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4,27

sur 2443 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne peux pas avoir la prétention de donner un avis critique parfaitement étayé sur cette oeuvre. Je reconnais ne pas avoir toutes les clefs culturelles et historiques pour comprendre tous les passages théoriques et philosophiques - sur le nihilisme russe, la religion orthodoxe et ses prêtres... des passages que j'ai trouvé pour ma part un peu longs. J'ai d'ailleurs trouvé les personnages qui portent ces idées pénibles, certes délibérément. Ainsi, si Lebdvedev a un rôle dans l'intrigue principale par ses manipulations et agissements, sa bassesse et son humilité prétendues sont exaspérantes. de même, Hippolyte semble être un hypocrite, profitant de sa position de "futur mourant" - puisque de chapitre en chapitre, il va de mieux en mieux, n'étant là que pour nuire aux autres semble-t-il. Les intrigues secondaires s'imbriquent donc à l'intrigue principale, entraînant des digressions un peu trop délayées pour moi.
Plus que "l'idiotie" du Prince - qui est une forme d'épilepsie, c'est la folie des hommes, leurs folies mêmes, qui sont au coeur du roman. Folie de l'argent, folie des grandeurs, folie du désir ou du paraître. Chacun - sauf peut-être Kolia, le jeune garçon, et Véra présentée comme une jeune fille, a un désir fou au coeur qui motive ses actions.
Et c'est pour cela que le Prince est lui aussi à part, puisqu'il ne se prête pas à ces ambitions, ces mesquineries, ces hypocrisies du monde. Il est à part aussi du désir physique - quand tous les hommes voient la beauté de Nastasia, il ne voit que son chagrin, ce qu'il aime chez elle c'est sa tristesse et sa folie ; il admire Aglaé, sans sembler la désirer. Ce que les autres nomment idiotie, c'est donc une grande sincérité, une humilité et une simplicité qui dérangent - et peut-être une chasteté ?
L'autre grande réussite du roman, ce sont les personnages principaux féminins, qui sont tous complexes et nuancés. Ainsi, si Elisabeth Epantchkine apparaît d'abord comme une mère de famille vaniteuse et un peu sotte, elle se révèle peu à peu. Aglaé et Nastasia sont remarquables car pleines de contradiction, elles ne s'expriment pas clairement car elles ne le savent pas elles-mêmes. La scène de leur confrontation est très forte, très théâtrale, avec le Prince et Rogojine qui y assistent en spectateurs impuissants. J'ai d'ailleurs compris que la "question féminine" auxquels les personnages faisaient plusieurs fois allusion était le féminisme, ou le progrès des droits des femmes, ce que je trouve très intéressant et moderne - je ne sais pas si c'est la bonne interprétation.
Une critique un peu contradictoire et un peu fouilli, j'ai du mal à exprimer tout ce que j'ai ressenti à cette lecture, longue et complexe, mais très riche et marquante, même si je ne pourrai pas relire ce roman tout de suite, il faut sans doute que je le digère.
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Inoubliable prince Lev Mychkine, cet homme "parfait" dans ce monde qui ne l'est pas. Il fallait le plus grand des romanciers pour lui rendre le plus grand hommage.
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Le Prince Léon Nicolaïevitch Muichkine revient à Moscou après plusieurs années d'absence. Il était en Suisse pour se soigner de l'épilepsie. le Prince est un homme profondément bon jusqu'à l'idiotie pour certains. Tiraillé entre son amour pour Aglaé Ivanovna et son infinie compassion pour Nastassia Philippovna, il n'arrivera pas à agir. le Prince est un homme progressiste, un démocrate et un féministe. Il ne sait pas exprimer ses aspirations les plus profondes et est mal compris de la petite noblesse qu'il fréquente.
Dans ce roman, on sent les bouleversements à venir et les prémices de la révolution russe.
Le Prince croit que le monde sera sauvé par la beauté... puisse-t-il être écouté.
C'est un livre magnifique, d'une richesse extraordinaire.
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Un livre empreint de l'atmosphère propre à l'univers de Dostoyevsky. Plus qu'un roman narrant des péripéties multiples et variées, l'auteur pose les bases d'une question de société, toujours actuelle, sérieuse : Que vaut la bonté, dans un monde vicieux et cruel ? À la fin de la journée, qui gagne, entre égoïsme et générosité ? Mychkine, erre dans cette société corrompue, sans jamais pouvoir s'y intégrer, son seul tort étant son infinie simplicité, bien que largement empreinte d'une bonté, qui lui causera multiples problèmes. Oeuvre sous cotée de la littérature Dostoeïvskienne, à mon humble opinion
