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3,95

sur 214 notes
- Poignant et révoltant, à hurler.

Histoire de harcèlement sur un collégien de treize ans, d'acharnement verbal et physique très violent. Son père lui a pourtant répété "cent fois" que lui, au même âge, on ne l'aurait jamais traité comme ça, qu'il faut se défendre "comme un homme", un vrai, pas "une mauviette". "Son fils sera pas pédé. Il veut pas de ça dans la famille, ça n'arrivera pas." (p. 30)

Au-delà de la douleur physique, domine la honte pour cet adolescent différent : de ne pas savoir riposter, d'être vu par d'autres sous les coups des bourreaux. Mais par dessus tout, il redoute les réactions furieuses de son père qui le voit rentrer en piteux état.

La violence des tortionnaires est extrême, sans limites ; l'union fait la force, mais pour le pire, ici. L'inertie des autres élèves est révoltante, et celle des adultes plus encore - profs, pions, qui, même s'ils n'en sont pas les témoins directs, ne peuvent prétendre ignorer ce cas de maltraitance, les stigmates qu'en porte le garçon. Les réactions de ce père sont inacceptables également, quel que soit son idéal de la "virilité". Il refuse le dialogue, prend le calvaire de son fils à la légère, s'aveuglant sur son extrême souffrance, sous prétexte que c'est la fragilité-même qui susciterait les coups - et quand bien même !?

Un récit glaçant sur la différence en général, l'homosexualité et l'homophobie, la violence juvénile et le harcèlement, la complicité muette des témoins qui se voilent la face - par peur des représailles ?
Un bémol sur la fin qui ne m'a pas semblé en adéquation avec le reste du récit, trop 'rapide'.

Un roman important à faire lire dès 12-13 ans.
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A copier 100 fois d'Antoine Dole est un petit livre de 56 pages qui se lit en moins de 30 minutes.

A copier 100 fois d'Antoine Dole est un grand livre qui reste gravé en nous longtemps après sa lecture.

A copier 100 fois d'Antoine Dole, c'est un gamin qui subit quotidiennement la violence de ses « camarades » à l'école simplement parce qu'il est « pédé ».

A copier 100 fois d'Antoine Dole, c'est un gamin qui entend son père scander comme un mantra comment il doit être. Et surtout « pas pédé ».

A copier 100 fois d'Antoine Dole, c'est l'histoire d'un gamin de treize ans qui aimerait simplement que son père l'aime pour ce qu'il est.

A copier 100 fois d'Antoine Dole est une lecture coup de poing dont on ressort le souffle court.

A copier 100 fois d'Antoine Dole…

A copier 100 fois

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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« Pourquoi je peux pas te regarder en face et te dire que ouais, papa, ton fils est pédé, que c'est plus dur pour toi que pour moi, qu'on s'aime et que tout ira bien, comme dans les histoires que tu me racontais avant. […] Je veux que t'aies mal papa, je veux que tous les autres aient mal, et Vincent et Laurent et Julien, tous ces connards du bahut. J'veux plus me taire, j'peux plus me taire, parce que ça me tue, vraiment ça me tue. J'ai trop de bleus à l'intérieur. »

Le narrateur a 13 ans. Un collégien pas tout à fait comme les autres. Pour Vincent et sa bande, c'est une fiotte. C'est surtout le souffre-douleur idéal, celui qu'on peut tabasser sans jamais craindre de représailles. Et quand il rentre à la maison, pas question de compter sur un quelconque soutien paternel. Impossible de se faire aimer, impossible de communiquer avec un père qui vous rejette pour ce que vous êtes. Heureusement il y a Sarah, seule petite lumière dans ce monde de ténèbres. Toujours un petit mot pour rire, un petit mot qui fait du bien : « Tu sais, moi aussi j'aime les garçons. »

Antoine Dole frappe fort. Son récit secoue furieusement. le harcèlement, la violence sourde des abrutis, l'incompréhension du père… et cette douleur qui ronge ce gamin au point de lui faire envisager le pire. Une mise à nu aussi directe que subtile, sans un mot de trop, sans complaisance malsaine. On referme l'ouvrage en se disant que si les choses ont un peu avancé dans le bon sens, rien n'est réglé pour autant. Mais on se dit aussi que par les temps qui courent, voila un tout petit roman pour ados qui ne pouvait pas mieux tomber. Juste indispensable !

