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Citations sur Au temps où la Joconde parlait (23)

- Maître, avez-vous enfin découvert quelle peinture emploie Van Eyck?
...
- Je crois qu'il utilise une huile. Mais cela ne nous avance guère. Depuis Cennini et Giotto, tous les peintres ont essayé un jour ou l'autre d'employer l'huile comme base dissolvante. Avec, hélas, des résultats déplorables !
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"Qui pense peu se trompe beaucoup ."
Léonard de Vinci.
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– C'est très beau, Antonello. Tu as tout maintenant pour faire un grand peintre. Bien meilleur que moi, j'en prends conscience aujourd'hui !
– Mon maître, si ce que vous dites est vrai, c'est à vous que je le devrai !
– Oui, à moi ! Mais aussi à ton père qui t'a appris à dessiner, à Fra Angelico qui t'a montré que la lumière venait du ciel. Et à Van Eyck qui t'a ouvert son cœur et son armoire à talent ! Ne les oublie jamais et dis-toi,
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...les princes aiment, lorsque la chance semble les abandonner, lancer quelques grands travaux coûteux afin de montrer que l'avenir leur appartient encore.
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"La pittura è cosa mentale" : cette citation replacée dans son contexte, celui de la Renaissance, ne veut pas simplement dire que la peinture est pensée par l'esprit et qu'elle rend aussi visible des choses qui ne le sont pas parfois......Son auteur incarne l'émancipation de l'artiste : à l'époque où les peintres n'avaient pas le statut reconnu d'artiste (on les rattachait à des guildes d' artisans : travailleurs manuels), ils ont voulu qu'on reconnaisse l'aspect intellectuel de leurs travaux.... et les grands artistes de la Renaissance ont contribué à cette reconnaissance.
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Avec des fortunes diverses, Antonello avait poursuivi son voyage. Certains jours, tout allait bien, la route était facile et il dénichait, le soir, un gîte convenable chez des gens accueillants. Souvent, hélas, le temps se montrait inclément et si un orage survenait entre deux villages, il arrivait trempé jusqu'aux os et devait, dans le meilleur des cas, se déshabiller et s'enfouir dans la paille d'une grange pour se réchauffer et se sécher. Il n'aimait pas cela car il vivait dans la crainte de se faire surprendre par des bandits ou des soudards et de se retrouver nu en pleine campagne.

Les deux condottieres Francesco Sforza et Piccinino se poursuivaient à travers le Milanais et mieux valait fuir le chemin de leurs mercenaires. Antonello avait évité de peu d'être pris dans les mouvements de la bataille d'Anghiari dont les principales victimes avaient été les populations civiles. Heureusement, il avait pu se tirer d'affaire et gagner Milan sans dommages.

Grâce à Pietro Sangallo et à sa chaîne des Imbrattaleli – toujours eux –, il avait pu trouver une aide et un toit dans une ferme des environs immédiats de la ville, quartier général des jeunes artistes, apprentis et compagnons.

(INCIPIT / Le secret de Van Eyck)
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Les peintres avaient beau voyager, s'ignorer souvent d'une ville à l'autre, malgré les guerres et les alliances sans cesse renversées, les nouvelles concernant l'art circulaient à travers la Péninsule sans qu'on sache exactement par quels moyens elles se transmettaient, le plus souvent sans doute par les cours et les établissements religieux qui utilisaient le service des artistes.
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La Seigneurie avait convoqué une commission chargée de désigner l'emplacement où devait être érigé le David de Michelangelo. Léonardo en faisait partie, aux côtés des meilleurs artistes de Florence : Perugino, Sandro Botticellin, Filippino Lippi, Cronaca, Andrea Della robbia et quelques fonctionnaires.
- La statue de Michelangelo est trop belle pour subir les intempéries, déclara Vinci en ouvrant la séance. Je propose, ainsi que plusieurs des artistes présents avec moi, que le David soit placé à l'intérieur de la Loggia dei Lanzi où il sera à l'abri.
L'auteur n'était pas de cet avis et il le proclama avec véhémence, selon son habitude :
- L'idée de Léonardo, que je ne veux pas croire dictée par la jalousie, ne me convient pas du tout. David est mon œuvre. Je l'ai sculpté pour qu'il s'élève fièrement dans la lumière de la place, à l'endroit que j'ai choisi : à gauche de l'entrée du palais de la Seigneurie.
- Je ne relèverai pas les insinuations désobligeantes de Buonarroti, dit Léonardo en se drapant dans sa célèbre cape rose. Mon opinion est fondée sur une constatation technique. Le marbre de cette magnifique statue a été malmené. Il est fragile, Michelangelo le sait mieux que personne. S'il veut voir son œuvre s'effriter sous la chaleur de l'été, le froid de l'hiver et les pluies, il n'a qu'à la laisser en plein air. J'ai dit ce que je pensais, en toute bonne foi. Je me tairai désormais sur ce sujet.
On discuta encore. Finalement l'auteur eut gain de cause : il fut décidé que son David occuperait la place qu'il avait choisie.(1)

