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4,14

sur 1225 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je viens d'avaler Désorientale en quelque chose comme moins de 24 heures, cela vous prouve que j'ai aimé, non? Soyons honnête, ce serait allé moins vite sans une grosse insomnie, mais cela n'enlève rien à la qualité de ce roman, écrit dans un ordre non-chronologique, et emmêlant plusieurs générations d'une famille iranienne, à travers la grand-mère née dans un harem et mariée sans avoir droit au chapitre, le père opposant politique au Shah puis aux extrémistes religieux, et enfin la fille, au secret qui ne sera pas révélée dans cette critique car arrivant assez tard dans le livre.
J'ai beaucoup plus nettement appréciée le récit du basculement des parents de la narratrice dans le combat politique que sa propre histoire, enfin la partie moderne avec le mensonge, Pierre, l'insémination, etc, des parties que je lisais vite pour retrouver la tension politique et sa terreur. Cette lente montée d'angoisse, le difficile choix de prendre le risque de laisser leurs filles orphelines, l'horreur d'être débarrassé d'une dictature pour tomber dans une autre...Et tous les autres portraits familiaux sont aussi très bons.
Un excellent premier roman, j'espère que l'auteur en écrira d'autres!
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La forme du récit m'a dans un premier temps beaucoup gêné pour y entrer. Mais finalement, le fait d'être directement interpellée par la narratrice, prise à témoins m'à totalement fait plonger dans cette histoire familiale.
Et une fois arrivée au point final, j'ai regretté de quitter Kimia et sa famille.
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Ce livre, je l'ai terminé il y a deux semaines et jusqu'ici je n'avais aucune inspiration pour en faire une critique. Peut-être l'avais-je trouvé un peu brouillon dans son contenu du fait de ses allers et venues incessants entre le passé en Iran de notre narratrice Kimia et sa vie actuelle en Europe. Il fallait aussi ingurgiter tous ces noms de personnes qui s'égrènent sur quatre générations. Bref, je sentais un petit agacement en moi pour suivre tout le cheminement.
Pourtant, au fil de la lecture, je m'y suis progressivement accommodé. Et le livre ne m'a pas déplu. Au contraire, j'y ai même pris un certain plaisir.
En premier lieu, j'ai été intéressé par l'histoire contemporaine de ce bout d'Orient, notamment le déclin du Shah, la Révolution de 1979 et l'arrivée de Khomeiny.
Ensuite, ce sont les membres de cette famille Iranienne (plutôt aisée) qui m'ont enchanté. A chaque génération, j'ai senti une vivacité d'esprit que ce soit chez l'arrière grand père, gros propriétaire terrien près de la Caspienne, avec son véritable harem, en passant par le père, virulent opposant aux différents régimes, jusqu'à Kimia dont la vie s'apparente à un concert de rock'n roll.
En troisième lieu, c'est l'écrit lui-même. Il transpire la rage, la révolte, l'injustice. Les grands écarts faits entre le monde underground de Kimia d'aujourd'hui et ceux plus traditionnels de l'Iran d'hier rendent le texte nerveux.
Le titre « Désorientale » colle à merveille au récit et surtout à cette gamine qui semble avoir construit un mur (avec une petite porte quand même) entre le passé et le présent.
Le livre est construit tel un vieux 45 tours avec une face A (la première partie) et une face B (la deuxième). Négar Djavadi indique « qu'en général la face B est moins intéressante que la face A ». Sur son livre, je trouve que c'est le cas. C'est un peu bâclé. Tout va trop vite. C'est comme si Kimia en avait assez dit et qu'il fallait qu'elle rejoigne bien vite sa bande de potes pour vivre ses sulfureuses soirées au son de la pop et du punk.
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Je suis sous le charme de ce livre. Il a un style tout à fait original, le récit est tout sauf linéaire et l'histoire est formidable.

Kimiâ Sadr raconte son enfance en Iran, fille intellectuels opposants au Shah et aux mollahs avec de nombreux détails pittoresques qui nous plongent dans son récit et ont le mérite de nous rappeler que l'Iran n'est pas qu'un pays de terroristes obscurantistes.

