AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 310 notes
Après un braquage au cours duquel son frère Tonio est abattu sous ses yeux, Joseph Kamal, 22 ans, est jeté en prison.

Il va éprouver par trois fois la fin du monde : une première fois alors qu'il est incarcéré dans une prison aux moeurs d'une violence inimaginable. Une deuxième fois quand l'explosion d'une centrale nucléaire lui offre la possibilité de s'évader. Il erre alors dans la zone contaminée et interdite. Une troisième fois, enfin installé dans une maison du Causse, il vit tel un ermite parmi la nature et les bêtes.

Ce roman est constitué de trois parties complètement différentes, une descente aux enfers en prison dans un monde d'une extrême violence, une catastrophe nucléaire évoquée dans un très court chapitre puis une survie dans une zone interdite. Dans cette troisième partie, le héros qui a fait le choix de vivre seul va rencontrer des animaux, redécouvrir la nature et les saisons, il va réinventer le monde. Sophie Divry réécrit ici le mythe de Robinson démontrant que vivre avec les autres peut être un enfer mais qu'il est difficile aussi de vivre seul. J'ai trouvé ce roman très étonnant. Fan de cette auteure, j'avoue que, après avoir beaucoup aimé les deux premières parties, je me suis ennuyée dans la dernière partie, très déroutée par le ralentissement du rythme et le manque de crédibilité du personnage principal dans cette période de survie où le récit tourne un peu en rond. Par contre, il faut reconnaître que Sophie Divry est une auteure qui n'écrit jamais deux fois le même livre tant ses trois derniers romans sont complètement différents.

Ce roman est finaliste du prix Landerneau.

Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          90
Et voici mon deuxième coup de coeur de cette rentrée littéraire !! A force de lire beaucoup, j'attends à présent de mes lectures qu'elles me bousculent et m'étonnent, et c'est bien le cas avec ce nouveau titre de Sophie Divry, complètement inattendu. Et ouah, quelle énergie dans la narration et l'écriture !! Joseph Kamal vient d'être jeté dans une prison de région parisienne, après un braquage raté dans lequel son frère Tonio a trouvé la mort. Un peu naïf et déphasé, il est très vite confronté à l'extrême violence dont font à la fois preuve les autres détenus, mais aussi les gardiens. Quand soudain, une explosion nucléaire rebat les cartes. Joseph Kamal profite du désordre pour s'échapper, quand d'autres décèdent autour de lui. Les survivants sont peu nombreux et partent pour la plupart à l'abri des radiations, dans la zone. Joseph, lui, choisit de s'enfuir dans l'autre sens, dès qu'il a conscience que son casier judiciaire le suivra toujours, et que s'inventer une nouvelle vie dans la zone est impossible. Il se retrouve alors dans un village de Causse, dans lequel il arrive peu à peu à se créer un abri, un foyer, entre son potager, le mouton qu'il a recueilli et sa chatte Fine. Mais la solitude est totale, et les vivres rares. Ce nouveau Robinson des temps modernes arrivera-t-il à survivre à ce naufrage d'un nouveau genre ? Il est peu de dire, donc, que j'ai été bousculée par ce dernier titre de Sophie Divry. Tout d'abord, par sa description presque intenable (réelle ?) du milieu carcéral. le jeune Joseph, entraîné par son frère dans une voie qui ne lui correspond qu'à moitié, est confronté dès son emprisonnement à un broyage intégral de sa personnalité. Puis, il y a toute cette description de la survie post-apocalyptique qui là génère tout à coup un certain apaisement. On s'imagine quelqu'un survivre dans la zone interdite de Tchernobyl, on s'imagine la situation possible et l'empathie du lecteur naît peu à peu. Sophie Divry signe ici un roman à la fois extrêmement violent et d'une étrange beauté. L'écriture est rude, abrupte, pas forcément confortable, mais le propos est engagé et fort. Je recommande plus que chaudement.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          90
« Soumets-toi, rencard à 4h sur le toit, amène tes arguments, j'amènerai mon nunchaka, ma colère gronde, j'te ferai cuire au micro-onde, j'irai pisser sur ta tombe ce s'ra immonde, comme la fin du monde. » L'Apocalypse selon Stupeflip, pour vous donner une idée de ce dans quoi vous allez mettre les pieds. La première partie, sur la prison, est totalement ancrée dans la réalité présente : conditions de vie carcérale, humiliation, corruption, manipulation, domination, peur, suicide... Une volonté de faire réfléchir, esquissée dans les détails. Un premier coup porté aux tripes.

