Dans les circonvolutions appliquées, joueuses et mystiques de la tête pensante d'un rover martien – et dans l'exploration d'un remède chimique aux sensations de confinement.
Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/04/08/note-de-lecture-
curiosity-suivi-de-lagrandirox-sophie-divry/
Foin des spéculations savantes et philosophiques à propos d'intelligence artificielle et de conscience machinique : en profitant d'une série de résidences d'écriture habilement disposées et enchaînées,
Sophie Divry a pu, avec humour et sagesse, et avec le concours du CNES (Centre National d'Études Spatiales), se glisser, presque littéralement, dans la peau métallique du rover martien
Curiosity, et, plus décisivement en ce qui nous concerne ici, dans sa tête nantie d'optiques complexes et dédiées à plusieurs tâches spécialisées. Improvisant donc d'abord une théologie robuste, mais aussi un tissu précaire de relations sociales entre le rover solitaire et de rares orbiteurs pourtant naturellement peu diserts, imaginant des fiertés et des hiérarchies engendrées par les tâches confiées par les créateurs, et laissant planer quelques mystères insondables épousant les affres des aléas de la programmation, il nous est ainsi offert, au-dessus et à côté de la science méticuleuse de l'exploration martienne (on se reportera bien entendu à « La trilogie martienne » de
Kim Stanley Robinson pour de plus amples informations et spéculations – et on aura sans doute aussi une pensée émue pour un autre Martien solitaire, incarné à l'écran par Matt Damon), un périple fort joueur autour d'une petite destinée machinique et néanmoins courageuse, portée à bout de bras et d'onde par l'appétit scientifique intact d'une partie de l'humanité.
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