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3,49

sur 392 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Si votre jauge de joie de vivre n'est pas au top ou que vous souffrez d'un mal-être existentiel caractérisé, je ne saurais que vous conseiller de passer votre chemin car la lecture de ce roman est légèrement plombante.

Toute la vie de M.-A. (en référence à Emma Bovary) est retracée dans ces pages : l'enfance solitaire et ennuyeuse, les études à Lyon vécues comme une échappatoire à la médiocrité parentale, le mariage avec François, agent d'assurance plan-plan, le job administratif chez un fabricant de meubles en zone industrielle au bout de l'autoroute, l'amant aux dents longues qui vient ponctuellement mettre un peu de piment dans la vie de notre héroïne mais qui n'envisagera pas de quitter sa femme (ah bon ???), les gosses, puis la retraite et son pendant inéluctable… le décès.

C'est un parcours de vie des plus banals qui est relaté ici mais tout le but de la manoeuvre est d'en démontrer l'immense vacuité, comblée autant que faire se peut par une consommation à outrance. Nouvelle cafetière, nouvelle télévision, shopping au centre commercial tout beau tout neuf le samedi, puis yoga, psy, humanitaire quand la satisfaction matérielle ne suffira plus… on sent bien que l'autrice a une dent (enfin, tout le dentier je pense) contre ce genre de personne, jusqu'à faire dire à M.-A. des horreurs histoire de la faire passer pour une idiote, du genre qu'elle aurait quand même bien préféré être otage quelque part plutôt que de vivre une seule journée de plus de sa vie morne et routinière.

Le choix étonnant d'écrire le livre à la deuxième personne du singulier renforce le côté « tribunal » du bouquin : « tu » as fait ci, « tu » as acheté ça, « tu » es un vrai mouton de la société de consommation, « tu » es complètement débile de déprimer parce qu'on t'a volé ta télé. Au final ça en devient vraiment caricatural.

Ce côté militant m'a laissée de marbre, voire même un poil agacée car c'est fait sans art et sans saveur, le pire étant que je suis du même bord ! La prose de l'autrice est en effet à l'image de ce qu'elle raconte : ennuyeuse. Plusieurs critiques ont relevé la ressemblance avec l'écriture plate et soporifique d'Annie Ernaux. Je n'y avais pas pensé mais je confirme qu'il y a une ressemblance ! La digression sur l'automobile insérée au milieu du roman en est l'illustration la plus frappante, quatre pages de description d'une simple voiture : le coffre, les pneus, le volant… Elle n'est ni drôle, ni intéressante, ni bien écrite, alors me vient en tête une question : à quoi bon ?

Donc souvenez-vous, vous qui avez acquis à grands frais une petite maison individuelle, vous qui posez vos fesses dans votre voiture tous les putains de matin de la semaine pour aller bosser, vous qui êtes bénévole au resto du coeur le samedi parce que vous avez rien d'autre à foutre de votre journée et que ça vous donne bonne conscience : vous avez des vies de merde et en plus, c'est de votre faute si le monde court à la catastrophe. Ne feriez-vous pas mieux d'en finir tout de suite, à l'image d'Emma Bovary, comme ça on n'en parlerait plus* ?

*Au choix : empoisonnement, « accident » de voiture, saut dans le vide, tranchage de veines, tête dans le four, pendaison, noyade, hara-kiri, arme à feu, explosif, émanations de gaz, doigts dans la prise… pour rigoler je vous conseille les livres d'Andy Riley « Le coup du lapin », ça fera passer une pilule décidément très difficile à avaler !
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Je suis passé à côté de l'écriture alors que c'est justement le point-clé du roman.

On s'ennuie et l'énumération de tâches domestiques n'aide pas vraiment.

Je comprends ce qu'a voulu faire l'auteure ici avec ce « Madame Bovary » écrit à la deuxième personne, mais ça n'a pas pris.
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Si s'astreindre à lire ces tutoiements obsessionnels et interminables et cette fastidieuse litanie des communs font partie de la condition pavillonnaire, alors, oui, je pense qu'il vaut mieux l'éviter.
On s'attend au départ à devoir sans doute décoller et s'envoler ensuite, mais non, "nous" serons obligé de boire la lie jusqu'au bout, dans une déception sans doute aussi morose que cette vie où il ne se passe rien, rien du tout, pas même l'espoir d'une rébellion d'esclave, ou le soupçon d'une prise de conscience quelconque.
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Portée par la curiosité de la découverte, j'ai abordé ce livre avec enthousiasme...L'auteure semble avoir un certain succès.

