de ce mot, il y a le I de l'Inassouvi. Vie, trois lettres, pour les trois parts de notre existence : entre le V de vivre et le E de Exister, se dresse, impériale, la colonne, ce I de l'Inassouvi. Cette césure dans le mot vie, fend le coeur de l'homme et le fait vaciller, en permanence, entre le vide et le plein, entre le fuyant et le saisissable, entre le doute et l'espoir. »

Aussi pour se mêler aux autres à sa façon, entreprend-elle d'observer ses voisins, ceux de l'immeuble d'en face. Et c'est là que petit à petit, elle va s'ouvrir aux autres, apprendre à les connaître et à se connaître elle-même...
« De son étude des différentes vies qui l'entouraient, elle espérait tirer un solide enseignement afin de mieux orienter ses pas. Inassouvi, notre besoin de modèle pour vivre. »

Inassouvies, nos vies ? Oui, sans doute. Mais il me semble que c'est bien là le but de notre existence. Avancer. Essayer. Tomber. Se relever. Mais surtout oser. Oser en dépit de tout mais aussi de tous. Et c'est à travers de multiples réflexions, paraboles ou exemples que Fatou Diome nous emmène à écouter Betty. Il y a beaucoup de poésie dans son écriture et beaucoup d'acuité aussi dans le constat que l'auteure dresse sur notre société : la solitude, la vieillesse, le couple, l'immigration, mais surtout l'amour et le don de soi sont au coeur de ce roman très attachant.
Un petit bijou de lecture !

C'est le premier roman que je lis de cette auteure et il m' a vraiment donné envie de m'essayer à d'autres.
Un roman intimiste extrêmement touchant duquel on ressort la tête chamboulée de questions. Une véritable reflexion sur le monde empreinte de poésie.
Les personnages sont attachants et réalistes, ils peuvent éveiller en chacun un souvenir, une rencontre, un proche.
Auprès de Betty, on assiste à des scènes de vies qu'elle nous dépeint tout en finesse. J'avais l'impression de construire une immense fresque où chaque trait des personnages se dessinait au fil de la lecture.

Plus qu'un coup de coeur, une leçon de vie !

Je poursuis ma rencontre avec l'autrice et je ne m'en lasse pas.

Betty est une jeune citadine, qui passe beaucoup de temps à observer ses voisins, particulièrement l'immeuble d'en face. Il y a le couple qui se croise plus qu'il ne communique; les amoureux intemporels; la quadra écolo-bio; et surtout la vieille dame, Félicité, qui semble mue par une extraordinaire envie de vivre et de rire. Betty est intriguée par cette femme, son amour des kougelhof et de son chat. le jour où enfin, elle se décide à lui parler, c'est maladroit et presque vain. Mais quand la vieille dame part en maison de retraite, l'amitié prend une autre tournure.

C'est un roman ponctué par tout ce qui est inassouvi dans nos vies, avec une justesse terrible et parfois triste. Il n'y a pas beaucoup de rires encore dans ce livre, mais énormément d'émotion, de justesse, de pudeur aussi. La fin m'a arraché quelques larmes je dois l'avouer. Cette autrice arrive à faire écho en moi en me touchant au coeur. C'est encore une très belle lecture.
On y retrouve surtout de l'humanité, de la tendresse et des questions sans réponse. Avec évidemment le thème de l'Afrique, toujours si cher à Fatou Diomé. Inassouvi, mon désir de lire encore d'autres oeuvres d'elle.

Comment évoquer ce diamant pur... La narratrice observe les humains dans leurs rituels quotidiens et crée du lien, donne de l'amour. C'est un livre sur la rencontre avec l'autre, sur l'abstraction de sa propre douleur vers le don de soi...mais le destin la rattrape, tente de l'enfouir dans le gouffre de la mort mais ne contribue qu'à ouvrir l'accès à la poétesse vers l'ailleurs, la guérison. Ecriture sublime. Au fil de la lecture, on se sent réconcilié, avec soi, avec le monde, avec nos frères humains, désireux d'écrire, désireux... d'aimer... Les larmes perlent au coeur, des perles de Kora...

Inassouvies nos vies ..

Rares sont les romans qui parlent de vieillesse pourtant , c'est une étape honorable de la vie que les plus chanceux d'entre nous devrons franchir.
Fatou Diome nous parle de vieillesse au travers de Betty , jeune femme curieuse qui fait une grande réflexion autour de cet age mur qui semble la fasciner au fur et a mesure des pages .
On y découvre les différents maux dont souffrent plusieurs de nos confrères du troisième age bien que ces derniers aient tout encaissés antérieurement : joies , peine, désillusions ...

