AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 80 notes
5
4 avis
4
17 avis
3
8 avis
2
3 avis
1
0 avis
Une belle découverte qu'est ce petit livre de Sophie Divry. Un petit concentré de technologie à travers la planète Mars rempli d'humanité. C'est l'histoire de Curiosity, un rover autrement dit un robot construit par la Nasa, et qui a atterrit sur Mars. Il travaille dans le froid, le vent et la poussière. Chaque matin, il attend les consignes de Dieu et lui renvoie son rapport. Deux étapes de sa journée qui l'angoisse terriblement. Curiosity n'est pas un robot comme un autre, il souffre de la solitude et rêve de se faire des amis...
Il est touchant, plein de sentiments, d'humanité, le contraire d'un véritable robot.

Ce roman est suivi d'une nouvelle écrite pendant le confinement "L'Agrandirox : nouvelle confinée". C'est un petit bijou également. Josiane, retraitée râleuse comme elle aime le dire, vit dans un petit appartement avec son chat et son "lapin". Elle reçoit un coup de fil d'un démarcheur qui veut lui vendre un produit miracle pour agrandir son appartement. Elle sent l'arnaque et veut le congédier prestement mais il s'accroche. de guerre lasse, elle accepte et raccroche aussitôt. le fameux produit arrive dans sa boîte aux lettres et Josiane essaye le produit...Son appartement n'est plus tout à fait le même...
C'est drôle, absurde. Un événement qui change la vie comme cette terrible pandémie.
Ce livre est une petite merveille, deux belles surprises.
Je ne peux que vous le conseiller.
Commenter  J’apprécie          483
Le cabinet de Curiosity

Sophie Divry a trouvé dans la difficile période de confinement le moyen de s'évader. Son imagination, teintée de fantastique, nous offre avec Curiosity deux nouvelles aussi différentes que superbes.

«Dieu me parle tous les matins entre 8h et 10h». Avouez qu'un tel incipit ne peut que vous mettre l'eau à la bouche. Une telle première phrase rend en effet immédiatement vos neurones actifs. Quel Dieu? Pourquoi cet horaire? Pour dire quoi? Sophie Divry a trouvé un formidable biais pour nous parler de l'humanité. Elle s'est mise «dans la peau» de Curiosity, le rover qui a été envoyé explorer la planète mars. Un engin auquel tous les matins, la terre confie le programme du jour. Car bien entendu, Dieu ne peut être que cette cohorte d'ingénieurs penchés sur leurs ordinateurs, analysant les données transmises, cherchant comment réussir au mieux leur programme.
Disons que l'euphorie des premiers jours, l'atterrissage réussi sur la planète rouge, le déploiement de la caméra, la mise en route des instruments, les premiers mètres parcourus, a cédé la place a une grande déprime. Car notre engin martien est un rover sociable. du coup, il a bien dû se rendre à l'évidence: son rêve de partage s'est fracassé sur les cailloux de sa nouvelle planète. Il est seul, condamné au même sort que ses prédécesseurs Pathfinder, les Vikings, Phoenix, Spirit et Opportunity. «Comme eux, je finirai en mode sécurité, englouti dans ce silence effroyable pour des milliards d'années. Autour de moi la petite agitation scientifique que j'aurai provoquée disparaîtra, et hormis mon cadavre rougi par la poussière, il ne restera rien de moi. Mars est un sinistre cimetière ! Une planète de relégation où Dieu nous envoie, puis prend un malin plaisir à nous laisser crever de froid.»
Constat terrifiant et sans appel, alors même qu'il était venu chercher la vie sur mars! «Des traces de vie, des briques de vie, même anciennes, même minuscules» auraient suffi à changer la donne. Alors la romancière prend la main, cherche une nouvelle voie et laisse la poésie gagner, au lieu de «broyer du plutonium». Elle va ouvrir son imagination et nous offrir ce très joli conte que l'on dédiera aux ingénieurs du CNES à Toulouse qui ont confié leurs travaux et leurs espoirs à Sophie Divry.
Cette nouvelle s'accompagne d'un second texte, plus court mais tout aussi savoureux, une «nouvelle confinée» intitulée l'Agrandirox. Derrière ce nom se cache une découverte majeure, surtout pour tous ceux qui, comme Josiane, vivent dans moins de 30m2. Ses seuls compagnons sont un chat et un vibromasseur.
L'Agrandirox permet de faire grandir les espaces, de repousser les murs. L'incrédulité de notre vieille dame va vite céder la place à l'enthousiasme lorsqu'elle constate que le procédé est efficace. L'enthousiasme, puis l'angoisse. N'est-elle pas en train de jouer avec le feu?
Cette seconde nouvelle nous prouve tout à la fois qu'il n'est nul besoin d'aller sur mars pour trouver du fantastique et que le confinement peut faire naître de jolies histoires. Après Trois fois la fin du monde, Sophie Divry nous offre une nouvelle belle occasion d'explorer notre humanité, d'aiguiser notre réflexion, de prendre le chemin de l'évasion. Et ça fait un bien fou!