« Papa m'a dit cent fois : mon fils sera pas pédé, qu'il voulait pas de ça dans la famille, que ça n'arrivera pas. Papa, j'suis désolé. J'ai pas choisi, tu sais. J'ai essayé de changer, j'te jure, mais j'arrive pas, m'en veux pas. J'ai pas mérité qu'on me tape, pas mérité les claques. Non, papa, je mérite pas que tu me regardes comme ça, comme si je servais à rien, comme si j'étais pas ton fils, comme si tu regrettais. »
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Que d'émotions , de frustration, de solitude et de désarroi dans un si petit livre ... Celui d'un collégien qui est "différent" , et sa particularité n'est pas bien vu, car on "voit" qu'il est homosexuelle. Et de ce fait, une bande de garçons s'octroie le droit de le harceler, de faire pleuvoir les coups, les insultes...
Mais le pire dans tout ça, c'est que le jeune garçon ne ressens même pas de soutien du côté de son père qui lui aussi aimerait qu'il soit "comme les autres".

Ce fut une lecture aussi poignante qu'étouffante. J'avais parfois la sensation que la douleur du jeune garçon suintait tellement à chaque phrase qu'elle rendait les pages poisseuse. Je me suis sentis comme une spectatrice passive, et en même temps, l'écriture d'Antoine Dole rend le problème si palpable qu'on ressent cette souffrance comme si elle était la notre.

L'auteur a parfaitement transcris le mal- être du personnage , faisant de son livre une histoire aussi poignante que révoltante. Un livre qui parle de la douleur de ne pas être comme les autres et d'être rejeté pour ce qu'on est ...
Quelques pages qui ont de quoi faire réfléchir sur le sujet du harcèlement.
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Antonin est victime d'harcélement de la part des autres élèves qui lui reprochent d'aimer les garçons. Mais ce qui le blesse le plus c'est l'attitude de son père qui estime qu'il suffit d'agir en homme pour régler les différents entre jeunes. Jusqu'au jour où ...

Les thèmes de la violence à l'école et de l'homosexualité passent, au fur et à mesure des 56 pages du récit, en arrière plan pour révéler un sujet plus universel, celui du soutien nécessaire des parents pour aider l'adolescent à se construire.

Lien : http://0z.fr/6-xJt
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« Papa m'a dit cent fois d'être un homme, et d'agir comme un homme. »
 
« Papa m'a dit cent fois : « Mon fils sera pas pédé, qu'il voulait pas de ça dans la famille. »
 
« Papa m'a dit cent fois comment faudrait que je sois. Qu'un garçon, ça ne pleure pas, ça se laisse pas faire. »
 
« Papa m'a dit cent fois de prendre exemple sur les autres : « Les autres garçons de ton âge, ils ont une copine, qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi? »
 
C'est pareil tous les jours. le narrateur, 13 ans, part à l'école chaque matin avec une douleur dans le ventre, celle de la peur et de l'appréhension. Il sait ce qui l'attend : l'intimidation, les moqueries, l'humiliation, les coups… Oui, les coups font mal, très mal même, les gars n'y vont pas de main morte avec les « mauviettes ». Ils tapent dur et figurez-vous que ça les fait même rire. Mais pire encore est la douleur en dedans, la solitude. Chaque claque en plein visage est une remise en question. C'est une culpabilité en plein coeur de l'adolescence déjà fragile, celle de la quête identitaire et des multiples questionnements sur soi.
 
C'est pareil tous les jours. Il se fait reprocher de son père de se faire battre sans rien dire, de manquer de courage, d'être faible devant les autres. Son paternel n'a rien compris. Il n'a pas même pu reconnaître le courage de son fils d'être resté soi-même. Il attire plutôt la honte, la déception, l'absence de fierté. Si seulement il pouvait être quelqu'un d'autre, et surtout pas un « pédé ». Non, pas son fils…
 
C'est pareil tous les jours. Heureusement, il y a Sarah avec qui en parler. Avec elle, il n'y a pas de « honte à avoir », parce qu'elle « aussi aime bien les garçons », elle peut le comprendre - c'est là un passage du livre qui m'a fait du bien. L'humour de cette jeune fille et son approche sensible. Plus question de devenir « invisible ». Si seulement de son père il pouvait aussi recevoir la fierté et l'amour…    
 
