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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roland Dorgeles est engagé volontaire dans la première guerre dès 1914.

Il raconte sa première guerre mondiale côté français, en révélant l'amitié, le courage ou la lâcheté des jeunes soldats lancés dans une guerre qui les secoue.

Un hommage à tous ces soldats morts durant
cette guerre, et ceux qu'elle a bouleversé.
Un livre magnifiquement écrit, un chef-d'oeuvre.
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Le plus beau livre que j'ai pu lire sur la Grande Guerre. Un récit profondément humain, à hauteur d'homme. Peu de grandes paroles sur le sens de la guerre, le sacrifice, les batailles, mais surtout des instants de vie et de mort entre poilus qui nous envoient avec eux dans les tranchés, nous attachent à ces hommes et nous font souffrir avec eux. Un éloge de la camaraderie et une oraison pour les compagnons perdus. On ressent toute la douleur de Dorgelès avec une sincérité inégalable. Un chef-d'oeuvre.
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Difficile de suivre les événements, les personnages des le debut, l'auteur nous lance directement dans les tranchées de cette guerre d'usure .
Puis on s'attache à ses frères d'armes, car une simple escouade devient une famille, prêt à s'entraider dans cet ignoble conflit. Leurs vies dans les boyaux des tranchées, de la soupe , les repos à l'arrière et les combats sont leurs quotidiens qu'on ne pourrait plus supporter .
Et pourtant plus d'un siècle plus tard , nos valeureux poilus sont toujours dans nos coeurs, ne jamais les oublier ....
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Chacun d'entre nous a ses lacunes, personne ne peut se vanter d'avoir tout lu. le roman de Roland Dorgelès manquait à ma culture. Voilà, enfin c'est fait, et franchement, j'ai honte d'avoir attendu si longtemps...
Parce que c'est un sacré roman, Les Croix de Bois. Un livre écrit à chaud, un an après la fin de la guerre. Quand le temps d'enjoliver la mémoire n'a pas encore pu faire son oeuvre. J'ai passé une vingtaine de soirées en compagnie des poilus, les gars de la base, les sans grade, ceux que l'État-major envoyait au casse-pipe se faire étriper sans trop de scrupules. Les paysans, les ouvriers, les artisans ; et parmi eux quelques personnes plus intellectuelles mais qui partageaient la même galère. Certes, les personnages sont fictifs, mais tellement inspirés de la réalité qu'on se doute bien que Dorgelès n'a en fait rien inventé et il a rendu la terrible et crue réalité de ce qu'il a vécu. L'enfer qu'ont subi ces types est inimaginable. Car il y a bien entendu les combats, les bombardements, les obus, les torpilles, les grenades ; les blessures, les agonie, les morts, les copains qui crèvent les uns après les autres. Mais même pendant les moments d'accalmie, c'étaient la pluie, le froid, la boue, la glaise, ou alors le soleil qui abrutit, la soif, la faim. Et pour tenir, le tabac, le vin, la goutte, l'alcool, au centre de toutes les préoccupations.
Il y a aussi les caractères des personnages qui reflètent la société dans sa diversité : les courageux, les peureux, les inconscients, les téméraires, les grandes gueules, les attendrissants, les timorés, certains effacés qui se révèlent devant le danger.
Il y a encore la stupidité de certains ordres, on assiste à des scènes de massacres inutiles, et l'on sait que ce sera bientôt son tour, malgré tout. La connerie de la guerre éternelle et universelle.
On ne peut s'empêcher de penser que quelque part en Ukraine, au moment même où j'écris ces lignes, se déroulent encore et toujours les mêmes horreurs. C'est à désespérer du genre humain, quand on y songe. Alors qu'en 1919, on parlait de « la der des der », et qu'on disait « plus jamais ça! »... On connaît la suite.
Cet ouvrage m'a donné envie de relire « la Peur », de Gabriel Chevallier (l'auteur de Clochemerle), qui traite du même sujet, mais dans lequel le sentiment de peur en est le thème central.
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C'est un livre très émouvant, très humaniste, écrit à hauteur d'homme et pas dans un mess d'officiers. Tout y est admirablement décrit et représenté, des horreurs des tranchées aux rigolades bon enfant des moments de répit. L'ensemble est très intelligemment structuré autour d'un chapitre central, bref mais essentiel, de troufion fusillé pour refus d'obéissance (il n'avait plus la force de monter au combat le lendemain d'une marche forcé harassante).
Au final, tous ces soldats embarqués bien contre leur gré n'ont qu'un ennemi juré : la guerre.
Inutile que j'ajoute aux superlatifs qui ont depuis sa parution accompagnés ce roman, j'ajouterai juste que le film éponyme de Raymond Bernard en 1931 est tout aussi prenant et mérite bien un cinq étoiles également.
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Roland Dorgelès - Les Croix de bois - 1919 : le groupe de combat est la cheville ouvrière de l'armée française. Quelques hommes placés sous l'autorité d'un caporal et qui constituent en se multipliant par milliers les cellules d'un gigantesque corps ordonné. "Les Croix de bois" raconte l'histoire d'une de ces entités plongées dans l'enfer d'une guerre que les soldats ne comprennent pas. Chacun sent bien que le massacre perpétué ne profite qu'à une minorité assise sur des privilèges que la populace va payer cruellement de son sang pendant quatre ans. le boche est détesté non pas pour son but de guerre qui échappe il faut bien le dire à tout le monde mais parce qu'il tue et démembre les camarades, les frères, les pères, d'autres français. Quelque part dans le reclus de la tranchée les combats deviennent des confrontations presque domestiques contre les voisins indélicats qui occupe la tranchée d'en face. Chaque escouade est alors une petite famille, souvent turbulente, râleuse mais solidaire dans les épreuves qui l'accablent. Jacques c'est Roland Dorgelès lui-même, un jeune biffin rempli des idéaux de reconquête distillés dans une école qui depuis le conflit de 1871 conditionne la jeunesse à espérer la revanche par les armes sur les horribles prussiens. Engagé volontaire il va combattre au milieu de ce groupe hétéroclite qui mélange des soldats issus de tous les territoires et de toutes les classes sociales. L'ensemble des combats est rapporté avec un réalisme éreintant qui transforme le lecteur en témoin oculaire de l'infâme boucherie. Car ici il est vraiment question de chair à canon quand on voit avec quel entêtement la hiérarchie envoie ces hommes se faire tuer. On se bat partout pour quelques mètres de terrain, dans les tranchées à coup de pelles et de couteau, dans les villages au milieu des maisons éventrées par les obus et même dans les cimetières cachés dans les tombes ou subsistent encore des cadavres en décomposition. Et ces troufions courageux crèvent souvent dans les pleurs appelant leur mère pour les plus jeunes ou s'affligeant pour les autres d'une femme ou d'un enfant qu'ils ne reverront plus. Quand les soldats sont tués ils sont remplacés par des adolescents dont on ne veut même pas connaître le nom tellement ils disparaissent vite déchiquetés eux aussi par les obus et les balles. L'absurdité se mêle à la cruauté quand la compagnie doit tenir une position que les allemands sont en train de miner sans que le commandement s'inquiète de l'évacuer. Aucune compassion n'est à attendre des généraux, il faut juste tenir ou mourir. Et alors que les médailles sont distribuées comme des petits pains sur le bord du Jourdain, chaque soldat sait que la seule récompense à attendre dans cet enfer c'est une croix de bois sur le monticule de terre qui leurs servira de dernière demeure. de par son humanisme qui semble au milieu du chaos murmuré par les millions de victimes, "Les Croix de bois" est le pendant terrible du chef d'oeuvre d'Enrich Maria Remarque "A l'ouest rien de nouveau" dont il partage l'épouvantable proximité avec ces hommes ordinaires plongés dans une des pires hécatombes de l'histoire de l'humanité... terrifiant
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La Chanson de Roland