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Le Prince Lev Nikolaïevitch Mychkine est-il vraiment idiot ? N'est-ce pas plutôt son entourage, profondément cupide et égoïste, qui confondrait bonté et idiotie ? En tout cas, le lecteur devra s'armer de patience pour s'imprégner des multiples surnoms des personnages, intrigues, sous-entendus, non-dit (Critères de notation Style : 1 - Intrigue : 1 - Personnages : 1 - Contextualisation : 1 - Fin : 0)
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L' histoire se déroule à Saint-Pétersbourg , l idiot est le Prince Léon Nicolaïévitch Muichkine ,Les personnages secondaires sont nombreux , ça demande un effort pour les assimiler tous , mais cela finit par payer , et donne une grande dimension au roman . le prince est un orateur de génie , sincère ,spontané , et très attachant . Dommage qu on ne peut pas y mettre six étoiles
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Bon alors comment parler d'une oeuvre aussi puissante et aussi marquante que l'Idiot ? Jamais un roman ne m'avait autant bouleversé. Comme le prince, il m'est arrivé de nombreuses "crises" pendant cette lecture tellement les personnages me semblaient fous et la tournure de l'histoire digne d'un malade mental. J'ai crié, j'ai pleuré, j'ai ris sans retenu, j'ai été angoissé, lacéré, maltraité par ce livre tellement celui-ci a atteint le plus profond de mon coeur. Cette capacité à nous faire imaginer parfaitement une scène tel du théâtre est époustouflante. Dostoïevski m'en a fait voir d'absolument toutes les couleurs et qu'est-ce que ça fait du bien !!! c'est une tension entre des personnages qui monte encore et toujours plus haut, une tension qui nous fait suffoquer tellement elle devient insupportable. Quand elle atteint son paroxysme, elle explose tel une bombe nucléaire lors d'une scène à couper le souffle. On n'a pas le temps de s'en remettre que nous voilà déjà reparti... Un énorme classique qui mérite largement sa réputation! Ce livre est définitivement mon livre préféré!
La traduction d'andré marcowitz (dans l'édition Actes Sud) est incroyable !
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J'avais 15 ans à ma première lecture. Un été sur mon lit d'adolescent. Je trouvais que le soleil était dans ce livre bien plus étincelant que celui de la plage.
Et à 30 ans j.'avais à peu près lu tout Dostoievski.
Aujourd'hui j'ai 67 ans et je le relis avec encore plus de bonheur.
Un écrivain majeur de la littérature mondiale.
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Malgré plusieurs lectures, dans l'excellente traduction d'André Markowicz, L'Idiot est demeuré pour moi à bien des égards un grand mystère. Des personnages tourmentés, excessifs, frisant souvent la folie, dont les motivations et les buts demeurent obscurs, une frontière mal définie entre rêve et réalité ! On retrouve les thèmes chers à l'auteur : l'épilepsie, le meurtre, la sensualité exacerbée, la démesure, l'obsession de l'argent et du pari. Tout cela est fort loin de tout esprit cartésien. le prince Mychkine est - paraît-t-il - une figure christique, mais il ne semble déclencher que des catastrophes. D'un côté, j'ai aimé cette fresque aux multiples personnages, ce foisonnement, mais d'un autre, ce roman m'a laissé le sentiment d'être restée à l'écart, au bord de la route.
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Avant de commencer la chronique du roman, incontestable chef d'oeuvre de l'écrivain, aboutissement jubilatoire pour son style très particulier, rappelons que la mouvance slavophile de l'époque, fervente défenseure de l'église d'orient, affirme avec certitude que c'est la Sainte Russie qui présentera au monde le visage du christ dans toute sa vérité. Sans artifice, sans mensonge, sans fausse interprétation, ce trésor inestimable est préservé par l'Orthodoxie russe au fil des âges. Fiodor Dostoievski appartient pleinement à cette mouvance et à cette idée en particulier :
L'Orthodoxie n'est elle pas la seule à avoir conservé le visage divin du christ dans toute sa pureté ? (Journal d'un écrivain, 1973)