Des le début, curieuse écriture! L'utilisation du point-virgule est pour le moins bizarre et peu logique. Un exemple:" A force; donc; tu es tombée enceinte;" Si c'est un effet de style, je le trouve sans intérêt. Et bien sûr, il y a cette narration à la deuxième personne, sans doute une volonté de distanciation, voire de dichotomie du personnage de M.A. Femme anonyme , censée représenter bon nombre de ses semblables. Jeu de mots aussi évoquant Emma Bovary, une citation du livre apparaît.

Car M.A est une Emma des années 1970 et suivantes , insatisfaite, toujours en attente d'autre chose. Comme elle m'a énervée! Pour moi , elle n'est en aucun cas une représentation juste de la femme de cette époque . Heureusement d'ailleurs, car quel pessimisme ambiant, quelle amertume!

Surtout, ce qui m'a gênée, c'est cet aspect hybride du livre, entre roman et essai de sociologie. On suit certes le parcours de M.A, mais il y a d'ennuyeuses descriptions, par exemple de l'évolution de l'automobile, ou du cycle d'une machine à laver.

J'ai eu l'impression d'un produit marketing, se voulant original et différent dans sa structure, mais il ne m'a pas du tout convaincue. Déçue! Mais de nombreux lecteurs l'ont aimé. A vous de voir...
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Ce roman retrace la vie de M.A de son adolescence à sa mort, avec tout ce qui fait la vie d'une femme.

M.A est une jeune fille qui vit à Terneyre en Isère, pleine d'illusions rêve d'un grand bonheur, bonheur qu'elle trouvera dans les bras de François, étudiant comme elle à Lyon. Va alors s'enchaîner une vie avec un certain ronron : le premier appartement en couple, le job, la maison à la périphérie de la ville faute de moyens suffisants, les enfants... Cette routine finira par la lasser et elle cherchera de quoi retrouver de quoi vibrer : elle aura une aventure passionnée avec un collègue, consultera un psy, s'engagera auprès d'associations caritatives, prendra soin d'elle. Mais ces activités seront-elles suffisantes ?

Ce roman met en avant la société actuelle dans cette course au bien-être, au besoin de toujours plus sans en trouver une complète satisfaction. Il évoque aussi l'évolution toute relative de la condition féminine et une charge de travail accrue avec un travail extérieur souvent par nécessité cumulé à la gestion du quotidien de la maison et à l'obligation d'être toujours désirable pour ne pas perdre son conjoint. Il pose aussi le regard sur ce qu'est le couple, et ce qui en fait la stabilité et qui n'est pas forcément que l'amour.

Si j'ai été intéressée par les sujets abordés, je me suis ennuyée à la lecture des trop nombreux passages d'énumération et de description au kilomètre qui n'apporte pas grand chose à l'histoire.
Lien : https://admin.over-blog.com/
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Un roman sur la condition féminine d'une grande tristesse .
C'est déprimant ( à déconseillé en lecture à toute personne nostalgique ou en mal d'être)
il y a certains passages concernant le temps et la vie qui passe , l'amour filiale , l'amitié féminine plutôt réussis mais , le choix de l'auteur d'utiliser le tutoiement nous laisse spectateur des émotions de M. A, dommage .
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Rétrospective parfois ennuyeuse d'une vie de femme.
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Impossible. Il fallait que quelqu'un écrive un livre comme ça, sans doute. Mais c'est tellement plat, le récit d'une vie d'une banalité parfaite, rien que des clichés, une vie cliché de bonne femme et mère de famille. Clichés, poncifs, banalités, je ne peux rien dire (d'ire) d'autre. Et j'en suis désolé car j'ai bien apprécié deux autres romans de Sophie Divry, dont le Diable sort de la salle de bain (sorry j'écorche peut-être le titre) qui était un bijou de trouvailles et de créativité narrative et stylistique.
Ici tout est normal et banal. La fin est un peu moins pénible, et l'écriture s'améliore aussi. Sophie Divry est un écrivain, elle a sa plume, dommage qu'elle l'ait utilisé pour d-écrire cet amas de banalités.
Voilà, je passe à autre chose.
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J'ai abandonné la lecture de ce livre après 100 pages. J'avais adoré le livre Quand le diable sortit de la salle de bains du même auteur.