Roland Dorgelès a écrit les "Croix de Bois" en 1919, en hommage à ses "frères d'armes", lui qui a été soldat et décoré de la Croix de guerre.

Si ce livre n'était qu'un des meilleurs ouvrages sur la guerre de 14-18 ce serait déjà beaucoup. Mais il serait injuste que le témoignage qu'il apporte masque sa valeur littéraire.

Dorgelès parvient à nous immerger au coeur de ces tranchées, avec cette humanité qui cherche à survivre dans la boue qui les accompagne au quotidien, colle à leurs brodequins et ensevelit les camarades tombés.

Sous la plume de son double, Jacques Larcher, toute une galerie de portraits prend vie : Sulphard, la grande gueule qui bombarde les ennemis à coups de chaussettes et de pots de moutarde, Broucke le Ch'ti, Bouffioux le craintif, Demachy, l' engagé volontaire "par bêtise"...

Avec un style remarquable qui sait rendre le caractère populaire tout en conservant rigueur et lyrisme contenu, ces fragments de guerre, nous font partager un peu de la peur, de la misère, du froid et de la vermine...de ces soldats ordinaires jetés au fond de ces tranchées par la c.onnerie humaine sans frontières.

Dorgelès nous invite à ne pas oublier cette parenthèse folle en mettant en scène des passages inoubliables.