(1) Léonard de Vinci aura raison trois siècles plus tard. En 1873, le David de Michel-Ange, abîmé, sera remplacé par une copie.
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Depuis le jour de sa naissance, la vie n'avait fait que sourire à Antonello. Sa jeunesse à Messine avait été heureuse malgré la condition modeste de sa famille toujours à la merci de commandes irrégulières. Quand le client faisait défaut, le père enseignait à son fils Tait de dessiner des pièces d'orfèvrerie magnifiques qui ne seraient jamais ciselées. En même temps qu'il étudiait le tracé des courbes idéales et des ornementations somptueuses, Antonello apprenait à rêver. Il avait trouvé plus tard chez le maître Colantonio une deuxième famille avant de gagner son pari insensé d'aller chercher à Bruges le secret de Van Eyck. Sa bonne étoile l'avait suivi à Venise où il était devenu un artiste réputé en même temps qu'un époux et un père heureux. L'attente d'un deuxième enfant, autre bonheur, remettait à plus tard le projet du retour à Naples. La vie était si douce sur la lagune qu'Antonello commençait à se croire un vrai Vénitien.

C'est alors que le malheur qui l'avait épargné jusque-là bouleversa soudain la vie d'Antonello.

(INCIPIT / La madone de Florence)
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Le capitaine Emilio Pachiero avait passé toute sa vie sur la mer. Vénitien de Chioggia, il avait aidé son père à tirer ses filets dans la lagune avant d'embarquer comme mozzo à bord d'une des plus grandes galères de la Sérénissime, à la fois bâtiment de guerre – il fallait se défendre contre les pirates – et navire de commerce, loué par l'État aux marchands désireux d'exporter des marchandises diverses vers l'Orient ou la Flandre et d'en rapporter d'autres sur les rivages de la Méditerranée et de l'Adriatique. Il en avait fait des voyages, le jeune Emilio, avant de devenir rameur-matelot, puis gabier acrobate toujours prêt à se hisser au sommet des mâts et à jouer l'araignée au milieu des cordages. Enfin il avait tenu le gouvernail dans la cage de timonerie avant de devenir pilote, seigneur du château de poupe, œil de la galère qu'il dirigeait à l'aide d'une carte des vents et de l'« étoile de mer », boussole éclairée dès le crépuscule par une lanterne de corne. Durant des dizaines d'années, il avait ainsi parcouru les océans sur l'une ou l'autre des galères d'État qui naviguaient en convois pour se protéger des mauvaises rencontres.

Le patron Pachiers était enchanté d'avoir à son bord un commissionnaire capable de lui parler d'autre chose que de cargaisons, de bénéfices et de nouveaux marchés. Intelligent et curieux, il avait passé une grande partie de ses interminables expéditions à enrichir ses connaissances. Il ne partait jamais sans un coffre plein de grimoires et ne manquait pas, à chaque escale, de s'enquérir des monuments ou des sites à visiter. Antonello l'admirait et enviait son savoir. Un jour où il avait dit au patron combien il avait souffert au cours de son voyage d'être si peu instruit, Pachiero lui avait proposé un marché :

– Si tu peins mon portrait, avec l'aide du scrivano, je t'enfourne du latin et du français dans ta cervelle de Sicilien, je te fais lire l'Évangile que tu ne connais que par les fresques, toujours les mêmes, qui ornent les églises. Et par-dessus le marché, je t'apprends le ciel et les étoiles !

(INCIPIT / Le triomphe de l'huile)
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