Le début de cette lecture m'a enthousiasmé, le tutoiement était original, le personnage intéressant mais je me suis vite lassé des nombreuses listes d'événements (entrecoupés par des nombreux point-virgules), la narration fait des bons en avant et en arrière qui n'aide pas à se passionner pour le personnage principal M-A.
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Le titre annonce déjà la couleur .
D'ailleurs ça ressemblerait presque à un traité de sociologie si Sophie Divry n'avait pas pris la peine de nous planter une Emma Bovary des temps modernes .
Comme quoi , finalement rien n'a bien changé : l'insatisfaction permanente de la gente féminine !
Ah bon ? Faut-il s'arrêter à cela en lisant les jérémiades de MA (oui , excusez du peu , c'est son coup de génie à Miss Divry , entendez "Emma" bien sûr . Sous entendu que tout le monde connait ses classiques ) ?
Ou alors entendre la plume qui grince furieusement , enfin le clavier maintenant balançant des phrases sêches , courtes , teintée d'humour noir penchant plus volontiers vers le vitriol .
En quelques 300 pages "emballé c'est pesé ', Sophie Divry nous raconte la vie de cette MA , de son enfance jusqu'à son dernier souffle .

Alors pour les grandes âmes romantiques qui ont percuté "Flaubert" à l'évocation d'Emma , passez votre chemin : C'est une narration très factuel , sans sentimentalisme et recherche d'analyse psychologique . Agrémenté de quelques petits dialogues caricaturés assez jubilatoires où chacun s'y reconnaitra hélas dans le trivial de sa vie .

Et elle excelle dans l'art de forcer le trait , d'appuyer sur le pathétique de nos miséreuses vies de peu : grandir , s'affranchir de l'autorité parentale et donnant à nos parents le droit d'être fier de leur progéniture avec un bac plus quelque chose , tomber amoureux et se reproduire ....une fois , deux fois , trois fois ....il faut bien passer le temps , combler le vide . Alors les couches à changer , les biberons , et les crises d'ados , ça occupe . Vient un moment d'essoufflement quand même et de flottement . Et comme la nature à horreur du vide , voilà notre MA qui s'offre la grande parenthèse de sa vie , une grande (ou sordide) histoire d'amour (ou de c..) avec le DRH de l'entreprise où elle bosse . Mais on sait bien que "les histoires d'amour finissent mal en général " si vous connaissez vos classiques musicaux des années 80 , alors quand il s'agit d'une banal histoire de c.... , c'est tué dans l'oeuf .N'en déplaise à ceux qui souhaiteraient voir notre MA rebondir dans une autre aventure sulfureuse ou dans le repentir de la mère de famille juste victime de la crise de la quarantaine , c'est dans le développement personnel et les associations caritatives ( Ben voyons , allons y jusqu'au bout dans la caricature et puis faut bien "donner du sens ", c'est tendance ! ) que notre héroine des temps modernes tentera un dernier sursaut pour pimenter sa petite vie dans sa petite maison de petit quartier de petite ville de petite province . La suite ? je vous laisse deviner . Regardez autour de vous . Bingo vous avez gagné
Et si on reprenait la même histoire et on l'écrivait avec un autre regard ? Je vous laisse imaginer et j'ose espérer deviner un sourire sur vos lèvres et des yeux remplis de plénitude . Mais cette histoire là n'intéresse pas Sophie Divry .
Bon , je ressors plombée
Pas convaincue par la facilité de l'exercice de Sophie Divry . Même si , comme diraient certains , "tout n'est pas à jeter". clown
Car Sophie Divry se vautre dans le désenchantement avec un appétit féroce, et c'est ce qui lui confère un certain talent .
Préparez la tablette de chocolat , les anxiolitiques quand même si d'aventure vous vouliez en savoir plus .
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