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          421
Deux petites nouvelles charmantes et touchantes, j'ai préféré la première. Un robot seul sur Mars qui attend les directives de Dieu. Il m'a touché par sa sensibilité. Lorsque l'on donne Vie à l'intelligence artificielle dans les romans et les nouvelles de science-fiction, ses robots semblent toujours plus humains que l'humain ou tellement ressemblant par leur innocence. Klara et le soleil de Ishiguro, Chiens de guerre de Tchaikovsky, Singularités de Sawyer, Blade Runner de K.Dick, le temps d'un souffle, je m'attarde de Zelazny et celui-ci Curiosity. Ses robots, ses ordinateurs dont la sensibilité serait presque à envier, nous qui perdons la nôtre.
Commenter  J’apprécie          250
Première nouvelle :
Curiosity est un rover créé par la NASA. Il a été envoyé sur Mars, voilà plusieurs années afin d'explorer la froide et poussiéreuse planète rouge. Curiosity n'est pas comme les autres robots, il se sent terriblement seul et souhaiterait se faire des amis mais aussi parler à Dieu. Il sent que ses jours sont comptés et aimerait trouver du sens à son existence.

"De la Terre je sais peu de choses, sinon que c'est une planète bleue. Tout y est bleu : les cratères, le sable, les cailloux, le ciel, la poussière et même les montagnes ... Je n'ai aucune idée de ce que peut être le bleu. Ici je ne connais que le rouge, décliné sur tous les tons d'ocre, d'orangé, de rougeâtre ou de beige. Chaque matin, en ouvrant mes caméras, je retrouve ce désert rouge et inhabité, si bien que cette couleur a fini par devenir pour moi la couleur de la mélancolie, car tout, dans ce décor majestueux, immuable et mutique, souligne l'intensité de ma solitude."

Une histoire poétique, touchante et pleine d'humanité sur le sens de la vie. Beau, tout simplement.

Seconde nouvelle :
Nous sommes en mars 2020, en plein confinement. Josiane est pensionnée et vit dans un petit appartement avec son chat, Ernest et un "lapin". On lui propose de recevoir gratuitement l'agrandirox. Ce qu'elle accepte sans trop y croire, à tort ou à raison ...
Une nouvelle digne d'un épisode de la série "La Quatrième dimension" ou encore de "Black mirror" ! Savoureux.
Commenter  J’apprécie          202
Curiosity, un court roman mais un peu plus qu'une nouvelle, qui nous raconte trois jours et trois nuits d'un astromobile ou rover envoyé sur mars pour explorer le cratère Gale, et sa montagne intérieure, le Mont Sharp. Une banale mission pensez-vous ? Pas pour Curiosity, car il n'est pas un rover comme les autres. On peut dire de lui qu'il est « sociable », humanisé en quelque sorte avec ses élans empathiques, ses réflexions et ses angoisses. Il ne doute pas de l'existence de Dieu, car celui-ci lui transmet ses instructions chaque matin, de 8 heures à 10 heures.
Les derniers temps ont été durs pour Curiosity, les messages divins se font de plus en plus rares et sa lucidité lui fait conclure que ses jours sont comptés, qu'une fois sa mission accomplie, il sera abandonné sur cette terre hostile. Alors il écrit, pour ne pas devenir fou, pour donner du sens à son existence, pour conjurer cette solitude insupportable. Pour pardonner aux hommes...

La plume de Sophie Divry est assurément incroyable. Il ne lui suffit que de quelques pages pour nous emporter sur la planète rouge en compagnie de ce petit robot adorable pour lequel on vibre d'émotions. Sa solitude nous émeut, son obsolescence programmée nous révolte, son acceptation du sort qui l'attend inspire notre respect.