Si la « face A » consacrée à l'Iran est passionnante, la « Face B » est tout autant intéressante et plus personnelle. Elle raconte le parcours de Kimiâ, les difficultés de l'exil, du déracinement avec beaucoup de sensibilité.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Rebelle, Désorientée autant que Desorientale, Kimia nous raconte son pays perdu l'Iran au travers du prisme de sa famille sur les générations du Shah, de Khomeini, de l'islamisation. L'histoire de sa famille ou plutôt celles des femmes de la famille car ce sont elles qui dominent dans ses souvenirs malgré la présence tutélaire de Darius, le père qui plane au dessous de tous.
Une écriture rapide, très imagée et très percutante nous rend ce récit-roman passionnant. Elle semble écrire comme l'on parle, avec autant de facilité.
Avec l'univers de la musique rock, elle semble avoir trouvé sa paix et sa voie mais elle peut ajouter la Littérature car j'espère qu'elle poursuivra, peut-être pour nous raconter son futur enfin apaisé.
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Très belle histoire que cette saga familiale iranienne contée avec talent qui nous conduit de la vie quotidienne en Iran avant et après la révolution islamique aux grandes avenues de Paris. Il y a incontestablement un joli style et le foisonnement de personnages, parmi lesquels il est quelquefois un peu difficile de se repérer (heureusement il y a un arbre généalogique) s'inscrit bien dans cet Orient multicolore, bruyant, plein de vie.
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« Tout ce que je sais c'est que ces pages ne seront pas linéaires. Raconter le présent exige que je remonte loin dans le passé, que je traverse les frontières, survole les montagnes et rejoigne ce lac immense qu'on appelle mer, guidée par le flux des images, des associations libres, des soubresauts organiques, les creux et les bosses sculptés dans mes souvenirs par le temps. Mais la vérité de la mémoire est singulière, n'est-ce pas ? La mémoire sélectionne, élimine, exagère, minimise, glorifie, dénigre. Elle façonne sa propre version des événements, livre sa propre réalité. Hétérogène, mais cohérente. Imparfaite, mais sincère. Quoi qu'il en soit, la mienne charrie tant d'histoires, de mensonges, de langues, d'illusions, de vies rythmées par des exils et des morts, des morts et des exils, que je ne sais trop comment en démêler les fils. » Négar Djavadi nous prévient d'emblée, son premier roman ne va pas ressembler à un long fleuve tranquille. Or, c'est justement ce parti pris de ne pas respecter la chronologie, de mêler la grande et la petite histoire et de faire resurgir les souvenirs de famille là où on ne les attend pas qui font tout le sel de ce livre grouillant d'anecdotes, vibrant de fortes déclarations et colorant les destinées des immigrants.
Kimiâ, la narratrice, commence par nous raconter pourquoi son père se refusait à prendre les escalators du métro parisien, nous promet qu'elle reviendra sur ce qui s'est passé le 11 mars 1994 dans le XIIIe arrondissement et retrouve le lecteur dans la salle d'attente de l'hôpital Cochin. Car elle doit avoir recours à une insémination artificielle. Bien entendu, elle peut combler son attente en tentant d'imaginer la raison pour laquelle les couples qu'elle croise se retrouvent là. Mais aussi nous expliquer son propre parcours. Remonter plusieurs générations en arrière et raconter l'Iran du Shah, les années de Révolution puis celles qui ont provoqué l'exil de la famille et la transformation qui s'en est suivie.
« Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre. Un être qui s'est traduit dans d'autres codes culturels. D'abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. »
Nous voici au coeur d'un film à grand spectacle avec ses panoramiques et ses gros plans : «Zoom avant sur le visage déformé du père. Observez bien ce qui se joue dans son regard bleu.» Puis quelques lignes plus loin : «quittons maintenant le champ – son regard bleu – pour nous tourner vers le contrechamp : les yeux de l'enfant. D'immenses yeux bleus remplis de larmes…» Toutes les techniques sont mises à profit, le soudain retour en arrière, la plongée et la contre-plongée, le travelling, comme lors de l'arrivée des passagers à l'aéroport de Paris en provenance de Turquie, ou encore le plan américain pour les scènes de dialogues. Grâce à Négar Djavadi, il n'y a presque pas d'effort à faire pour visualiser les scènes. le lecteur est littéralement plongé au coeur du récit, sur les pas des protagonistes et partage ainsi les émotions – fortes – des protagonistes.
Voici par exemple la scène de la naissance de Kimiâ, celle de l'irruption de l'armée au domicile familial, la mise à sac du logement et l'arrestation de ceux qui sont présents, ou encore le détail des activités clandestines et le combat des intellectuels contre toutes les dictatures. La seule chose qui a du mal à sortir du stylo de la romancière est cet épisode aussi dramatique que fondateur : «Puisque je parle des Nicolas II de la grand-tante, je pourrais raconter ici L'ÉVÉNEMENT, arrêter de la passer sous silence, comme Saddeq la découverte du corps de Mère. Et pourtant… Il te faut encore patienter cher lecteur, car, même si je vais essayer, je sais déjà que je n'y arriverai pas. Je n'y arrive jamais. »
Rassurez-vous, la patience du lecteur sera récompensée. Et bien d'autres surprises, y compris sur la grossesse espérée, viendront pimenter ce beau roman, dont le foisonnement n'a d'égal que le plaisir que l'on prend à s'y plonger.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Une lecture déstabilisante et très enrichissante !
J'ai tout d'abord eu de grosses difficultés à entrer dans le récit. le style de narration de Négar Djavadi, basé sur des entrecoupements de lignes temporelles, de narrateurs et de style s'est heurté à la lenteur de mon esprit à visualiser les scènes et les atmosphères dans lesquels évoluent les différents personnages de Désorientale. J'étais perdue, déboussolée, dans une incompréhension totale vis à vis de l'intrigue et des objectifs de l'auteur. Et comme pas mal de monde, je suppose, je n'aime pas bien avancer en aveugle.
Et puis … Et puis juste au moment où j'allais abandonner, les différentes bulles narratives ont commencé à s'articuler en une image plus claire, et j'ai été happée par l'histoire.