Parmi les différents sentiments évoqués qui bouleversent les personnes âgées , Fatou Diome ici insiste sur le sentiment d'abandon.

Abandon lorsque nos aînés se retrouvent "incarcérés" en maison de retraite indépendamment de leur volonté au bon vouloir des familles extrêmement peu reconnaissantes et peu compatissantes .

Abandon lorsque (du fait de cette pénitence forcée) nos aînés se meurent à petit feu et se voient départir vers l'au delà de façon précipitée .

Abandon lorsqu'on perd l'être aimé ..

je livre m'intéresse beaucoup pour améliorer ma lecture. aussi sa joue de nos vie une rôle très importante. je retrouve des mots que j'ai jamais vus ou entendu. je suive tous les émissions de Fatou et ses interview que sa voix télé ou par internet.

félicitations et merci.

Que dire de ce roman à part qu'il est magnifiquement bien écrit , très réaliste et qu'il nous invite à analyser quelques pans de notre société. On ne pouvait en espérer moins de Fatou Diome ; qui à travers ce roman nous parle de sujets presque tabous comme la solitude, la guérison intérieure, la mort, l'amitié, les choix conjugaux, la vieillesse. Tout ceci avec quelques touches d'humour parfois ironique et subtil.
En effet, en espionnant son entourage par curiosité , Betty, le personnage principal, ne se doutait pas qu'elle allait plutôt à la quête d'elle-même à travers l'Autre. Les différents personnages du roman sont à l'image de ceux que nous côtoyons au quotidien. de la vieille Félicité à l »ami » en passant par la « prof célibattante » et l'amoureux du 4e étage; tous nous rappellent quelqu'un de notre entourage à travers leur histoire de vie.
C'est un livre qui nous amène à nous interroger sur nos diverses tentatives pour combler des manques et sur nos modes de vies: de l'individu à la société et de la société à l'individu.
J'ai également apprécié la poésie de certains passages de même que la description de certaines scènes qui font référence à la kora. Pour qui a déja entendu jouer de la kora, il est aisé de s' imaginer l'atmosphère apaisante et de méditation que cela peut procurer.
La chute du roman nous laisse sur notre faim. C'est une fin qui n'en est pas vraiment une mais qui semble être un nouveau départ. Un roman à lire!!!
"Etre heureux, ce n'est pas un don du ciel c'est un talent, celui d'être en route vers nos quêtes; c'est en définitive, la victoire de l'entrain sur le découragement"
Lien : https://marlybouquine.com/in..

"Inassouvies, nos vies" est un roman sur les absences, les vides, les béances qui ponctuent nos vies. Mais aussi sur tout ce qui les remplit : l'amitié, l'amour, les liens qui se nouent.
Le personnage principale de ce roman, Betty, est à la confluence de ces deux réalités. Cette trentenaire a connu, comme tout un chacun, quelques griffures. Aussi, comme elle le dit dans le roman "que gagne-t-on à tisser des liens, s'il faut, un jour ou l'autre, se résoudre à les voir se rompre?". Et comme pour elle, "tout lien est une douleur à venir", elle tente de se mettre en retrait du monde. Au risque de goûter aux affres de la solitude, un vide que l'on cherche désespérément à combler.
Aussi, depuis son appartement, elle occupe ses soirées à observer la vie de ses voisins de l'immeuble d'en face. Vivant dans un petit quartier, elle finit par se lier avec certains au hasard de rencontres, plus ou moins fortuites, dans la rue. Une vraie amitié va se nouer avec Félicité, une dame âgée, sans enfant, que ses neveux et nièces décident de placer dans une maison de retraite. le quotidien de Félicité sera ponctué par les visites de Betty qui devient sa confidente.
Betty s'intéresse à la vie des autres. Des autres qui se livrent facilement à elle qui est toujours souriante et avenante. Cette position lui permet de fuir ses propres fantômes, ses souvenirs dans lesquels elle ne pense pas avoir la force de se plonger. Mais combien de temps Betty pourra-t-elle se fuir avant de commencer à vivre?
J'ai beaucoup aimé ce roman. Fatou Diome joue avec les images et son écriture est tellement agréable à lire. Ce roman n'est pas celui que l'on connaît le plus d'elle mais c'est, pour l'instant, celui que j'ai préféré. Une vraie belle surprise !