La deuxième partie est presque un peu surréaliste, avec son explosion et ses immunisés, un air de vraie fin du monde qui pourrait bien arriver, deuxième réflexion qui tente de faire réagir sur des problématiques actuelles. Et pourtant, ici ça n'est guère qu'un prétexte : peu de détails sur la catastrophe, les enjeux, les possibilités. Juste un air de liberté, de nouveau départ, un portrait-paysage dénué d'humains, juste notre héros, sa cavale, son refuge dans les bois, ses nouveaux compagnons animaux. La vie au grand air, pour quelqu'un des villes, la délivrance de la prison, apprendre à être un adulte, à construire un monde, à vivre au jour le jour. C'est la partie la plus importante du livre, et ma partie préférée, plutôt simple en vérité, mais on s'immerge facilement. La fin m'a arrachée un cri de douleur, encore pire que le premier.

L'autrice alterne entre le point de vue du personnage et une sorte de narrateur omniscient, qui offre à la fois une sorte de détachement et d'immersion totale, entre faits et ressenti, qui fait qu'on rentre facilement dans le jeu, ça touche un peu plus, mais parfois c'est bien, aussi, d'avoir un peu de recul. Si ça a pu me perdre un peu au début, j'ai fini par passer outre. Elle met en avant de forts contrastes, jouant sur les contraires, les opposés, la béatitude et l'horreur, la liberté totale et la privation, la solitude et se faire marcher sur les pieds, le rationnement et l'abondance, la beauté et la laideur, le béton et la nature, la loi des hommes et la loi de la terre... Comme j'ai lu le livre d'une traite, ça a été l'ascenseur émotionnel, un peu terrible d'ailleurs. Ce que j'ai le plus apprécié ? le monde sans humains, le retour à la terre, le côté Blanche neige dans les bois version hardcore. Pour le reste, tout n'est que violence et vanité. Bref, comptez bien vos dents, vous risqueriez d'en perdre quelques unes dans le tas.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : https://www.blogger.com/blog..
Commenter  J’apprécie          90
Entrée dans le vif du sujet, phrases courtes, cassantes, rapides. Malgré une bonne documentation sur le milieu carcéral, on sent sous l'argot la bonne éducation de l'autrice (quelques mots la trahissent , par exemple: «désincarcérer », « incicatrisée », « si bellement »...)

C'est un roman post apocalyptique, une robinsonnade très contrastée entre la trivialité du petit voyou et la poésie du fermier.
Pourquoi ce titre : Trois fois la fin du monde?
"Trois fins du monde" offre trois fois plus de questions !

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2018/10/17/sophie-divry-trois-fois-la-fin-du-monde/
Commenter  J’apprécie          80
Touchante fable que celle de Joseph qui vit trois fois la fin du monde.
Pourtant, à chaque fois, malgré son inexpérience, sa naïveté, sa solitude, il survit, il rebondit, il s'adapte. Une histoire de résilience et un conte qui nous parle aussi de la vie, dans tout ce qu'elle a d'injuste, d'incompréhensible et d'arbitraire.
Commenter  J’apprécie          80
Joseph Kamal est en prison. Et puis par un événement extérieur fortuit, il se retrouve seul. C'est Robinson dans le Quercy. Tout comme Robinson,notamment celui de Tournier, il va peu à peu dresser son monde, ordonner sa vie, s'imposer le travail, vaincre la nature. Lui, l'ex taulard, le rebelle, le marginal ... le voilà prisonnier de son propre esprit pour ne pas sombrer ...

Roman en trois parties, dont la première, dure, est vive, sans répit, sur le qui-vive. On ferme pas l'oeil. C'est tendu. Et puis, peu à peu, le rythme baisse, tout devient lent. On entre dans un environnement hostile.Dès qu'on quitte le monde habité, le moindre fait devient important, le moindre bruit une menace.

Avec une qualité littéraire indéniable, Sophie Divry nous fait partager les grandes angoisses mais aussi les petites joies de cet homme perdu. Une réécriture originale du célèbre mythe, où l'on croise aussi des références à La route de Cormac Mc Carthy et au petit Prince de St Exupéry.

Vous l'aurez compris, ça ne respire pas la joie de vivre, mais le titre déjà était annonciateur.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
Commenter  J’apprécie          80
Dès le début, on est tout de suite dans le bain : un braquage, un mort et le narrateur se retrouve en prison. Il découvre ce nouvel environnement dans lequel il doit s'adapter rapidement pour ne pas se faire marcher dessus. Cette première partie est écrite à la première personne et j'étais véritablement plongée dans la tête du personnage. On vit ses doutes, ses peurs et ses espoirs. La langue est très orale et même parfois argotique, elle colle ainsi parfaitement au personnage et à l'atmosphère. Cela rend le tout très crédible. Je me suis immergée sans problème dans le roman et on se surprend à éprouver de l'affection pour le personnage malgré les faits qui lui sont reprochés.