Un roman novateur et poignant qui aborde une problématique à la fois vieille comme le monde et brulante d'actualité : la définition de l'identité à travers les prismes de l'identité sexuelle, du genre, de la construction des mythes familiaux, de la nationalité, de la religion, des normes sociales, de la parentalité et j'en passe ; le tout en nous offrant un éclairage, pour moi inédit, sur la toile de fond culturelle et la situation politique de l'Iran.

Contrairement à beaucoup d'oeuvres qui perdent de leur saveur quand on en connait la fin, je pense que je prendrais beaucoup de plaisir à relire Désorientale. Peut-être même plus qu'à sa lecture initiale, maintenant débarrassée de l'inconfort qu'a généré chez moi l'effet de flou provoqué par l'auteur sur le début de l'ouvrage.
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Kimia Sadr, la narratrice, rédige les premières pages alors qu'elle se trouve dans une salle d'attente de l'hôpital Cochin pour une PMA. Elle n'est pas accompagnée contrairement aux onze autres patientes.

Elle raconte l'histoire de sa famille, notamment celle de Darius, son père, sur trois générations. Famille nombreuse, son père a six frères + un : oncle numéro 1, oncle numéro 2......

Née à Téhéran, elle quitte l'Iran avec Sara, sa mère, et ses soeurs quelques mois après l'arrivée de Khomeini. Elles s'installent à Paris où elles retrouvent Darius. Kimia a dix ans.

L'ouvrage se compose de deux parties :

- "Face A" une plongée dans la vie et la culture orientale. kimia y raconte l'origine et le quotidien d'une famille aisée et intellectuelle en Iran à l'époque du Shah d'Iran : les liens affectifs entre générations, les relations amicales, mais aussi les difficultés dues aux activités politiques de Darius, journaliste de gauche, la révolution et l'arrivée de Komeini.

- "face B" autant la face A avait un côté heureux, la face B est beaucoup plus sombre. L'arrivée en France a lieu après une odyssée à travers l'Iran et la Turquie jusqu'à Istanbul, en voiture, à pied, à cheval par la montagne avec la neige. L'exil est difficilement supportable pour Sara et Darius. Leurs trois filles s'adapteront chacune à leur manière à leurs nouvelles conditions de vie. Puis survient l'EVENEMENT , "notre destin était la tragédie de la chute".

Les soeurs de Kimia se sont mariées. Kimia est homosexuelle, Elle trouvera l'amour auprès d'Anna. Grace à la PMA elles envisagent d'avoir un enfant.

Roman intéressant qui aborde de nombreux sujets politiques, sociétaux, exil, nationalité et culture.
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J'ai apprécié le livre très personnel de cette jeune femme iranienne qui s'est retrouvée exilée en France dès l'enfance en tant qu'opposante politique d'abord du régime autoritaire du Shah, puis de celui de Khomeiny. Elle raconte la vie d'une famille sur trois générations avec des tontons très différents . le thème de l'homosexualité, impossible à vivre en Iran puisqu'on leur préfère les transgenres est abordé en filigrane comme un lourd secret de famille. La fillette dont on se doute qu'elle ressemble à l'auteure, va se libérer des pesanteurs sociétales et familiales en utilisant des voies détournées pour s'épanouir.
Le nombre de personnages peut gêner les lecteurs perdus dans l'arbre généalogique, mais ce n'est pas l'essentiel car l'Iran se dévoile dans toute la complexité de son histoire tourmentée.
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