Le second récit qui conclue ce petit recueil nous parle également d'espace, mais bien plus restreint cette fois. Nous nous retrouvons dans le petit appartement de 71 m² de Josiane qu'elle occupe avec Ernest, son chat, et un lapin. Elle en connaît chaque recoin, l'active retraitée, de son deux-pièces, surtout depuis le confinement instauré par le gouvernement en ce mois de mars 2020. Alors, quand on lui propose d'utiliser l'agrandirox, un produit incroyable qui va lui permettre d'agrandir la grandeur de ses pièces, elle n'hésite pas, mais pour très vite déchanter...

Avec ce récit digne d'un épisode de « La Quatrième Dimension », Sophie Divry reprend là le concept du huis-clos mais dans un registre plus fantastique encore, et effrayant. Dans ces deux nouvelles, les grands espaces rendent nos protagonistes tout petits, perdus dans l'immensité de leur solitude. Mais ils sont tout autant l'un que l'autre victimes d'une société manipulatrice, jetés après utilisation comme de simples kleenex...

Une très belle réflexion menée là par l'auteure de Trois fois la fin du monde...
Commenter  J’apprécie          180
J'avais déjà lu un livre de Sophie Divry : Trois fois la fin du monde, c'était très bien, ici avec Curiosity (qui est suivi de la nouvelle L'Agrandirox), l'autrice change de registre et nous emmène sur la planète Mars auprès du rover d'exploration "Curiosity", robot qui sert à analyser les matériaux, les sols et les lieux que les opérateurs sur Terre lui indiquent.
Cela peut paraître léger mais il n'en est rien car Sophie Divry ajoute un élément de taille, elle donne une conscience émotionnelle à notre rover.
C'est un livre qui n'est pas long mais qui est riche en émotions, je me suis pris d'empathie pour ce robot, ses mémoires, ses questionnements existentiels, ses peurs, ses joies, sa solitude.
Il construit un journal de bord où il note ses pensées à l'intention des futurs modules qui lui succèderont.
L'écriture est très fluide et l'histoire se lit d'une traite tant nous sommes absorbés par les émotions et cet espèce de spleen mécanique qui nous est dépeint.
Le récit est suivi de "L'Agrandirox", petite nouvelle bien sympathique dans le genre fantastique, déstabilisante et étrange qui conte les mésaventures d'une personne qui accepte un démarchage téléphonique vantant les bienfaits d'un procédé miracle pour gagner des mètres carrés dans son appartement.
L'ouvrage est intéressant pour peu que vous aimiez les émotions et surtout l'espace, mais aussi l'originalité pour la seconde histoire.
Commenter  J’apprécie          160
2 nouvelles qui se lisent très vite.
Curiosity est touchant. Ce robot seul sur Mars qui nous livre sa solitude, ses attentes, ses sentiments a su me parler. Ses espoirs déçus, ses amours contrariées, sa dévotion inconditionnelle sont décrit avec beaucoup de simplicité (peut-être trop parfois).
L'Agrandirox est plus courte, plus fantastique et en même temps plus ancrée dans le réel. le confinement, la solitude, l'enfermement, le besoin d'espace, le cocon rassurant, l'exploration de l'inconnu, l'incertitude à venir... Là encore, une écriture toute simple, qui donne envie de plus, mais ne tombe pas non plus dans le simplisme. Des inspirations diverses, pas d'invention de la poudre littéraire ici, mais une proposition honnête il me semble.
Commenter  J’apprécie          150
« Dieu me parle tous les matins entre 8 h et 10 h. » Cela fait huit ans que Curiosity a atterri sur Mars et qu'il poursuit sa mission exploratoire, recevant chaque matin ses tâches à accomplir, bravant mille périls : le froid intense, le vent, la poussière martienne qui s'insinue partout, les roches acérées qui ralentissent et menacent sa progression, le vide... En proie à un grand sentiment de solitude et dans la conscience aiguë de sa fin prochaine, il sent le besoin de laisser une trace pour les prochains rovers qui vont suivre, en quête d'un sens à son existence… Mêlant science-fiction et réflexions métaphysiques, Sophie Divry réussit à nous faire croire à l'humanité de ce petit robot qu'elle rend bien attachant, qui interpelle tout autant notre propre humanité que la place que nous occupons dans l'univers. Une nouvelle suit, L'Agrandirox, inspirée de la Superficine de Sigismund Krzyzanowski tel que l'auteure l'indique, où une vieille dame confinée se voit offrir la possibilité d'agrandir son appartement avec un produit miracle… une fausse bonne idée ? Une nouvelle tenant davantage du registre fantastique, qui interpelle également la notion d'espace, dans ce qu'elle peut avoir de plus angoissante. Une jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          140
Kim Stanley Robinson nous avait pondu une Mars rouge, puis verte et enfin bleue.
Sophie d'Ivry nous la rend blanche...