Le personnage centrale du roman, le Prince Mychkine, n'est autre qu'une allégorie de la figure du christ : un homme à la bonté infini, dont les actes, les paroles et les pensées sont fondamentalement bons. Un homme dont la charité et la générosité vont réveiller dans son entourage d'abord des soupçons, puis des passions. Ce personnage est l'Idiot. Nous découvrons qu'un homme bon et honnête en tout point, dés qu'il fait son entrée dans la société bourgeoise de Saint-Pétersbourg est perçu comme un naïf et simplet. En effet, pas de place pour les bons sentiments et l'amour sincère et gratuit. Dans cette société, tout n'est que calcul, jalousie, ruse et conflit d'intérêt. Celui qui ne rentre pas dans ce système de valeur ne peut-être qu'idiot. Mychkine, tel le Christ, n'est pas de ce monde et comme le monde rejette Mychkine, il rejetterait tout aussi bien le Christ si ce dernier venait à revenir incognito. Un second argument à l'idiotie présumée de Mychkine est son mal encore méconnu à l'époque, l'épilepsie. L'auteur lui-même épileptique, inclus dans son roman les récits troublants et détaillés des crises d'épilepsie du point de vue de la victime : montée en puissance vers un état d'extase total, entre vertige et mysticisme, transport hors de soi-même avant le foudroiement, brutal, brusque. Ces crises décrites avec une authenticité et une précision hallucinante donne au personnage du Prince Mychkine toute sa sensibilité et sa fragilité face aux violences de l'Homme, face à ses propres pulsions.

L'intrigue complexe et intense est portée par des personnages hauts en couleur que l'on ne retrouve que chez Dostoïevski dont les principaux, les plus denses et extrêmes sont le couple Rogojine/Philippovna. Leur relation oscille entre passion, haine et folie. Rogojine n'est autre qu'un double, ami et rival amoureux, de Mychkine, personnification des sombres penchants de l'âme Russe (très similaire à Dimitri Karamazov). Anna Philippovna, femme slave dans tous ses excès : amoureuse et violente, ambigüe à souhait. Seule la fin de l'oeuvre nous permet d'appréhender le caractère du personnage.


Porté par un style vif et entrainant, le roman est complexe et l'histoire n'est qu'un prétexte à une analyse sociale et psychologique de l'intrusion d'un élément pur et bon dans un milieu machiavélique et artificiel. Au final, l'image qui en ressort est la tendance collective mais concurrentielle à tirer vers les bas-fonds le pauvre prince Mychkine, que ça soit en salissant sa réputation ou en le rendant complice d'actes malfaisants.

Le dénouement, sans entrer dans le détail, purement et incontestablement Dostoïevskien, donne toute sa cohérence au personnage central de l'oeuvre, figure incontournable de la littérature classique. En refermant le livre, après avoir adoré ou détesté son contenu, on ne peut s'empêcher de se demander comment tant de personnages, si profonds, si vivants et si réels peuvent-ils sortir d'un seul et même cerveau.
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