C'est l'exécution d'un soldat qui avait dit "Non" et qui laisse derrière lui "deux gosses, grands comme son poteau" autour duquel il a été fusillé.
Ce sont ces croix de bois, grêles, nues, rustiques, faites de planches de récupération où se lit parfois encore, dérisoire rappel, le contenu initial de la caisse qui les a fournies : "Champag...".
Ce sont ces hommes qui tombent sans comprendre, ces vivants en sursis au front, que leurs femmes n'attendent pas toujours, et ces morts que le courrier ne trouve plus et qui retourne avec la mention "Le destinataire n'a pu être atteint".
Ce sont ces massacres pour gagner 100 m de terrain, pour conquérir une butte rendue lunaire par les déferlements d'obus.
C'est Sulphard qui discute avec son ami Lemoine des mérites respectifs des guerres de 1870 et de celle de 14-18 : "70. Tu parles d'une guerre à la noix. Ils se battaient une journée tous les mois et ils croyaient avoir tout bouffé...ça me fait marrer moi, des guerres comme ça"...
Moi mon colon, celle que je préfère...écrira plus tard Brassens.
C'est cet ennemi souvent invisible, mais toujours là.
C'est cette bataille dans un cimetière où morts et vivants se mélangent, sachant qu'ils vont se rejoindre.

C'est un grand livre.
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J'ai lu ce livre il y aune vingtaine d'années, quand j'habitais dans la Somme. J'en reste aujourd'hui encore profondément marqué.
Je ne me rappelle plus guère du style de Dorgelès, ni des qualités littéraires du roman. Je sais en revanche qu'après-guerre, des millions de poilus se sont reconnus dans ces pages, et qu'elles restituent quelque chose de l'enfer des tranchées.
Je me souviens aussi d'une lecture assez facile, fluide.
Les horreurs de la seconde guerre mondiale ont fait passer celles de la première au second plan. C'est malheureux, car on ne peut comprendre la seconde guerre qu'à la lumière de la première. Les Croix de Bois font partie de ces livres qui nous aident à comprendre le 20ème siècle.
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Quant on évoque les grands romans de guerre, impossible de ne pas citer Les croix de bois, de Roland Dorgelès.

Publié juste après la fin de la première guerre mondiale, alors que l'auteur s'est inspiré de toutes les notes qu'il a prise durant le conflit, il s'agit, à mon avis, du roman le plus marquant consacré à "la grande guerre", au côté de A l'ouest, rien de nouveau, d'Erich Marcia Remarque.

Pourtant, aujourd'hui, on lit sans doute moins Les croix de bois qu'il y a un demi-siècle. Pour quelle raison ? Peut-être parce que, pour un lecteur du XXI°, l'oeuvre de Dorgelès est un peu plus difficile à lire que pour les lecteurs nés deux générations plus tôt.

Le roman est une succession de tableaux et de saynètes de la "vie" (et la mort) des troufions sur le front de l'est, près de trois cents pages bourrées aux trois quarts de dialogues.

Et ces dialogues sont des échanges incroyablement vivants et réalistes de jeunes hommes nés au XIX° siècle : un vocabulaire et des expressions de cette époque, de l'argot, des formules à l'emporte-pièce telles que pratiquées dans les campagnes et les villages français. Et je ne suis pas certain que tout cela soit si compréhensible que cela pour un jeune contemporain...

Ceci mis à part, il est étonnant de redécouvrir, avec cette nouvelle lecture, à quel point Roland Dorgelès maniait les dialogues avec une aisance, une agilité, que n'auraient pas renié les scénaristes du cinéma parlant, un demi-siècle plus tard. J'ai même la sérieuse impression que, sans Dorgelès, Michel Audiard n'aurait pas été le même !

Un exemple ? Cette phrase d'un des héros, Sulphart (Chapitre 2) : "Si les c... nageaient, t'aurais pas besoin de bateau pour traverser la Seine" . Cela ne vous dit pas quelque chose ?

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : https://www.letournepage.com..
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Les croix de bois, Roland Dorgelès
Ils étaient beaucoup nos poilus, engagés volontaires, capote bleue et pantalon garance, le fusil prêt à accueillir la baïonnette.
Ils étaient beaux avec leurs sourires, leurs rêves et cette conviction d'une guerre courte, une visite et puis s'en va.
Et puis il y a eu... le rata... les obus de jour comme de nuit, le gaz moutarde... les tranchées, la boue et les rats. Ces rêves qu'on assassine, ces copains portés disparus, ces bouts de champs durement gagnés et vite repris.
Ces éclopés, estropiés, ces gueules cassées, cette femme qui n'a pas attendu. Mais il y a eu ces rires, cette camaraderie, ces verres bus pour se donner du courage, ces accents improbables, le sourire du courrier reçu, cette croix apposée par les autres.
Roland Dorgelès dépeint avec tendresse et réalisme cette période si noire et rend un poignant hommage à ceux qui ne sont pas revenus.
Pour que l'on n'oublie jamais...
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