Impossible de sortir de ce petit « grand » livre sans ressentir de la colère et beaucoup de tristesse. Une autre très belle lecture d'Antoine Dole qui m'avait séduit avec «  Je reviens de mourir ». Un auteur dont je dois la découverte à mon sweet manU :-*
Un roman qui devrait être déposé entre toutes les mains des enfants de collèges…

« Pourquoi tu m'apprends pas les mots, plutôt? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul. Ceux qui ne me viennent pas quand les choses vont trop loin. »
 
« J'ai pas treize ans, j'en ai cent quarante-deux. Usé, fatigué, amoché. À force de ressasser la peur, j'ai rogné tous les points d'appui, quand j'essaie de grimper dans les hauteurs je glisse, m'écrase au sol. Chaque fois je tombe de haut, alors le moral reste bas, c'est plus sûr. »
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Comment un si petit livre peut-il marquer si fort ? C'est une lame de fond qui vous emporte en l'espace d'une demi-heure et vous repose sonné sur le rivage ! Voilà globalement l'effet que m'a fait ce bijou d'écriture.

Notre héros n'a que 13 ans et une différence qu'il n'a pas véritablement cherché à cacher : il aime les garçons. Très vite, cela a fait de lui le souffre douleur d'une bande de collégiens qui savent que quoi qu'ils fassent, il n'y aura pas de représailles. le père refusant d'accepter l'homosexualité de son fils détourne les yeux ou accuse. Heureusement que Sarah est là son rayon de soleil qui le soutient envers et contre tous ...

Le livre étant très court je ne veux pas trop en dire mais c'est d'une beauté et d'une violence criante. le narrateur nous parle avec une telle douleur et spontanéité que cela m'a figée. C'est fort et cela permet de réfléchir ou prendre conscience de ce que peut être la violence à la fois physique, verbale mais aussi celle du silence qui rejette et exclut.

"Papa m'a dit cent fois d'être un homme et d'agir comme un homme. Oui mais papa, lequel ? Je ne veux pas être comme Vincent, n'être fait que de bruits, de cris et de colère. Pourquoi tu m'apprends pas les mots plutôt ? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul. Ceux qui ne me viennent pas quand les choses vont trop loin ; "Arrête maintenant, arrêtez, c'est trop." C'est ces mots-là papa que tu dois me donner la force de dire."
Lien : http://depuislecadredemafene..
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Ne vous fiez pas à la petite taille et à la couverture colorée de ce court roman ! Car comme tous les écrits d'Antoine Dole, il est un concentré d'émotions à fleur de peau, un condensé de souffrance qui ne peut laisser indifférent.
On rejoint le jeune héros à un moment de sa vie où la douleur déborde, la douleur d'être différent (de par son homosexualité), et surtout la douleur de se sentir rejeté par son père : "Papa m'a dit cent fois d'être un homme, et d'agir comme un homme. Oui mais papa, lequel ? Je ne veux pas être comme Vincent, n'être fait que de bruits, de cris et de colère. Pourquoi tu m'apprends pas les mots, plutôt ? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul."
Un roman fort, qui aurait mérité d'être davantage développé !
Lien : https://www.takalirsa.fr/a-c..
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A copier 100 fois d'Antoine Dole est un roman de la collection mini-romans des éditions Sarbacane. le principe de cette collection est de raconter l'histoire d'un adolescent en 58 pages maximum à la première personne. Il s'agit donc d'un texte très court et percutant.

Un collégien de treize écrit son mal être, le harcèlement qu'il subit à l'école et les difficultés qu'il rencontre avec les personnes qui l'entourent. Maltraité par ses camarades, il ne sait vers qui se tourner, surement pas vers son père qu'il a peur de décevoir. Est-il vraiment homosexuel comme tout le monde semble le penser ? Son père pourra-t-il continuer à l'aimer, même si ils sont différents ?
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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Dans ce très court roman pour ados qui est presque un monologue, le héros est un adolescent de 13 ans harcelé par d'autres élèves qui le traitent de "tapette" et le rouent de coups auxquels il ne sait ni ne veut répondre.
Victime de cet acharnement et de cette violence, il n'arrive pas à faire comprendre à son père sa souffrance. Ce dernier lui a répété 100 fois qu'il doit apprendre à rendre coup pour coup s'il veut devenir un homme...
Un texte sur la quête d'identité, la virilité et la recherche de reconnaissance paternelle.
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