Mars est inaccessible à l'exploration humaine, mais quelques robots ont la chance de s'y promener dont le plus connu est Curiosity. L'autrice nous la dote d'une Intelligence Artificielle consciente et nous raconte son vécu entre l'attente des ordres journaliers et son dialogue avec le satellite.

Sortie chez un éditeur généraliste, c'est le côté blanche qui m'a le moins convaincu. L'IA est franchement anthropomorphique : solitude, utilité de l'existence, les sujets sont franchement blancs même si l'autrice suit le parcours réel du rover increvable (quoique). La plus belle réussite de l'autrice pour moi est d'avoir rendu la NASA vue comme un Dieu pour Curiosity.

La science et la SF continue d'irriguer l'inconscient de la littérature générale, permettant d'avoir des traitements différents, pour peu que vous ayez l'esprit ouvert et que le questionnement "Qui suis-je ? - Dans quel état j'erre ? - Où cours-je ?" ne vous hérisse pas trop le poil.
Commenter  J’apprécie          110
J'écris ce billet à chaud, et je ne peux cacher ma tristesse. J'ai acheté ce livre avec beaucoup d'excitation, je pensais avoir trouvé un livre bien curieux, m'attendait à une claque de fraîcheur et d'originalité. C'est loupé.

Tout d'abord, je trouve que les extrapolations du genre "de quoi s'arracher les câbles", "ça me tape sur les diodes" ou encore "au lieu de broyer du plutonium" échouent à nous rendre Curiosity sympathique ; ces transpositions anthropocentrées sont vraiment très faciles et franchement, assez lourdes. Voilà le premier point qui m'a rendu la lecture désagréable, malgré une écriture assez enlevée et vraiment pas déplaisante.

Curiosity est donc un rover fragile, qui a peur de tout ("Mars est une planète méchante", on croirait entendre un ado de 16 ans se sentant constamment persécuté...), qui a des connaissances cinématographique (ici une référence à Star Wars, une autre à Gladiator), mais ignore ce qu'est le bleu (alors qu'il parle d'analyses spectrales). Quelques éléments qui m'empêchent de pleinement apprécier le livre, et peut être de louper le but recherché de l'auteure.
L'ensemble me fait donc plus penser à un conte pour enfant qu'à une réelle interrogation sur "notre solitude et notre humanité", comme l'indique l'éditeur. Mise à part les pérégrinations d'un robot apeuré et soumis à un Dieu trop absent, je n'y ai rien trouvé - si ce n'est des informations scientifiques sur la véritable planète Mars. Mais là encore, les nombreuses recherches effectuées par l'auteure semblent tout bonnement recrachées sans avoir été retravaillées, sans donner de profondeur au texte, et échouent à créer un environnement prenant - on est sur Mars quand même ; malgré la présence du rouge et de la poussière, je ne m'y suis pas senti (voir au contraire "Retour sur Titan" de Stephen Baxter ou on est véritablement happé par le froid et le brouillard de méthane du satellite).

"Mais, moi, rester à la surface des choses ne m'a jamais suffit." nous raconte le rover pendant sa deuxième nuit. Or, c'est bien ce qui pêche avec cette novella de Sophie Divry. Ça reste très en surface. le lien avec le satellite n'aboutit à rien, tout comme les longues explorations de Curiosity sur la planète Rouge. La découverte du chlorobenzene, qui a tant marqué Curiosity, en tranchant avec son ennui sempiternel, aurait pu être un moment savoureux - mais rien.

Je suis triste parce que je trouve que c'est très dommage. L'idée était chouette, mais le produit fini manque cruellement d'attrait. Mais peut être suis je simplement passé à côté.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (137) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4872 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}