Et puis survient la Catastrophe qui va complètement changer la face du roman ! Un accident nucléaire, dont on ne sait pas grand-chose, provoque la mise en quarantaine de la population survivante dans la Zone. C'est à ce moment-là qu'on apprend le prénom du personnage principal : Joseph. On bascule alors dans une narration à la troisième personne dans cette courte deuxième partie. Enfin, dans la troisième partie, amorcée suite à un événement que je ne vous spoilerai pas, Joseph voit en cette Catastrophe l'opportunité de reprendre sa vie en main et de profiter de sa liberté retrouvée inopinément. Il vit alors en autarcie hors de la Zone dans une ferme en domestiquant des animaux. Dans cette dernière partie intitulée « le solitaire », l'auteure alterne entre le « je » et le « il » et le roman change complètement de dimension. de la prison, on passe à la campagne et de la violence au calme et à la solitude. le style est toujours direct, les phrases sont courtes et la poésie de l'écriture nous emporte littéralement. La psychologie du personnage est finement décrite. Envoûtant !

Parmi les livres de cette rentrée, je vous recommande donc ce roman de Sophie Divry pour sa construction originale et son écriture. Il n'y a pratiquement qu'un personnage, le narrateur, qui porte le roman à bout de bras et auquel on s'attache facilement malgré son passé de braqueur. Les trois parties du roman sont très différentes et on suit l'évolution du personnage de l'enfermement à l'ivresse de la liberté et de la nature. le tout est maîtrisé et d'une justesse incroyable !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          80
Trois fois la fin du monde.

Ah !...la fin du monde. Voilà un sujet traité à l'envi qui n'a pas encore eu sa résolution dans la réalité. Ce qu'on imagine de l' « après » est donc récurrent pour peu qu'il y ait des survivants. Quant au contexte politique mondial, il évolue avec le temps et les « progrès » scientifiques. Cela a donné parfois de beaux et forts romans (Bernard Clavel, Pierre Boulle etc.) et de bons films.

Sophie d'Ivry n'invente rien et situe son histoire hors contexte sociologique et politique (ce serait pourtant un minimum). Son « héros » n'est pas sympathique : Jo, petit con de 22 ans, finit en tôle après un braquage sanglant. Sauvé de l'incarcération par le grand « boum », il survit pour des raisons qui resteront inconnues et s'installe en solitaire (bien obligé) dans une baraque abandonnée, vivant sur les restes des victimes décimées. Par chance inouïe, il rencontre un mouton et un chat. Et puis c'est le drame, suivi d'une possible rédemption. Punto final.

Autant dire qu'on s'ennuie ferme dans l'épisode carcéral qui tourne court (dont on a lu cent fois mieux et plus sincère ailleurs) ou pendant les contemplations béates de la nature généreuse miraculeusement préservée où l'auteure se complait dans les digressions naturalistes, les couchers de soleil et les feux de bois. Quant à la fin du monde elle tient en huit pages…

A l'image de tous les crétins qui préfèrent les animaux aux humains (un chien ne vous trahira jamais !) , Jo les enferme, leur donne des noms ridicules (le mouton noir est appelé « chocolat ») et les oublie quand il a autre chose à faire.

Sophie Divry écrit bien mais elle a du mal à se glisser dans la peau d'un mec de banlieue. Elle adopte péniblement le langage qui va avec. Plus à l'aise dans le bucolique elle n‘arrive pas pour autant à convaincre d'un minimum d'humanité pour son personnage qui n'est pas le meilleur ambassadeur à envoyer au delà d'un monde anéanti.

Trois fois la fin du monde sans doute, mais pas trois pattes à un canard .
Sincères remerciements à l'éditeur

Commenter  J’apprécie          82
Un livre que j'ai beaucoup aimé, pourtant atterrée par la violence de la première partie, puis peu à peu conquise par la suite
Joseph, le personnage principal, ( seul sauf dans la première partie) se trouve confronter à trois fins du monde: la prison, la catastrophe nucléaire, la solitude. le roman montre son évolution: on le voit mûrir, se reconstruire, il semble même devenir prêt à rencontrer ses semblables.
Je trouve surtout que Sophie Divry sait mettre de la poésie partout, même dans les endroits les plus sordides. Ce roman est un poème en prose, lumineux et magnifique.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai beaucoup aimé ce livre ... C'est étrange, il commence par la vie d'un homme qui se retrouve en prison après un délit, et finit par ce même homme, survivant d'une catastrophe nucléaire (?), qui s'épanouit dans sa vie à la campagne, avec son mouton et son chat.
Surprenant, beau, puissant.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (586) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4959 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}